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Quand Boumediène rejetait l'instauration de la laicité en Algérie - vidéo

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  • Quand Boumediène rejetait l'instauration de la laicité en Algérie - vidéo

    Formé dans des écoles religieuses à Constantine et en Egypte, le dictateur Boumediène avait malheureusement rejeté l'idée d'adopter la séparation de l'Etat et de la religion en Algérie (laicité).

    Dans la vidéo ci-dessous, Boumediène tente difficilement de justifier son rejet de la laicité en usant d'arguments discriminatoires et insensés:

    1. Boumediène affirme que la civilisation algérienne est une civilisation arabo-musulmane, et il se moque ainsi des millions d'Algériens Berbères et de la minorité d'Algériens non musulmans. Pour Boumediène, il n'y a que des Arabes Musulmans en Algérie.

    2. Boumediène suggère que la laicité est une religion et rejette l'idée de remplacer "notre prophète Mohamed" par le prophète de la laicité.

    Ainsi, à travers sa politisation massive de l'Islam à tous les niveaux de l'Etat, le dictateur Boumediène avait favorisé et légitimé la propagation de l'intégrisme religieux en Algérie, et avait ainsi préparé le terrain pour l'arrivée des intégristes du FIS.

    A titre de comparaison, les Américains étaient très majoritairement chrétiens au 18e siècle, mais les pères fondateurs des Etats-Unis n'avaient pas hésité à adopter la séparation de l'Etat et de la religion en 1791 avec le 1er amendement de la constitution américaine qui stipule: "Le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis."


  • #2
    Sur ce volet, c'est vrai, il y a eu un mauvais départ. Effectivement il y a contradiction entre l'esprit révolutionnaire qui prône l'égalité sans distinction de sexe, de race ou de religion et la position de Boumediene qui prônait le refus de la laïcité.
    En revanche, il faut se mettre dans les conditions de l'époque , avec une population musulmane traditionnelle et de surcroît analphabètes et très aancrée dans le maraboutisme.
    Une politique laïque aurait été perçue comme une sorte de violence suprême et Boumediene en homme politique avait un grand besoin du soutien populaire. D'autant à l'époque aucune force politique ou un opposant historique ne prônait la laïcité . Les chrétiens restés en Algérie se contentaient du libre exercice de leur foie. Les milieux intellectuels d'obédience révolutionnaire tablaient sur le recul de la religiosité progressive par des moyens d'émancipation et de progres social. La revendication n'était tout simplement pas représentée sur l'échiquier politique ou militaire.
    Nous avons vu l'effroi qu'a suscité le RCD et les débats houleux dans la société autour de la laïcité, jusqu'à faire dire à Said Saadi qu'il s'est trompé de peuple.
    Jusqu'à présent la question ne ferait pas l'unanimité.
    Dernière modification par Aggour, 06 juin 2017, 10h24.

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    • #3
      Toujours revenir aux résolutions du congrès de Tripoli de Juin 1962..
      Boumediene n'a fait qu'appliquer le programme dudit congrès !


      D) POUR UNE NOUVELLE- DEFINITION DE LA CULTURE.

      La nécessité de créer une pensée politique et sociale nourrie de principes scientifiques et prémunie contre les habitudes d’esprit erronées, nous fait saisir l'importance d'une conception nouvelle de la culture.
      La culture algérienne sera nationale, révolutionnaire et scientifique.

      1) Son rôle de culture nationale consistera, en premier lieu, à rendre à la langue arabe, expression même des valeurs culturelles de notre pays, sa dignité et son efficacité elle tant que langue de civilisation. Pour. cela, elle s’appliquera à reconstituer à revaloriser et à faire connaître le patrimoine national et son double humanisme classique et moderne afin de les réintroduire dans la vie intellectuelle et l’éducation de la sensibilité populaire. Elle combattra ainsi le cosmopolitisme culturel et l’imprégnation occidentale qui ont contribué à inculquer à beaucoup d’algériens le mépris de leurs valeurs nationales.

