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Condamnés à mort de la guerre de libération- Ali Haroun dénonce une injustice historique

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  • Condamnés à mort de la guerre de libération- Ali Haroun dénonce une injustice historique

    Pour Me Ali Haroun, les condamnés à mort de la guerre de Libération souffrent de l’indifférence des pouvoirs publics. Une indifférence qu’il qualifie d’«injustice historique» que l’Etat doit absolument corriger.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir)
    L’ancien responsable politique de la Fédération de France du FLN, Me Ali Haroun, reconnaît que l’Etat algérien n’a pas accordé de l’importance aux condamnés à mort de la guerre de Libération. Pourtant, précise-t-il, «ces combattants ont apporté une énorme contribution à la Révolution mais qui n’a pas été reconnue après l’Indépendance».
    Pour lui, ces condamnés à mort sont victimes d’une «injustice historique» que l’Etat doit corriger. Il déplore ainsi la disparition des renseignements et des archives sur les condamnés à mort de la guerre de Libération en 1962 dans des circonstances que le conférencier n’a pas jugé de divulguer maintenant.
    Intervenant hier, au forum d’El Moudjahid à l’occasion de la Journée nationale des condamnés à mort, Me Ali Haroun cite le cas de Abderrahmane Khelifati, condamné à mort et guillotiné à l’âge de 17 ans. Selon lui, le jeune militant était mineur lors de l’exécution d’une mission commandée par la Fédération de France du FLN. «Les autorités françaises se sont arrangées pour falsifier sa date de naissance et ont exécuté un mineur. C’est très grave», dira-t-il. Une exécution qui a eu lieu malgré l’intervention de Khroutchev, secrétaire général du Parti communiste de l’URSS, du roi du Maroc, Mohammed V, et même du Pape, tous contactés par les avocats du jeune Khelifati en moins de 48 heures, précise encore Me Ali Haroun. Il rappelle ainsi que tous ces condamnés à mort ont été jugés en droit commun et non pas comme des combattants de guerre car la France refusait à l’époque de reconnaître la guerre de Libération.
    «En 1999, le Parlement français reconnaît que la guerre de Libération était bel et bien une guerre. La France doit alors reconnaître les conséquences de cette guerre», ajoute l’avocat.
    L’ancien condamné à mort de la Fédération de France FLN, Brahim Ould Hamou, précise que sur 114 condamnés à mort, 22 ont été exécutés tout en insistant sur le terme «guillotinés». «C’est une mort atroce», dit-il. Il déplore de son côté, le fait qu’on ne parle pas de ces condamnés, pourtant, «ils ont tous connu le couloir de la mort». Il se rappelle ainsi du premier guillotiné Addellah Belil, originaire de Sétif, à la mi-septembre 1958. «Il avait refusé de porter le bandeau sur les yeux et a affronté la mort avec le sourire car il savait qu’il allait mourir pour une cause juste», raconte-t-il.
    Des sacrifices qui, pour cet ancien condamné à mort, ont permis d’arracher l’Indépendance.
    R. N.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ...
    Il se rappelle ainsi du premier guillotiné Addellah Belil, originaire de Sétif, à la mi-septembre 1958.

    ...
    Tous les témoignages que j'avais entendus étaient unanimes pour dire que le premier condamné à mort était Said BABOUCHE originaire des ATH-OUAGUENOUN de la Kabylie Maritime et que le premier exécuté était Ahmed ZABANA à qui BOUDIAF avait rendu honneur avec la " baptisation " du stade d'ORAN en son nom.

    Aujourd'hui, on nous annonce le nom de Addellah Belil comme étant le premier condamné à mort et guillotiné.

    Il va bien falloir mettre de l'ordre dans notre histoire pour trier le vrai de l'ivraie.

    .

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    • #3
      Babouche Saïd : ce martyr oublié de l'histoire de la Révolution

      Histoire : les autres articles
      El Djouzi Aomar un compagnon cellulePublié dans El Watan le 23 - 06 - 2012
      A l'aube du 8 avril 1957, un lundi, le huitième jour du mois sacré du Ramadhan, dans la cour d'honneur de cette légendaire prison, naguère appelée Barberousse, tomba la tête du moudjahid Babouche Saïd Ben Mohamed dans le panier de la guillotine.


