Des oligarques, des chefs d’entreprise, deux généraux, une femme politique et le frère du président dorment désormais en prison. C’est le général de corps d’armée Ahmed Gaid -Salah, le chef de l’état-major de l’armée algérienne et homme fort du régime depuis la mise à l’écart de Abdelaziz Bouteflika qui l’a décidé tout en promettant d’autres arrestations.
▬ Quelques réflexions s’imposent :
D’abord, si nous sommes majoritairement d’accord pour dire que ceux qui sont poursuivis doivent évidemment rendre des comptes devant une justice indépendante pour des incriminations qui devront être clairement énoncées, nous ne devons pas tomber dans le piège de la manipulation concocté par Gaid-Salah et ses conseillers qui essayent de titiller, avec beaucoup de populisme et de démagogie, les instincts les plus vils. Si nous avons bien compris le message de la rue algérienne, celle ci veut la démocratie et non pas cautionner un système de règlements de comptes et de vengeance dignes des régimes fascistes. Par conséquent, si des poursuites doivent être engagées, celles-ci doivent obéir, non pas aux injonctions d’un général, lui-même désigné comme corrompu, mais à un État de droit disposant d’une justice indépendante. Le spectacle affligeant livré par ce régime montre, cela dit, son désarroi et traduit sa lente agonie...
◘ Ensuite, il est évident que les manœuvres de l’état-major de l’armée visent en premier lieu à affaiblir la mobilisation citoyenne et à criminaliser d’une part, la revendication démocratique et, d’autre part, le rejet de tous les caciques du régime. Aussi, sous le pathétique vocable de « complot contre l’Etat et contre l’armée », Gaid Salah et ses adeptes veulent-ils diaboliser surtout les démocrates les accusant de « rouler pour la France », utilisant ainsi un cliché éculé et omettant de préciser que la France officielle semble soutenir la vision de Gaid Salah plus que celle des démocrates !
D’un autre côté - et c’est une évidence - Gaid Salah et ses semblables savent que sous un régime réellement démocratique lui et beaucoup d’autres, devront non seulement rendre des comptes, mais aussi ne plus faire main basse sur les richesses de l’Algérie, car qui dit démocratie, dit État de droit et qui dit État de droit, dit répartition juste et équitable des richesses du pays. Voilà ce que le chef d’état-major ne veut pas. Il refuse d’envisager l’édification d’une réelle République démocratique, celle qui ne permettra plus à un vieil ignare incompétent et corrompu, au dossier militaire lourd, en raison notamment de mœurs discutables et autres casseroles qui auraient dû le renvoyer devant un tribunal militaire depuis belle lurette, de diriger l’armée la plus militarisée d’Afrique.
◘ En réclamant l’arrestation de Saïd Bouteflika et des généraux Mediène et Tartag, le chef d’état-major cherche surtout à régler des comptes personnels en instrumentalisation le mouvement citoyen, mais aussi à faire peur à la fois au personnel politique, aux opposants et espère duper la rue en lui faisant croire qu’il répond à ses demandes. Il ne fait aucun doute que sa volonté est de créer un climat anxiogène pour affaiblir le mouvement. En s’attaquant à des mythes qui terrifiaient il y a peu une grande partie des Algériens y compris ceux du sérail, Gaid Salah espère se construire une puissance en « tuant les monstres ». La nervosité qu’il exprime est liée au fait que la jeunesse algérienne et toutes les composantes de la nation ne sont pas du tout impressionnées par ses gesticulations et son exhibitionnisme.
D’aucuns auront d’ailleurs remarquer que Said Bouteflika par exemple n’est pas poursuivi dans des affaires économique mais parce qu’il aurait agi pour écarter Gaid Salah de la tête de l’armée. Alors disons-le haut et fort, si vouloir le départ de Gaid-Salah est l’expression d’un complot, tous les Algériens attachés au projet démocratique doivent participer à ce complot car cet individu est un danger pour la nation, son unité et pour l’idéal démocratique.
◘ Enfin, il est de plus en plus clair, je l’avais déjà annoncé dans mon livre « Ou va l’Algérie ? » que la volonté de Gaid Salah est de prendre le pouvoir de manière ou d’une autre. Le chef d’état-major de l’armée ne veut pas rendre des comptes ni prendre le risque de voir ses enfants - et notamment son aîné - rendre des comptes devant la justice. L’enrichissement anormal dont il a bénéficié - lui et ses enfants - est le résultat, selon plusieurs sources, de rétro-commissions sur les contrats d’armement d’une part et d’autre part de passe-droits dont ont bénéficié les entreprises familiales lors de contrats avec le ministère de La Défense.
Tout ceci sous le regard bienveillant de la famille Bouteflika qui réalisait ses affaires de son côté. Il est intéressant de constater qu’aucun des affairistes véreux et autres oligarques proches de Gaid Salah et de ses enfants n’ont pas été inquiétés. C’est dire !
◘ Je rappelle tous ces éléments, mais je ne doute pas que la majorité des Algériens est consciente des enjeux et des manœuvres qui se trament sous la houlette du chef de l’armée.
