«Le 14 juin, nous ne sommes pas partis à Alger pour faire tomber le chef de l’État» (Belaïd Abrika duMouvement des Aarchs)(...).
Avec le recul, est-ce que vous êtes en mesure de donner les noms des donneurs d’ordre des assassinats de jeunes manifestants commis durant le Printemps noir ?
D’abord, on commence par la responsabilité politique. Qui a allumé le brasier ? C’est le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni qui a déclaré dans la presse que Guermah Massinissa était un voyou. Tout se passe comme si, dans cette République, les forces de sécurité ont le droit d’assassiner un voyou, à supposer, du reste, que feu Guermah Massinissa était un voyou. Or, Massinissa ne l’était pas.
Deuxièmement, le chef de l’Etat, qui se trouvait en Afrique du Sud pour assister à une conférence sur la lutte contre le sida alors que le sang commençait à couler à flots en Kabylie, n’a ni écourté son séjour ni même daigné faire une déclaration publique. Ce sont là les preuves irréfutables, historiquement vérifiables, d’un scandaleux mépris, de la part des deux principaux responsables politiques en charge de l’ordre public et de la sécurité des citoyens algériens. Sur le plan du commandement sécuritaire, le premier responsable, c’est le chef de la gendarmerie de l’époque, le général-major Ahmed Boustila.
La première chose que devait faire Bouteflika en tant que chef suprême du corps de la gendarmerie était soit de relever Boustila de ses fonctions ou que ce dernier relève dans l’échelle de son commandement ceux qui auraient failli aux ordres, à supposer que le Commandement aurait totalement perdu prise sur ses éléments armés détachés en Kabylie.
Feu maître Mohand Issad, qui a présidé une commission d’enquête officielle, disait que même si on n’avait pas établi qui avait donné l’ordre de tirer, il est indéniable que personne n’avait donné l’ordre de cesser de tirer. Bien évidemment qu’on peut commettre une bavure, mais on peut vous rappeler à l’ordre pour vous interdire l’usage des armes de guerre qui ont été utilisées pendant longtemps pour neutraliser des manifestants aux mains nues. Il y a eu, manifestement, volonté de mater durablement, de tuer. Dans toute cette affaire, il y a une double responsabilité et une complicité.
(...).
Un dernier mot…
En cette journée historique du 14 juin, je m’incline à la mémoire des martyrs du Printemps noir, mon hommage à toutes celles et ceux qui ont consenti des sacrifices pour faire avancer la dynamique de lutte citoyenne dans la région, en Algérie, notamment ces dernières années dans la vallée du M’zab et en Afrique du Nord, en particulier dans la région du Rif qui mène, en ces moments difficiles, un combat similaire à celui du mouvement citoyen des Aarchs à qui nous exprimons toute notre solidarité et notre entière adhésion à leurs revendications historiques, démocratiques et sociales.
Source: Soir d'Algérie
Avec le recul, est-ce que vous êtes en mesure de donner les noms des donneurs d’ordre des assassinats de jeunes manifestants commis durant le Printemps noir ?
D’abord, on commence par la responsabilité politique. Qui a allumé le brasier ? C’est le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni qui a déclaré dans la presse que Guermah Massinissa était un voyou. Tout se passe comme si, dans cette République, les forces de sécurité ont le droit d’assassiner un voyou, à supposer, du reste, que feu Guermah Massinissa était un voyou. Or, Massinissa ne l’était pas.
Deuxièmement, le chef de l’Etat, qui se trouvait en Afrique du Sud pour assister à une conférence sur la lutte contre le sida alors que le sang commençait à couler à flots en Kabylie, n’a ni écourté son séjour ni même daigné faire une déclaration publique. Ce sont là les preuves irréfutables, historiquement vérifiables, d’un scandaleux mépris, de la part des deux principaux responsables politiques en charge de l’ordre public et de la sécurité des citoyens algériens. Sur le plan du commandement sécuritaire, le premier responsable, c’est le chef de la gendarmerie de l’époque, le général-major Ahmed Boustila.
La première chose que devait faire Bouteflika en tant que chef suprême du corps de la gendarmerie était soit de relever Boustila de ses fonctions ou que ce dernier relève dans l’échelle de son commandement ceux qui auraient failli aux ordres, à supposer que le Commandement aurait totalement perdu prise sur ses éléments armés détachés en Kabylie.
Feu maître Mohand Issad, qui a présidé une commission d’enquête officielle, disait que même si on n’avait pas établi qui avait donné l’ordre de tirer, il est indéniable que personne n’avait donné l’ordre de cesser de tirer. Bien évidemment qu’on peut commettre une bavure, mais on peut vous rappeler à l’ordre pour vous interdire l’usage des armes de guerre qui ont été utilisées pendant longtemps pour neutraliser des manifestants aux mains nues. Il y a eu, manifestement, volonté de mater durablement, de tuer. Dans toute cette affaire, il y a une double responsabilité et une complicité.
(...).
Un dernier mot…
En cette journée historique du 14 juin, je m’incline à la mémoire des martyrs du Printemps noir, mon hommage à toutes celles et ceux qui ont consenti des sacrifices pour faire avancer la dynamique de lutte citoyenne dans la région, en Algérie, notamment ces dernières années dans la vallée du M’zab et en Afrique du Nord, en particulier dans la région du Rif qui mène, en ces moments difficiles, un combat similaire à celui du mouvement citoyen des Aarchs à qui nous exprimons toute notre solidarité et notre entière adhésion à leurs revendications historiques, démocratiques et sociales.
Source: Soir d'Algérie
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