Par Feriel Nourine -6 février 2020
La sécurité routière est plus que jamais au cœur de l’actualité en Algérie. Une question urgente surtout, imposée par la recrudescence des accidents de la route qui viennent chaque jour endeuiller des familles algériennes, notamment à travers des collisions ou renversements de bus de transport de voyageurs dont chacun des douloureux bilans se comptent en plusieurs décès et blessures dans un état critique.
Le macabre scénario s’est reproduit tout juste dimanche à Souk Ahras, lorsqu’un bus s’est renversé, faisant 8 morts et plus de 20 blessés dans un état grave. La veille, le Conseil des ministres se penchait sur l’ampleur de ce drame que toutes les mesures prises à ce jour n’ont pu stopper, ni même ralentir. Dans l’objectif d’un changement radical de la situation, le Président de la République n’a pas hésité à demander « la prise de mesures juridiques adéquates pour la criminalisation du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité ». Dans ce sens, le premier magistrat du pays a instruit les responsables concernés d’agir en concert avec le ministère de la Justice, pour « durcir les mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire ». Interrogé sur la portée que pourraient avoir une « criminalisation » du comportement des conducteurs, l’expert en sécurité routière, Mohamed Lazzouni, se montre peu convaincu par ce type de mesure. «La montagne a accouché d’une souris», nous dira-t-il d’emblée, en guise de résumé de l’exposé sur la sécurité routière présenté lors du Conseil des ministres. « Ils décident de criminaliser le conducteur et le propriétaire de bus pour disculper l’administration », analyse-t-il, considérant que la conduite « est d’abord une question de code de la route » et que l’accident de la route « ne peut relever de l’homicide volontaire ». Certes, notre interlocuteur a raison sur le fond, mais à voir les raisons et les circonstances qui provoquent tous ces accidents sur nos routes, on n’a aucune peine souvent de déceler, dans une majorité des cas, un comportement chez les conducteurs qui va droit à la mort de personnes. Preuves par les statistiques qui pointent du doigt le facteur humain, considéré comme la cause principale de ces accidents dans 96% des cas, selon les services de sécurité. Connu pour son long parcours professionnel et militant au service de la sécurité routière, M. Lazouni est toujours engagé dans cette cause à travers l’Association nationale de la sécurité routière «Tariq Essalama» qu’il préside. Pour lui, « il faut que la sécurité routière devienne un enjeu de santé publique et que l’Etat améliore ses méthodes de prévention mais aussi révise les conditions d’attribution du permis de conduire ». Insistant sur la prévention qu’il faut mettre au-devant des mesures versées au compte de la sécurité routière, il considère toutefois que celle-ci « n’intervient pas que durant les heures de travail, à savoir entre 8 et 16 heures», ajoutant que «les responsables ne doivent pas attendre les évènements pour sortir sur le terrain». Pour lui, «il faut avoir des militants et non des fonctionnaires».
Le ministère des Travaux publics annonce de nouvelles mesures
Hier, le ministère des Travaux publics annonçait une série de nouvelles mesures qui seront prises suite à la « radicalisation » de la lutte contre les accidents de la route. Parmi ces mesures figure le retrait immédiat des documents d’exploitation des transporteurs à l’origine de ces accidents, à titre conservatoire, indique un communiqué du même ministère. De plus, des mesures coercitives seront prises à l’encontre des transporteurs et des conducteurs responsables de ces agissements, poursuit la même source. Il sera également procédé au renforcement des brigades mixtes entre les services relevant des directions des transports de wilayas (DTW) et des services de sécurité pour effectuer des contrôles inopinés sur l’ensemble du réseau routier et des gares routières. Par ailleurs, les transporteurs exerçant sur des lignes de longue distance seront obligés à avoir un deuxième conducteur et à respecter le temps de conduite et de repos obligatoire. Le ministère annonce enfin la mise en place d’un fichier par wilaya de l’ensemble des conducteurs de transport de personnes et de marchandises pour assurer un suivi particulier des conducteurs occasionnant des accidents. De son côté, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a profité d’une réunion du gouvernement, tenue hier, pour revenir à la charge contre ce fléau en appelant à engager « sans attendre » les actions visant à réduire les accidents de la circulation.
reporters.dz
La sécurité routière est plus que jamais au cœur de l’actualité en Algérie. Une question urgente surtout, imposée par la recrudescence des accidents de la route qui viennent chaque jour endeuiller des familles algériennes, notamment à travers des collisions ou renversements de bus de transport de voyageurs dont chacun des douloureux bilans se comptent en plusieurs décès et blessures dans un état critique.
