Ils vivent de petits boulots ou de mendicité, les réfugiés syriens sont arrivés en Algérie en 2011, leur situation n’a pas évolué. Quelques-uns ressentent une certaine «discrimination» quand ils cherchent un travail ou tentent de régulariser leur situation. Pour les associations algériennes et les militants, l’heure est venue de faire face au problème avec des solutions concrètes.
«Quand je me balade dans les rues d’Alger, je sens que je suis presque chez moi, comme à Alep où les gens parlent fort, stationnent n’importe comment. Les Algériens sont fascinés par la Syrie, certains ont même étudié chez nous. Mais cette guerre a plongé les Syriens dans une situation dramatique», raconte Abou Hamza, un tailleur de pierre installé en Algérie depuis trois ans.
Il a installé sa boutique dans la banlieue est d’Alger, là où «les villas poussent comme des champignons», dit-il. A ces débuts en Algérie, Abou Hamza avait une importante clientèle. Il réalisait ses travaux dans sa boutique ou chez les particuliers. «Je gagnais très bien ma vie et faisais travailler même des Algériens», poursuit-il.
En trois ans, Abou Hamza a vu sa boutique détruite deux fois par les autorités et une fois par des voleurs. «Je n’ai pas de carte de séjour et je ne suis pas un mendiant. J’ai un métier honorable que je voudrais exercer ici en Algérie, et pourquoi pas former d’autres personnes», espère-t-il. Depuis le début du conflit syrien, l’Algérie a accueilli plus de 25 000 réfugiés.
L’intégration des enfants syriens en Algérie a même relancé le débat sur la scolarisation des réfugiés et des migrants des autres pays, en particularité d’Afrique subsaharienne. «Le souci de l’Algérie n’est pas d’accueillir des réfugiés ou des migrants, mais c’est dans la manière de gérer ces populations.
Il ne suffit pas de garantir un repas et un lit, il faudrait les intégrer dans des activités commerciales, comme l’avait annoncé, en 2015, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem», rappelle Hamid Dernaoui, universitaire et sociologue, «Quelquefois, j’ai l’impression que notre société a découvert les réfugiés des autres nationalités avec l’arrivée des réfugiés syriens. Et il est dramatique de penser que nous avons oublié les réfugiés palestiniens, dont la situation n’a pas beaucoup évolué depuis des années.
Pourtant, presque tous les Algériens sont prêts à mourir pour la Palestine, une contradiction assumée», pense-t-il. Pour Najla Saaoudi, avocate et militante des droits de l’homme, l’essentiel est de changer les lois : «A mon avis, nos lois ne sont pas suffisantes en termes de textes d’application. Nous devrions retravailler sur ce que nous avons comme base et élaborer le meilleur. C’est aussi le cas pour le Maroc et la Tunisie. Quand vous imposez des amendes et des sanctions, il n’y a pas d’abus.
Pour les réfugiés qui se sont retrouvés dans des circuits de mendicité et même de prostitution, cela été presque fatal. Puisque pour revenir à une vie normale, il n’y a pas de prise en charge», regrette-elle. Pour Mazen, l’université c’est terminé, il a atterri à Alger en 2011, de petit boulot à petit boulot, il n’a pas réussi à se payer un loyer : «Je n’ai jamais réussi à faire venir mes parents d’Alep ou ce qui reste d’Alep. Je pensais qu’en venant en Algérie, j’allais essayer d’envoyer de l’argent. Ici, je tourne en rond, ça me rend malade».
Mazen était professeur d’université en Syrie, aujourd’hui il est serveur et gagne 8000 DA par mois. «Je ne veux pas m’enrichir, juste ramener mes parents en Algérie et les sortir de leur enfer quotidien». Le comble de sa situation est que son patron est Palestinien, marié à une Algérienne dans les années 1990. «Les Palestiniens sont proches de tout le monde, ils connaissent par cœur l’exil amer», dit Mazen. De nombreuses associations algériennes s’organisent pour apporter assistance aux réfugiés syriens. Pour Najla Saaoudi, bien que le travail des associations soit louable, elle ne trouve pas que cela soit l’unique responsabilité des associations et des ONG.
