Air Algérie une compagnie irréformable car otage des intérêts !
Mohamed Abdou Bouderbala aura fait long feu à la tête d’Air Algérie, une compagnie qui bat de l’aile. Une année et demie avant de devoir passer le manche à son successeur. Finalement Bouderbala, bien que disposant de solides appuis au niveau des centres décisionnels, va subir le même sort que ses deux prédécesseurs, Ouahid Bouabdellah et Mohamed Salah Boultif. Le coup de gueule de Talai, lors de sa visite inopinée dans les ateliers de maintenance, dernièrement, c’est un peu la goutte qui fait déborder le vase, pas plus, car Bouderbala devait de toute façon partir.
"Une boite ingérable"
C’est devenu une fatalité de voir les PDG d’Air Algérie démissionner ou être limogés (peu importe le verbe), les uns après les autres car « c’est une boite ingérable », de l’aveu d’un de ses hauts cadres qui s’est exprimé en off lors d’un récent séminaire organisé dans un grand hôtel Algérois. « Air Algérie cristallise toutes les contradictions du système algérien » résume-t-il désabusé, mais surtout sceptique quant à l’avenir du pavillon national. « Un gestionnaire, quelques soient ses compétences, ses capacités managériales, ses appuis politiques ne peut pas tenir longtemps la tête d’Air Algérie », dit-il non sans regrets.
Et pourquoi donc ? « Il y a trop d’interventions de responsables qui ont leurs protégés dans l’administration, dans les représentations extérieures d’Air Algérie à l’étranger, au niveau du personnel de pilotage, dans les ateliers de maintenance, à tous les niveaux, quoi » , dit-il. A cela, il faut aussi ajouter un syndicat de rentiers très puissants qui a son mot à dire, ajoute notre interlocuteur. En caricaturant un peu les choses, il compare le PDG d’Air Algérie à « un arbitre qui doit gérer aux mieux les intérêts des groupes d’intérêt et pour peu que la balance penche d’un côté ou d’un autre, bonjour la crise ! »
"Un pied de nez aux normes de management moderne"
Chaque nouveau PDG nommé à la tête d’Air Algérie vient avec une feuille de route, des ambitions, des projets pour tenter de sortir l’entreprise de son marasme économique et managérial structurel. Mais nous explique encore notre interlocuteur « vite il comprendra qu’il est impossible de faire bouger les lignes face aux intérêts contradictoires, mais puissants ». Mohamed Abdou Bouderbala, arrivé en mai 2015 dans la foulée de l’été pourri de 2014 qui a couté son poste à Mohamed Salah Boultif, avait parlé de « restructuration », « filialisation » et autre grands projets. Vite il s’est rendu compte de l’impossibilité de les traduire sur le terrain, face aux forces inertielles. Il a fini lui aussi par tout mettre dans les tiroirs pour s’installer dans le confort du statu- quo.
Jusqu’à son départ qui devrait être acté ce mercredi, mais aux dernières nouvelles la réunion du Conseil d'administration aurait été reportée, « La gestion d’Air Algérie est un pied de nez aux normes de management moderne, il y a une pléthore de 60% de personnel, mais elle continue de recruter à tour de bras sur injonction », enrage encore ce responsable qui nous cite le cas de la Royal Air Maroc (56 avions pour 3.091 employés) qui a autant d’avions et presque quatre fois moins de personnel qu’Air Algérie (56 avions et 11.000 employés). « Dans toutes les compagnies du monde compétitives, il y a un ratio entre aéronef et personnels qui détermine la rentabilité », observe ce cadre pour qui « Air Algérie fonctionne sur d’autres paramètres que ceux de la rentabilité. »
Dégraisser le mammouth
A la lumière de ces contradictions, on comprend aujourd’hui pourquoi tous les ministres du Transport, tous les PDG d’Air Algérie n’ont qu’un seul mot à la bouche, dès lors qu’il s’agit de l’ouverture du ciel à la concurrence : « on est pas prêts pour l’Open Sky dans les conditions actuelles il faut d’abord mettre aux normes de la compétitivité Air Algérie pour qu’elle puisse soutenir la concurrence ». Il se trouve que cette mise aux normes, à la fois vitale et incontournable, doit impérativement passer par l’obligation de dégraisser la mammouth. Ce dont ne veulent pas entendre parler les clans et les groupes d’intérêts. Mais jusqu’à quand ? Car l’Etat algérien n’a plus aujourd’hui les moyens de maintenir financièrement (surtout artificiellement) à flot la compagnie, fût-elle-elle un symbole de souveraineté. Un véritable aggiornamento structurel et managérial s’impose à Air Algérie, pour lui éviter un crash annoncé. Qu’ à Dieu ne plaise !
Un monopole insupportable
Il est impératif pourtant que la compagnie Air Algérie, qui fait subir aux Algériens les pires désagréments en matière de retards, de prix prohibitifs de ses billets, de qualité de ses services, de grèves sauvages, ne saurait rester dans une position monopolistique qui s'apparente à un joug colonial.
Le peuple Algérien n'a pas à subir indéfiniment le diktat de cette compagnie et à payer le prix le plus fort pour prendre en charge un personnel pléthorique et suppléer les carences induites par une gestion obsolète aux antipodes des besoins de ce temps et de ce pays.
Il faut qu'une décision soit prise par ces mêmes pouvoirs publics pour que cesse ce racket éhonté qui fait que les prix excessifs pratiqués par Air Algérie sont considérés par tous comme les prix les plus chers du monde. Il est temps pour les pouvoirs publics d'ouvrir le ciel Algérien à la concurrence afin que baissent les prix et qu'augmente la qualité de service. Il est temps aussi que ce peuple soit respecté et que ses aspirations légitimes soient entendues.
