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La main de l'étranger

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  • La main de l'étranger

    Ennahar, journal et TV, n'ont pas cessé de dénoncer la main de l'étranger derrière chaque mouvement de contestation du pouvoir en place. S'agissant de "complots contre le pays", il leur était impossible d'en apporter la preuve formelle, jusqu'à ce que Wikileaks vienne à la rescousse et fournisse les noms d'agents algériens "bien informés" qui travaillent pour cette "main de l'étranger". Ennahar peut enfin dénoncer, noms et preuves à l'appui, ces Algériens qui ourdissent, derrière les murs d'ambassades de puissances étrangères, des complots contre le pays. Voici un câble de l'ambassade US à Alger, diffusé par Wikileaks:
    Reference ID Created Classification Origin
    08ALGIERS97
    2008-01-28 06:23
    CONFIDENTIAL
    Embassy Algiers

    VZCZCXRO2337
    RR RUEHTRO
    DE RUEHAS #0097/01 0280623
    ZNY CCCCC ZZH
    R 280623Z JAN 08
    FM AMEMBASSY ALGIERS
    TO RUEHC/SECSTATE WASHDC 5176
    INFO RUEHLO/AMEMBASSY LONDON 1760
    RUEHMD/AMEMBASSY MADRID 8778
    RUEHNM/AMEMBASSY NIAMEY 1444
    RUEHNK/AMEMBASSY NOUAKCHOTT 6194
    RUEHFR/AMEMBASSY PARIS 2516
    RUEHRB/AMEMBASSY RABAT 2127
    RUEHTRO/AMEMBASSY TRIPOLI
    RUEHTU/AMEMBASSY TUNIS 6986
    RUEHCL/AMCONSUL CASABLANCA 3225
    RUEPGBA/CDR USEUCOM INTEL VAIHINGEN GE
    RUEKJCS/SECDEF WASHDC
    C O N F I D E N T I A L SECTION 01 OF 02 ALGIERS 000097

    SIPDIS

    SIPDIS

    E.O. 12958: DECL: 01/27/2027
    TAGS: PTER PINS KISL AG
    SUBJECT: SUPPORT FOR AQIM MAKES ALI BENHADJ ONCE AGAIN A POLITICAL HOT POTATO

    Classified By: Charge d'Affaires, a.i. Thomas F. Daughton; reasons 1.4 (b) and (d).

    ¶1. (C) Ali Benhadj, the former leader of the outlawed Islamic Salvation Front (FIS), has lent his name and support to the recruiting efforts of Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM).
    Contacts tell us that the government views Benhadj as a threat to its anti-AQIM efforts, but believes putting him back in prison would be too dangerous due to the widespread popular support he still enjoys. The well-informed editor of the Arabic-language Ennahar newspaper, Mohamed al-Moqadam (strictly protect), told the Ambassador on January 23 that Benhadj is inciting young Algerians to join AQIM through his speeches and statements. Moqadam and Souad Azouz, a journalist at Ennahar, were adamant that Benhadj remains influential on the Algerian scene.

    CELLBLOCK MUSINGS
    -----------------
    ¶2. (C) Moqadam gave us a copy of Benhadj's book […] wrote while in jail in 1992. […] Its 300 pages are divided into chapters focusing on Islamic issues ranging from how to bring an Islamic state to power to resisting Western countries.
    Benhadj's book is dedicated to "all those who carry the Qur'an in one hand and a machine gun in the other." According to Benhadj, it is the duty of every Algerian whose rights have been violated to fight the current regime, which he says is manipulated by the military. Benhadj asserts that if he were not "behind prison walls I would be with my mujahideen brothers fighting this regime until all the Algerian Muslim people are free to choose their own leaders."
    Admitting that his words will cost him dearly in the future, Benhadj closes the book with, "I do not care about killing a Muslim, no matter which side he is aligned with, as my death is for God." (Comment: AQIM uses a similar theme in their communiques. End Comment.)

