Il s'agit d'une synthèse du livre de Mahfoud Keddache
Le dey est à la tête d'une monarchie élective, sur laquelle il possède un pouvoir théoriquement absolu. Il est assisté d'un conseil large, le diwan, dont le rôle, après son intervention dans la désignation du dey, est consultatif pour la gestion des affaires courantes. Il se réunit en principe une fois par semaine et peut délibérer les décrets en période où le dey ne se sent pas assez fort pour gouverner seul.
Dans les faits, le dey gouverne assisté de ses ministres, appelés littéralement « les puissances » : le khaznadji, l'agha al mahala, le wakil al kharadj, le khodjet al khil, le bait el madji. Ces ministres forment un conseil restreint — appelé également diwan bien que distinct de celui cité dans le paragraphe précédent — très important dans la gestion des affaires courantes.
Le dey a le pouvoir de nommer ses ministres, les beys à la tête des beyliks (administration provinciales) et les principaux postes administratifs. Ses décrets ont valeur de loi et il a autorité dans toutes les affaires publiques, excepté celles relatives à la religion. Le dey a aussi pour fonction de rendre la justice dans les affaires qui lui sont portées en audience.
Cependant le pouvoir du dey est dans les faits limité par la structure militaire de l’État : il est avant tout un chef militaire et il a pour obligation de payer la solde des janissaires. Il demeure sous la garde des janissaires au palais de la Jenina et il est ainsi exposé à leur mécontentement, aux intrigues et aux assassinats. L'autre limite de fait au pouvoir du dey, est l'effort de centralisation de l'administration qui s'avère peu fructueux.
Origine
Le terme provient du turc et signifie littéralement « oncle maternel », terme usité couramment pour désigner tout parent ou personne âgée. L’émergence de la figure du dey s'inscrit dans le mouvement d'émancipation des régences d'Afrique du Nord de la tutelle ottomane représentée localement par la figure du pacha (représentant d'Istanbul) au XVIIe siècle. On retrouve en premier lieu ce terme à Tunis pour désigner un officier commandant une section de milice. Un de ces dey ayant pris la tête du gouvernement local, le terme fut étendu. À Alger les chefs portés au pouvoir après la révolution de 1671, sont ainsi appelé dey. Pour les Algériens il est le « sultan d'El Djazaïr » et les consuls étrangers lui donnent le titre d'« Excellence ». Malgré la présence du pacha jusqu'en 1710, la politique menée est largement indépendante d'Istanbul.
Ce dey est en premier lieu choisi par la taïfa des raïs (corsaires de la régence), avec un consentement de pure forme de la milice, avant que cette dernière par le biais du divan, ne prenne le dessus.
Territoire
Le pays est divisé en quatre parties : le Dar es-Soltan, territoire comprenant Alger et ses environs, directement gouverné par le dey, puis trois beylicats, celui de l’Ouest (chef-lieu Mazouna, Mascara, et Oran en 1792), celui de Titteri (Médéa)) et celui de l’Est Constantine. Un bey nommé par le dey dirige ces provinces. Chaque beylik est subdivisé en plusieurs outans administrés par un caïd généralement d’origine turque. Les outans comprennent plusieurs douars et tribus dirigés par des cheiks.
Dans les faits, le dey gouverne assisté de ses ministres, appelés littéralement « les puissances » : le khaznadji, l'agha al mahala, le wakil al kharadj, le khodjet al khil, le bait el madji. Ces ministres forment un conseil restreint — appelé également diwan bien que distinct de celui cité dans le paragraphe précédent — très important dans la gestion des affaires courantes.
Le dey a le pouvoir de nommer ses ministres, les beys à la tête des beyliks (administration provinciales) et les principaux postes administratifs. Ses décrets ont valeur de loi et il a autorité dans toutes les affaires publiques, excepté celles relatives à la religion. Le dey a aussi pour fonction de rendre la justice dans les affaires qui lui sont portées en audience.
Cependant le pouvoir du dey est dans les faits limité par la structure militaire de l’État : il est avant tout un chef militaire et il a pour obligation de payer la solde des janissaires. Il demeure sous la garde des janissaires au palais de la Jenina et il est ainsi exposé à leur mécontentement, aux intrigues et aux assassinats. L'autre limite de fait au pouvoir du dey, est l'effort de centralisation de l'administration qui s'avère peu fructueux.
Origine
Le terme provient du turc et signifie littéralement « oncle maternel », terme usité couramment pour désigner tout parent ou personne âgée. L’émergence de la figure du dey s'inscrit dans le mouvement d'émancipation des régences d'Afrique du Nord de la tutelle ottomane représentée localement par la figure du pacha (représentant d'Istanbul) au XVIIe siècle. On retrouve en premier lieu ce terme à Tunis pour désigner un officier commandant une section de milice. Un de ces dey ayant pris la tête du gouvernement local, le terme fut étendu. À Alger les chefs portés au pouvoir après la révolution de 1671, sont ainsi appelé dey. Pour les Algériens il est le « sultan d'El Djazaïr » et les consuls étrangers lui donnent le titre d'« Excellence ». Malgré la présence du pacha jusqu'en 1710, la politique menée est largement indépendante d'Istanbul.
Ce dey est en premier lieu choisi par la taïfa des raïs (corsaires de la régence), avec un consentement de pure forme de la milice, avant que cette dernière par le biais du divan, ne prenne le dessus.
Territoire
Le pays est divisé en quatre parties : le Dar es-Soltan, territoire comprenant Alger et ses environs, directement gouverné par le dey, puis trois beylicats, celui de l’Ouest (chef-lieu Mazouna, Mascara, et Oran en 1792), celui de Titteri (Médéa)) et celui de l’Est Constantine. Un bey nommé par le dey dirige ces provinces. Chaque beylik est subdivisé en plusieurs outans administrés par un caïd généralement d’origine turque. Les outans comprennent plusieurs douars et tribus dirigés par des cheiks.
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