Gaïd Salah se montre plus «conciliant» :
«Nous sommes disposés à approuver toute proposition constructive et utile»
Face à l’échec cuisant de l’initiative lancée par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, en l’occurrence les consultations politiques boudées par quasiment l’ensemble de la classe politique et des personnalités nationales importantes, l’armée semble vouloir booster ce processus en affirmant sa disposition à approuver «toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix».
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cet appel, qui s’adresse essentiellement à l’opposition, est lancé par l’institution militaire, par la voix de son premier responsable, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah , lors de sa visite en 1 ère région militaire, effectuée mardi dernier. Ce second discours de Gaïd Salah, que le ministère de la Défense a rendu public hier mercredi , contient, en effet, ce passage : «Nous réitérons également que l’Armée nationale populaire demeurera engagée à préserver les nombreux acquis et réalisations de la Nation, ainsi que l’accompagnement du peuple et de ses institutions à travers la mise en œuvre des solutions possibles, tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix.»
Par «l’accompagnement du peuple et de ses institutions dans la mise en œuvre des solutions possibles», il faut entendre le processus en cours, exigé et défendu par Gaïd Salah depuis le 26 mars dernier, à savoir l’application de l’article 102 avec, au bout, une élection présidentielle dans les délais. Quant à l’offre de dialogue, elle est contenue dans la deuxième partie de ce passage, à savoir : «Tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise.»
Par « constructive» et «utile», il convient de comprendre que l’armée n’entend pas prendre en considération des propositions qui ne soient pas conformes à sa feuille de route générale. Ce, d’autant plus que, invariablement et dans ce nouveau discours encore, le chef de l’état-major parle de «parties intérieures» hostiles, instrumentalisées par des parties étrangères, et de plans visant la stabilité et la sécurité nationales. «L’alignement de l’Armée nationale populaire aux côtés du peuple afin d’atteindre ses objectifs visant à opérer le changement escompté et sa mobilisation continue pour accompagner les Algériens dans leurs marches pacifiques et leur sécurisation, découle de la cohésion et de la concordance dans les visions et la démarche empruntée, entre le peuple et son armée.
Une cohésion qui semble déranger ceux qui portent une animosité profonde envers l’Algérie et son peuple et ce, malheureusement, en conspirant avec des parties intérieures, qui ont vendu leur âme et ont hypothéqué l’avenir de leurs concitoyens pour des fins et des intérêts étroits». Ce disant, le patron de l’armée ne manquera pas de préciser aussi que : «Face à ces plans qui tendent à semer les graines de la discorde et de la sédition entre les algériens et leur armée, l’armée nationale populaire continue à leur faire face, conformément aux dispositions de la constitution et des lois républicaines ». Et d’ajouter : «Ce qui atteste de la réussite des unités de sécurité, en charge du maintien de l’ordre, à déjouer les diverses tentatives visant à semer la terreur et l’anarchie et troubler l’ambiance calme et sereine caractérisant les marches citoyennes. Ceci a été confirmé par l’interpellation, au courant de la fin de la semaine passée, d’individus en possession d’armes à feu, d’armes blanche et de grenades lacrymogènes, ainsi qu’une grande quantité de psychotropes et des moyens de communication».
Cette information, rendue publique par la DGSN à l’issue de la marche du vendredi 12 avril dernier, suggère, comme l’insinue Gaïd Salah, l’implication de services spéciaux étrangers.
«L’ANP offre des garanties à la justice»
L’opération «mains propres», menée tambour battant depuis quelques jours contre des hommes d’affaires et d’ex-hauts responsables a, encore une fois, été évoquée par le chef de l’état-major. Gaïd Salah persiste et signe à ce propos : « J’ai appelé l’appareil de la justice dans mes interventions précédentes à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l’argent du peuple. Dans ce contexte précisément, je valorise la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des Algériens.»
Le vice-ministre de la Défense nationale précisera encore : «Je rappelle également que le Commandement de l’Armée nationale populaire offre des garanties suffisantes aux services judiciaires pour poursuivre avec détermination et en toute liberté, sans aucune contrainte ni pression, le jugement de ces corrupteurs, ces dispositions permettront ainsi de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise». C’est dire, au besoin, que l’armée assume, à travers son premier responsable, cette opération.
Autre point significatif à relever dans ce dernier discours de Gaïd Salah est, incontestablement, le fait qu’il évoque, pour la deuxième fois, la sacralité de l’emblème national. «Un drapeau qui ne changera jamais au gré des circonstances et ne s’affectera guère par les changements, un drapeau qui restera éternellement jusqu’au jour du jugement, par fidélité à nos vaillants martyrs qui ont irrigué de leur sang béni cette terre pure.» Troublante précision, c’est le moins que l’on puisse dire, au moment où, depuis le 22 février, tous les Algériens, à travers tout le territoire national et à l’étranger, ont orné toutes leurs marches par l’emblème et les couleurs nationales.
Un drapeau qui domine de manière éclatante et exceptionnellement permanente tout l’espace public même les jours de semaine et fièrement déployé par les citoyens, de manière spontanée, y compris sur les façades de maisons. D’où vient cette crainte pour l’emblème national, alors ?
