Le président parle enfin à son pays. Quelques mots bredouillés en déposant sa candidature pour un quatrième mandat, et c'est l'événement. Car depuis son hospitalisation le 27 avril 2013, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli, vit caché.
Hier, l’homme a fait, himself, acte de candidature devant l’auguste Conseil constitutionnel, où il a déposé son dossier de candidature. Fin du vrai-faux suspense. Qu’importe le handicap, la santé chancelante, un bilan de gouvernance décrié, l’usure d’un règne long de quinze ans, les attentes et espérances citoyennes, Abdelaziz Bouteflika succombe de nouveau à la tentation du césarisme, aux sirènes du pouvoir, au syndrome de Néron…
La voix éteinte, presque inaudible, le visage blême et le regard hagard, Bouteflika a annoncé sa résolution de se porter candidat à sa propre succession. "Je suis venu déposer officiellement ma candidature, conformément à l’article 74 de la Constitution et à l’article 32 de la loi électorale", a-t-il déclaré au président du Conseil constitutionnel.
Une déclaration liminaire, expéditive, en guise de sevrage pour plus de vingt-deux mois d’éclipse de l’espace public. C’est la première fois qu’il s’adresse ainsi à ses compatriotes algériens. Depuis son fameux discours de Sétif, le 8 mai 2012, où il avait déclaré : "Tab Jenana [Notre verger est mûr], interprété comme une invite à passation de témoin, à l’alternance.
Tapis rouge pour le président-candidat dont la réapparition, le 3 mars, avant la deadline du 4 mars pour le dépôt de candidature, a alimenté la folle rumeur dans tout Alger. Le président Bouteflika ne le foulera pas de ses pieds ni ne roulera dessus avec sa présidentiable chaise roulante. Précédé d’un convoi de huit véhicules utilitaires, des fourgons transportant, depuis sa permanence de candidat à Hydra, les millions de signatures promises, Abdelaziz Bouteflika arrive à 17 heures devant le Conseil constitutionnel dirigé depuis septembre 2013 par le fidèle Mourad Medelci. Il est conduit derechef dans l’enceinte du Conseil, à l’abri des caméras, des regards curieux et indiscrets.
La berline transportant son éminence grise, Saïd Bouteflika en l’occurrence, le "frère" et conseiller spécial, suit de près celle du président-candidat. Dès la matinée, malgré les fortes averses, des nuées de reporters, des dizaines de caméramans faisaient le pied de grue. Le "messie" n’apparaîtra qu’au crépuscule du jour, saluant de la main droite les photographes et arborant un semblant de sourire. Une heure après, l’homme, assis devant, dans sa berline BMW, sort tout sourire, la main haute. Un Ave Caesar pathétique. Quelques youyous fusent.
Notamment ceux d’une femme à l’esprit visiblement dérangé qui colle, malgré l’interposition de la garde rapprochée, à la voiture du président. Le convoi présidentiel s’ébranle, avant de marquer des temps d’arrêt le long du boulevard du 11-décembre 1960. Crépitement des flashs. La séance photos vire au spectacle de la Croisette. Nostalgie des bains de foule oblige, Bouteflika ne s’en passera pas, même reclus dans sa voiture blindée.
Bouteflika est le cinquième postulant à la magistrature suprême à avoir déposé son dossier auprès du Conseil constitutionnel. Il est le septième chef d’Etat et président de la République. A 77 ans, après trois mandats successifs, Abdelaziz Bouteflika poursuit sa fulgurante carrière d’autocrate, ressemblant à s’y méprendre à celle de ses alter ego d’Egypte, de Tunisie, de Libye, les Moubarak, Ben Ali et Kadhafi, tous déchus dans le sang et la honte.
Hier, l’homme a fait, himself, acte de candidature devant l’auguste Conseil constitutionnel, où il a déposé son dossier de candidature. Fin du vrai-faux suspense. Qu’importe le handicap, la santé chancelante, un bilan de gouvernance décrié, l’usure d’un règne long de quinze ans, les attentes et espérances citoyennes, Abdelaziz Bouteflika succombe de nouveau à la tentation du césarisme, aux sirènes du pouvoir, au syndrome de Néron…
La voix éteinte, presque inaudible, le visage blême et le regard hagard, Bouteflika a annoncé sa résolution de se porter candidat à sa propre succession. "Je suis venu déposer officiellement ma candidature, conformément à l’article 74 de la Constitution et à l’article 32 de la loi électorale", a-t-il déclaré au président du Conseil constitutionnel.
Une déclaration liminaire, expéditive, en guise de sevrage pour plus de vingt-deux mois d’éclipse de l’espace public. C’est la première fois qu’il s’adresse ainsi à ses compatriotes algériens. Depuis son fameux discours de Sétif, le 8 mai 2012, où il avait déclaré : "Tab Jenana [Notre verger est mûr], interprété comme une invite à passation de témoin, à l’alternance.
Tapis rouge pour le président-candidat dont la réapparition, le 3 mars, avant la deadline du 4 mars pour le dépôt de candidature, a alimenté la folle rumeur dans tout Alger. Le président Bouteflika ne le foulera pas de ses pieds ni ne roulera dessus avec sa présidentiable chaise roulante. Précédé d’un convoi de huit véhicules utilitaires, des fourgons transportant, depuis sa permanence de candidat à Hydra, les millions de signatures promises, Abdelaziz Bouteflika arrive à 17 heures devant le Conseil constitutionnel dirigé depuis septembre 2013 par le fidèle Mourad Medelci. Il est conduit derechef dans l’enceinte du Conseil, à l’abri des caméras, des regards curieux et indiscrets.
La berline transportant son éminence grise, Saïd Bouteflika en l’occurrence, le "frère" et conseiller spécial, suit de près celle du président-candidat. Dès la matinée, malgré les fortes averses, des nuées de reporters, des dizaines de caméramans faisaient le pied de grue. Le "messie" n’apparaîtra qu’au crépuscule du jour, saluant de la main droite les photographes et arborant un semblant de sourire. Une heure après, l’homme, assis devant, dans sa berline BMW, sort tout sourire, la main haute. Un Ave Caesar pathétique. Quelques youyous fusent.
Notamment ceux d’une femme à l’esprit visiblement dérangé qui colle, malgré l’interposition de la garde rapprochée, à la voiture du président. Le convoi présidentiel s’ébranle, avant de marquer des temps d’arrêt le long du boulevard du 11-décembre 1960. Crépitement des flashs. La séance photos vire au spectacle de la Croisette. Nostalgie des bains de foule oblige, Bouteflika ne s’en passera pas, même reclus dans sa voiture blindée.
Bouteflika est le cinquième postulant à la magistrature suprême à avoir déposé son dossier auprès du Conseil constitutionnel. Il est le septième chef d’Etat et président de la République. A 77 ans, après trois mandats successifs, Abdelaziz Bouteflika poursuit sa fulgurante carrière d’autocrate, ressemblant à s’y méprendre à celle de ses alter ego d’Egypte, de Tunisie, de Libye, les Moubarak, Ben Ali et Kadhafi, tous déchus dans le sang et la honte.
- El-Watan
- | Mohand Aziri
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