      2) En tant que culture révolutionnaire elle contribuera à I’œuvre d'émancipation du peuple qui consiste à liquider les séquelles du féodalisme. Les mythes anti-sociaux et les habitudes d’esprit rétrogrades et conformistes. Elle ne sera ni une culture de carte fermée au progrès ni un luxe de l’esprit. Populaire et militante, elle éclairera la lutte des masses et combat politique et social sous toutes ses formes. Par sa conception de culture active au service de la société. Elle aidera au développement de la conscience révolutionnaire en reflétant. Sans cesse, les aspirations du peuple, ses réalités et ses conquêtes nouvelles, ainsi que toutes les formes de ses traditions artistiques ;

      3) Culture scientifique dans ses moyens et sa portée. La culture algérienne devra se définir en fonction de son caractère rationnel, de son équipement technique, de l’esprit de recherche qui l’anime et de sa diffusion méthodique et généralisée à tous les échelons de la société.

      De là, découle la nécessité de renoncer aux conception routinières qui pourraient entraver l’effort créateur et paralyser l’enseignement en aggravant l’obscurantisme hérité de la domination coloniale. Cette nécessite s’impose, d’autant plus, que la langue arabe à subi un tel retard comme instrument de culture scientifique moderne, qu’il faudra la promouvoir, dans son rôle futur, par des moyens rigoureusement concrets et perfectionnés.

      La culture algérienne ainsi définie devra constituer le lien vivant et indispensable entre l’effort idéologique de la Révolution démocratique populaire et les tâches concrètes et quotidiennes qu’exige l’édification du pays.

      A cet égard, le relèvement indispensable du niveau culture des militants des cadres, des responsables et des masses en général, revêt une importance capitale.
      Il permettra, notamment, d’inculquer à tous, le sens du travail et d’élever, ainsi, le rendement de la production dans tous les domaines.

      L’avant-garde révolutionnaire du peuple doit donner l’exemple en l’élevant son propre niveau culturel et en faisant de set objectif son mot d’ordre constant.

      Il convient de rappeler que les paysans et les ouvriers, qui ont été les principales victimes de l’obscurantisme colonial, gagneront à élever leur niveau culturel afin de faire face, plus efficacement, aux tâches et responsabilités qui leur incombent dans la Révolution.

      Il y a lieu, ici, de dénoncer vigoureusement la tendance qui d’un consiste à sous-estimer l’effort intellectuel et à professer, parfois, un anti-intellectualisme déplacé.

      A cette attitude répond, souvent, un autre extrême qui rejoint, par plus d’un point, le moralisme petit-bourgeois. Il s’agit de la conception qui consiste à utiliser l’islam à des fins démagogiques pour éviter de poser les vrais problèmes. Certes, nous appartenons à la civilisation musulmane qui à profondément et durablement marqué l’histoire de l’humanité : mais, c’est rendre un mauvais service à cette civilisation que de croire que sa renaissance est subordonnées à de simples formules subjectives dans le comportement général et la pratique religieuse.

      C’est ignorer que la civilisation musulmane, en tant qu’édification concrète de la société, à commencé et s’est longtemps poursuivie par un effort positif sur le double plan du travail et de la pensée, de l’économie et de la culture. De plus, l’esprit de recherche qui l’a animée , son ouverture rationnelles sur la science, les cultures étrangères et l’universalité de l’époque. Ce sont, avant tout, ces critères de création et d’organisation efficiente des valeurs et des apports qui l’ont fait largement participer au progrès humain dans le passé, et, c’est par là que doit débuter toute renaissance véritable. En dehors de cet effort nécessaire, qui doit être entrepris en premier lieu sur des bases tangibles et suivant un processus rigoureusement ordonné la nostalgie du passé est synonyme d’impuissance et de confusion.

      Pour nous l’islam, débarrassé de toutes les excroissance et superstitions qui l’ont étouffé ou altéré, doit se traduire, en plus de religion en tant que telle, dans ces deux facteurs essentiels : la culture et la personnalité.
      Liée, par ailleurs, aux impératifs multiples de la culture nationale, révolutionnaire et scientifique, l’importance du développement de notre personnalité n’est plus à démontrer. La lutte victorieuse de libération vient d’en dégager des aspects majeurs inconnus ou méconnus jusqu’ici.

