Le grand pardon
Il y a 12 ans, Bouteflika a levé la main du cœur et a pardonné aux terroristes, prenant la population à témoin en la poussant vers un référendum pour l'effacement unilatéral. Pourquoi pas ? Mais si les terroristes n'ont jamais demandé pardon à la population martyrisée, on leur a donné des indemnités, prélevées sur les impôts de cette population.
Et si les portes de la réconciliation devaient être rapidement fermées, laissant une opportunité raisonnable aux égarés, ces portes sont toujours ouvertes 12 ans après, générant un inquiétant courant d'air. Qui pardonne quoi ? Ouyahia a pardonné au Président d'avoir pardonné à ceux qui ont pris le maquis, lui-même fervent opposant à l'époque à toute réconciliation. Ouyahia a même pardonné au Président de n'avoir pas été en Algérie durant la décennie noire et n'a pris aucune position à ce sujet. Dans ces pardons croisés, c'est finalement la population qui a pardonné à tout le monde et le Président qui n'a toujours pas pardonné à la population d'exister, n'a pas encore demandé pardon à la même population pour avoir dilapidé 1000 milliards de dollars sans résultats économiques sérieux. C'est dans ce chapitre très interactif que tout le monde aura vu les horribles images de terrorisme années 90' diffusées en boucle et sous-titrées par d'anciens discours du Président. Là où il aurait dû y avoir réconciliation véritable entre le régime et la population, on a eu droit à une réconciliation cathodique avec cet effrayant message, voilà ce qui peut arriver de nouveau. Il n'y a plus d'argent, il reste pour les forces de la reconduction à gouverner par la peur. Avec quel effet ? La télévision officielle n'a jamais montré ces images à l'époque où elles ont été tournées. Mais 20 ans plus tard. Dans ce décalage entre l'officiel et le réel, dans 20 ans, nos enfants pourront voir les images du Président et du pays tels qu'ils sont aujourd'hui, actuellement masqués par des artifices télévisuels. Nous pardonneront-ils pour tout ce qui s'est passé ?
Chawki Amari
02/10/2017
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Il y a 12 ans, Bouteflika a levé la main du cœur et a pardonné aux terroristes, prenant la population à témoin en la poussant vers un référendum pour l'effacement unilatéral. Pourquoi pas ? Mais si les terroristes n'ont jamais demandé pardon à la population martyrisée, on leur a donné des indemnités, prélevées sur les impôts de cette population.
Et si les portes de la réconciliation devaient être rapidement fermées, laissant une opportunité raisonnable aux égarés, ces portes sont toujours ouvertes 12 ans après, générant un inquiétant courant d'air. Qui pardonne quoi ? Ouyahia a pardonné au Président d'avoir pardonné à ceux qui ont pris le maquis, lui-même fervent opposant à l'époque à toute réconciliation. Ouyahia a même pardonné au Président de n'avoir pas été en Algérie durant la décennie noire et n'a pris aucune position à ce sujet. Dans ces pardons croisés, c'est finalement la population qui a pardonné à tout le monde et le Président qui n'a toujours pas pardonné à la population d'exister, n'a pas encore demandé pardon à la même population pour avoir dilapidé 1000 milliards de dollars sans résultats économiques sérieux. C'est dans ce chapitre très interactif que tout le monde aura vu les horribles images de terrorisme années 90' diffusées en boucle et sous-titrées par d'anciens discours du Président. Là où il aurait dû y avoir réconciliation véritable entre le régime et la population, on a eu droit à une réconciliation cathodique avec cet effrayant message, voilà ce qui peut arriver de nouveau. Il n'y a plus d'argent, il reste pour les forces de la reconduction à gouverner par la peur. Avec quel effet ? La télévision officielle n'a jamais montré ces images à l'époque où elles ont été tournées. Mais 20 ans plus tard. Dans ce décalage entre l'officiel et le réel, dans 20 ans, nos enfants pourront voir les images du Président et du pays tels qu'ils sont aujourd'hui, actuellement masqués par des artifices télévisuels. Nous pardonneront-ils pour tout ce qui s'est passé ?
Chawki Amari
02/10/2017
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