«La prise en charge des réfugiés revient à l’Etat. Si les autorités réétudient le dossier des réfugiés et des migrants en Algérie, elles prendraient en considération que les conflits ne font que décupler et la détresse s’accroitre. Les déplacés doivent avoir un statut pour pouvoir espérer une nouvelle vie ailleurs. C’est-à-dire des lois pour l’intégration et non pour la discrimination», juge-t-elle.
«Quand je me balade dans les rues d’Alger, je sens que je suis presque chez moi, comme à Alep où les gens parlent fort, stationnent n’importe comment. Les Algériens sont fascinés par la Syrie, certains ont même étudié chez nous. Mais cette guerre a plongé les Syriens dans une situation dramatique», raconte Abou Hamza, un tailleur de pierre installé en Algérie depuis trois ans.
Il a installé sa boutique dans la banlieue est d’Alger, là où «les villas poussent comme des champignons», dit-il. A ces débuts en Algérie, Abou Hamza avait une importante clientèle. Il réalisait ses travaux dans sa boutique ou chez les particuliers. «Je gagnais très bien ma vie et faisais travailler même des Algériens», poursuit-il.
En trois ans, Abou Hamza a vu sa boutique détruite deux fois par les autorités et une fois par des voleurs. «Je n’ai pas de carte de séjour et je ne suis pas un mendiant. J’ai un métier honorable que je voudrais exercer ici en Algérie, et pourquoi pas former d’autres personnes», espère-t-il. Depuis le début du conflit syrien, l’Algérie a accueilli plus de 25 000 réfugiés.
L’intégration des enfants syriens en Algérie a même relancé le débat sur la scolarisation des réfugiés et des migrants des autres pays, en particularité d’Afrique subsaharienne. «Le souci de l’Algérie n’est pas d’accueillir des réfugiés ou des migrants, mais c’est dans la manière de gérer ces populations.
Il ne suffit pas de garantir un repas et un lit, il faudrait les intégrer dans des activités commerciales, comme l’avait annoncé, en 2015, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem», rappelle Hamid Dernaoui, universitaire et sociologue, «Quelquefois, j’ai l’impression que notre société a découvert les réfugiés des autres nationalités avec l’arrivée des réfugiés syriens. Et il est dramatique de penser que nous avons oublié les réfugiés palestiniens, dont la situation n’a pas beaucoup évolué depuis des années.
Pourtant, presque tous les Algériens sont prêts à mourir pour la Palestine, une contradiction assumée», pense-t-il. Pour Najla Saaoudi, avocate et militante des droits de l’homme, l’essentiel est de changer les lois : «A mon avis, nos lois ne sont pas suffisantes en termes de textes d’application. Nous devrions retravailler sur ce que nous avons comme base et élaborer le meilleur. C’est aussi le cas pour le Maroc et la Tunisie. Quand vous imposez des amendes et des sanctions, il n’y a pas d’abus.
Pour les réfugiés qui se sont retrouvés dans des circuits de mendicité et même de prostitution, cela été presque fatal. Puisque pour revenir à une vie normale, il n’y a pas de prise en charge», regrette-elle. Pour Mazen, l’université c’est terminé, il a atterri à Alger en 2011, de petit boulot à petit boulot, il n’a pas réussi à se payer un loyer : «Je n’ai jamais réussi à faire venir mes parents d’Alep ou ce qui reste d’Alep. Je pensais qu’en venant en Algérie, j’allais essayer d’envoyer de l’argent. Ici, je tourne en rond, ça me rend malade».
Mazen était professeur d’université en Syrie, aujourd’hui il est serveur et gagne 8000 DA par mois. «Je ne veux pas m’enrichir, juste ramener mes parents en Algérie et les sortir de leur enfer quotidien». Le comble de sa situation est que son patron est Palestinien, marié à une Algérienne dans les années 1990. «Les Palestiniens sont proches de tout le monde, ils connaissent par cœur l’exil amer», dit Mazen. De nombreuses associations algériennes s’organisent pour apporter assistance aux réfugiés syriens. Pour Najla Saaoudi, bien que le travail des associations soit louable, elle ne trouve pas que cela soit l’unique responsabilité des associations et des ONG.
