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Aït Ahmed ou le combat inachevé pour une Algérie démocratique

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  • Aït Ahmed ou le combat inachevé pour une Algérie démocratique

    “Quand l’État est privatisé, il n’y a pas d’État. La priorité, le plus urgent, est donc de rendre l’État à la nation, c’est-à-dire aux citoyennes et aux citoyens”, a asséné, à de multiples reprises, le leader historique.

    Ses funérailles grandioses, dans son village natal coincé dans un piémont d’Aït Yahia, en Kabylie, à contre-courant d’une tradition établie qui veut qu’un historique soit enterré au carré des martyrs à El-Alia, auront constitué, sans aucun doute, la touche finale d’un long combat sans compromission.
    Hocine Aït Ahmed, dont nous célébrons le deuxième anniversaire de la disparition, est parti sans avoir eu la chance de voir aboutir le combat pour lequel il a consacré soixante-dix ans de sa vie : l’avènement d’un État social, de droit et démocratique.
    Condamné par ses pairs au lendemain de l’indépendance, il sera, par la suite, proscrit et frappé d’ostracisme. Ses initiatives, ses appels répétés en faveur de l’événement d’une véritable démocratie sont rejetés systématiquement, lorsqu’ils ne sont pas combattus, ignorés ou stigmatisés par les “décideurs”, pour reprendre une de ses formules fétiches. C’est ainsi que son appel de 1985, depuis Londres, en compagnie du défunt Ben Bella en faveur de la démocratie restera sans écho. Alors que l’Algérie avait la gueule de bois au lendemain du premier tour de l’élection pluraliste de 1991 gagnée par les islamistes, il appelle à une grande marche pour la poursuite du processus électoral sous le slogan : “Ni État policier ni République intégriste.” Mais sans écho, également. À Rome, en 1995, il réussit un compromis avec d’autres partis dont le FLN, les islamistes, le PT et la Laddh. Mais l’initiative sera combattue puisque le pouvoir organise des “marches spontanées” de dénonciation dans plusieurs wilayas. “Seul un compromis historique pour la paix et la réconciliation nationale mettront fin au processus de destruction de notre pays”, dit-il lors d’un discours à Paris en 1998. “Aujourd’hui, les ‘décideurs’ viennent de pousser un président (Zeroual, ndlr) vers la sortie et se sont donné le temps et les montages nécessaires pour choisir son successeur. En 1995 déjà, le pouvoir nous a imposé une élection présidentielle. Nous n’avons cessé de dire qu’elle ne réglerait rien. Les événements nous ont, hélas, donné raison. Cette élection ne pouvait -ne peut- rien régler pour une simple raison : dans notre pays, le pouvoir réel n’a jamais résidé dans les institutions. Ce pouvoir réel, c’est-à-dire l’armée et la police politique, ont toujours utilisé ces institutions comme courroie de transmission et de paravent : c’était le cas du parti unique. Ou comme faire-valoir et façade démocratique : c’est le cas du Parlement ‘pluraliste’ mis en avant pour prouver la soi-disant démocratisation du pays. La question n’est donc pas d’élire -ou plutôt d’avaliser - un président ayant formellement tous les pouvoirs, mais en réalité un seul : représenter et préserver le consensus et l’équilibre des ‘décideurs’ avant que le système continue à se reproduire comme il le fait depuis plus de trois décennies. La question n’est donc pas d’avaliser ce président choisi par ces ‘décideurs’, ces grands électeurs à vue, pour gérer le statu quo et veiller au respect des équilibres internes du régime : équilibre des appareils politiques et sécuritaires, équilibre des chasses gardées commerciales, équilibre dans le partage de la rente… La question n’est pas de reproduire indéfiniment une logique où toute volonté de changement dans les appareils, tout mouvement vers la société engendrent le conflit (…)”, soutient-il.
    Pourtant, il ne sera pas écouté. Avant d’être affaibli par la maladie, Aït Ahmed tente d’ultimes barouds d’honneur, à travers un mémorandum adressé aux “décideurs”, mais également par un appui franc à l’appel de Mehri pour l’ouverture démocratique et l’organisation d’un grand dialogue et débat national.

    Par : Karim Kebir
    LIBERTE
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    ait ahmed a souvent ete catalogue de sectaire.son influence se limitait a une region d algerie.

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