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Le chef de la 6e Région militaire à In Salah «Les auteurs de dépassements seront sanctionnés»
Y a-t-il vraiment une volonté de régler pacifiquement le bras de fer entre la population d’In Salah et les autorités au sujet de l’exploitation controversée du gaz de schiste ? Pour déplacée qu’elle puisse paraître, cette question n’en coule pas moins de source, quand on observe l’enlisement de la situation sur le terrain. L’Etat est clairement défaillant à In Salah. Trois mois, un sit-in permanent, des affrontements sporadiques et, à la fin, aucune solution à l’horizon.
Le gaz de schiste sent plus que jamais mauvais, mais ses odeurs ne semblent pas avoir chatouillé les narines des responsables politiques à Alger. C’est le constat affligeant que l’on peut faire de cette localité livrée aux forces de sécurité, à défaut d’une oreille attentive et compréhensive du gouvernement.
L’armée en mission… politique
Le fait est que, depuis mardi dernier, c’est même l’armée nationale qui a été chargée de prêcher dans ce désert rocailleux. Le commandant de la 6e Région militaire (Tamanrasset) s’est rendu, mardi dernier, à In Salah où il s’est réuni avec les représentants de la société civile, à savoir les citoyens et les notables de la région, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
Il est tout de même curieux que l’on confie à l’ANP la mission de faire entendre raison à la population d’In Salah à propos du gaz de schiste. Une mission qui incombe théoriquement aux responsables politiques à l’origine de cet entêtement à exploiter cette ressource naturelle. Où sont donc passés le Premier ministre, les ministres de l’Energie et de l’Intérieur ainsi que le PDG par intérim de Sonatrach ?
Est-il dans les attributions d’un officier supérieur de l’armée de discuter avec des représentants la société civile et des notables pour tenter de faire cesser les manifestations contre le gaz de schiste ? S’il est normal que l’armée anticipe sur de probables dérapages sécuritaires, elle ne peut pas endosser le costume des politiques qui ont déserté les lieux. Il y a malheureusement quelques signes qui accréditent l’idée que le pouvoir a sous-traité la gestion de cette crise à l’armée.
Le commandant de la 6e Région militaire a en effet enjoint aux manifestants «de lever le sit-in pacifiquement, de laisser place au retour à la vie normale et ne pas entraver les activités quotidiennes de la population», selon un communiqué du MDN rendu public mercredi dernier. C’est un peu ce que réclament en vain, et depuis trois mois, Sellal et son gouvernement.
L’armée, qui est déjà sur le pied de guerre aux frontières, ne peut objectivement réussir là où les politiques ont lamentablement échoué : convaincre la population d’In Salah que l’exploitation du gaz de schiste n’est pas pour maintenant. N’est-il pas maladroit de confier une aussi délicate mission casse-cou à l’armée, qui reste la seule institution crédible aux yeux des Algériens face à un Président absent, un gouvernement en mode veille et un Parlement rentier et discrédité.
Le gaz de schiste en mévente
A trop s’entêter à essayer la vieille recette du chantage à la stabilité, le pouvoir s’est pris à son propre piège. Il ne peut manifestement ni faire marche arrière dans ses engagements internationaux sur le gaz de schiste, ni convaincre la population que son action de protestation serait attentatoire à la stabilité du pays.
En dépêchant l’armée à In Salah pour éteindre le feu, le régime Bouteflika a confirmé son manque d’anticipation et d’imagination.
Hier encore, le président de la République, qui aurait dû être la voix requise pour rasséréner les gens d’In Salah, s’est fendu d’une «fetwa» en faveur de la stabilité du pays : «Il nous faut, en premier lieu, veiller sans relâche à renforcer le front intérieur au bénéfice exclusif de la nation, et ce, pour faire face à toute tentative de déstabilisation du pays.»
Il y a de quoi se poser la question sur l’origine du risque d’instabilité quand on voit le «front intérieur» se lézarder à In Salah au nez et à la barbe des autorités. Le Président s’en lave presque les mains en imputant la responsabilité «à toutes les forces politiques et chacune des citoyennes et chacun des citoyens auxquels il incombe de redoubler de vigilance» en plus de la responsabilité de l’Etat.
Bouteflika semble avoir tranché pour la poursuite de l’exploitation du gaz de schiste, puisqu’il invite les partis politiques à «transcender les divergences, les convictions et les positions des uns et des autres, car la conjoncture exige de placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération».
Or, les partis politiques, les associations, les experts, voire les citoyens ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde avec lui s’agissant des intérêts supérieurs du pays. En l’occurrence, le gaz de schiste est loin de faire consensus, y compris parmi les experts du domaine et encore moins au sein de la classe politique. L’intérêt de l’Algérie est-il dans l’exploitation, ici et maintenant, du gaz de schiste ? Voilà le vrai débat, libre et sans a priori, que Bouteflika aurait dû lancer avant le premier coup de pioche d’Halliburton et Schlumberger. Cela lui aurait évité d’envoyer l’armée sur place et aurait fait l’économie de sermons à pleins gaz sur l’unité nationale.
Hassan Moali
Ces portes plumes, qui nous ont habitué par leur haute considération pour des analyses circonstanciées et leur neutralité nous livrent leur sauce habituelle, embettés au nom de leurs sponsors de ne pouvoir taper sur l'armée, dans cette exploitation politique honteuse de cette question...
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