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L’imam salafiste déguerpit d’At Mislayen

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  • L’imam salafiste déguerpit d’At Mislayen

    L’intégrisme religieux recule en Kabylie et plusieurs prédicateurs salafistes quittent en catamini les villages kabyles. Après celui de Tifilkout dans la région de Michelet, c’est au tour de l’imam salafiste d’At Mislayen, dans la commune d’Akbil de plier bagages, lui et un de ses affidés hôtes, suite à la mobilisation citoyenne notamment celle de jeunes souverainistes Kabyle.

    Originaire de Chamlal et sortant de l’université de Kharouba à Alger, fief de l’islamisme politique, l’mam en question, radicaliste et barbu qu’il est, officiant au village depuis trois ans suite à son affectation par la direction des affaires religieuses de la ville de Tizi-Ouzou, a complètement chamboulé la culture locale en matière de rites funéraires et de célébrations cultuelles. Des jeunes déseuvrés sont effectivement tombés dans l’escarcelle du prêcheur de haine et d’intolérance.

    Des barbes commencent à pousser au village perché au piémont de Djurdjura, des Burqas commencent à voir le jour dans les quartiers du village et les vieux musulmans adeptes de tolérance et de paix quittent la mosquée face à l’envahisseur. Des fêtes musicales ont été annulées suite au discours religieux et les veillées funèbres sont devenues des moments de deuil atroce alors que les villageois ont comme habitude de discuter autour d’un thé pour accompagner la famille du défunt.

    Suite au désastre annoncé et face à la recrudescence de la situation, des jeunes universitaires et entrepreneurs ont pris l’initiative d’alerter les autorités en signant une pétition demandant le départ du porte-parole de Daech au village et arrêter l’enrôlement de jeunes kabyles dans la perspective djihadiste .

    Il est à noter que les ouailles de l’imam intégriste ont entamé le démantèlement de la vieille mosquée qui servait de gîte pour en construire une maison pour le nouveau messager. Des ossements trouvés sur les lieux ont été transférés de nuit et à l’insu des paisibles villageois dans un endroit indéterminé. La goute qui a fait déborder le vase est le discours virulent de l’imam suite à la célébration de Yennayer (fête de nouvel an kabyle) et les attaques répétées contre les militants souverainistes kabyles très actifs dans la commune.

    Depuis une semaine, le village à retrouvé sa tranquillité et sa joie de vivre puisque le prédicateur intégriste a quitté le village en catamini, lui et sa famille. Son hôte, un des plus actifs islamistes au village s’est enfui également à destination d’Alger. Les jeunes villageois restent déterminés à ne plus accepter d’envahisseur religieux, envoyé d’Alger ou de Kaboul.

    Ahviv Mekdam
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Pourquoi cette haine envers les "salafistes" je comprends pas ?
    C'est pourtant pas eux qui menacent l'identité kabyle ou qui sont responsables de l'arabisation
    Ma nnan-ay-d matta teliḍ? Assen-iniɣ
    Amezwaru nečč d-ineslem din d-amaziɣ din d-adzayri

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    • #3
      Pourquoi cette haine envers les "salafistes" je comprends pas ?
      C'est pourtant pas eux qui menacent l'identité kabyle ou qui sont responsables de l'arabisation
      N'avons nous pas là une vieille querelle d'iman et de citoyens allergiques à l'acculturation salafiste et encouragés par des agitateurs ?

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      • #4
        A vrai dire ceci est loin d'être nouveau. Le village kabyle a toujours (au moins depuis 17e siècle) fonctionné ainsi (voir les écrits de Younes Adli et Youcef Allioui). Quand un imam arrive dans un village il est systématiquement soumis à une période d'essai. Après un certain temps (quelques mois) l'assemblée du village se prononce pour soit le garder ou pas; ou le titulariser ou pas, en termes modernes

        L'assemblée du village est l'instance suprême à laquelle l'imam est soumis. C'est elle qui le recrute, et c'est elle qui peut mettre fin à ses fonctions, c'est ce qui est appelé "Tasnarexsa", qui est le principe de séparer la mosqué de l'assemblée (le spirituel du temporel).

        Avec l'avènement de la modernité, et aussi à cause d'un certain contexte, c'est l'Etat via son ministère des Habous qui envoie les imams aux villages, mais l'accord de l'assemblée a de tout temps été requis. Sans son accord, l'imam est renvoyé, et on fait la demande pour avoir un autre.

        Ces derniers temps, il arrive que le ministère essaye, d'une manière ou d'une autre d'imposer l'imam qu'il a nommé (Cela fait partie des moyens de contrôle de l'Etat). Or, si certains villages se laissent plus ou moins faire, surtout quand l'imam n'est pas "trop mauvais", selon leurs critères, d'autres villages s'obstinent et insistent à avoir un autre imam. D'ailleurs, plusieurs villages en kabylie attendent depuis des années d'avoir un imam, mais sans succès. L'aspect "sanction" de la part de l'Etat central est évident: "vous ne voulez pas de l'imam qu'on vous a envoyé, eh ben tant pis pour vous, vous allez rester sans imam !". C'est une question de rapport de force et d'imposition de pouvoir. Ainsi, comme dans tout les secteurs, certains villages ont reccours à des interventions de personnes influentes pour avoir leur imam.