      Un mois auparavant, précisément le 12 mars, je comparaissais devant le sinistre Tribunal militaire des forces armées françaises en Algérie, siégeant au centre-ville d'Alger, à la rue Cavaignac.
      Au milieu du rang de soldats qui me présentaient les armes (c'était de coutume), je me tenais debout, face au commissaire du gouvernement qui me lisait le verdict. «Le tribunal vous condamne à la peine de mort», me déclara-t-il. J'avais dix-neuf ans et un mois. Ensuite, j'ai été invité par le commissaire du gouvernement à formuler une demande d'appel. J'ai consenti à signer la feuille, mais sans aucune conviction quant à une éventuelle révision du procès.
      D'ailleurs, huit jours plus tard m'a été notifiée la confirmation du jugement rendu par le tribunal. Il faut dire que pour cette instance judiciaire, les circonstances atténuantes ne figurent pas dans ses registres. La vie que j'avais menée jusqu'à cet âge n'ayant pas été celle d'un enfant gâté, et mon appartenance aux groupes de militants qui activaient pour la cause nationale ont créé en moi une foi inébranlable. Aussi, j'ai sereinement accepté la peine qui m'était infligée. Le lendemain, soit le 13 mars 1957, le quotidien d'Oran, L'Echo, publiait un article dont le titre, assez révélateur du degré de professionnalisme de la presse d'alors, se passe de commentaires : «Le tribunal militaire d'Alger, a condamné hier un terroriste âgé de 14 ans à la peine de mort.»
      En fin de matinée, le fourgon cellulaire me ramène à la prison. Au greffe, les formalités d'enregistrement sont vite accomplies. J'enfile la tenue vestimentaire réservée aux condamnés à mort. Signe distinctif : la lettre x de couleur jaune (faite probablement au pinceau) est tracée sur le dos de la jaquette. Les formalités au greffe accomplies, je suis conduit, immédiatement après, les mains menottées, à la geôle n° 3 à l'intérieur de laquelle se trouvaient Babouche Saïd et Si Moh, tous deux anciens maquisards de la région de Kabylie. Leurs âges respectifs approchaient la quarantaine.
      Une profonde fatigue
      Le visage patibulaire, le regard hagard, parfois d'acier avec sous les yeux de lourdes poches qui reflétaient, manifestement, les signes d'une profonde et longue fatigue, ces deux hommes, résignés à leur sort, guettaient chaque matin, à l'aube, et ce, depuis plus de 15 mois, un quelconque mouvement des gardiens, annonciateur de leur mise à mort. Cette attitude de Babouche et de son ami ne me plaisait guère et je n'ai pas tardé à le leur faire comprendre. Plus tard, j'ai compris qu'ils étaient beaucoup plus méfiants de moi que craintifs. «Qu'a pu faire ce jeune homme pour que la sanction soit si importante», se sont-ils probablement posé comme question à mon propos ? Durant la quatrième semaine de ce même mois, j'ai eu l'agréable surprise d'être appelé au parloir. Je distinguais parmi les gardiens qui s'articulaient dans la sphère du greffe un grand monsieur dont l'impressionnante carrure vous intimide.
      Je suis resté pantois à la vue de Maître Braun, l'un des plus renommés avocats de France, qui s'était déplacé de Paris pour me rendre visite. Je n'étais pas simplement honoré de la constitution par «l'organisation» d'un avocat dont les compétences dépassent les frontières même de France, mais surtout du risque que celui-ci a pris en se déplaçant sur Alger, compte tenu de l'attitude des ultras et des menaces qu'ils ne cessaient de proférer à l'encontre d'autres avocats, à l'exemple de Maître Giselle Halimi qui a assuré, à Alger, la défense de jeunes combattants pour l'indépendance de l'Algérie. Dans la soirée de cette fin du mois de mars, le temps était clément. Babouche et Si Moh faisaient leurs ablutions et se préparaient pour la cinquième prière.
