Abdelaziz Bouteflika veut absolument forcer le destin pour s’imposer comme un personnage central de l’histoire de l’Algérie.
Après avoir battu le record de longévité à la tête du pays (15 ans et plus si affinités…) défiant la sacro-sainte règle de l’alternance au pouvoir et la tendance démocratique universelle, M. Bouteflika veut désormais inscrire son nom en lettres d’or dans les manuels scolaires. Le livre d’histoire proposé aux élèves de la 4e année moyenne résume assez bien l’obsession présidentielle de voler plus haut que tout le monde et imposer sa personne comme le de Gaulle de l’Algérie indépendante. Pas moins de 14 photographies de Bouteflika tapissent en effet le petit livre de nos élèves, histoire de fixer cet homme comme un grand repère de l’Algérie.
Les concepteurs de ce manuel ont même exhumé certaines vieilles photos à peine visibles de l’ex-ministre des Affaires étrangères pour servir d’alibi historique à une volonté d’autoglorification déplacée. Le message subliminal est de suggérer aux collégiens l’idée que Abdelaziz Bouteflika est un grand leader qui a traversé l’histoire nationale et, par conséquent, sa légitimité ne peut pas être remise en cause.
Curieusement, dans les premiers chapitres réservés au Mouvement national et au contexte politique de la guerre de Libération, le nom de Bouteflika n’apparaît nulle part.
On aperçoit les portraits de Zighoud Youecf, Abane Ramdane, Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Aït Ahmed, Krim Belkacem ou encore
Djamila Bouhired et Zohra Drif, mais point de Bouteflika. Il faut attendre le dernier chapitre consacré à «l’Algérie et les questions internationales» pour constater le règne pictural du président Bouteflika où on le voit tantôt discourir, tantôt causer avec des chefs d’Etat étrangers dont Mouammar El Gueddafi.
Et pour les besoins du dessein pédagogique de cette grande mise en scène, les concepteurs du livre d’histoire ont même survolé des thèmes très actuels tels que la conférence du Nepad et les derniers sommets de l’OUA, puis de l’UA pour mettre en valeur Bouteflika sous sa casquette de président de la République et «leader» de l’Afrique… Les élèves de la 4e année moyenne en auront plein les yeux de Boutef. Ses prédécesseurs, en revanche, n’ont droit qu’à un ou deux petits portraits. Ce sont là quelques petites «histoires» photographiques contenues dans le livre de l’histoire d’Algérie.
H. M.
El Watan 11/09/204
Après avoir battu le record de longévité à la tête du pays (15 ans et plus si affinités…) défiant la sacro-sainte règle de l’alternance au pouvoir et la tendance démocratique universelle, M. Bouteflika veut désormais inscrire son nom en lettres d’or dans les manuels scolaires. Le livre d’histoire proposé aux élèves de la 4e année moyenne résume assez bien l’obsession présidentielle de voler plus haut que tout le monde et imposer sa personne comme le de Gaulle de l’Algérie indépendante. Pas moins de 14 photographies de Bouteflika tapissent en effet le petit livre de nos élèves, histoire de fixer cet homme comme un grand repère de l’Algérie.
Les concepteurs de ce manuel ont même exhumé certaines vieilles photos à peine visibles de l’ex-ministre des Affaires étrangères pour servir d’alibi historique à une volonté d’autoglorification déplacée. Le message subliminal est de suggérer aux collégiens l’idée que Abdelaziz Bouteflika est un grand leader qui a traversé l’histoire nationale et, par conséquent, sa légitimité ne peut pas être remise en cause.
Curieusement, dans les premiers chapitres réservés au Mouvement national et au contexte politique de la guerre de Libération, le nom de Bouteflika n’apparaît nulle part.
On aperçoit les portraits de Zighoud Youecf, Abane Ramdane, Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Aït Ahmed, Krim Belkacem ou encore
Djamila Bouhired et Zohra Drif, mais point de Bouteflika. Il faut attendre le dernier chapitre consacré à «l’Algérie et les questions internationales» pour constater le règne pictural du président Bouteflika où on le voit tantôt discourir, tantôt causer avec des chefs d’Etat étrangers dont Mouammar El Gueddafi.
Et pour les besoins du dessein pédagogique de cette grande mise en scène, les concepteurs du livre d’histoire ont même survolé des thèmes très actuels tels que la conférence du Nepad et les derniers sommets de l’OUA, puis de l’UA pour mettre en valeur Bouteflika sous sa casquette de président de la République et «leader» de l’Afrique… Les élèves de la 4e année moyenne en auront plein les yeux de Boutef. Ses prédécesseurs, en revanche, n’ont droit qu’à un ou deux petits portraits. Ce sont là quelques petites «histoires» photographiques contenues dans le livre de l’histoire d’Algérie.
H. M.
El Watan 11/09/204
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