Quatre ans après avoir décroché leur diplôme, des centaines de jeunes issus de l’enseignement supérieur sont toujours au chômage. Le cri des jeunes diplômés est sans appel. Ils sont là, à ne rien faire, attablés dans les cafés, assis sur le pas de la porte des maisons et des magasins sur des chaises improvisées, sur les bordures des trottoirs, ou dans les jardins publics.
Alors que l’Algérie est véritablement entrée dans l’ère pacifiée ayant une réserve de change de l’ordre de 70 milliards de dollars, le chômage reste galopant. Les jeunes se sentent floués par les politiques qui soutiennent une baisse du chômage, alors que de l’autre côté, les services de sécurité à l’échelle nationale déclarent une progression du banditisme et de la délinquance, c’est vraiment aberrant. Il va sans dire qu’une bonne santé économique d’un pays avec un taux raisonnable de chômeurs entraîne systématiquement une baisse de la criminalité.
S’ajoute à cela la politique clientéliste des administrations publiques et du secteur industriel du privé en matière de recrutement. Aussi, malgré les efforts soutenus de l’Ansej, des banques, de la direction du pré-emploi dans le but de la création de micro-entreprises, ou avoir un CDI dans un secteur d’activité, beaucoup reste à faire.
Cet état de fait fait perdre aux jeunes de jour en jour l’optimisme et la confiance à l’endroit des politiques. D’autres jeunes sous aucune qualification se plient aux règles de l’offre et de la demande quotidienne. De nombreux jeunes s’attroupent près des unités industrielles de l’électronique, près des grossistes en alimentation générale, et les marchands de sable, gravier et ciment. Tous ces demandeurs d’emploi occasionnels prêts à offrir leur sueur contre des salaires de misère qui vont de 300 à 600 DA la journée, en fonction des jours et de la générosité “exceptionnelle” de l’employeur. Là aussi la chance de gagner “sa croûte” ne se donne qu’aux plus dégourdis. Les personnes qui sont de santé médiocre, maigres, chétives ne sont pas admis, mais que faire contre les aléas de la vie lorsque et surtout l’on a une famille à nourrir ? Cette situation infra-humaine laisse les nouveaux riches dans l’indifférence la plus totale.
Quant aux jeunes diplômés qui décrochent un emploi CDD de trois à six mois, ils disent qu’ils ont des contrats Kleenex, on te prend, on t’use et on te jette. L’Algérie présente aujourd’hui des symptômes de sclérose, remarque un jeune chômeur diplômé, “un pays où cohabitent une nomenklatura syndicale obsédée par ses privilèges, une petite bourgeoisie affairiste et cynique, des élus locaux marchands de sommeil, et des jeunes diplômés chômeurs ou sans qualification qui se bricolent une survie”.
Il est temps que le président de la République donne le pouvoir aux technocrates comme il l’avait promis au peuple algérien, avant que l’Algérie ne devienne un Titanic ensablé qui ne coule pas, mais n’avance pas non plus. Or, l’immobilisme est toujours suicidaire.
Par Le soir
Alors que l’Algérie est véritablement entrée dans l’ère pacifiée ayant une réserve de change de l’ordre de 70 milliards de dollars, le chômage reste galopant. Les jeunes se sentent floués par les politiques qui soutiennent une baisse du chômage, alors que de l’autre côté, les services de sécurité à l’échelle nationale déclarent une progression du banditisme et de la délinquance, c’est vraiment aberrant. Il va sans dire qu’une bonne santé économique d’un pays avec un taux raisonnable de chômeurs entraîne systématiquement une baisse de la criminalité.
S’ajoute à cela la politique clientéliste des administrations publiques et du secteur industriel du privé en matière de recrutement. Aussi, malgré les efforts soutenus de l’Ansej, des banques, de la direction du pré-emploi dans le but de la création de micro-entreprises, ou avoir un CDI dans un secteur d’activité, beaucoup reste à faire.
Cet état de fait fait perdre aux jeunes de jour en jour l’optimisme et la confiance à l’endroit des politiques. D’autres jeunes sous aucune qualification se plient aux règles de l’offre et de la demande quotidienne. De nombreux jeunes s’attroupent près des unités industrielles de l’électronique, près des grossistes en alimentation générale, et les marchands de sable, gravier et ciment. Tous ces demandeurs d’emploi occasionnels prêts à offrir leur sueur contre des salaires de misère qui vont de 300 à 600 DA la journée, en fonction des jours et de la générosité “exceptionnelle” de l’employeur. Là aussi la chance de gagner “sa croûte” ne se donne qu’aux plus dégourdis. Les personnes qui sont de santé médiocre, maigres, chétives ne sont pas admis, mais que faire contre les aléas de la vie lorsque et surtout l’on a une famille à nourrir ? Cette situation infra-humaine laisse les nouveaux riches dans l’indifférence la plus totale.
Quant aux jeunes diplômés qui décrochent un emploi CDD de trois à six mois, ils disent qu’ils ont des contrats Kleenex, on te prend, on t’use et on te jette. L’Algérie présente aujourd’hui des symptômes de sclérose, remarque un jeune chômeur diplômé, “un pays où cohabitent une nomenklatura syndicale obsédée par ses privilèges, une petite bourgeoisie affairiste et cynique, des élus locaux marchands de sommeil, et des jeunes diplômés chômeurs ou sans qualification qui se bricolent une survie”.
Il est temps que le président de la République donne le pouvoir aux technocrates comme il l’avait promis au peuple algérien, avant que l’Algérie ne devienne un Titanic ensablé qui ne coule pas, mais n’avance pas non plus. Or, l’immobilisme est toujours suicidaire.
Par Le soir
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