    ¶3. (C) Ennahar reporter Souad Azouz (strictly protect) described Ali Benhadj as a "fahel" (Arabic for "stallion"). Benhadj, according to Azouz, is still very popular and highly respected among both young and old Algerians because of his consistent stance against the Algerian government. She told us January 23 that Benhadj's aggressive rhetoric gives Algerians hope that someone is strong enough to stand up and speak about their pain and suffering. When asked why the Algerian government doesn't arrest Benhadj, Moqadam said it is afraid that doing so would cause civil unrest to break out. (Note: Benhadj reportedly gives speeches in mosques and at other public gatherings despite being banned from doing so under his current legal status. End note.)

    STILL POPULAR
    -------------
    ¶4. (C) Both journalists observed that the government has not articulated a vision that people in Algeria can understand.
    Nor has any political party done so, they claimed. Instead, they opined, only two people appear to have a vision Algerians can hold onto. One is Louisa Hanoune, the head of the Trotskyist Workers' Party; the other is Ali Benhadj.
    (Comment: It's noteworthy that Hanoune and Benhadj also happen to be two of the most articulate and effective stump speakers in the country, interspersing Algerian Arabic into their remarks for an extra touch of populism. End Comment.)

    ¶5. (C) COMMENT: Ali Benhadj's 19-year-old youngest son, Abd al-Qahar, joined AQIM's ranks in April 2007. According to Moqadam, Abd al-Qahar was recently promoted to assist Abu Salah (the AQIM Media Committee director) because of his knowledge of computers and internet use. He was allegedly recruited at the Al-Fatih mosque in Algiers, the same mosque his father attends. In a recruitment video message posted on AQIM's website on June 21, AQIM clearly seeks to exploit the popularity of Ali Benhadj by making good use of the son as a propaganda tool. Benhadj the father frequently releases statements to the Arabic media, and still gets plenty of

    ALGIERS 00000097 002 OF 002


    attention and support. On September 11, 2007, Benhadj was briefly arrested after criticizing the late General Smain Lamari, number two in the intelligence service. Benhadj was quickly released, however, either in keeping with President Bouteflika's national reconciliation policy or out of fear that his captivity would destabilize the population.
    DAUGHTON
    NB: Souad Azzouz est actuellement directrice de publication à Ennahar.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    Essai de traduction

    Objet: Son Soutien à AQMI fait à nouveau de Ali Benhadj un sujet politique brûlant

    Classé par : Chargé d’Affaires, i.a. Thomas F. Daughton ; 1,4 motifs (b) et (d).

    ¶ 1. (C) Ali Benhadj, l'ancien chef du Front islamique du salut hors la loi (FIS), a prêté son nom et son soutien aux efforts de recrutement d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
    Contacts nous disent que le gouvernement considère Benhadj comme une menace pour ses efforts de lutte contre AQMI, mais croit que le remettre en prison serait trop dangereux en raison de la large soutien populaire dont il jouit encore. L'éditeur bien informé du journal en la langue arabe Ennahar, Mohamed al-Moqadam (strictement protégé), a déclaré l'ambassadeur le 23 Janvier que Benhadj incite les jeunes Algériens à rejoindre AQMI à travers ses discours et déclarations. Moqadam et Souad Azouz, journaliste à Ennahar, ont insisté que Benhadj reste influent sur la scène algérienne.

    RÊVERIES DE CELLULE
    -------------------
    ¶ 2. (C) Moqadam nous a donné une copie du livre de Benhadj […] écrit en prison en 1992. […] Ses 300 pages sont divisées en chapitres portant sur des questions islamiques allant de comment amener un Etat islamique au pouvoir à [comment] résister aux pays occidentaux.
    Le livre de Benhadj est dédié à "tous ceux qui portent le Coran dans une main et un pistolet automatique dans l'autre." Selon Benhadj, il est du devoir de chaque algérien dont les droits ont été violés de combattre le régime actuel, qui dit-il est manipulé par les militaires. Benhadj affirme que s'il n'était pas "derrière les murs de la prison, je serais avec mes frères moudjahidines à lutter contre ce régime jusqu'à ce que tous les peuples musulmans algériens sont libres de choisir leurs propres dirigeants."
    En admettant que ses paroles lui coûter cher à l'avenir, Benhadj conclut le livre par : "je ne me soucie pas de tuer un musulman, peu importe de quel côté il est aligné, comme ma mort est pour Dieu. " (Commentaire : AQMI utilise un thème similaire dans leurs communiqués de fin de commentaire.)