Rappelons juste que Gaid Salah qui croit que le peuple algérien est au service de l’armée qu’il dirige, ce peuple, dis-je, finira par exercer sa souveraineté et l’armée que ne dirigera plus Gaid Salah sera elle enfin au service de la nation et du peuple... C’est une question de temps ! 🖋 (09-05-2019) Mohamed Sifaoui
▬ Quelques réflexions s’imposent :
D’abord, si nous sommes majoritairement d’accord pour dire que ceux qui sont poursuivis doivent évidemment rendre des comptes devant une justice indépendante pour des incriminations qui devront être clairement énoncées, nous ne devons pas tomber dans le piège de la manipulation concocté par Gaid-Salah et ses conseillers qui essayent de titiller, avec beaucoup de populisme et de démagogie, les instincts les plus vils. Si nous avons bien compris le message de la rue algérienne, celle ci veut la démocratie et non pas cautionner un système de règlements de comptes et de vengeance dignes des régimes fascistes. Par conséquent, si des poursuites doivent être engagées, celles-ci doivent obéir, non pas aux injonctions d’un général, lui-même désigné comme corrompu, mais à un État de droit disposant d’une justice indépendante. Le spectacle affligeant livré par ce régime montre, cela dit, son désarroi et traduit sa lente agonie...
◘ Ensuite, il est évident que les manœuvres de l’état-major de l’armée visent en premier lieu à affaiblir la mobilisation citoyenne et à criminaliser d’une part, la revendication démocratique et, d’autre part, le rejet de tous les caciques du régime. Aussi, sous le pathétique vocable de « complot contre l’Etat et contre l’armée », Gaid Salah et ses adeptes veulent-ils diaboliser surtout les démocrates les accusant de « rouler pour la France », utilisant ainsi un cliché éculé et omettant de préciser que la France officielle semble soutenir la vision de Gaid Salah plus que celle des démocrates !
D’un autre côté - et c’est une évidence - Gaid Salah et ses semblables savent que sous un régime réellement démocratique lui et beaucoup d’autres, devront non seulement rendre des comptes, mais aussi ne plus faire main basse sur les richesses de l’Algérie, car qui dit démocratie, dit État de droit et qui dit État de droit, dit répartition juste et équitable des richesses du pays. Voilà ce que le chef d’état-major ne veut pas. Il refuse d’envisager l’édification d’une réelle République démocratique, celle qui ne permettra plus à un vieil ignare incompétent et corrompu, au dossier militaire lourd, en raison notamment de mœurs discutables et autres casseroles qui auraient dû le renvoyer devant un tribunal militaire depuis belle lurette, de diriger l’armée la plus militarisée d’Afrique.
◘ En réclamant l’arrestation de Saïd Bouteflika et des généraux Mediène et Tartag, le chef d’état-major cherche surtout à régler des comptes personnels en instrumentalisation le mouvement citoyen, mais aussi à faire peur à la fois au personnel politique, aux opposants et espère duper la rue en lui faisant croire qu’il répond à ses demandes. Il ne fait aucun doute que sa volonté est de créer un climat anxiogène pour affaiblir le mouvement. En s’attaquant à des mythes qui terrifiaient il y a peu une grande partie des Algériens y compris ceux du sérail, Gaid Salah espère se construire une puissance en « tuant les monstres ». La nervosité qu’il exprime est liée au fait que la jeunesse algérienne et toutes les composantes de la nation ne sont pas du tout impressionnées par ses gesticulations et son exhibitionnisme.
D’aucuns auront d’ailleurs remarquer que Said Bouteflika par exemple n’est pas poursuivi dans des affaires économique mais parce qu’il aurait agi pour écarter Gaid Salah de la tête de l’armée. Alors disons-le haut et fort, si vouloir le départ de Gaid-Salah est l’expression d’un complot, tous les Algériens attachés au projet démocratique doivent participer à ce complot car cet individu est un danger pour la nation, son unité et pour l’idéal démocratique.
◘ Enfin, il est de plus en plus clair, je l’avais déjà annoncé dans mon livre « Ou va l’Algérie ? » que la volonté de Gaid Salah est de prendre le pouvoir de manière ou d’une autre. Le chef d’état-major de l’armée ne veut pas rendre des comptes ni prendre le risque de voir ses enfants - et notamment son aîné - rendre des comptes devant la justice. L’enrichissement anormal dont il a bénéficié - lui et ses enfants - est le résultat, selon plusieurs sources, de rétro-commissions sur les contrats d’armement d’une part et d’autre part de passe-droits dont ont bénéficié les entreprises familiales lors de contrats avec le ministère de La Défense.
Tout ceci sous le regard bienveillant de la famille Bouteflika qui réalisait ses affaires de son côté. Il est intéressant de constater qu’aucun des affairistes véreux et autres oligarques proches de Gaid Salah et de ses enfants n’ont pas été inquiétés. C’est dire !
◘ Je rappelle tous ces éléments, mais je ne doute pas que la majorité des Algériens est consciente des enjeux et des manœuvres qui se trament sous la houlette du chef de l’armée.
Rappelons juste que Gaid Salah qui croit que le peuple algérien est au service de l’armée qu’il dirige, ce peuple, dis-je, finira par exercer sa souveraineté et l’armée que ne dirigera plus Gaid Salah sera elle enfin au service de la nation et du peuple... C’est une question de temps ! 🖋 (09-05-2019) Mohamed Sifaoui
Commentaire