C’est en lisant les statistiques douanières algériennes qu’en 2010, l’auteur de ces lignes s’est aperçu de l’énormité du scandale «import-import».
En effet, notre pays importe quelque 100 millions de dollars par an de produits dont son sous-sol regorge à l’infini ; il s’agit de marbre, de granite, de baryte et même de gravier ! On sait depuis longtemps que l’Algérie est riche en ressources naturelles de qualité, la tour Eiffel et différents monuments américains sont faits grâce au fer et aux marbres algériens.
Conrad Kilian a été assassiné à Paris dans l’immédiate après- guerre pour avoir révélé l’importance géostratégique du Sahara en roches mères d’hydrocarbures et en potentiels gisements de gaz et de pétrole.
Leur découverte en 1952 (Djebel Berga) et surtout en 1956 (Hassi Messaoud et Hassi R’mel) allait retarder de quelques années l’accession de l’Algérie à l’indépendance politique. La révolution récente des «gaz de schiste» a révélé que l’essentiel des hydrocarbures est resté piégé de façon diffuse dans la roche-mère et que celle-ci devenait alors un objectif majeur pour leur extraction, en lieu et place des pièges conventionnels maintenant rares et difficiles à découvrir.
Cette révolution s’est étendue au domaine minier et l’on s’est aperçu qu’outre les hydrocarbures qu’elles pouvaient receler, ces roches-mères contenaient également d’autres matières précieuses, au point que, dans la cas du Silurien du Sahara, la valeur financière des hydrocarbures, gaz et huile de schistes, ne représente que moins de 4% des métaux contenus conjointement dans cette roche-mère.
Alors se pose légitimement la question suivante : sous quel régime légal devrait être exploitée cette prodigieuse roche-mère, celui de la loi pétrolière pour ses 4% de gaz et huiles de schistes ou pour ses 96% en métaux parfois stratégiques ? La question a été posée le 3 mars 2014 au président d’Alnaft dont la réponse, honnête, est qu’elle n’était pas de son ressort. Cette question est d’autant plus pertinente que le mode d’exploitation de ces deux types de matières est l’exploitation in situ par fracturation hydraulique avec des boues à solvants légèrement acides.
L’uranium du Kazakhstan (et d’autres pays producteurs) est ainsi extrait avec cet avantage que la totalité de l’uranium est extraite alors qu’avec les méthodes minières classiques, seule la partie riche était économiquement accessible (notion de taux de coupure). Ainsi, comme pour les hydrocarbures, il y a des gisements concentrés dits conventionnels mais souvent vieillissants et des gisements diffus de gaz et huiles de schistes incomparablement plus importants.
Dans le cas des mines, il y a également des gisements concentrés (par exemple des filons) et des ressources diffuses infiniment plus riches qui, si elles étaient exploitées, placent l’Algérie en pole position dans le monde et lui confèrent une place légitime parmi les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) où figurent les déjà ou futurs maîtres du monde.
Mais atteindre ce niveau nécessite également un essentiel encore plus important, celui de la formation des hommes tant au niveau des cadres que des agents subalternes ; on ne construit pas un pays avec une «armée mexicaine» : beaucoup de généraux et peu de soldats et de sous-officiers. Les schémas d’organisation et les rapports entre les différents corps sont trop connus pour être encore exposés. La position dans le classement de Shanghai des universités algériennes révèle l’état indigent de celles-ci, qu’elle hérite d’ailleurs, pour partie, des structures de formation qui la précèdent. La faute est donc partagée.
On est loin de la qualité de la formation des années 60’ et 70’ où les diplômes délivrés par les universités algériennes étaient reconnus et souvent appréciés outre-Méditerranée et outre-Atlantique sans l’outrage infamant d’avoir à refaire ses études.