      J'en profitais pour me lever, coller mon visage au guichet (30 cm/15, ouvert à hauteur de ma tête, sur la partie supérieure de la porte de la cellule), et observer notre ami Mohamed Gacem, un enfant du Clos-Salembier qui occupait cette geôle depuis plus de trois mois. Une serviette sur la tête, très absent de ce qui se passait dans le couloir. Il consumait, songeur, sa cigarette en pensant probablement que c'était la dernière.
      Après l'indépendance, l'autorité locale a fait baptiser au nom de Gacem Mohamed un boulevard sur les hauteurs d'Alger. Dans la cellule attenante à celle de Gacem, il y avait Makhlouf Ferradj, le frère cadet de Abdelkader, monté sur l'échafaud le 19 juin 1956, au même moment qu'Ahmed Zabana, dont l'exécution est commémorée chaque année, attitude qu'il est permis de considérer comme discriminatoire, antinomique. Le lendemain matin, au moment de sortir pour la promenade quotidienne dans la cour, il m'informa qu'une douzaine de dossiers de condamnés à mort avaient été envoyés en France pour être soumis au président de la République (à l'époque René Coty), seule autorité habilitée à décider de la mise en application de la décision du tribunal. Bien que la date de ma condamnation n'ait pas été lointaine, mon dossier faisait partie du lot.
      La cellule, au bout du couloir, regroupait les quatre inculpés dans l'affaire de l'explosion de la bombe au stade d'El Biar. Parmi eux, Boualem Rahal qui ne me dépassait d'âge que de deux mois. Frêle, il ne pesait certainement pas plus qu'un boxeur de la classe «poids plume». En plus de sa condamnation à la peine capitale, il subissait la sanction que lui avait infligée la direction de l'administration pénitentiaire : le port des entraves (fers) aux pieds, même à l'intérieur de la cellule. En fin d'après-midi du 8 avril 1957, le crépuscule envahissait peu à peu le couloir de la mort. Les rondes ont commencé bien avant que la nuit ne soit totalement franche. C'était la huitième journée du mois sacré, de piété et de sacrifice, le Ramadhan. A l'intérieur de la cellule, Babouche et Si Moh bavardaient de choses et d'autres, des banalités, sans un sujet de discussion précis. Ils ne consommaient pas de tabac. J'ai donc ouvert un paquet de cigarettes et chauffé une tasse de café en brûlant une mèche faite d'un morceau de ma chemise et imbibée de graisse de la gamelle.
      En plus de la pesante atmosphère dans le couloir, le quartier a été mis dans un isolement total par l'administration pénitentiaire, qui a fait suspendre, à l'entrée, un grand rideau de couleur bleu foncé. L'endroit était devenu plutôt un mouroir. Assurément, le condamné à mort n'avait plus la possibilité de distinguer, à partir de sa cellule, de nuit comme de jour, les mouvements que cachait ce rideau. La première ronde commença vers dix-huit heures. C'est Fréna, un pied-noir qui assurait le service en compagnie d'un autre surveillant. Fréna entretenait de bons rapports avec les détenus. Il tentait toujours d'humaniser leurs conditions de détention. Son comportement affectif était très apprécié par la grande partie des prisonniers. Tout au début de sa ronde, Fréna s'arrêta devant la cellule, le visage blafard, il fit pivoter la grosse chaîne attachée à la porte et demanda à Babouche, tout en jetant un regard furtif à l'intérieur, s'il recevait normalement des nouvelles de sa famille.
      Il était très rare qu'un gardien de prison se permette, au cours d'une ronde, le soir, une familiarité avec un détenu, de surcroît un condamné à mort. Babouche, dont le séjour dans cette geôle faisait exception (près de deux années) a fini, par la force des choses, par nouer une sorte de relation amicale avec Fréna.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Ce soir là, le teint blême du visage du gardien et les balbutiements de ses lèvres trahissaient un événement que Babouche tente de déceler : «Vous avez doublement vérifié la serrure et la chaîne, avez-vous peur qu'on s'évade, dans ce cas vous pouvez entrer à l'intérieur de la cellule. A part cela, est-ce qu'il y a des préparatifs pour une exécution ?». «Non, répond Fréna, tu peux dormir tranquille». Sur ce, Babouche retourna s'asseoir et continua de consumer sa cigarette, Fréna rejoignit son collègue qui le devançait déjà. Les miaulements d'un chat s'approchaient peu à peu du quartier des condamnés à mort. Vers le milieu de la nuit, alors que les prévenus, dans leur majorité, sommeillaient, on percevait le ronronnement des moteurs de camions, certainement militaires, venus encercler la prison à titre sécuritaire.
