«Je mettrai fin à la Justice de la nuit et du téléphone»
la justice, le fondement de toute société moderne.
7 ans de lutte, 1.5 millions de chahids, 50 ans d’indépendance pour en arriver là. C'est triste, c'est la réalité et c'est sans commentaire...
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Ali Benflis s’adresse aux fonctionnaires et aux magistrats
«Je mettrai fin à la Justice de la nuit et du téléphone»
el watan le 22.03.14
Avant de prendre son bâton de pèlerin et sillonner l’Algérie dans le cadre de la campagne électorale, le candidat Ali Benflis a réuni, jeudi à Alger, les avocats qui le soutiennent. C’était l’occasion pour le candidat «indépendant» de développer sa vision de la justice et de détailler les réformes qu’il veut engager dans ce domaine.
Devant un parterre composé de dizaines d’avocats venus des quatre coins du pays pour soutenir celui qui était, il n’y a pas si longtemps, leur collègue, Ali Benflis a plaidé pour une réforme sérieuse de la justice pour éviter, dit-il, «la justice de nuit et celle du téléphone», axe son programme de réforme de la justice sur trois aspects. Il explique qu’il entend «déjudiciariser» certains petits délais qui «bloquent les juges» dans leur travail. «De quel droit, laisse-t-on traîner de petites affaires de droit commun alors que les protagonistes, eux, ont déjà réglé le problème. Il faut classer ces affaires pour éviter l’encombrement des affaires et permettre aux juges de se consacrer aux questions de fond», a-t-il préconisé.
Le deuxième axe de la réforme s’articule autour de la dépénalisation de l’acte de gestion. Pour Ali Benflis, «il faut laisser les responsables et les gestionnaires prendre des risques et ne pas pénaliser leurs erreurs», a-t-il suggéré. «Seule la légitimité populaire» Mais l’axe le plus important de la réforme est, selon Ali Benflis, celui du Conseil supérieur de la magistrature. Le candidat promet de «libérer les juges des chaînes qui leur lient les mains». «Je connais pas mal de juges. Ils sont compétents et intègres. Il ne leur manque que la liberté», a-t-il indiqué. Mieux, le candidat, très applaudi par les représentants d’une corporation qui lui semble acquise, s’interroge sur le rôle de l’administration. «Que vient faire le pouvoir exécutif dans la gestion de la carrière des juges», s’interroge-t-il.
Pour l’orateur, «les juges ne doivent obéir qu’à deux choses : leur conscience et la loi !» «J’ambitionne de bâtir une justice où le juge ne peut être ni sous la pression du président de la République ni sous celle du chef du gouvernement !» s’écrie celui qui était déjà ministre de la Justice au début des années 1990. Avant de passer aux propositions, l’ancien Premier ministre a fait un constat sans concession du secteur de la justice dans le pays. Il s’est, par exemple, interrogé sur le rôle d’une institution comme la Cour des comptes qu’il qualifie d’institution alibi. «La Cour des comptes compte près de 170 juges chargés de contrôler les finances de toutes les institutions de l’Etat. Cela relève de l’impossible», relève l’ancien avocat qui rend hommage aux juges qui travaillent dans cette institution.
Surfant sur la colère des avocats qui n’ont pas admis le dernier texte de loi qui régit leur profession, Ali Benflis promet de revoir le texte en profondeur. Il s’est d’ailleurs longuement arrêté sur des détails de cette loi votée en 2013. Ali Benflis trouve anormal que ce soit le ministre de la Justice qui désigne les membres de la commission de discipline de l’Ordre des avocats. Il s’indigne du fait que le garde des Sceaux révoque des avocats dans des cas disciplinaires. Pis, il relève encore que le ministre de la Justice a le droit de créer des associations d’avocats. Il promet également de créer un climat «serein» entre les avocats et les juges. «La seule légitimité qui tienne est celle du peuple. C’est cette légitimité qui donne des instituions fortes et confère une stabilité au pays», conclut Ali Benflis.