Ainsi, des noms connus ou non ici ont dirigé la recherche scientifique au Québec ou la recherche médicale aux USA, d’autres ont enseigné dans les temples du savoir que sont les universités ou exercé des professions libérales avec succès. L’autre ingrédient essentiel du développement est l’eau.
L’Algérie, pays essentiellement désertique, est sur sa bordure maritime un pays à climat méditerranéen sec, quoique dans certains cas comme la région de Collo, une pluviométrie abondante, le double de celle de Brest, mais c’est le régime des pluies qui fait la différence. Chez nous, la battance des pluies est telle qu’aucun sol ne lui résiste s’il n’est pas le support d’un couvert végétal qui élimine ou atténue cet effet dévastateur. D’où la nécessité de reboisements intensifs, tous les espaces nus doivent être couverts de plantations afin d’éviter l’érosion des sols et l’envasement très rapide de nos barrages.
Cependant, malgré l’aridité du climat et grâce à la permanence des systèmes géologiques, l’Afrique du Nord s’est trouvée à certaines époques plus ou moins lointaines soumise à des régimes pluviaux favorables, de climats humides tempérés ou tropicaux qui ont permis de recharger ses aquifères.
Les ressources hydriques sont dans ces cas des ressources fossiles qui se chiffrent en milliards de milliards de mètres cubes: 2 milliards de milliards de mètres cubes pour le «Continental intercalaire» et 1,1 milliard de milliard de mètres cubes pour le «Continental terminal».
Elles existent tant au Sahara qu’en Algérie du Nord. On ne discutera pas ici de celles, présumées, du Djurdjura afin de ne pas initier de polémique stérile. Disons simplement que cette chaîne de montagnes que nous connaissons bien pour avoir cartographié un de ses segments dès 1965 en compagnie du regretté Téfiani et de M. Mégartsi, présente un des systèmes karstiques les plus remarquables avec des gouffres à plus de 1000 m de profondeur, c’est-à-dire que c’est un système où l’eau ne fait que circuler et s’évacuer par des exutoires situés en contrebas (sources, etc.) excluant pour cela toute accumulation en aquifère de grande ampleur tel qu’il a été décrit récemment.
En outre, la géologie structurale de la région telle qu’elle est décrite par J. Flandrin (1952) et la cohorte de chercheurs qui lui on succédé jusqu’à récemment ne permet pas d’envisager des réceptacles de type «flower-structures».
Pour subvenir aux besoins vitaux et agricoles, l’Algérie a implanté nombre de stations de dessalement de fonctionnement coûteux en raison du coût des membranes en ignorant qu’elle possédait, en Algérie du Nord même, un immense «barrage enterré» suralimenté en eau et qui laisse se perdre par évaporation forcée (artésianisme diffus) d’après M. Gauthier (1952) plus de 500 millions de mètres cubes d’eau douce par an.
Enfin, les matériaux utiles de toute nature sont disponibles en quantités illimitées dans le sous-sol algérien et exploitables en surface sans nécessité de travaux miniers.
La question qui vient immédiatement à l’esprit est pourquoi l’Algérie disposant de telles richesses sur son sol national importe de pays bien moins dotés tels le Maroc, la Tunisie, la Turquie, etc., des matériaux aussi banals que la baryte, le marbre, l’argile ou le gravier ? Enfin, les compagnies minières étrangères avec lesquelles nous avons pu discuter préfèrent acheter le minerai brut ou plus ou moins élaboré de producteurs nationaux s’affranchissant ainsi de la jungle bureaucratique et des lenteurs qu’elle induit — time is money. Or, il n’existe pas de producteur privé national exerçant dans le domaine minier et les sociétés étatiques n’arrivent même pas à exploiter leurs propres gisements en raison de leur inertie fatale.
La raison du blocage n’est certainement pas une volonté politique de fermer le secteur minier aux acteurs algériens, mais une mauvaise rédaction des articles 5 et 6 du décret exécutif 02-65 de 2002 et relatif à la loi minière de 2001 (la loi minière de 2014 adoptée et promulguée n’étant pas encore applicable car sans décret exécutif).