        événement fatal
        On entendait également des bruits, supposés venir de la cour d'honneur, ce qui laissait présager l'assemblage des éléments métalliques de la guillotine. C'était donc la préparation de l'événement fatal pour un ou plusieurs des condamnés à mort. Au début de la seconde ronde, Fréna, dont le regard était larmoyant, s'immobilisa de nouveau mais un peu plus longuement devant la porte de la cellule. «Tu n'es pas encore couché Babouche, tu parais nerveux, pourquoi ?», questionna Fréna. «Je ne suis pas nerveux», répondit Babouche, mais j'aimerais que vous soyez franc avec moi et que vous me dites la vérité sur ce que je soupçonne, une exécution». Babouche ajoute, en murmurant au gardien de façon que je ne l'entende pas : «Vous pouvez me faire la confidence, vous savez que je n'ai aucune peur de cela.».
        Pendant ce temps, j'étais allongé sur mon paillasson faisant semblant de lire l'ouvrage que j'avais en main. D'un ton rauque, Fréna finit par avouer à Babouche : «Je sais que tu as du courage, cela fait si longtemps que tu es là ; mais dis-moi franchement, as-tu toujours ce courage, toi qui as vu défiler de nombreux gars aller vers la guillotine ?». Avant même que Babouche ne donne sa réponse, Fréna le fixa de nouveau d'un regard perçant, une grosse larme sur sa joue. Les lèvres tremblotantes, il lui déclara en tournant sa tête de façon à cacher ses larmes : «Alors, c'est ton tour Babouche, prépare-toi.» Babouche tourne légèrement la tête dans ma direction. Je reprends le livre qui m'était tombé des mains à l'écoute de cette annonce, feignant n'avoir rien entendu.
        Un peu plus tard, intervient le changement de brigades de surveillance. Les rondes qui ont suivi corroboraient les préparatifs de la cérémonie, mais on ne pouvait pas deviner qui des condamnés allait monter la marche de l'échafaud. Vers deux heures du matin, Babouche me demande de chauffer un peu de café ; nous avions fait la réserve pour ce mois de Ramadhan. J'enroule un morceau de tissu que j'avais gardé la veille et l'allume après l'avoir trempé dans un liquide huileux. Sirotant le café que je venais de préparer, Babouche ouvrit à son tour le carton où étaient stockées les cigarettes et en alluma une. Peu de temps avant l'aube, instant fatidique, Babouche fit quelques ablutions et commença une prière. Après cela, il s'assied face à moi et enchaîna sur un sujet tout à fait banal ; une façon de détourner mon attention de ce destin qui ne lui accordait encore que quelques instants à vivre. Vu mon jeune âge, Babouche a eu une attitude de sagesse qu'il n'est pas aisé d'oublier. Il n'a pas osé m'alarmer en m'informant de ce qui se préparait. Il avait d'ailleurs compris que j'étais inquiet à la vue du teint livide du visage des surveillants qui assuraient la ronde à cette heure tardive.
        Quant à moi, je ne voulais pas lui avouer avoir entendu la nouvelle que lui a communiquée le gardien Fréna. Je continuais donc à bavarder avec Babouche, mais en le dévisageant de temps à autre. Quelquefois, je décelais une métamorphose dans son regard ; un regard glacial mais plein de compassion. La minute qui passait me paraissait très longue. J'essayais constamment d'imaginer ce que ressentait un homme qui se savait aller mourir quelques instants plus tard. Entre-temps, Si Moh qui n'avait pas été mis au courant de l'événement dormait paisiblement, les yeux grands ouverts. Une habitude qu'il a acquise durant les campagnes auxquelles il a pris part dans les maquis. J'étais heureux de rencontrer Babouche Saïd.
