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PUBLIE LE : 12-05-2019
Le mouvement citoyen, pour son douzième vendredi, s’il n’a pas été aussi dense que les semaines passées, n’a pas pour autant baissé sa mobilisation qui demeure intacte, surtout quand on sait que le Ramadhan constitue, quoi qu’on dise, une difficulté physique. Ses exigences demeurent les mêmes, à la fois le départ des figures emblématiques de l’ancien régime et plus de démocratie. Contrairement à certains personnages politico-médiatiques, surfant sur les manifestations, qui minimisent les acquis et tentent de les orienter en faisant des lectures très partielles, très partiales et, de tous les points de vue, loin du terrain et des fortes aspirations citoyennes.
Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le mouvement citoyen est très attentif à ce qui a été réalisé en si peu de temps. Le départ du président Bouteflika, l’incarcération d’une bonne partie de la «bande», avec, entre autres, des têtes lourdes, militaires ou civiles, oligarques ou hommes politiques. L’opération «Mains propres» continue, parce qu’elle constitue une réponse concrète à l’aspiration la plus chère du citoyen : faire en sorte que l’immunité et l’impunité, qui ont engendré la hogra et l’arbitraire, soient combattues avec la force de la loi. Il y a une justice qui fonctionne, et tous les citoyens sont justiciables. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie par une décision judiciaire définitive. L’excès dans le traitement médiatique de l’actualité politique, notamment les interpellations et les arrestations opérées jusque-là, traduit une mauvaise foi criante, dont l’intention —en voulant créer de la controverse inutile, avec des généralisations faciles et abusives ou des concepts flous comme la prétendue «justice de transition»— est de tromper l’opinion publique et parfois de vouloir carrément se substituer à la justice elle-même. Cet excès est une réaction de désarroi face à un processus qui met progressivement fin à des pratiques pour le moins occultes et dont les acteurs ayant la mentalité «beylicale» se croient immunisés et au-dessus des lois terrestres. Même si ce jeu malsain est l’exercice favori d’une minorité soucieuse de défendre âprement, d’abord, ses intérêts particuliers (et ses parrains) au détriment de ceux de la collectivité, il est tout de même regrettable que cela soit le fait d’une élite censée éclairer l’opinion, et non la désorienter à un moment aussi sensible. Ceci étant dit, il est clair que le chemin ouvert par le mouvement populaire nous mène vers davantage de justice, d’équité et de légitimité démocratique. Les choses vont trouver progressivement leur solution pacifique dans le cadre d’un dialogue constructif avec les institutions de la République, et regroupant tous les acteurs et toutes les forces politiques qui veulent du bien pour le pays. Et chacun de nous a la responsabilité d’aider ce dialogue à instaurer la confiance nécessaire à toute sortie de crise réussie.
El Moudjahid
Le mouvement citoyen, pour son douzième vendredi, s’il n’a pas été aussi dense que les semaines passées, n’a pas pour autant baissé sa mobilisation qui demeure intacte, surtout quand on sait que le Ramadhan constitue, quoi qu’on dise, une difficulté physique. Ses exigences demeurent les mêmes, à la fois le départ des figures emblématiques de l’ancien régime et plus de démocratie. Contrairement à certains personnages politico-médiatiques, surfant sur les manifestations, qui minimisent les acquis et tentent de les orienter en faisant des lectures très partielles, très partiales et, de tous les points de vue, loin du terrain et des fortes aspirations citoyennes.
Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le mouvement citoyen est très attentif à ce qui a été réalisé en si peu de temps. Le départ du président Bouteflika, l’incarcération d’une bonne partie de la «bande», avec, entre autres, des têtes lourdes, militaires ou civiles, oligarques ou hommes politiques. L’opération «Mains propres» continue, parce qu’elle constitue une réponse concrète à l’aspiration la plus chère du citoyen : faire en sorte que l’immunité et l’impunité, qui ont engendré la hogra et l’arbitraire, soient combattues avec la force de la loi. Il y a une justice qui fonctionne, et tous les citoyens sont justiciables. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie par une décision judiciaire définitive. L’excès dans le traitement médiatique de l’actualité politique, notamment les interpellations et les arrestations opérées jusque-là, traduit une mauvaise foi criante, dont l’intention —en voulant créer de la controverse inutile, avec des généralisations faciles et abusives ou des concepts flous comme la prétendue «justice de transition»— est de tromper l’opinion publique et parfois de vouloir carrément se substituer à la justice elle-même. Cet excès est une réaction de désarroi face à un processus qui met progressivement fin à des pratiques pour le moins occultes et dont les acteurs ayant la mentalité «beylicale» se croient immunisés et au-dessus des lois terrestres. Même si ce jeu malsain est l’exercice favori d’une minorité soucieuse de défendre âprement, d’abord, ses intérêts particuliers (et ses parrains) au détriment de ceux de la collectivité, il est tout de même regrettable que cela soit le fait d’une élite censée éclairer l’opinion, et non la désorienter à un moment aussi sensible. Ceci étant dit, il est clair que le chemin ouvert par le mouvement populaire nous mène vers davantage de justice, d’équité et de légitimité démocratique. Les choses vont trouver progressivement leur solution pacifique dans le cadre d’un dialogue constructif avec les institutions de la République, et regroupant tous les acteurs et toutes les forces politiques qui veulent du bien pour le pays. Et chacun de nous a la responsabilité d’aider ce dialogue à instaurer la confiance nécessaire à toute sortie de crise réussie.
El Moudjahid
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