Même si les lois minières algériennes ne sont pas merveilleuses, loin s’en faut, ce ne sont pas elles qui bloquent mais les 2 articles sus-cités du décret 02-65 qui stipulent : article 5 : «La liste des travaux de recherche ou d’exploitation minière auxquels la société a participé durant les trois dernières années, avec une description sommaire des travaux exécutés les plus importants ; et article 6 : les bilans et les comptes d’exploitation des trois (3) derniers exercices.
En d’autres termes, tout diplômé algérien ayant les capacités scientifiques et techniques et ne possédant pas déjà de société minière active de façon effective, ce qui est le cas de tous les Algériens, ne peut prétendre à l’activité minière.
Cet article rédigé probablement par un sombre rédacteur-scribouillard qui a copié-collé une version qui existe dans le code minier d’un pays hyper développé qui veut restreindre l’activité minière aux seules sociétés qui opèrent dans le pays afin de ne pas engorger l’activité. Mais dans un pays neuf, cela devient un frein puissant au développement, un crime d’Etat stalinien.
L’Algérie possède, avons-nous dit, des richesses insolentes au point qu’on peut la qualifier de scandale géologique, terme autrefois utilisé pour désigner le Congo belge, mais que l’on peut appliquer à l’Algérie.
Pratiquement, tous les éléments chimiques du Tableau de Mendeleïev y sont représentés en quantités et à des teneurs compatibles avec l’extraction. Nous en présentons ci-après quelques-uns.
Panorama des ressources : (Quantités exprimées en Tm3 ou Tt = milliards de milliards de m3 ou de tonnes, Gm3 ou Gt = milliard de mètres cubes ou de tonnes, Mm3 ou Mt = millions de m3 ou de tonnes).
Eau : Réserves aquifères (eau douce) principales : Sahara eaux fossiles dans le Continental intercalaire (2 Tm3, salinité 1-4g/l) et le Continental terminal (1,1 Tm3, salinité 2,5 g/l). Déplétion anthropique actuelle 2,5 Gm3/an. Algérie du Nord : Nappe du Chott Chergui, barrage enterré alimenté par les eaux actuelles et fossiles, les réserves probablement considérables ne sont pas calculées mais un trop-plein permanent s’évacue par artésianisme diffus évaporé à raison d’au moins 500 Mm3/an. La salinité des eaux y est de 1,6 g/l.
Hydrocarbures conventionnels : Les réserves initiales sont : 5 Gm3 d’huile dont 0,5 dans le Berkine et 4,5 Tm3 de gaz dont 1Tm3 de gaz dissous dans les hydrocarbures liquides.
Hydrocarbures non conventionnels de roches-mères (gaz et huile de schistes) : Silurien et Frasnien, estimation AIE 19,8Tm3 équivalent gaz, estimation SH 600 Tm3 (d’après Zerguine PDG Sonatrach en 2012). Elle est proche des nôtres. Mais de nombreuses roches-mères existent également dans le Tell. Ainsi, dans la région de Aïn Kébira (Sétif), une campagne géochimique en 1974 avec 25 puits à 100 m nous a révélé une très forte présence de gaz humide de roche-mère à raison de 31 litres de gaz hydrocarbures par litre de boue.
Hélium : les réserves=3 Gm3, 3e du monde. Cet hélium est migré dans les hydrocarbures dont il est extrait.
Lithium : Réserves mondiales (hors Algérie =h-A) : 13 Mt prix 2000 Euros/tonne. Algérie : au Hoggar, le gisement d’étain et de wolfram de Rechla recèle aussi du lithium de teneur 0,63 à 1%. Au Sahara central et oriental, le Silurien en contient à des teneurs de 120 ppm qui sont sensiblement celles du plus grand gisement bolivien du Salar d’Uyuni. Dans le Silurien, nous estimons les réserves à 9,4 milliards de tonnes.