      La personnalité algérienne se fortifiera encore d’avantage dans l’avenir, tant est grande la capacité de notre peuple de suivre le mouvement de l’histoire sans rompre avec son passé.

      Résolument orientée vers la réalisation de ses tâches révolutionnaires. L’avant-garde consciente du peuple algérien, commencera, d’abord, par déployer la voie qui mène au progrès collectif de la société en liquidant les séquelles et survivances des systèmes révolus, en dissipant les équivoques et les fictions démagogiques. Le succès de la révolution démocratique populaire est à ce prix.

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      • #4
        Envoyé par Aggour
        Une politique laïque aurait été perçue comme une sorte de violence suprême
        Pas du tout. L'Algérie aurait pu adopter sa propre version de la laicité sans que cela ne produise des tensions sociales ou autres. Il fallait pour cela un leadership compétent et convaincu des avantages de ne pas politiser l'Islam et qui saura éduquer et sensibiliser les citoyens à ce sujet. Tout est une question d'éducation et de sensibilisation de la population pour la mobiliser en faveur des réformes progressistes.

        Comme l'illustre bien ses propos dans la vidéo, Boumediène qui avait été formé dans le temple de l'intégrisme religieux à Al-Azhar, était un conservateur rétrograde hostile aux nouvelles idées de l'époque (laicité, démocratie...etc). Boumediène considérait que l'Algérie devait se tourner vers les pays rétrogrades du Moyen-Orient (dictature, théocratie...etc) et rejeter tout ce qui vient de l'Europe Occidentale (laicité, démocratie...etc).

        L'Algérie aurait eu un destin beaucoup plus heureux et prospère si elle avait été fondée sur des fondations très solides dès les années 60 (Etat de droit, démocratie (y compris séparation des pouvoirs), laicité, capitalisme...etc).

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        • #5
          La déclaration du 1er Novembre 1954 est très très claire : l'instauration d'une république basée sur les principes de l'Islam. Donc ni état religieux, ni état laique.

          Boumedienne défendait la position de la déclaration du 1er Novembre 1954, ce qui est tout à fait normal : vous vous attendiez à autre chose peut etre ??

          ∑ (1/i²) = π²/6
          i=1

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          • #6
            Alryb3,
            Donc ni état religieux, ni état laique.
            L'islam étant le religion de l'Etat dans toutes les constitutions algériennes successives, y compris celle de 1976 adoptée lorsque Boumediène était au pouvoir, on ne peut pas dire "Donc ni état religieux, ni état laique". L'Etat algérien est religieux et pas laïc, voilà la réalité.

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            • #7
              Slimane

              L'Etat algérien est religieux et pas laïc, voilà la réalité.
              Les islamistes disent tout le contraire !
              Etat laïque, non religieux !
              Que faire ???

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              • #8
                Les islamistes disent tout le contraire !
                Etat laïque, non religieux !
                Que faire ???
                A mon avis, un Etat, qui est une création humaine, ne peut pas avoir une religion comme c'est bien le cas en Algérie. A l'indépendance déjà, lors de certains débats sur la première constitution de l'Etat, il a été proposé de désigner l'islam comme étant la religion du peuple. Je trouve que c'est plus juste car le peuple est composé d'êtres humains, donc de créatures d'Allah. De plus, la notion de peuple est, comme l'Etat, intemporelle, c'est-à-dire sans fin précise ou connue.
                Dernière modification par Slimane53, 07 juin 2017, 21h36.

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                • #9
                  .... Boumédienne .....