        Cet homme natif de Mizrana. Mon estime était née d'abord du fait qu'il ait fait partie premiers groupes de maquisards qui activaient dans la région de la Kabylie, et également par respect à son âge et à son humilité, puis à son humanisme et à son courage, et par dessus tout à sa façon de respecter autrui. A trois heures du matin, soit une heure environ avant l'échéance, Babouche me demanda de lui écrire une lettre à l'adresse de son frère. J'écrivais ce qu'il me dictait. Arrivé au passage où il chargeait son frère de prendre soin de ses enfants, je n'ai pu me contenir et j'ai éclaté en sanglots. «Mais qu'as-tu Si Omar ?», me dit-il. Difficilement, je me suis ressaisi et essuyé mes larmes. «Je me suis rappelé mes parents», lui ai-je répondu.
        Babouche me donna une tape sur l'épaule compatissant à mon inquiétude. Il me prodigua quelques encouragements en me disant : «Si Omar, l'indépendance du pays est pour bientôt, nous ne n'éterniserons pas dans cette prison. Les actions armées de fidayine ont commencé dans la partie Ouest du territoire.» J'ai achevé la lettre en constatant cette fois encore que le teint du visage de Babouche avait changé. Il y avait quelque chose que je n'arrivais pas à discerner, mais qui avait un lien avec ce qu'observait Babouche. Il s'était rendu compte que dans l'allée de l'étage au-dessus où étaient incarcérés des prévenus, les gardiens marchaient sur la pointe des pieds, ce qui était tout à fait significatif. Sans faire de bruit, ils procédaient doucement à la fermeture du guichet de leur cellule. Babouche avait compris que l'heure était finalement arrivée. Cinq minutes ne s'étaient pas écoulées quand la lumière s'éteignit, jetant la prison dans une totale obscurité.
        A cet instant précis, les autres détenus, dans les salles, entamaient une véritable manifestation dont les échos atteignaient les quartiers des profondeurs de La Casbah : «Assassins, criminels, tahya El Djazaïr», hurlaient ces prisonniers avec tous les slogans qui leur passaient par la tête. Une minute après, le rideau bleu foncé suspendu à l'entrée du couloir s'ouvrit, un groupe de gardiens émerge et s'avance rapidement vers notre cellule, des torches allumées aux mains. Voyant le groupe arriver presque à hauteur de la cellule, Babouche se tourne vers moi et Si Moh qui s'était réveillé, nous tranquillise, en nous déclarant que c'était lui que les gardiens venaient chercher. Accompagnés de quelques-uns de leurs responsables, les gardiens s'empressent d'ouvrir la porte de la cellule, illuminent le visage de Babouche et s'apprêtent à l'empoigner. «Ne me touchez pas, je sais marcher tout seul», leur dit-il.
        Ensuite, il s'avance vers nous, nous étreint fortement un par un, le visage en larmes, «Soyez courageux, n'oubliez pas votre serment et transmettez le message, il servira aux générations à venir», nous dit-il. Il franchit vaillamment le pas de la porte et commence à marcher, entouré des gardiens, en direction du bourreau. Au milieu de deux gardiens, son compagnon d'armes, Mansri Amar, suivait le même chemin, les mains enchaînées. Arezki Louni faisait également partie du groupe sélectionné pour la décapitation.
        Nos larmes n'ont cessé de couler que longtemps après l'achèvement de l'exécution et le retour au calme à l'intérieur de la prison. Nous continuions à répéter l'adieu à ce valeureux combattant, l'adieu à ce grand frère qui a sacrifié sa vie pour que vive l'Algérie, une Algérie souveraine, sereine et prospère, pas celle que nous connaissons aujourd'hui.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Il se rappelle ainsi du premier guillotiné Addellah Belil, originaire de Sétif, à la mi-septembre 1958.
          en france
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            Hommage à la mémoire des 22 condamnés à mort exécutés en France au forum de la mémoire d’El Moudjahid : Afin que nul n’oublie