En effet, notre pays importe quelque 100 millions de dollars par an de produits dont son sous-sol regorge à l’infini ; il s’agit de marbre, de granite, de baryte et même de gravier ! On sait depuis longtemps que l’Algérie est riche en ressources naturelles de qualité, la tour Eiffel et différents monuments américains sont faits grâce au fer et aux marbres algériens.
Conrad Kilian a été assassiné à Paris dans l’immédiate après- guerre pour avoir révélé l’importance géostratégique du Sahara en roches mères d’hydrocarbures et en potentiels gisements de gaz et de pétrole.
Leur découverte en 1952 (Djebel Berga) et surtout en 1956 (Hassi Messaoud et Hassi R’mel) allait retarder de quelques années l’accession de l’Algérie à l’indépendance politique. La révolution récente des «gaz de schiste» a révélé que l’essentiel des hydrocarbures est resté piégé de façon diffuse dans la roche-mère et que celle-ci devenait alors un objectif majeur pour leur extraction, en lieu et place des pièges conventionnels maintenant rares et difficiles à découvrir.
Cette révolution s’est étendue au domaine minier et l’on s’est aperçu qu’outre les hydrocarbures qu’elles pouvaient receler, ces roches-mères contenaient également d’autres matières précieuses, au point que, dans la cas du Silurien du Sahara, la valeur financière des hydrocarbures, gaz et huile de schistes, ne représente que moins de 4% des métaux contenus conjointement dans cette roche-mère.
Alors se pose légitimement la question suivante : sous quel régime légal devrait être exploitée cette prodigieuse roche-mère, celui de la loi pétrolière pour ses 4% de gaz et huiles de schistes ou pour ses 96% en métaux parfois stratégiques ? La question a été posée le 3 mars 2014 au président d’Alnaft dont la réponse, honnête, est qu’elle n’était pas de son ressort. Cette question est d’autant plus pertinente que le mode d’exploitation de ces deux types de matières est l’exploitation in situ par fracturation hydraulique avec des boues à solvants légèrement acides.
L’uranium du Kazakhstan (et d’autres pays producteurs) est ainsi extrait avec cet avantage que la totalité de l’uranium est extraite alors qu’avec les méthodes minières classiques, seule la partie riche était économiquement accessible (notion de taux de coupure). Ainsi, comme pour les hydrocarbures, il y a des gisements concentrés dits conventionnels mais souvent vieillissants et des gisements diffus de gaz et huiles de schistes incomparablement plus importants.
Dans le cas des mines, il y a également des gisements concentrés (par exemple des filons) et des ressources diffuses infiniment plus riches qui, si elles étaient exploitées, placent l’Algérie en pole position dans le monde et lui confèrent une place légitime parmi les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) où figurent les déjà ou futurs maîtres du monde.
Mais atteindre ce niveau nécessite également un essentiel encore plus important, celui de la formation des hommes tant au niveau des cadres que des agents subalternes ; on ne construit pas un pays avec une «armée mexicaine» : beaucoup de généraux et peu de soldats et de sous-officiers. Les schémas d’organisation et les rapports entre les différents corps sont trop connus pour être encore exposés. La position dans le classement de Shanghai des universités algériennes révèle l’état indigent de celles-ci, qu’elle hérite d’ailleurs, pour partie, des structures de formation qui la précèdent. La faute est donc partagée.
On est loin de la qualité de la formation des années 60’ et 70’ où les diplômes délivrés par les universités algériennes étaient reconnus et souvent appréciés outre-Méditerranée et outre-Atlantique sans l’outrage infamant d’avoir à refaire ses études.
Ainsi, des noms connus ou non ici ont dirigé la recherche scientifique au Québec ou la recherche médicale aux USA, d’autres ont enseigné dans les temples du savoir que sont les universités ou exercé des professions libérales avec succès. L’autre ingrédient essentiel du développement est l’eau.