    ¶ 3. (C)La journaliste d’Ennahar Souad Azouz (strictement protégée) décrit Ali Benhadj comme un "Fahel" (en arabe "étalon"). Benhadj, selon Azouz, est toujours très populaire et très respecté parmi les jeunes et les vieux Algériens en raison de sa position constante contre le gouvernement algérien. Elle nous a dit le 23 Janvier que la rhétorique agressive de Benhadj [montre aux] Algériens quelqu'un est assez fort pour se lever et parler de leur douleur et de la souffrance. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi le gouvernement algérien n'arrête pas Benhadj, Moqadam dit qu'il a peur que cela entraînerait des troubles civils (Remarque: Benhadj prononce des discours dans les mosquées et à d'autres rassemblements publics en dépit d'être interdit de le faire en vertu de son statut juridique actuel –fin de la remarque–).

    TOUJOURS POPULAIRE
    ------------------
    ¶ 4. (C) Les deux journalistes font observer que le gouvernement n'a pas formulé une vision que les Algériens peuvent comprendre.
    Aucun parti politique ne l’a fait non plus, ont-ils ont prétendu. Ils étaient d'avis que seulement deux personnes semblent avoir une vision à laquelle les Algériens peuvent s'accrocher. On a Louisa Hanoune, Chef du Parti des travailleurs trotskistes ; l'autre est Ali Benhadj.(Commentaire : Il est à noter que Hanoune et Benhadj se trouvent également être deux orateurs [en parler populaire] les plus éloquents et efficaces dans le pays, entremêlant arabe algérien dans leurs remarques pour une touche supplémentaire de populisme Fin de commentaire..)

    ¶ 5. (C) COMMENTAIRE:. plus jeune fils de Ali Benhadj de 19 ans, Abd al - Qahar, a rejoint les rangs d'AQMI en Avril 2007 D'après Moqadam, Abd al - Qahar a récemment été promu comme aide d’Abu Salah (le directeur du comité des médias AQMI) en raison de sa connaissance des ordinateurs et l'utilisation d'Internet. Il aurait été recruté à la mosquée Al-Fatih à Alger, la même mosquée où son père officiait. Dans un message vidéo de recrutement sur le site Internet d'AQMI, le 21 Juin, AQMI cherche clairement à exploiter la popularité de Ali Benhadj en faisant bon usage de son fils comme un outil de propagande. Benhadj le père publie régulièrement des déclarations dans des médias en arabe, et obtient toujours beaucoup d’attention et de soutien. Le 11 Septembre 2007, Benhadj a été brièvement arrêté après avoir critiqué le feu le général Smaïn Lamari, numéro deux du service de renseignement. Benhadj a été rapidement libéré, soit conformément à la politique de réconciliation nationale du président Bouteflika ou de peur que sa captivité ne déstabilise la population.
    Daughton
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      D'une part, il n'y a rien. Qu'est-ce qui est choquant ?
      D'autre part, ça date de 2008 quand Ennahar était dans l'opposition.

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      • #4
        D'une part, il n'y a rien. Qu'est-ce qui est choquant ?
        C'est normal que des journalistes d'Ennahar soient des informateurs de l'ambassade et d'agents américains ??
        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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        • #5
          Direct des agents. Ils n'ont rien dit de bien choquant. Ils ont le droit de parler à l'ambassadeur des USA, ce sont des journalistes.

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          • #6
            Au minimum, c'est la réponse du berger à la bergère.
            S'il s'agissait de journalistes d'un autre organe de presse, ces Messieurs-dames d'Ennahar auraient crié au complot, à la trahison...

            C'est vrai qu'un journaliste a tout à fait le droit de rencontrer un membre du corps diplomatique et d'échanger des points de vues avec lui. Cela ne fait pas de lui un agent de l'étranger.
            Il se trouve cependant que les diplomates et assimilés, anglo-saxons plus que les autres, choisissent soigneusement leurs termes. Dans le câble, les journalistes d'Ennahar sont désignés en tant que "contacts", ce qui laisse supposer une relation plus ou moins "structurée" et assidue. Sans parler du fait que l'on note dans le câble que ces journalistes ont essayé de "vendre" aux Américains l'idée qu'Ali Benhadj est un personnage très important sur la scène politique nationale, et cela aussi donne à réfléchir.
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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