            Brahim Ould Hamou, militant de la Fédération de France FLN et rescapé de la guillotine, a ému, hier, l’assistance, fort nombreuse, venue à la rencontre organisée par le forum de la Mémoire d’El Moudjahid, en coordination avec l’association Machaâl Echahid, célébrant la journée nationale des Condamnés à mort.


            Ph. Louisa M.
            Brahim Ould Hamou, militant de la Fédération de France FLN et rescapé de la guillotine, a ému, hier, l’assistance, fort nombreuse, venue à la rencontre organisée par le forum de la Mémoire d’El Moudjahid, en coordination avec l’association Machaâl Echahid, célébrant la journée nationale des Condamnés à mort.

            Le témoignage poignant de ce militant racé était celui d’un homme qui a juré de ne pas oublier ses compagnons, auxquels il a tenu particulièrement à rendre hommage et en a salué le courage et l’abnégation. Des hommes, tel que le premier condamné à mort et exécuté, le chahid Bellil Abdallah, dit Abdallah Indochine, originaire de Sétif et qui était fils unique. Cet homme d’un courage inouï n’a pas tremblé alors qu’il s’apprêtait à mourir. Fièrement et avec le sourire, refusant même de mettre le bandeau, il n’a pas tremblé lors de son exécution, témoigne son compagnon Brahim Ould Hamou. Il a bravé courageusement les souffrances de la prison de la Santé (France). Il fut le premier condamné à mort exécuté en septembre 1958. Brahim Ould Hamou, les larmes aux yeux, s’est rappelé des souffrances endurées dans les couloirs sombres de la prison, qu’on appelait aussi les couloirs de la mort, où sont généralement parqués les condamnés à mort qui devaient être guillotinés. Cette guillotine, qui a fait tomber les têtes des meilleurs enfants de l’Algérie qui ont porté à bras-le-corps la guerre de Libération, doit nous rappeler, jusqu’à la fin des temps, l’atrocité coloniale et le prix consenti pour arracher l’indépendance de notre pays, a dit Brahim Ould Hamou. Cette machine de la mort restera un témoin irremplaçable des crimes commis par le colonialisme pendant la Révolution algérienne, indique, pour sa part, Me Ali Haroun, cadre dirigeant de la Fédération de France FLN. Il rappelle que près de 200 militants de la cause nationale, sur les 2.000 condamnés à mort, ont été exécutés entre 1956 et 1962. Les autorités judiciaires coloniales n’ont pas épargné le jeune Lakhlifi Abderrahmane, âgé à peine de 17 ans, et ce malgré l’intervention de plusieurs chefs d’État, du Pape et des instances de l’ONU pour arrêter son exécution. «La France doit reconnaître tous ses crimes de guerre», a-t-il lancé. Il a ensuite évoqué d’autres cas de condamnation suite à des jugements partiaux du tribunal militaire de Lyon dans la prison de Fort Montluc, où a eu lieu l’exécution de trois militants de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), à savoir Bouguendoura Miloud, Lekhlifi Abderrahmane et Makhlouf Abdelkader, et bien d’autres Algériens furent tout aussi impitoyablement exécutés. Me Ali Haroun souligne qu’il est temps pour l’État algérien de corriger une injustice historique, ces militants ne revendiquant que la reconnaissance qui leur revient de droit, regrettant au passage la disparition inexpliquée des archives les concernant. Ses militants devraient bénéficier d’un statut particulier et hissés au rang qui leur revient de droit, et la France coloniale qui refuse de présenter des excuses pour ses crimes contre l’humanité ne pourra échapper à l’histoire. D’autres militants, à l’instar d’Abdelkader Bekhouche et de Brahim Djari, n’ont pas oublié et ont apporté leurs témoignages sur les actions menées par des milliers de militants, tout en se remémorant encore cette attente de l’exécution. Ils gardent encore l’amer souvenir des moments passés à la prison, des moments chargés de souffrances, d’humiliations et de terreur. Ils ont longuement parlé du courage de leurs compagnons, qui ont subi les sévices du couloir de la mort avant de passer à la guillotine. Ils ont retracé les moments terribles de l’attente et les derniers moments passés avec les condamnés exécutés dans la prison de la Santé.
            À la fin de cette rencontre, le président de l’association Machaâl Echahid, Mohamed Abed, a tenu à honorer le moudjahid Brahim Ould Hamou et en son nom l’ensemble des militants de la Fédération de France du FLN.