L’Algérie, pays essentiellement désertique, est sur sa bordure maritime un pays à climat méditerranéen sec, quoique dans certains cas comme la région de Collo, une pluviométrie abondante, le double de celle de Brest, mais c’est le régime des pluies qui fait la différence. Chez nous, la battance des pluies est telle qu’aucun sol ne lui résiste s’il n’est pas le support d’un couvert végétal qui élimine ou atténue cet effet dévastateur. D’où la nécessité de reboisements intensifs, tous les espaces nus doivent être couverts de plantations afin d’éviter l’érosion des sols et l’envasement très rapide de nos barrages.
Cependant, malgré l’aridité du climat et grâce à la permanence des systèmes géologiques, l’Afrique du Nord s’est trouvée à certaines époques plus ou moins lointaines soumise à des régimes pluviaux favorables, de climats humides tempérés ou tropicaux qui ont permis de recharger ses aquifères.
Les ressources hydriques sont dans ces cas des ressources fossiles qui se chiffrent en milliards de milliards de mètres cubes: 2 milliards de milliards de mètres cubes pour le «Continental intercalaire» et 1,1 milliard de milliard de mètres cubes pour le «Continental terminal».
Elles existent tant au Sahara qu’en Algérie du Nord. On ne discutera pas ici de celles, présumées, du Djurdjura afin de ne pas initier de polémique stérile. Disons simplement que cette chaîne de montagnes que nous connaissons bien pour avoir cartographié un de ses segments dès 1965 en compagnie du regretté Téfiani et de M. Mégartsi, présente un des systèmes karstiques les plus remarquables avec des gouffres à plus de 1000 m de profondeur, c’est-à-dire que c’est un système où l’eau ne fait que circuler et s’évacuer par des exutoires situés en contrebas (sources, etc.) excluant pour cela toute accumulation en aquifère de grande ampleur tel qu’il a été décrit récemment.
En outre, la géologie structurale de la région telle qu’elle est décrite par J. Flandrin (1952) et la cohorte de chercheurs qui lui on succédé jusqu’à récemment ne permet pas d’envisager des réceptacles de type «flower-structures».
Pour subvenir aux besoins vitaux et agricoles, l’Algérie a implanté nombre de stations de dessalement de fonctionnement coûteux en raison du coût des membranes en ignorant qu’elle possédait, en Algérie du Nord même, un immense «barrage enterré» suralimenté en eau et qui laisse se perdre par évaporation forcée (artésianisme diffus) d’après M. Gauthier (1952) plus de 500 millions de mètres cubes d’eau douce par an.
Enfin, les matériaux utiles de toute nature sont disponibles en quantités illimitées dans le sous-sol algérien et exploitables en surface sans nécessité de travaux miniers.
La question qui vient immédiatement à l’esprit est pourquoi l’Algérie disposant de telles richesses sur son sol national importe de pays bien moins dotés tels le Maroc, la Tunisie, la Turquie, etc., des matériaux aussi banals que la baryte, le marbre, l’argile ou le gravier ? Enfin, les compagnies minières étrangères avec lesquelles nous avons pu discuter préfèrent acheter le minerai brut ou plus ou moins élaboré de producteurs nationaux s’affranchissant ainsi de la jungle bureaucratique et des lenteurs qu’elle induit — time is money. Or, il n’existe pas de producteur privé national exerçant dans le domaine minier et les sociétés étatiques n’arrivent même pas à exploiter leurs propres gisements en raison de leur inertie fatale.
La raison du blocage n’est certainement pas une volonté politique de fermer le secteur minier aux acteurs algériens, mais une mauvaise rédaction des articles 5 et 6 du décret exécutif 02-65 de 2002 et relatif à la loi minière de 2001 (la loi minière de 2014 adoptée et promulguée n’étant pas encore applicable car sans décret exécutif).
