Que s'est-il passé donc le 14 juin 2001 ?
Trois jours avant le déroulement de la manifestation du Mouvement Citoyen à Alger dont la procession devait s'arrêter au portillon du siège de la Présidence à El Mouradia afin d'exiger de Bouteflika une réponse à la Plate-forme d'El-Kseur, j'étais informé, moi et une collègue, par un officier de police que nous avons connu quelques années auparavant lors des couvertures de l'actualité liée au terrorisme, qu'il y avait un scénario de bain de sang en préparation pour " donner une leçon aux kabyles qui osent défier le pouvoir". Il nous donnait cette information, selon lui, car il craignait qu'il nous arrive du mal. A cet effet, il nous a convié que "des snipers seront installés sur les terrasses des humbles" avant de lâcher : " vous êtes dans le collimateur et vous avez intérêt à ne pas être dans la manifestation".
Enfin, on était dans la manifestation et on a assisté aux scènes de lynchage du kabyle, de pillage, à l'assassinat de Fadhila, une journaliste, et un photographe ainsi qu'au climat de guerre instauré par la police de Zerhouni, qui avait une semaine auparavant (soit le 7 juin), reprimé sans retenue une manifestation dans laquelle des personnalités historiques ont été aspergés d'eau et roués de coups de matraques. J'ai pu sauver deux jeunes, l'un de Béjaia et l'autre de Sidi Aich, qui ont passé la nuit chez moi pour rentrer chez eux le lendemain avec d'autres jeunes qui étaient également protégé et hébergé dans des sièges d'associations et de deux partis politiques. Un article dans l'édition du 21 juin du journal Le Matin apportait les premiers éléments du plan qui était mis en place par Zerhouni pour mater la marche.
Un commerçant mozabite à Bab El Oued confie que la veille de la manifestation a reçu la visite des policiers qui avaient achetés un nombre important d'armes blanches. Une telle commande inhabituelle a suscité en lui des interrogations et c'est la raison pour laquelle il avait parlé autour de lui. Durant la nuit même, à savoir de 13 au 14 juin, des temoignages concordants des habitants des Champs Manœuvres ( La Place 1er Mai ) attestent que les lampadaires et la lumière publique ont été atteintes pour une bonne parti de nuit pour découvrir le lendemain des graffitis inscrits sur les murs insultant les kabyles et en leur promettant une mort certaine.
Les manifestants qui ont réussi à passer à travers les mailles de tous les barrages des forces anti-émeutes dressés tout au long de l'autoroute Alger-Tizi-Ouzou ont été reçu à Alger, sur la Place du 1er Mai, par un déploiement impressionnant des forces de la police qui barraient la route menant à El Mouradia. Les tirs des bombes de lacrymogènes et les jets d'eau ont cédé par la suite à un lâché de jeunes armés de couteaux et des barres de fer pour s'en prendre aux manifestants.
Ce sont ces mêmes jeunes que l'ENTV a présenté le soir même comme patriotes et défenseurs de la capitale, échangeant des accolades avec les policiers et recevant les félicitations du commissaire dit « Ami Ahmed » pour avoir " aidé la police à maintenir l'ordre".
Ils ont été montrés, par la suite, sur des camions de la police et d'autres engins déployés sur le lieu de la manifestation. D'autres jeunes planqués parmi les manifestants ont profité d'un moment de panique pour poignarder des manifestants. Ces jeunes seraient, selon certaines informations, des prisonniers de droit commun qui ont été libérés la veille afin de s'introduire parmi les manifestants.
Au moment ou les manifestants battaient en retraite, un incendie s'est déclaré au niveau du garage de l'ETUSA, société de transport d'Alger, situé près de la Maison de la presse. Et subitement, un bus est sorti en toute allure du garage en écrasant dans sa course une jeune journaliste, Fadhila, et un photographe. Le conducteur n'est, selon l'ENTV, qu'un citoyen" exemplaire" qui voulait sauver un bus et son quartier de la propagation du feu. On apprend plus tard qu'il est cordonnier de métier et qu'il n'habitait pas le quartier ainsi qu'il n'était pas à sa première tentative de se comporter en " citoyen exemplaire" lors des manifestations se déroulant à Alger.
Il a été arrêté et libéré, sans jamais être jugé. Le samedi 16 juin, un groupe de jeunes se disant habitants le quartier et à leur tête un dealeur (que j'ai rencontré 4 ans plus tard avec son officier traitant et, il m'a présenté des excuses ) ont tenté une expédition punitive contre le siège du Matin qui les aurait "diffamés", selon eux.
D'un côté une tentative de faire un journal qui essayait de rétablir la vérité et de l'autre côté l'appareil de propagande de l'ENTV, avec la participation de beaucoup de journaux privés et publics, s'est lancé ; même un crime crapuleux qui a lieu la nuit du 13 au 14 juin 2001 dans le quartier des Champs de Manœuvres a été attribué aux manifestants ainsi que le pillage des magasins de sous-vêtements.
Imaginez, celui qui a marché plus de 250 kilomètres, de Oued Amizour à Alger, n'avait qu'un fantasme, venir s'approprier des sous-vêtements féminins.
Hamraoui Habib Chawki, en tant que directeur de l'ENTV, a présenté plus tard, lors du dialogue engagé avec le gouvernement, ses excuses aux Aarouchs quant à ses allégations.
Ces excuses ressemblent finalement à cette annonce de « lever l'état d'urgence » de Bouteflika.