            Farid B.
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #7
              Citation:

              Il se rappelle ainsi du premier guillotiné Addellah Belil, originaire de Sétif, à la mi-septembre 1958.
              en france
              Dans l'extrait cité dans le post n° 01, ne figurait pas cette précision. Ce qui induit le lecteur en erreur.

              Avec cette précision, les choses rentrent dans l'ordre.

              .
              Dernière modification par Ael, 18 juin 2014, 10h14.

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              • #8
                on va encore rester dans ses guerres fratricides et se noyer dans ce regionalisme pour travestir notre histoire et glorifier nos regions , l'ego de l'homme n'aura jamais de limite meme quand il s'agit de bafouiller l'honneur et la mémoire de ses grands hommes

                Ahmed Zabana fut le premier jeune et martyrs algériens à etre guillotiné par l'armée coloniale, il est le premier indépendantiste algérien guillotiné, le 19 juin 1956, dans la prison de Barberousse à Alger

                Ahmed Zabana n'est pas mort pour Oran, mais pour la liberté de son pays et de son peuple, quand on n'a mis sa tete dans la guillotine il n'a pas crier tahya wahran, il a dit tahya el djazair dans son ensemble avec toutes ses villes et tous ses citoyens, suite a cette excécution Abane Ramdane et Larbi Ben'mhidi menacerent de représaille l'armée coloniale pour toute autre exécution par la guillotine
                la derniere lettre que ce heros est écrite a ses parents
                « Mes chers parents, ma chère mère.

                Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu'il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n'est qu'un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l'être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi. Enfin, recevez les salutations d'un fils et d'un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu'à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu'à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être équitable.

                Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur H'mida. »

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                • #9
                  pour l histoire-Zekri Idir, le “premier” rebelle guillotiné

                  Il se révolte en déchirant et en jetant à la figure du caïd, un P-V de contravention de 8 douros ; l’équivalent de 800 francs de l’époque, ce qui lui coûta un mandat d’arrêt, lancé contre lui par la justice coloniale.

                  Il rentra dans la clandestinité et répond à la persécution des caïds des quatre aârchs (Iwakuren, Imechedallan, Aghvalou et Ath Mansour) qui lancèrent leurs hommes à ses trousses, mais Idir en retour, leur dressait des guet-apens et les détroussait un par un (inspiré sans doute par le légendaire bandit d’honneur Ahmed Oumeri), il réussit à déjouer tous les pièges grâce au concours de la population qui lui voue une grande admiration après avoir éliminé un caïd en 1925 qui voulait l’arrêter au lieudit Thizi n’Ath Ouavane, située entre Tizi n’Kouilal et Tirourdha.

                  Quelques mois plus tard, il tua le chef de la brigade de gendarmerie de Maillot actuelle M’chedallah, qui lança une chasse à l’homme à proximité de son village natal (Ighzer Iwakuren).

                  Idir tient la dragée haute aux forces coloniales durant 7 ans en multipliant les actions contre tout ce qui reflète l’administration et leur biens en persécutant à son tour, les gardes forestiers qu’il désarme et les dépouille à chaque fois, qu’ils s’aventurent dans les forêts, il est même arrivé à dérober plusieurs troupeaux d’ovins aux colons auxquels il donna des cauchemars.

                  Dans l’incapacité de l’arrêter, les gendarmes se rabattent sur ses parents qui se sont retrouvés obligés de s’exiler vers une autre région d’Ath Mansour pour échapper à la répression de l’administrateur de Maillot, ce dernier sous la pression de sa hiérarchie qui craint sans aucun doute, un effet d’entraînement que provoquerait ce “hors-la-loi”, dont on commençait à chanter durant les fêtes la bravoure par des textes de poésie, l’administration a opté par un stratagème payant durant cette époque de famine, en mettant sa tête par une mise à prix a tout citoyen qui divulguerait des renseignements précis sur ses déplacements ou son refuge. Une initiative qui ne tardera pas à donner ses fruits quelques mois plus tard, il fut dénoncé par un indigne, une dénonciation qui a permis aux forces coloniales de l’arrêter en 1925. Des membres de sa famille racontent qu’il a catégoriquement refusé à son père d’engager un avocat pour sa défense pour le simple fait qu’à l’époque, il n’y avait pas encore d’avocats algériens et qu’il répugne d’être défendu par un avocat d’origine française.