Même si les lois minières algériennes ne sont pas merveilleuses, loin s’en faut, ce ne sont pas elles qui bloquent mais les 2 articles sus-cités du décret 02-65 qui stipulent : article 5 : «La liste des travaux de recherche ou d’exploitation minière auxquels la société a participé durant les trois dernières années, avec une description sommaire des travaux exécutés les plus importants ; et article 6 : les bilans et les comptes d’exploitation des trois (3) derniers exercices.
En d’autres termes, tout diplômé algérien ayant les capacités scientifiques et techniques et ne possédant pas déjà de société minière active de façon effective, ce qui est le cas de tous les Algériens, ne peut prétendre à l’activité minière.
Cet article rédigé probablement par un sombre rédacteur-scribouillard qui a copié-collé une version qui existe dans le code minier d’un pays hyper développé qui veut restreindre l’activité minière aux seules sociétés qui opèrent dans le pays afin de ne pas engorger l’activité. Mais dans un pays neuf, cela devient un frein puissant au développement, un crime d’Etat stalinien.
L’Algérie possède, avons-nous dit, des richesses insolentes au point qu’on peut la qualifier de scandale géologique, terme autrefois utilisé pour désigner le Congo belge, mais que l’on peut appliquer à l’Algérie.
Pratiquement, tous les éléments chimiques du Tableau de Mendeleïev y sont représentés en quantités et à des teneurs compatibles avec l’extraction. Nous en présentons ci-après quelques-uns.
Panorama des ressources : (Quantités exprimées en Tm3 ou Tt = milliards de milliards de m3 ou de tonnes, Gm3 ou Gt = milliard de mètres cubes ou de tonnes, Mm3 ou Mt = millions de m3 ou de tonnes).
Eau : Réserves aquifères (eau douce) principales : Sahara eaux fossiles dans le Continental intercalaire (2 Tm3, salinité 1-4g/l) et le Continental terminal (1,1 Tm3, salinité 2,5 g/l). Déplétion anthropique actuelle 2,5 Gm3/an. Algérie du Nord : Nappe du Chott Chergui, barrage enterré alimenté par les eaux actuelles et fossiles, les réserves probablement considérables ne sont pas calculées mais un trop-plein permanent s’évacue par artésianisme diffus évaporé à raison d’au moins 500 Mm3/an. La salinité des eaux y est de 1,6 g/l.
Hydrocarbures conventionnels : Les réserves initiales sont : 5 Gm3 d’huile dont 0,5 dans le Berkine et 4,5 Tm3 de gaz dont 1Tm3 de gaz dissous dans les hydrocarbures liquides.
Hydrocarbures non conventionnels de roches-mères (gaz et huile de schistes) : Silurien et Frasnien, estimation AIE 19,8Tm3 équivalent gaz, estimation SH 600 Tm3 (d’après Zerguine PDG Sonatrach en 2012). Elle est proche des nôtres. Mais de nombreuses roches-mères existent également dans le Tell. Ainsi, dans la région de Aïn Kébira (Sétif), une campagne géochimique en 1974 avec 25 puits à 100 m nous a révélé une très forte présence de gaz humide de roche-mère à raison de 31 litres de gaz hydrocarbures par litre de boue.
Hélium : les réserves=3 Gm3, 3e du monde. Cet hélium est migré dans les hydrocarbures dont il est extrait.
Lithium : Réserves mondiales (hors Algérie =h-A) : 13 Mt prix 2000 Euros/tonne. Algérie : au Hoggar, le gisement d’étain et de wolfram de Rechla recèle aussi du lithium de teneur 0,63 à 1%. Au Sahara central et oriental, le Silurien en contient à des teneurs de 120 ppm qui sont sensiblement celles du plus grand gisement bolivien du Salar d’Uyuni. Dans le Silurien, nous estimons les réserves à 9,4 milliards de tonnes.
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