Le macabre scénario s’est reproduit tout juste dimanche à Souk Ahras, lorsqu’un bus s’est renversé, faisant 8 morts et plus de 20 blessés dans un état grave. La veille, le Conseil des ministres se penchait sur l’ampleur de ce drame que toutes les mesures prises à ce jour n’ont pu stopper, ni même ralentir. Dans l’objectif d’un changement radical de la situation, le Président de la République n’a pas hésité à demander « la prise de mesures juridiques adéquates pour la criminalisation du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité ». Dans ce sens, le premier magistrat du pays a instruit les responsables concernés d’agir en concert avec le ministère de la Justice, pour « durcir les mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire ». Interrogé sur la portée que pourraient avoir une « criminalisation » du comportement des conducteurs, l’expert en sécurité routière, Mohamed Lazzouni, se montre peu convaincu par ce type de mesure. «La montagne a accouché d’une souris», nous dira-t-il d’emblée, en guise de résumé de l’exposé sur la sécurité routière présenté lors du Conseil des ministres. « Ils décident de criminaliser le conducteur et le propriétaire de bus pour disculper l’administration », analyse-t-il, considérant que la conduite « est d’abord une question de code de la route » et que l’accident de la route « ne peut relever de l’homicide volontaire ». Certes, notre interlocuteur a raison sur le fond, mais à voir les raisons et les circonstances qui provoquent tous ces accidents sur nos routes, on n’a aucune peine souvent de déceler, dans une majorité des cas, un comportement chez les conducteurs qui va droit à la mort de personnes. Preuves par les statistiques qui pointent du doigt le facteur humain, considéré comme la cause principale de ces accidents dans 96% des cas, selon les services de sécurité. Connu pour son long parcours professionnel et militant au service de la sécurité routière, M. Lazouni est toujours engagé dans cette cause à travers l’Association nationale de la sécurité routière «Tariq Essalama» qu’il préside. Pour lui, « il faut que la sécurité routière devienne un enjeu de santé publique et que l’Etat améliore ses méthodes de prévention mais aussi révise les conditions d’attribution du permis de conduire ». Insistant sur la prévention qu’il faut mettre au-devant des mesures versées au compte de la sécurité routière, il considère toutefois que celle-ci « n’intervient pas que durant les heures de travail, à savoir entre 8 et 16 heures», ajoutant que «les responsables ne doivent pas attendre les évènements pour sortir sur le terrain». Pour lui, «il faut avoir des militants et non des fonctionnaires».
Le ministère des Travaux publics annonce de nouvelles mesures
Hier, le ministère des Travaux publics annonçait une série de nouvelles mesures qui seront prises suite à la « radicalisation » de la lutte contre les accidents de la route. Parmi ces mesures figure le retrait immédiat des documents d’exploitation des transporteurs à l’origine de ces accidents, à titre conservatoire, indique un communiqué du même ministère. De plus, des mesures coercitives seront prises à l’encontre des transporteurs et des conducteurs responsables de ces agissements, poursuit la même source. Il sera également procédé au renforcement des brigades mixtes entre les services relevant des directions des transports de wilayas (DTW) et des services de sécurité pour effectuer des contrôles inopinés sur l’ensemble du réseau routier et des gares routières. Par ailleurs, les transporteurs exerçant sur des lignes de longue distance seront obligés à avoir un deuxième conducteur et à respecter le temps de conduite et de repos obligatoire. Le ministère annonce enfin la mise en place d’un fichier par wilaya de l’ensemble des conducteurs de transport de personnes et de marchandises pour assurer un suivi particulier des conducteurs occasionnant des accidents. De son côté, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a profité d’une réunion du gouvernement, tenue hier, pour revenir à la charge contre ce fléau en appelant à engager « sans attendre » les actions visant à réduire les accidents de la circulation.
reporters.dz
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