        Donc à bien voir, le conflit oppose les villages à l'Etat central; l'organisation moderne à l'organisation traditionnelle; une société qui tient à une certaine autonomie et un Etat qui veut tout controler... Il ne s'agit pas d'un conflit village contre "salafisme". Ce dernier n'y peut rien devant le village et les villageois, hormis certains qui se réclament de ce courant, il reste minoritaires dans un jeu démocratique. Ainsi si ce n'est la puissance de l'Etat et son influence, ce type de question se règle très facilement. Il suffit de contacter les zaouiya de la région pour avoir un autre imam. Ceux-là peuvent être changer autant de fois que les villageois et leur assemblées le souhaitent. Mais comme l'Etat se mêle, c'est tout une autre histoire.
        "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
        Socrate.

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        • #5
          N'avons nous pas là une vieille querelle d'iman et de citoyens allergiques à l'acculturation salafiste et encouragés par des agitateurs ?
          ne serais pas tu entrain de nous dire que l'Etat forme et nomme des imam salafistes ?!

          Originaire de Chamlal et sortant de l’université de Kharouba à Alger,
          ..............

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          • #6
            merci elfamilia pour tes précisions

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            • #7
              ne serais pas tu entrain de nous dire que l'Etat forme et nomme des imam salafistes ?!
              Je ne fais que reprendre les affirmations de l'article posté par Solas . Il est question d'imam salafiste envoyé par le Ministre. Si tel est le cas, le gouvernement forme des imans proches de la mouvance intégrité citée.

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              • #8
                Les kabyles n'ont pas compris que l'état algérien est tout sauf musulman.
                Et que jamais l'état ne formera des salafistes pour les envoyer en kabylie (ni nulle part ailleurs en Algérie)
                Comprenez bien cela
                Ma nnan-ay-d matta teliḍ? Assen-iniɣ
                Amezwaru nečč d-ineslem din d-amaziɣ din d-adzayri

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                • #9
                  elfamilia

                  Je partage totalement ton analyse.
                  Je pourrais ajouter que des calculs de basse politique font que certains milieux de l'administration locale et centrale nomment des imams salafistes dans le but de semer la zizanie parmi les villageois de Kabylie (au départ, en majorité hostiles au gouvernement) et, plus encore, de créer parmi eux une force adverse qui les poussera à s’entre-déchirer. Les occupants turcs et français avaient recours à des procédés semblables dans le passé.

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                  • #10
                    Intéressant.
                    Qu'ont-ils fait des agitateurs du MAK qui réclament à haute voix indépendance et la séparation de l’Algérie.

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                    • #11
                      J'ai vu des imams dans des petits villages de la kabylie, complètement déconnecté de la réalité du village, on dirait qu'ils viennent d'une autre planète.

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                      • #12
                        Khore,
                        Cette histoire de salafisme en kabylie est plutôt un écran de fumée qui cache une autre réalité.

                        Slimane,
                        Tout à fait. Cela relève de l'instrumentalisation pour pouvoir infiltrer la société et mieux la contrôler. C'est un procédé classique chez les Etats. La chose est moins convincante dans le cas des Etats qui souffrent d'un manque de légitimité.

                        J'ai vu des imams dans des petits villages de la kabylie, complètement déconnecté de la réalité du village, on dirait qu'ils viennent d'une autre planète.
                        Beehive,
                        Cela rejoint ce qu'on disait plus haut. Ces imams sont avant tout des fonctionnaires de l'Etat, complètement déconnectés de la réalité villageoise. Les villages semblent mieux s'accomoder avec ce type d'imam qui remplissent leur fonctions de base (mener la prière, faire les oraisons funèbres...), sans se mêler des affaires du village, que d'avoir un imam qui se mêle d'une manière "peu orthodoxe" par rapport aux traditions du village.

                        Idéalement, ils souhaiteraient avoir un imam qui suit la conduite générale du village, mais dans l'impossibilité d'avoir cela, ils préfèrent un imam qui remplit des taches intrinsèque à sa fonction, sans plus.

                        Pour inverser un peu les rôles, certains imams ont été "reconvertis" à l'organisation kabyle. J'en connais un, qui après avoir passé quelques anées dans un village kabyle, il a pas mal appris d'eux, au point d'acquérir certaines idées et principes et même les défendre.

                        Donc, l'idéal c'est d'avoir un imam qui se soumet aux traditions. Ceux qui ne le sont pas et qui veulent s'y intégrer peuvet le faire. Autrement, qu'il se tient à son travail et qu'il laisse les affaires du village aux villageois. Lahou dinihou wa lahoum tandimouhoum. Avec une cohabitation parfois exemplaire.
                        "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                        Socrate.

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                        • #13
                          Elfamilia

                          Ton analyse est à la fois claire et juste

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                          • #14
                            Intéressant.
                            Qu'ont-ils fait des agitateurs du MAK qui réclament à haute voix indépendance et la séparation de l’Algérie.

                            Ceux là ( les agitateurs ) , sont dans leur bon droit ! ...

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                            • #15
                              qui sont donc les koceila et les dihya qui ont osé agir ainsi contre ces hommes venus les aider spirituellement a acquerrir la science et l'ilm ...c'est scandaleux!

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