Bonjour, le regard de Mohamed Benchicou sur l'actualité.
-------------------------------------------------------------------------
J'allais, cette semaine, revenir sur l'instructive interview de l'ancien gouverneur de la Banque centrale Abderahmane Hadj Nacer et le judicieux parallèle qu'il établit, comme le fit Ahmed Benbitour, entre liberté et croissance économique quand la déflagration des bombes de Réghaïa et Dergana me rappela à cette triste évidence : ces réflexions sont aujourd'hui accessoires, presque dérisoires, dans une République qui ignore le temps qu'il lui reste encore à vivre.
Les déterminants du débat, comme aiment à le dire les politologues, sont, hélas, ailleurs que dans les règles de bonne gouvernance, la bonne gestion des finances publiques ou la maîtrise des recettes pétrolières. Ils sont, et autant regarder le monstre en face, dans la capacité de l'Algérie de 2006 à survivre ou non à ses étrangleurs terroristes. Y arrivera-t-elle ? Une agression décisive, militaire et politique, semble engagée contre elle par des forces intégristes revigorées, une agression réfléchie, pilotée par des états-majors de la mort et du désespoir, encouragée par l'indifférence quasi générale, dopée par les connivences et nourrie par une certaine lâcheté nationale.
Les troupes islamistes, aujourd'hui rééquipées et dotées des hommes et du matériel qu'il faut, paraissent sur le point d'embraser le territoire national pour porter l'estocade, accélérer ou, plutôt, achever la capitulation de la République que des négociateurs politiques islamistes, Belkhadem et Kébir en tête, marchandent en haut lieu. Il est l'heure de se réveiller à une douloureuse réalité : le terrorisme va frapper encore et encore, toujours plus sauvagement, parce qu'il a un but politique à atteindre et parce qu'il est la force de frappe sur laquelle s'appuie la stratégie islamiste de conquête de pouvoir.
Jamais, depuis l'indépendance, le pays n'a été aussi proche de l'agonie. La politique de réconciliation nationale du président Bouteflika, par la reconstitution des maquis qu'elle a favorisée, l'a placée dans la plus fragile position depuis l'indépendance : l'Algérie négocie la fin d'une guerre, qui paraît la submerger, contre des espaces importants de la souveraineté nationale. Or, toute la démarche fourbe et insidieuse des ténors politiques de l'islamisme consiste aujourd'hui à gagner du temps en camouflant, aux yeux de l'opinion, le caractère volontairement concomitant du terrorisme et des négociations politiques souterraines qu'ils ont engagées avec le pouvoir. Comment ? En le banalisant.
Quand Abdelaziz Belkhadem affirme devant la presse que les délits liés à la délinquance sont en hausse alors que ceux rattachés au terrorisme sont en baisse, il relègue, par la sournoise similitude qu'il établit entre le larcin de rue et la pose d'une bombe, l'acte terroriste au rang du vulgaire maraudage. Il omet la différence capitale qui sépare le pickpocket du terroriste : le premier se fixe des buts personnels, il vole pour lui-même ; le second a un objectif politique, il tue pour renverser le pouvoir en place.
La recette semble payer. Regardez donc ces esprits vulnérables redonner une légitimité aux chefs intégristes en s'en accommodant comme on s'accommoderait d'une belle-mère fortunée, c'est-à-dire par la déférence surfaite et le papotage doucereux. J'ai en mémoire cette photo embarrassante d'un directeur de journal recevant Rabah Kébir. J'ignore ce que peut dire un journaliste au commanditaire des assassinats de ses collègues, mais le chef-tueur a dû ressortir blanchi d'une rédaction qui portait encore les marques de ses forfaits.
Les propagandistes intégristes avaient déjà réussi à convaincre certaines âmes démocrates de leur repentance et de la “dissolution de l'islamisme dans les affaires”. Voilà qu'ils osent une audace supplémentaire : prendre le thé sous le portrait de leurs victimes. Une façon de s'exercer au cynisme du pouvoir et de s'inspirer de celui qui reste familier à nos dirigeants. N'est-ce pas, après tout, Ahmed Ouyahia qui a inauguré cette mode sordide qui consiste à s'émouvoir de ses propres crimes, par les funestes larmes de saurien qu'il versa, ce jour malheureux, sur la tombe de Guermah Massinissa ?
Qu'entreprendre alors pour desserrer l'étreinte qui risque d'étouffer notre patrie ? Engager une course contre la montre. Une course de survie. Obtenir le gel puis la remise en question de la réconciliation nationale, de la Charte pour la paix et de tout ce toutim malodorant qui a toutes les allures d'une chair décomposée dont se nourrit, avec appétit, la charogne islamiste.