K. A.
«Nous sommes disposés à approuver toute proposition constructive et utile»
Face à l’échec cuisant de l’initiative lancée par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, en l’occurrence les consultations politiques boudées par quasiment l’ensemble de la classe politique et des personnalités nationales importantes, l’armée semble vouloir booster ce processus en affirmant sa disposition à approuver «toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix».
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cet appel, qui s’adresse essentiellement à l’opposition, est lancé par l’institution militaire, par la voix de son premier responsable, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah , lors de sa visite en 1 ère région militaire, effectuée mardi dernier. Ce second discours de Gaïd Salah, que le ministère de la Défense a rendu public hier mercredi , contient, en effet, ce passage : «Nous réitérons également que l’Armée nationale populaire demeurera engagée à préserver les nombreux acquis et réalisations de la Nation, ainsi que l’accompagnement du peuple et de ses institutions à travers la mise en œuvre des solutions possibles, tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix.»
Par «l’accompagnement du peuple et de ses institutions dans la mise en œuvre des solutions possibles», il faut entendre le processus en cours, exigé et défendu par Gaïd Salah depuis le 26 mars dernier, à savoir l’application de l’article 102 avec, au bout, une élection présidentielle dans les délais. Quant à l’offre de dialogue, elle est contenue dans la deuxième partie de ce passage, à savoir : «Tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise.»
Par « constructive» et «utile», il convient de comprendre que l’armée n’entend pas prendre en considération des propositions qui ne soient pas conformes à sa feuille de route générale. Ce, d’autant plus que, invariablement et dans ce nouveau discours encore, le chef de l’état-major parle de «parties intérieures» hostiles, instrumentalisées par des parties étrangères, et de plans visant la stabilité et la sécurité nationales. «L’alignement de l’Armée nationale populaire aux côtés du peuple afin d’atteindre ses objectifs visant à opérer le changement escompté et sa mobilisation continue pour accompagner les Algériens dans leurs marches pacifiques et leur sécurisation, découle de la cohésion et de la concordance dans les visions et la démarche empruntée, entre le peuple et son armée.
Une cohésion qui semble déranger ceux qui portent une animosité profonde envers l’Algérie et son peuple et ce, malheureusement, en conspirant avec des parties intérieures, qui ont vendu leur âme et ont hypothéqué l’avenir de leurs concitoyens pour des fins et des intérêts étroits». Ce disant, le patron de l’armée ne manquera pas de préciser aussi que : «Face à ces plans qui tendent à semer les graines de la discorde et de la sédition entre les algériens et leur armée, l’armée nationale populaire continue à leur faire face, conformément aux dispositions de la constitution et des lois républicaines ». Et d’ajouter : «Ce qui atteste de la réussite des unités de sécurité, en charge du maintien de l’ordre, à déjouer les diverses tentatives visant à semer la terreur et l’anarchie et troubler l’ambiance calme et sereine caractérisant les marches citoyennes. Ceci a été confirmé par l’interpellation, au courant de la fin de la semaine passée, d’individus en possession d’armes à feu, d’armes blanche et de grenades lacrymogènes, ainsi qu’une grande quantité de psychotropes et des moyens de communication».
Cette information, rendue publique par la DGSN à l’issue de la marche du vendredi 12 avril dernier, suggère, comme l’insinue Gaïd Salah, l’implication de services spéciaux étrangers.
«L’ANP offre des garanties à la justice»
L’opération «mains propres», menée tambour battant depuis quelques jours contre des hommes d’affaires et d’ex-hauts responsables a, encore une fois, été évoquée par le chef de l’état-major. Gaïd Salah persiste et signe à ce propos : « J’ai appelé l’appareil de la justice dans mes interventions précédentes à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l’argent du peuple. Dans ce contexte précisément, je valorise la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des Algériens.»
Le vice-ministre de la Défense nationale précisera encore : «Je rappelle également que le Commandement de l’Armée nationale populaire offre des garanties suffisantes aux services judiciaires pour poursuivre avec détermination et en toute liberté, sans aucune contrainte ni pression, le jugement de ces corrupteurs, ces dispositions permettront ainsi de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise». C’est dire, au besoin, que l’armée assume, à travers son premier responsable, cette opération.
Autre point significatif à relever dans ce dernier discours de Gaïd Salah est, incontestablement, le fait qu’il évoque, pour la deuxième fois, la sacralité de l’emblème national. «Un drapeau qui ne changera jamais au gré des circonstances et ne s’affectera guère par les changements, un drapeau qui restera éternellement jusqu’au jour du jugement, par fidélité à nos vaillants martyrs qui ont irrigué de leur sang béni cette terre pure.» Troublante précision, c’est le moins que l’on puisse dire, au moment où, depuis le 22 février, tous les Algériens, à travers tout le territoire national et à l’étranger, ont orné toutes leurs marches par l’emblème et les couleurs nationales.
Un drapeau qui domine de manière éclatante et exceptionnellement permanente tout l’espace public même les jours de semaine et fièrement déployé par les citoyens, de manière spontanée, y compris sur les façades de maisons. D’où vient cette crainte pour l’emblème national, alors ?
K. A.
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