Saïd Sadi, ancien président du RCD : «Renoncer à la transition, c’est trahir le peuple»
El Watan - MOKRANE AIT OUARABI 29 JUILLET 2019 À 10 H 26 MIN 4617
L’ancien président du RCD revient sur les derniers développements que connaît l’actualité nationale et critique, dans ce sillage, la nouvelle démarche visant à engager un dialogue national sur l’organisation de la présidentielle dans les plus brefs délais.
Après un voyage au Canada, où il a animé plusieurs conférences-débats sur la situation en Algérie, Saïd Sadi commente les conditions de la libération des détenus du hirak par l’acception du nouveau processus du dialogue. «Je me trouvais au Canada, quand j’ai appris cette hallucinante information. Pour libérer des Algériens injustement arrêtés, le pouvoir, désormais aussi illégal qu’illégitime, exige que la rue accepte sa feuille de route, c’est-à-dire de renoncer à la transition, autant dire la trahison du peuple», lance-t-il d’emblée, ajoutant que «ce diktat est imposé pour le bien de l’Algérie».
Pour Saïd Sadi, rien ne fera bouger les dirigeants du pays, «hormis la volonté du peuple». «Ce qui pose problème, ce sont ces personnes, ex-FLN ou assimilés, revenants ou réactivés, qui ne désespèrent pas de relancer le régime par l’organisation d’une présidentielle qui, dans les dispositions constitutionnelles actuelles, installera un dictateur au sommet de l’Etat», soutient-il. Saïd Sadi se demande «combien de Lamamra faudra-t-il encore consommer pour faire comprendre aux nostalgiques d’un système anachronique que la rupture est inévitable ?»
L’ancien président du RCD critique ainsi vertement le panel conduit par Karim Younès, estimant que «la réponse du peuple a été invariable et cinglante ce vendredi». «L’entendront-ils ?» s’interroge à nouveau Saïd Sadi qui défend bec et ongles l’option de la transition. «Si eux sont amenés à renoncer, d’autres clients ne seront-ils pas convoqués par leurs tuteurs – avant d’être, eux aussi, congédiés par les citoyens – pour tenter une autre opération de mystification ?» se demande-t-il encore. Saïd Sadi reste donc sur sa position constante, clairement affichée dès le début du mouvement populaire du 22 février, rejetant l’option d’un retour à la normalité constitutionnelle à travers une élection et proposant une transition pour une remise à plat du système politique. La transition, selon lui, permettra l’affermissement des «préalables démocratiques, ignorés par la Constituante de 1963».
M. Sadi considère, dans une précédente tribune, que le peuple qui sort tous les vendredis dans la rue exige, entre autres, «la liberté, l’égalité des sexes, le respect de l’avis minoritaire, l’indépendance de la justice, la séparation du politique et du religieux, le contre-pouvoir…»
El Watan - MOKRANE AIT OUARABI 29 JUILLET 2019 À 10 H 26 MIN 4617
L’ancien président du RCD revient sur les derniers développements que connaît l’actualité nationale et critique, dans ce sillage, la nouvelle démarche visant à engager un dialogue national sur l’organisation de la présidentielle dans les plus brefs délais.
Après un voyage au Canada, où il a animé plusieurs conférences-débats sur la situation en Algérie, Saïd Sadi commente les conditions de la libération des détenus du hirak par l’acception du nouveau processus du dialogue. «Je me trouvais au Canada, quand j’ai appris cette hallucinante information. Pour libérer des Algériens injustement arrêtés, le pouvoir, désormais aussi illégal qu’illégitime, exige que la rue accepte sa feuille de route, c’est-à-dire de renoncer à la transition, autant dire la trahison du peuple», lance-t-il d’emblée, ajoutant que «ce diktat est imposé pour le bien de l’Algérie».
Pour Saïd Sadi, rien ne fera bouger les dirigeants du pays, «hormis la volonté du peuple». «Ce qui pose problème, ce sont ces personnes, ex-FLN ou assimilés, revenants ou réactivés, qui ne désespèrent pas de relancer le régime par l’organisation d’une présidentielle qui, dans les dispositions constitutionnelles actuelles, installera un dictateur au sommet de l’Etat», soutient-il. Saïd Sadi se demande «combien de Lamamra faudra-t-il encore consommer pour faire comprendre aux nostalgiques d’un système anachronique que la rupture est inévitable ?»
L’ancien président du RCD critique ainsi vertement le panel conduit par Karim Younès, estimant que «la réponse du peuple a été invariable et cinglante ce vendredi». «L’entendront-ils ?» s’interroge à nouveau Saïd Sadi qui défend bec et ongles l’option de la transition. «Si eux sont amenés à renoncer, d’autres clients ne seront-ils pas convoqués par leurs tuteurs – avant d’être, eux aussi, congédiés par les citoyens – pour tenter une autre opération de mystification ?» se demande-t-il encore. Saïd Sadi reste donc sur sa position constante, clairement affichée dès le début du mouvement populaire du 22 février, rejetant l’option d’un retour à la normalité constitutionnelle à travers une élection et proposant une transition pour une remise à plat du système politique. La transition, selon lui, permettra l’affermissement des «préalables démocratiques, ignorés par la Constituante de 1963».
M. Sadi considère, dans une précédente tribune, que le peuple qui sort tous les vendredis dans la rue exige, entre autres, «la liberté, l’égalité des sexes, le respect de l’avis minoritaire, l’indépendance de la justice, la séparation du politique et du religieux, le contre-pouvoir…»
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