La suite...
-------------------------------------------------------------------------
J'allais, cette semaine, revenir sur l'instructive interview de l'ancien gouverneur de la Banque centrale Abderahmane Hadj Nacer et le judicieux parallèle qu'il établit, comme le fit Ahmed Benbitour, entre liberté et croissance économique quand la déflagration des bombes de Réghaïa et Dergana me rappela à cette triste évidence : ces réflexions sont aujourd'hui accessoires, presque dérisoires, dans une République qui ignore le temps qu'il lui reste encore à vivre.
Les déterminants du débat, comme aiment à le dire les politologues, sont, hélas, ailleurs que dans les règles de bonne gouvernance, la bonne gestion des finances publiques ou la maîtrise des recettes pétrolières. Ils sont, et autant regarder le monstre en face, dans la capacité de l'Algérie de 2006 à survivre ou non à ses étrangleurs terroristes. Y arrivera-t-elle ? Une agression décisive, militaire et politique, semble engagée contre elle par des forces intégristes revigorées, une agression réfléchie, pilotée par des états-majors de la mort et du désespoir, encouragée par l'indifférence quasi générale, dopée par les connivences et nourrie par une certaine lâcheté nationale.
Les troupes islamistes, aujourd'hui rééquipées et dotées des hommes et du matériel qu'il faut, paraissent sur le point d'embraser le territoire national pour porter l'estocade, accélérer ou, plutôt, achever la capitulation de la République que des négociateurs politiques islamistes, Belkhadem et Kébir en tête, marchandent en haut lieu. Il est l'heure de se réveiller à une douloureuse réalité : le terrorisme va frapper encore et encore, toujours plus sauvagement, parce qu'il a un but politique à atteindre et parce qu'il est la force de frappe sur laquelle s'appuie la stratégie islamiste de conquête de pouvoir.
Jamais, depuis l'indépendance, le pays n'a été aussi proche de l'agonie. La politique de réconciliation nationale du président Bouteflika, par la reconstitution des maquis qu'elle a favorisée, l'a placée dans la plus fragile position depuis l'indépendance : l'Algérie négocie la fin d'une guerre, qui paraît la submerger, contre des espaces importants de la souveraineté nationale. Or, toute la démarche fourbe et insidieuse des ténors politiques de l'islamisme consiste aujourd'hui à gagner du temps en camouflant, aux yeux de l'opinion, le caractère volontairement concomitant du terrorisme et des négociations politiques souterraines qu'ils ont engagées avec le pouvoir. Comment ? En le banalisant.
Quand Abdelaziz Belkhadem affirme devant la presse que les délits liés à la délinquance sont en hausse alors que ceux rattachés au terrorisme sont en baisse, il relègue, par la sournoise similitude qu'il établit entre le larcin de rue et la pose d'une bombe, l'acte terroriste au rang du vulgaire maraudage. Il omet la différence capitale qui sépare le pickpocket du terroriste : le premier se fixe des buts personnels, il vole pour lui-même ; le second a un objectif politique, il tue pour renverser le pouvoir en place.
La recette semble payer. Regardez donc ces esprits vulnérables redonner une légitimité aux chefs intégristes en s'en accommodant comme on s'accommoderait d'une belle-mère fortunée, c'est-à-dire par la déférence surfaite et le papotage doucereux. J'ai en mémoire cette photo embarrassante d'un directeur de journal recevant Rabah Kébir. J'ignore ce que peut dire un journaliste au commanditaire des assassinats de ses collègues, mais le chef-tueur a dû ressortir blanchi d'une rédaction qui portait encore les marques de ses forfaits.
Les propagandistes intégristes avaient déjà réussi à convaincre certaines âmes démocrates de leur repentance et de la “dissolution de l'islamisme dans les affaires”. Voilà qu'ils osent une audace supplémentaire : prendre le thé sous le portrait de leurs victimes. Une façon de s'exercer au cynisme du pouvoir et de s'inspirer de celui qui reste familier à nos dirigeants. N'est-ce pas, après tout, Ahmed Ouyahia qui a inauguré cette mode sordide qui consiste à s'émouvoir de ses propres crimes, par les funestes larmes de saurien qu'il versa, ce jour malheureux, sur la tombe de Guermah Massinissa ?
Qu'entreprendre alors pour desserrer l'étreinte qui risque d'étouffer notre patrie ? Engager une course contre la montre. Une course de survie. Obtenir le gel puis la remise en question de la réconciliation nationale, de la Charte pour la paix et de tout ce toutim malodorant qui a toutes les allures d'une chair décomposée dont se nourrit, avec appétit, la charogne islamiste.
La suite...
Commentaire