
Huit pages de propagande. C’est ce à quoi ont eu droit les lecteurs du Figaro ce vendredi, avec un feuillet spécial Algérie digne des plus belles années de la Russie soviétique. Huit pages, avec huit ministres et le Gouverneur de la Banque d’Algérie mis à contribution.
Certains, comme Abdesselem Bouchouareb, ministre de l’Industrie, Amara Benyounès, ministre du Commerce, ou Abdelmadjid Tebboune, ministre du Logement, ne rechignent pas à s’exprimer dans la presse algérienne.
D’autres, comme Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Djellab, ministre des Finances, Youcef Yousfi, ministre de l’Énergie, Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, ou Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse, semblent avoir choisi de réserver leurs – rares ! – prises de parole aux publics étrangers. Soit.
Sur le fond, il ne ressort rien de nouveau de cet exercice de séduction. Pas d’annonce, pas de nouveauté : l’Algérie ambitionne 7% de croissance pour 2019 répète Mohamed Djellab ; Abdesselem Bouchouareb vante les réformes entreprises pour attirer les investisseurs étrangers ; Abdelkader Khomri rappelle que 55% de la population a moins de 29 ans et Ramtane Lamamra insiste sur le rôle joué par l’Algérie dans le règlement de conflits majeurs.
Sur la forme en revanche, ce publi-reportage interroge. Nous avons tenté de joindre l’agence Mediaction qui a édité ce supplément. En creusant un peu, on découvre que ce n’est pas la première fois que l’entreprise se livre à ce type d’exercice. En 2012 déjà, c’est elle que l’on retrouve derrière 16 pages (!!!) publiées cette fois dans Le Monde.
À l’époque, la rédaction du journal du soir avait condamné le procédé. Jacques Rouche, directeur de Mediaction, avait expliqué n’être que l’exécutant d’un contrat signé avec Le Monde Publicité. Le journal indiquait quant à lui que le cahier publicitaire avait été « acheté par le gouvernement algérien. »
Trois ans plus tard, combien a coûté le supplément de huit pages dans Le Figaro ? Contacté par nos soins, Jacques Rouche n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Source TSA
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