Algerie 1
Mohamed Abdou Bouderbala aura fait long feu à la tête d’Air Algérie, une compagnie qui bat de l’aile. Une année et demie avant de devoir passer le manche à son successeur. Finalement Bouderbala, bien que disposant de solides appuis au niveau des centres décisionnels, va subir le même sort que ses deux prédécesseurs, Ouahid Bouabdellah et Mohamed Salah Boultif. Le coup de gueule de Talai, lors de sa visite inopinée dans les ateliers de maintenance, dernièrement, c’est un peu la goutte qui fait déborder le vase, pas plus, car Bouderbala devait de toute façon partir.
"Une boite ingérable"
C’est devenu une fatalité de voir les PDG d’Air Algérie démissionner ou être limogés (peu importe le verbe), les uns après les autres car « c’est une boite ingérable », de l’aveu d’un de ses hauts cadres qui s’est exprimé en off lors d’un récent séminaire organisé dans un grand hôtel Algérois. « Air Algérie cristallise toutes les contradictions du système algérien » résume-t-il désabusé, mais surtout sceptique quant à l’avenir du pavillon national. « Un gestionnaire, quelques soient ses compétences, ses capacités managériales, ses appuis politiques ne peut pas tenir longtemps la tête d’Air Algérie », dit-il non sans regrets.
Et pourquoi donc ? « Il y a trop d’interventions de responsables qui ont leurs protégés dans l’administration, dans les représentations extérieures d’Air Algérie à l’étranger, au niveau du personnel de pilotage, dans les ateliers de maintenance, à tous les niveaux, quoi » , dit-il. A cela, il faut aussi ajouter un syndicat de rentiers très puissants qui a son mot à dire, ajoute notre interlocuteur. En caricaturant un peu les choses, il compare le PDG d’Air Algérie à « un arbitre qui doit gérer aux mieux les intérêts des groupes d’intérêt et pour peu que la balance penche d’un côté ou d’un autre, bonjour la crise ! »
"Un pied de nez aux normes de management moderne"
Chaque nouveau PDG nommé à la tête d’Air Algérie vient avec une feuille de route, des ambitions, des projets pour tenter de sortir l’entreprise de son marasme économique et managérial structurel. Mais nous explique encore notre interlocuteur « vite il comprendra qu’il est impossible de faire bouger les lignes face aux intérêts contradictoires, mais puissants ». Mohamed Abdou Bouderbala, arrivé en mai 2015 dans la foulée de l’été pourri de 2014 qui a couté son poste à Mohamed Salah Boultif, avait parlé de « restructuration », « filialisation » et autre grands projets. Vite il s’est rendu compte de l’impossibilité de les traduire sur le terrain, face aux forces inertielles. Il a fini lui aussi par tout mettre dans les tiroirs pour s’installer dans le confort du statu- quo.
Jusqu’à son départ qui devrait être acté ce mercredi, mais aux dernières nouvelles la réunion du Conseil d'administration aurait été reportée, « La gestion d’Air Algérie est un pied de nez aux normes de management moderne, il y a une pléthore de 60% de personnel, mais elle continue de recruter à tour de bras sur injonction », enrage encore ce responsable qui nous cite le cas de la Royal Air Maroc (56 avions pour 3.091 employés) qui a autant d’avions et presque quatre fois moins de personnel qu’Air Algérie (56 avions et 11.000 employés). « Dans toutes les compagnies du monde compétitives, il y a un ratio entre aéronef et personnels qui détermine la rentabilité », observe ce cadre pour qui « Air Algérie fonctionne sur d’autres paramètres que ceux de la rentabilité. »
Dégraisser le mammouth
A la lumière de ces contradictions, on comprend aujourd’hui pourquoi tous les ministres du Transport, tous les PDG d’Air Algérie n’ont qu’un seul mot à la bouche, dès lors qu’il s’agit de l’ouverture du ciel à la concurrence : « on est pas prêts pour l’Open Sky dans les conditions actuelles il faut d’abord mettre aux normes de la compétitivité Air Algérie pour qu’elle puisse soutenir la concurrence ». Il se trouve que cette mise aux normes, à la fois vitale et incontournable, doit impérativement passer par l’obligation de dégraisser la mammouth. Ce dont ne veulent pas entendre parler les clans et les groupes d’intérêts. Mais jusqu’à quand ? Car l’Etat algérien n’a plus aujourd’hui les moyens de maintenir financièrement (surtout artificiellement) à flot la compagnie, fût-elle-elle un symbole de souveraineté. Un véritable aggiornamento structurel et managérial s’impose à Air Algérie, pour lui éviter un crash annoncé. Qu’ à Dieu ne plaise !
Un monopole insupportable
Il est impératif pourtant que la compagnie Air Algérie, qui fait subir aux Algériens les pires désagréments en matière de retards, de prix prohibitifs de ses billets, de qualité de ses services, de grèves sauvages, ne saurait rester dans une position monopolistique qui s'apparente à un joug colonial.
Le peuple Algérien n'a pas à subir indéfiniment le diktat de cette compagnie et à payer le prix le plus fort pour prendre en charge un personnel pléthorique et suppléer les carences induites par une gestion obsolète aux antipodes des besoins de ce temps et de ce pays.
Il faut qu'une décision soit prise par ces mêmes pouvoirs publics pour que cesse ce racket éhonté qui fait que les prix excessifs pratiqués par Air Algérie sont considérés par tous comme les prix les plus chers du monde. Il est temps pour les pouvoirs publics d'ouvrir le ciel Algérien à la concurrence afin que baissent les prix et qu'augmente la qualité de service. Il est temps aussi que ce peuple soit respecté et que ses aspirations légitimes soient entendues.
Algerie 1
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