Ali Boukhlef
la justice, le fondement de toute société moderne.
7 ans de lutte, 1.5 millions de chahids, 50 ans d’indépendance pour en arriver là. C'est triste, c'est la réalité et c'est sans commentaire...
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Ali Benflis s’adresse aux fonctionnaires et aux magistrats
«Je mettrai fin à la Justice de la nuit et du téléphone»
el watan le 22.03.14
Avant de prendre son bâton de pèlerin et sillonner l’Algérie dans le cadre de la campagne électorale, le candidat Ali Benflis a réuni, jeudi à Alger, les avocats qui le soutiennent. C’était l’occasion pour le candidat «indépendant» de développer sa vision de la justice et de détailler les réformes qu’il veut engager dans ce domaine.
Devant un parterre composé de dizaines d’avocats venus des quatre coins du pays pour soutenir celui qui était, il n’y a pas si longtemps, leur collègue, Ali Benflis a plaidé pour une réforme sérieuse de la justice pour éviter, dit-il, «la justice de nuit et celle du téléphone», axe son programme de réforme de la justice sur trois aspects. Il explique qu’il entend «déjudiciariser» certains petits délais qui «bloquent les juges» dans leur travail. «De quel droit, laisse-t-on traîner de petites affaires de droit commun alors que les protagonistes, eux, ont déjà réglé le problème. Il faut classer ces affaires pour éviter l’encombrement des affaires et permettre aux juges de se consacrer aux questions de fond», a-t-il préconisé.
Le deuxième axe de la réforme s’articule autour de la dépénalisation de l’acte de gestion. Pour Ali Benflis, «il faut laisser les responsables et les gestionnaires prendre des risques et ne pas pénaliser leurs erreurs», a-t-il suggéré. «Seule la légitimité populaire» Mais l’axe le plus important de la réforme est, selon Ali Benflis, celui du Conseil supérieur de la magistrature. Le candidat promet de «libérer les juges des chaînes qui leur lient les mains». «Je connais pas mal de juges. Ils sont compétents et intègres. Il ne leur manque que la liberté», a-t-il indiqué. Mieux, le candidat, très applaudi par les représentants d’une corporation qui lui semble acquise, s’interroge sur le rôle de l’administration. «Que vient faire le pouvoir exécutif dans la gestion de la carrière des juges», s’interroge-t-il.
Pour l’orateur, «les juges ne doivent obéir qu’à deux choses : leur conscience et la loi !» «J’ambitionne de bâtir une justice où le juge ne peut être ni sous la pression du président de la République ni sous celle du chef du gouvernement !» s’écrie celui qui était déjà ministre de la Justice au début des années 1990. Avant de passer aux propositions, l’ancien Premier ministre a fait un constat sans concession du secteur de la justice dans le pays. Il s’est, par exemple, interrogé sur le rôle d’une institution comme la Cour des comptes qu’il qualifie d’institution alibi. «La Cour des comptes compte près de 170 juges chargés de contrôler les finances de toutes les institutions de l’Etat. Cela relève de l’impossible», relève l’ancien avocat qui rend hommage aux juges qui travaillent dans cette institution.
Surfant sur la colère des avocats qui n’ont pas admis le dernier texte de loi qui régit leur profession, Ali Benflis promet de revoir le texte en profondeur. Il s’est d’ailleurs longuement arrêté sur des détails de cette loi votée en 2013. Ali Benflis trouve anormal que ce soit le ministre de la Justice qui désigne les membres de la commission de discipline de l’Ordre des avocats. Il s’indigne du fait que le garde des Sceaux révoque des avocats dans des cas disciplinaires. Pis, il relève encore que le ministre de la Justice a le droit de créer des associations d’avocats. Il promet également de créer un climat «serein» entre les avocats et les juges. «La seule légitimité qui tienne est celle du peuple. C’est cette légitimité qui donne des instituions fortes et confère une stabilité au pays», conclut Ali Benflis.
Ali Boukhlef
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