                  C’est ainsi, qu’en 1926, il fut condamné à mort et à être, “guillotiné,” sur la place publique par le tribunal de grande instance de Bouira, ce héros a refusé de faire appel contre cette sentence. Il fut décapité devant la brigade de gendarmerie de Maillot (actuel musée du moudjahid) un mardi, jour de marché hebdomadaire, en présence d’une foule nombreuse. Des témoins oculaires encore vivants racontent qu’il a été raté à trois reprises par la lame de la guillotine (couperet) rouillée, durant tout ce temps, il ne cessait d’insulter le colonialisme et ses collaborateurs. Les autorités présentes lors de l’exécution ont fait la sourde oreille à la demande de grâce que clamait la foule après le ratage de l’exécution comme le voulait la loi de cette époque.

                  Sur le registre des décès où il a été enregistré sous le n°60, on lit “exécuté le 13 février 1926 à 06 h du matin, déclaration faite par le brigadier de la gendarmerie de M’chedalah Erard Jean à l’adjoint administrateur indigène du douar M’chedallah”.

                  Oulaïd Soualah
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                  • #10
                    Sur le registre des décès où il a été enregistré sous le n°60, on lit “exécuté le 13 février 1926 à 06 h du matin, déclaration faite par le brigadier de la gendarmerie de M’chedalah Erard Jean à l’adjoint administrateur indigène du douar M’chedallah”.
                    c'est dire qu'on ne peut jamais pretendre tout savoir, mea culpa , j'ai appris quelque chose aujourd'hui allah yerhamou ou yerham achouhada

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                    • #11
                      @Solas
                      je crois que tu n'ai saisie ma pointe d'humour, les éxécutions par guillotine en Algérie sur le peuple algériens font legion depuis les année 1843

                      l'histoire que tu raconte de ce merhoum Zekri Idir releve d'un proces de droit commun , comme les precedents commis en 1843
                      dans le cas d'el merhoum Ahmed zabana il s'agit d'un proces d'un detenu militaire, il etais responsable de la region de zahana, et c'est larbi ben m'hidi allah yerhamou qui l'avait mandaté a ce poste blessé, lors d'une embuscade il fut transféré à la prison d'oran, puis transféré a la prison barberousse à alger

                      jugé d'une façon expeditif , il sera condamné à mort, il fut le premier condamné depuis le déclenchement de la guerre de libération nationale à monter sur l'échafaud, dans l'enceinte de la prison de Barberousse, sur les hauteurs d'Alger.en sa qualité d'independantiste , militaire oeuvrant pour l'independance de son pays , cependant pour les militaires il beneficiait du statut de la convention de la Haye qui stipule en 1907 " Les prisonniers de guerre sont au pouvoir du gouvernement ennemi, mais non des individus ou des corps qui les ont capturés. Ils doivent être traités avec humanité. Tout ce qui leur appartient personnellement, excepté les armes, les chevaux et les papiers militaires, reste leur propriétée. »

                      tu saisie la nuance Solas entre un fait de société qui releve du droit commun, et un proces qui releve d'un tribunal militaire , et qui doit repondre aux criteres de la convention de la HAYE

                      on peut etre guillotiné pour avoir volé un morceau de pain ou une jarre de petit lait pour remplir son petit ventre ,ou avoir agressé une jeune colon pour avoir abusé d'elle , Ahmed Zabana et le premier jeune algérien guillotiné pour avoir utilisé des armes de guerre contre le colon pour liberer son pays, c'est là ou reside la nuance

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                      • #12
                        shamsdine

                        tout les crimes commis par la france depuis 1830 a 1962(et d ailleurs a ce jour les mines qui continuent a tuer des algeriens la contamination de notre sahara)
                        font partie du chapitre
                        genocide
                        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                        • #13
                          effectivement je n'ai jamais dit le contraire , un crime genocidaire reste un crime nous avons payé lourdement la facture et nous continuons à en faire les frais

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