                  Tous ces choix étaient en accord avec ce que ne dérangeait pas les

                  99 pour cent du peuple ..... Je crois il ne faisait aucun effort que cela a

                  été ainsi, puisqu'il était une unité de ces millions qui composaient ces 99 pour cent. Boumédienne avait

                  l'étoffe d'un leader ....... Benbella par contre pouvait être influencé par

                  Nacer ou par l'idéologie communiste, et aurait pu combattre l'islam s'il

                  était resté. ..... Pour ce qui de ""Dictateur"", tous les politiciens arabes

                  sont des dictateurs ..... ceux qu'on a pas eu l'occasion de les voir, c'est

                  parce qu'ils n'ont pas eu le pouvoir ou qu'une force les a bloqué de l'être.

                  Donc, traiter Boumédienne de Dictateur ...... c'est presque un pléonasme.
                  Dernière modification par mesmar, 08 juin 2017, 19h48. Motif: mots sautés

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                  • #10
                    Slimane

                    A te lire, tu en sais mieux que les premiers militants révolutionnaires qui avaient défini les premières orientations et rédigé les premiers textes

                    La vidéo du topic est tronquée.. et tu le sais bien !
                    Elle reproche à Boumediene de tenir des propos incompréhensifs à l'égard de la laïcité .. alors que ce terme là on ne le retrouve nulle part dans le vocabulaire et la littérature de la révolution...

                    Ce qui nous ramène encore une fois à la question : que faire de cette révolution qu'on nous lègue de génération en génération ?

                    Commentaire


                    • #11
                      A te lire, tu en sais mieux que les premiers militants révolutionnaires qui avaient défini les premières orientations et rédigé les premiers textes
                      Loin de moi cette prétention, Capo... Mon papa (Vava en kabyle ) m'a juste appris qu'il faut apprendre à réfléchir par soi-même et se faire sa propre opinion.
                      Mes propos sur l'islam dans la constitution de 1963 sont de vava justement; il a vécu les premières années de l'indépendance.Moi, j'étais un gamin de 10 ans et ne pouvais pas en savoir "mieux que les premiers militants révolutionnaires qui avaient définis les premières orientations et rédigé les premiers textes".
                      Dernière modification par Slimane53, 07 juin 2017, 22h15.

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                      • #12
                        Si le peuple ne veut pas de cette laïcité alors libre a lui. Boumedien ou autre n'a aucune autorité d'imposer quoi que ce soit.

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                        • #13
                          Slimane

                          La philosophie des révolutionnaires était simple.. comme le stipule le texte du congrès de Tripoli que j'ai posté ;
                          Principes religieux et militantisme politique peuvent faire bon ménage !
                          Le seul hic.. ça n'a pas toujours été lé cas pour bon nombre de personnages

                          Commentaire


                          • #14
                            Capo,
                            Ce qui nous ramène encore une fois à la question : que faire de cette révolution qu'on nous lègue de génération en génération ?
                            Une réponse parmi d'autres que je trouve convaincante, celle que donne Mohamed Saïd Mazouzi dans ses mémoires parues en 2015:
                            "Dans le mouvement national et la révolution algérienne, je suis "epsilon". Qu'ai-je fais, au fond, de plus ou de mieux que des dizaines ou centaines de milliers qui ont tout donné? Que suis-je par rapport à la réalité ou dans le mouvement incessant de résistance à l'ennemi de plusieurs générations d'algériens et d'algériennes ? En ce sens je me considère tout petit, un simple petit algérien. Parce qu’être algérien au sens complet du terme, comme j'aurai à l'expliquer plus loin, relève de la prétention. Pour moi en tout cas, cela relève de l'idéal et de l'objectif, que je n'ai pas encore atteint ni totalement réalisé."
                            Dernière modification par Slimane53, 07 juin 2017, 23h08.

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                            • #15
                              La déclaration du 1er Novembre 1954 est très très claire : l'instauration d'une république basée sur les principes de l'Islam. Donc ni état religieux, ni état laique.
                              A la déclaration de la révolution il fallait un élément féderateur autour de la cause; d’où l'invocation de l'islam et de ses principes ...

                              Une foi l'indépendance acquise ces principes n'ont plus leur raison d’êtres, dans une Algérie qui a besoin pour se construire de tous ses enfants : laïcs, chrétiens, juifs, agnostiques, athées, et bien sure musulmans ...

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