Un sondage rendu public cette semaine financé par l’Union Européenne fait polémique.
Le premier résultat de cette enquête estime en effet que 76% des Algériens sont «satisfaits» de «la vie qu’ils mènent» et que 50% des Algériens pensent que les «choses vont dans la bonne direction». Selon les enquêteurs, 72% de la population estiment que la «situation économique du pays» est «bonne» et pour 80% des Algériens la «situation financière de leur foyer» est «bonne». Très rapidement ce sondage a été utilisé par des proches du pouvoir. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a publié mardi le lien vers ce sondage sur les réseaux sociaux et les médias officiels ont largement répandu l’information. Les résultats sont étonnants et diffèrent de ce que la presse rapporte quotidiennement.
L’enquête pose en réalité un problème de crédibilité. «Tout sondage doit s’appuyer sur un échantillon représentatif de la population, explique un chercheur qui demande à rester anonyme. Si l’échantillon n’est pas conforme, ça oriente le résultat.» Or, ce baromètre de voisinage ne publie pas les données nécessaires pour juger de la crédibilité de l’échantillon interrogé. «La page du rapport sur la méthodologie explique que les sondés ont été choisis en fonction de leur âge, de leur lieu d’habitation, etc., mais on ne connaît pas précisément l’échantillon. En termes de rigueur, l’institut de recherche devrait publier un tableau qui présente avec exactitude le groupe de personnes interrogées», explique le chercheur qui soupçonne les enquêteurs d’avoir sur-représenté les cadres dans l’échantillon de personnes interrogées.
Institut fantôme
Impossible d’identifier l’institut qui a effectué ce sondage pour demander des précisions. La Commission européenne, qui souligne qu’elle se dégage des résultats de l’enquête quels qu’ils soient, a fait appel à un consortium d’instituts. L’enquête algérienne a été menée par REACH Algeria. Nulle trace de ce groupe sur internet mais les responsables de l’enquête en Egypte s’appellent REACH Egypt, en Jordanie REACH Jordan, en Libye REACH et au Liban REACH Lebanon. «Cela me laisse penser que c’est un faux nom. L’entreprise algérienne l’a utilisé pour éviter d’être interpellée sur cette enquête», estime un spécialiste des sondages.
L’intitulé exact des questions posées n’est pas non plus précisé. «Il faut savoir quelles ont été les questions posées exactement», déclare Malika Benarab Attou, députée européenne née en Algérie qui s’étonne des résultats de l’enquête. «Il me semble que les résultats ne sont pas une photographie exacte de l’Algérie d’aujourd’hui où le mal-vivre est un problème qui saute aux yeux. Ce sondage a pour objectif de connaître le ressenti des politiques européennes sur l’opinion publique algérienne, c’est un objectif louable. Cependant il devient problématique dans la mesure où il peut être instrumentalisé», ajoute la députée.
Leïla Beratto -El Watan
Le premier résultat de cette enquête estime en effet que 76% des Algériens sont «satisfaits» de «la vie qu’ils mènent» et que 50% des Algériens pensent que les «choses vont dans la bonne direction». Selon les enquêteurs, 72% de la population estiment que la «situation économique du pays» est «bonne» et pour 80% des Algériens la «situation financière de leur foyer» est «bonne». Très rapidement ce sondage a été utilisé par des proches du pouvoir. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a publié mardi le lien vers ce sondage sur les réseaux sociaux et les médias officiels ont largement répandu l’information. Les résultats sont étonnants et diffèrent de ce que la presse rapporte quotidiennement.
L’enquête pose en réalité un problème de crédibilité. «Tout sondage doit s’appuyer sur un échantillon représentatif de la population, explique un chercheur qui demande à rester anonyme. Si l’échantillon n’est pas conforme, ça oriente le résultat.» Or, ce baromètre de voisinage ne publie pas les données nécessaires pour juger de la crédibilité de l’échantillon interrogé. «La page du rapport sur la méthodologie explique que les sondés ont été choisis en fonction de leur âge, de leur lieu d’habitation, etc., mais on ne connaît pas précisément l’échantillon. En termes de rigueur, l’institut de recherche devrait publier un tableau qui présente avec exactitude le groupe de personnes interrogées», explique le chercheur qui soupçonne les enquêteurs d’avoir sur-représenté les cadres dans l’échantillon de personnes interrogées.
Institut fantôme
Impossible d’identifier l’institut qui a effectué ce sondage pour demander des précisions. La Commission européenne, qui souligne qu’elle se dégage des résultats de l’enquête quels qu’ils soient, a fait appel à un consortium d’instituts. L’enquête algérienne a été menée par REACH Algeria. Nulle trace de ce groupe sur internet mais les responsables de l’enquête en Egypte s’appellent REACH Egypt, en Jordanie REACH Jordan, en Libye REACH et au Liban REACH Lebanon. «Cela me laisse penser que c’est un faux nom. L’entreprise algérienne l’a utilisé pour éviter d’être interpellée sur cette enquête», estime un spécialiste des sondages.
L’intitulé exact des questions posées n’est pas non plus précisé. «Il faut savoir quelles ont été les questions posées exactement», déclare Malika Benarab Attou, députée européenne née en Algérie qui s’étonne des résultats de l’enquête. «Il me semble que les résultats ne sont pas une photographie exacte de l’Algérie d’aujourd’hui où le mal-vivre est un problème qui saute aux yeux. Ce sondage a pour objectif de connaître le ressenti des politiques européennes sur l’opinion publique algérienne, c’est un objectif louable. Cependant il devient problématique dans la mesure où il peut être instrumentalisé», ajoute la députée.
Leïla Beratto -El Watan
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