Trois jours avant le déroulement de la manifestation du Mouvement Citoyen à Alger dont la procession devait s'arrêter au portillon du siège de la Présidence à El Mouradia afin d'exiger de Bouteflika une réponse à la Plate-forme d'El-Kseur, j'étais informé, moi et une collègue, par un officier de police que nous avons connu quelques années auparavant lors des couvertures de l'actualité liée au terrorisme, qu'il y avait un scénario de bain de sang en préparation pour " donner une leçon aux kabyles qui osent défier le pouvoir". Il nous donnait cette information, selon lui, car il craignait qu'il nous arrive du mal. A cet effet, il nous a convié que "des snipers seront installés sur les terrasses des humbles" avant de lâcher : " vous êtes dans le collimateur et vous avez intérêt à ne pas être dans la manifestation".
Enfin, on était dans la manifestation et on a assisté aux scènes de lynchage du kabyle, de pillage, à l'assassinat de Fadhila, une journaliste, et un photographe ainsi qu'au climat de guerre instauré par la police de Zerhouni, qui avait une semaine auparavant (soit le 7 juin), reprimé sans retenue une manifestation dans laquelle des personnalités historiques ont été aspergés d'eau et roués de coups de matraques. J'ai pu sauver deux jeunes, l'un de Béjaia et l'autre de Sidi Aich, qui ont passé la nuit chez moi pour rentrer chez eux le lendemain avec d'autres jeunes qui étaient également protégé et hébergé dans des sièges d'associations et de deux partis politiques. Un article dans l'édition du 21 juin du journal Le Matin apportait les premiers éléments du plan qui était mis en place par Zerhouni pour mater la marche.
Un commerçant mozabite à Bab El Oued confie que la veille de la manifestation a reçu la visite des policiers qui avaient achetés un nombre important d'armes blanches. Une telle commande inhabituelle a suscité en lui des interrogations et c'est la raison pour laquelle il avait parlé autour de lui. Durant la nuit même, à savoir de 13 au 14 juin, des temoignages concordants des habitants des Champs Manœuvres ( La Place 1er Mai ) attestent que les lampadaires et la lumière publique ont été atteintes pour une bonne parti de nuit pour découvrir le lendemain des graffitis inscrits sur les murs insultant les kabyles et en leur promettant une mort certaine.
Les manifestants qui ont réussi à passer à travers les mailles de tous les barrages des forces anti-émeutes dressés tout au long de l'autoroute Alger-Tizi-Ouzou ont été reçu à Alger, sur la Place du 1er Mai, par un déploiement impressionnant des forces de la police qui barraient la route menant à El Mouradia. Les tirs des bombes de lacrymogènes et les jets d'eau ont cédé par la suite à un lâché de jeunes armés de couteaux et des barres de fer pour s'en prendre aux manifestants.
Ce sont ces mêmes jeunes que l'ENTV a présenté le soir même comme patriotes et défenseurs de la capitale, échangeant des accolades avec les policiers et recevant les félicitations du commissaire dit « Ami Ahmed » pour avoir " aidé la police à maintenir l'ordre".
Ils ont été montrés, par la suite, sur des camions de la police et d'autres engins déployés sur le lieu de la manifestation. D'autres jeunes planqués parmi les manifestants ont profité d'un moment de panique pour poignarder des manifestants. Ces jeunes seraient, selon certaines informations, des prisonniers de droit commun qui ont été libérés la veille afin de s'introduire parmi les manifestants.
Au moment ou les manifestants battaient en retraite, un incendie s'est déclaré au niveau du garage de l'ETUSA, société de transport d'Alger, situé près de la Maison de la presse. Et subitement, un bus est sorti en toute allure du garage en écrasant dans sa course une jeune journaliste, Fadhila, et un photographe. Le conducteur n'est, selon l'ENTV, qu'un citoyen" exemplaire" qui voulait sauver un bus et son quartier de la propagation du feu. On apprend plus tard qu'il est cordonnier de métier et qu'il n'habitait pas le quartier ainsi qu'il n'était pas à sa première tentative de se comporter en " citoyen exemplaire" lors des manifestations se déroulant à Alger.
Il a été arrêté et libéré, sans jamais être jugé. Le samedi 16 juin, un groupe de jeunes se disant habitants le quartier et à leur tête un dealeur (que j'ai rencontré 4 ans plus tard avec son officier traitant et, il m'a présenté des excuses ) ont tenté une expédition punitive contre le siège du Matin qui les aurait "diffamés", selon eux.
D'un côté une tentative de faire un journal qui essayait de rétablir la vérité et de l'autre côté l'appareil de propagande de l'ENTV, avec la participation de beaucoup de journaux privés et publics, s'est lancé ; même un crime crapuleux qui a lieu la nuit du 13 au 14 juin 2001 dans le quartier des Champs de Manœuvres a été attribué aux manifestants ainsi que le pillage des magasins de sous-vêtements.
Imaginez, celui qui a marché plus de 250 kilomètres, de Oued Amizour à Alger, n'avait qu'un fantasme, venir s'approprier des sous-vêtements féminins.
Hamraoui Habib Chawki, en tant que directeur de l'ENTV, a présenté plus tard, lors du dialogue engagé avec le gouvernement, ses excuses aux Aarouchs quant à ses allégations.
Ces excuses ressemblent finalement à cette annonce de « lever l'état d'urgence » de Bouteflika.
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