«La prise en charge des réfugiés revient à l’Etat. Si les autorités réétudient le dossier des réfugiés et des migrants en Algérie, elles prendraient en considération que les conflits ne font que décupler et la détresse s’accroitre. Les déplacés doivent avoir un statut pour pouvoir espérer une nouvelle vie ailleurs. C’est-à-dire des lois pour l’intégration et non pour la discrimination», juge-t-elle.
Elle a dit
Amnesty International vient de lancer une campagne qui a débuté en septembre 2016 et se pousuivra jusqu’à décembre 2018. Le thème de cette campagne «J’accueille», parce que la crise mondiale des réfugiés est une situation extrêmement délicate. C’est même la crise humanitaire la plus importante depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Cela fait plus de deux ans qu’Amnesty International alerte sur l’urgence de prendre des mesures rapides, avant que la vie des réfugiés dans le monde ne se détériore davantage. Depuis 2011, il y a eu plus de 50 millions de personnes déplacées (dont 21 millions de réfugiés) à cause de l’instabilité régionale et des conflits armés en Afrique et au Moyen-Orient.
Les réfugiés fuient leur pays à cause des guerres, ils cherchent la sécurité, un travail et un toit. Or, ils se retrouvent à la fin du parcours dans des nations qui ne les accueillent pas ou du moins pas convenablement.
Ils vivent plusieurs problèmes liés au logement, à la santé et à l’éducation des enfants. Aussi parmi ces réfugiés, il y a des groupes plus vulnérables, comme les malades, les femmes et les enfants.
Il faut avouer que les femmes connaissent beaucoup de violences, surtout le viol. Il faut sortir des discours populistes, à savoir que les réfugiés sont une menace. Etre réfugié n’est pas un choix de vie, c’est le fait de conditions politiques et économiques.
La protection des réfugiés est un droit que tout Etat doit respecter, selon les conventions relatives aux réfugiés. Cette protection n’est pas assurée. Cette situation est vraiment scandaleuse, parce que les Etats, qui ont ratifié et signé les conventions pourtant internationales, ne les respectent pas.
Sur les 193 pays des Nations unies, il y a 10 pays qui assurent l’accueil de réfugiés, par exemple le Royaume-Uni qui a accepté de recevoir moins de 8000 réfugiés syriens, depuis 2011. Alors que la Jordanie en a accueilli plus de 650 000. Hassina Oussedik
Faten Hayed
El Watan
Amnesty International vient de lancer une campagne qui a débuté en septembre 2016 et se pousuivra jusqu’à décembre 2018. Le thème de cette campagne «J’accueille», parce que la crise mondiale des réfugiés est une situation extrêmement délicate. C’est même la crise humanitaire la plus importante depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Cela fait plus de deux ans qu’Amnesty International alerte sur l’urgence de prendre des mesures rapides, avant que la vie des réfugiés dans le monde ne se détériore davantage. Depuis 2011, il y a eu plus de 50 millions de personnes déplacées (dont 21 millions de réfugiés) à cause de l’instabilité régionale et des conflits armés en Afrique et au Moyen-Orient.
Les réfugiés fuient leur pays à cause des guerres, ils cherchent la sécurité, un travail et un toit. Or, ils se retrouvent à la fin du parcours dans des nations qui ne les accueillent pas ou du moins pas convenablement.
Ils vivent plusieurs problèmes liés au logement, à la santé et à l’éducation des enfants. Aussi parmi ces réfugiés, il y a des groupes plus vulnérables, comme les malades, les femmes et les enfants.
Il faut avouer que les femmes connaissent beaucoup de violences, surtout le viol. Il faut sortir des discours populistes, à savoir que les réfugiés sont une menace. Etre réfugié n’est pas un choix de vie, c’est le fait de conditions politiques et économiques.
La protection des réfugiés est un droit que tout Etat doit respecter, selon les conventions relatives aux réfugiés. Cette protection n’est pas assurée. Cette situation est vraiment scandaleuse, parce que les Etats, qui ont ratifié et signé les conventions pourtant internationales, ne les respectent pas.
Sur les 193 pays des Nations unies, il y a 10 pays qui assurent l’accueil de réfugiés, par exemple le Royaume-Uni qui a accepté de recevoir moins de 8000 réfugiés syriens, depuis 2011. Alors que la Jordanie en a accueilli plus de 650 000. Hassina Oussedik
Faten Hayed
El Watan
Commentaire