Le représentant du FMI dans le cadre de la consultation 2018 au titre de l’article IV, Jean-François Dauphin, a indiqué, hier à Alger à la clôture de sa mission qui a duré deux semaines, que son institution partage le diagnostic de la situation économique algérienne avec les autorités en charge de l’économie du pays mais pas leur vision de sortie de crise.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Jean-François Dauphin, chef de l’équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné à Alger du 27 février au 12 mars en cours pour les entretiens relatifs à la consultation de 2018 au titre de l’article IV, a déclaré hier à la clôture de sa mission que «l’Etat algérien dépense plus que ce qu’il gagne», un diagnostic, a-t-il ajouté, que sa mission partage avec les autorités en charge de l’économie du pays.
Le représentant du FMI a ainsi noté que l’Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des prix du pétrole. «L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable», a-t-il indiqué. Il a souligné que «la mission partage le double objectif des autorités de stabiliser l’économie et promouvoir une croissance plus durable et plus inclusive, mais considère que le nouveau dosage de politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la réalisation de ces objectifs». Et d’expliquer : «Les nouvelles mesures risquent d’aggraver les déséquilibres, d’accentuer les tensions inflationnistes et d’accélérer la perte de réserves de change.
En conséquence, il se peut que l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé».En effet, Jean-François Dauphin a estimé que le recours à la planche à billets crée plus de problèmes qu’il en résout. «Le financement monétaire est source d’inflation, c’est pourquoi nous préconisons de limiter les quantités et la durée de ce financement ainsi que de prévoir des mesures pour résorber une partie des liquidités injectées par le biais de ce financement», a-t-il recommandé. Il a également critiqué, et dans les mêmes termes, la suspension des importations : «C’est une source de distorsions et de tensions inflationnistes de même qu’elle peut être contournée et ne peut donc, atteindre l’objectif qu’elle cherchait, à savoir, le rééquilibrage de la balance des paiements».
Ainsi, il a recommandé l’engagement de réformes structurelles afin de libérer le potentiel économique du pays et favoriser les secteurs exportateurs. Aussi, a-t-il suggéré, l’assouplissement de la règle du 51/49 pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et le recours à l’emprunt extérieur pour financer des investissements choisis, la simplification de la bureaucratie et le renforcement des règles de concurrence et de transparence. Dans le même sillage, le représentant du FMI, s’il a applaudi le début de réforme des subventions à l’énergie, il a insisté pour aller plus loin dans le ciblage des aides publiques. «Ces subventions sont profondément injustes et vont à l’encontre de l’objectif recherché. Selon nos calculs, les 20% des ménages les plus riches engrangent six fois de subventions que les 20% les plus pauvres», a-t-il conclu.
L. H.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Jean-François Dauphin, chef de l’équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné à Alger du 27 février au 12 mars en cours pour les entretiens relatifs à la consultation de 2018 au titre de l’article IV, a déclaré hier à la clôture de sa mission que «l’Etat algérien dépense plus que ce qu’il gagne», un diagnostic, a-t-il ajouté, que sa mission partage avec les autorités en charge de l’économie du pays.
Le représentant du FMI a ainsi noté que l’Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des prix du pétrole. «L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable», a-t-il indiqué. Il a souligné que «la mission partage le double objectif des autorités de stabiliser l’économie et promouvoir une croissance plus durable et plus inclusive, mais considère que le nouveau dosage de politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la réalisation de ces objectifs». Et d’expliquer : «Les nouvelles mesures risquent d’aggraver les déséquilibres, d’accentuer les tensions inflationnistes et d’accélérer la perte de réserves de change.
En conséquence, il se peut que l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé».En effet, Jean-François Dauphin a estimé que le recours à la planche à billets crée plus de problèmes qu’il en résout. «Le financement monétaire est source d’inflation, c’est pourquoi nous préconisons de limiter les quantités et la durée de ce financement ainsi que de prévoir des mesures pour résorber une partie des liquidités injectées par le biais de ce financement», a-t-il recommandé. Il a également critiqué, et dans les mêmes termes, la suspension des importations : «C’est une source de distorsions et de tensions inflationnistes de même qu’elle peut être contournée et ne peut donc, atteindre l’objectif qu’elle cherchait, à savoir, le rééquilibrage de la balance des paiements».
Ainsi, il a recommandé l’engagement de réformes structurelles afin de libérer le potentiel économique du pays et favoriser les secteurs exportateurs. Aussi, a-t-il suggéré, l’assouplissement de la règle du 51/49 pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et le recours à l’emprunt extérieur pour financer des investissements choisis, la simplification de la bureaucratie et le renforcement des règles de concurrence et de transparence. Dans le même sillage, le représentant du FMI, s’il a applaudi le début de réforme des subventions à l’énergie, il a insisté pour aller plus loin dans le ciblage des aides publiques. «Ces subventions sont profondément injustes et vont à l’encontre de l’objectif recherché. Selon nos calculs, les 20% des ménages les plus riches engrangent six fois de subventions que les 20% les plus pauvres», a-t-il conclu.
L. H.
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