Le FLN et le RND ont tenu des réunions organiques cette semaine. Ils ont tous les deux désigné des nouveaux patrons.
Le FLN et le RND veulent se repositionner. C’est de bonne guerre. Leur ADN, c’est de tenter de coller au pouvoir. A tout prix. Là, il s’agirait de coller à la nouvelle échéance, celle de la constitution.
C’était suffisant pour que de nombreux analystes en arrivent à conclure que le pouvoir recycle ces deux partis pour en faire des supports pour les prochaines échéances. C’est tellement simple, c’est tellement évident, c’est tellement facile !
Cette analyse absurde est véhiculée par de nombreux analystes, « experts » et « politologues ». Les mêmes qui avaient prédit l’éviction de Gaïd Salah en 2019, la non-tenue de la présidentielle, une répression « féroce », la prise du pouvoir par des comités populaires, l’écroulement du système de santé face à la pandémie du COVID-19, la victoire de Azzedine Mihoudi le 12 décembre, la déchéance de Abdelmadjid Tebboune, etc.
On peut se tromper, mais on ne peut pas en faire un métier, pour paraphraser Kamel Daoud.
Les mêmes analystes remettent le couvercle aujourd’hui. Ce serait donc avec le FLN et le RND que M. Tebboune compte faire avaliser son projet de constitution. Pourquoi ne pas ajouter le MPA de Amara Benyounès et Tadj de Amar Ghoul pour compléter le tableau ?
Rappels :
1. Le FLN et le RND ont voté contre M. Tebboune lors de la présidentielle. Le chef de l’Etat est-il totalement amnésique ? Admettons que c’est un mauvais président. Mais accordons-lui au moins ce sentiment terre-à-terre qui le pousserait à oublier sa position de chef de l’Etat pour ne songer qu’à se venger. FLN et RND seraient ses premières victimes, non ?
2. Le candidat soutenu par le FLN et le RND a obtenu 7% pour cent des voix lors de la présidentielle. Compter sur ces deux cadavres pour bâtir un projet est absurde. Peut-on penser que le chef de l’Etat est aussi aveugle pour miser sur ces deux appareils qui n’ont plus ni assise ni impact ?
3. Le porte-parole de M. Tebboune a fait une déclaration sur les rapports entre du chef de l’Etat avec ces deux partis. Il faut parfois écouter ce que disent des officiels et prendre au sérieux ce qu’ils disent. Ce n’est pas parce qu’un farfelu dit quelque chose, sous prétexte qu’il est opposant, qu’il faut le croire et rejeter une déclaration officielle. Ce n’est pas parce qu’un officiel dit quelque chose que c’est faux.
Pourquoi ces rappels ?
Pour dire que nombre d’opposants imposent régulièrement des analyses erronées, se basant sur des schémas dépassés, pour imposer des positions et des agendas absurdes. Prisonniers de schémas figés, de perceptions dépassées, ils développent une analyse sans rapport avec le réel. Cela débouche sur des propositions d’actions vouées à l’échec, des démarches sans lendemain.
Ceci dans le meilleur des cas, car je ne veux pas parler ici de gens et de groupes travaillant en sous-main pour des réseaux mafieux, connectés avec des hommes de l’ère Bouteflika-Toufik et consorts.
Le 22 février 2019 a créé une situation nouvelle. Celle-ci est continuellement en mouvement. Le pays a connu une évolution très rapide, avec des séquences très marquées. Ce qui était valable un jour ne l’était plus la semaine suivante. Voici un rappel :
1. 10 février 2019 : on est dans le 5ème mandat
2. 22 février 2019 : le 5ème mandat est remis en cause
3. Mars 2019 : l’armée hésite
4. Avril 2019 : l’armée rejoint le peuple. Pas de 5ème mandat, Bouteflika s’en va, les grands acteurs de la corruption éliminés, khaoua khaoua
5. Été 2019 : divorce armée-néo hirak.
6. 2ème semestre 2019 : le néo-hirak impose une confrontation avec l’armée
7. Tebboune (mal) élu, disparition de Gaïd Salah
8. Naufrage du néo-hirak, qui nie la pandémie du covid-19 (je sais que beaucoup vont me reprocher ce point, mais internet est cruel, documents et déclarations sont disponibles).
9. La pandémie du covid-19 change la donne dans le pays et dans le monde. Une révision complète de l’analyse, des enjeux, s’impose. En Algérie, beaucoup restent dans le confort de l’analyse euphorisante ou nostalgique en vigueur le 22 février 2019
10. Un nouveau monde, un nouveau pays, sont entrain de naitre sous nos yeux. Faut-il essayer de les comprendre, de s’adapter, y compris dans la manière de s’opposer, ou faut-il continuer à réclamer yetnehaw_gaa, en attendant que Chengriha remette le pouvoir à Said Salhi ?
Moralité : de nombreux « analystes », « experts » et « faiseurs d’opinion » véhiculent l’idée selon laquelle le pouvoir est composé de gens incompétents, travaillant pour un système qui veut juste survivre, sans aucun autre souci, y compris au prix d’une brutalité sans limites. En disant « madania machi askaria », ils pensent avoir découvert la roue. Ils pensent le pouvoir assez bête pour compter sur le FLN et le RND pour se maintenir.
Et si ces « experts » étaient eux-mêmes de vrais incompétents ? Ça expliquerait au moins pourquoi le système arrive à survivre : il a toujours une, voire plusieurs longueurs d’avance sur les experts auto-proclamés. Un ancien patron du RND est en détention, deux anciens SG du FLN sont en détention, un troisième est poursuivi par la justice. Dans ces conditions, penser que le pouvoir s'appuie sur ces deux formations pour construire ses projets, c'est prendre le pouvoir pou un ramassis d'idiots. Peut-être que les idiots ne sont pas là où on pense.
Abed Charef
Le FLN et le RND veulent se repositionner. C’est de bonne guerre. Leur ADN, c’est de tenter de coller au pouvoir. A tout prix. Là, il s’agirait de coller à la nouvelle échéance, celle de la constitution.
C’était suffisant pour que de nombreux analystes en arrivent à conclure que le pouvoir recycle ces deux partis pour en faire des supports pour les prochaines échéances. C’est tellement simple, c’est tellement évident, c’est tellement facile !
Cette analyse absurde est véhiculée par de nombreux analystes, « experts » et « politologues ». Les mêmes qui avaient prédit l’éviction de Gaïd Salah en 2019, la non-tenue de la présidentielle, une répression « féroce », la prise du pouvoir par des comités populaires, l’écroulement du système de santé face à la pandémie du COVID-19, la victoire de Azzedine Mihoudi le 12 décembre, la déchéance de Abdelmadjid Tebboune, etc.
On peut se tromper, mais on ne peut pas en faire un métier, pour paraphraser Kamel Daoud.
Les mêmes analystes remettent le couvercle aujourd’hui. Ce serait donc avec le FLN et le RND que M. Tebboune compte faire avaliser son projet de constitution. Pourquoi ne pas ajouter le MPA de Amara Benyounès et Tadj de Amar Ghoul pour compléter le tableau ?
Rappels :
1. Le FLN et le RND ont voté contre M. Tebboune lors de la présidentielle. Le chef de l’Etat est-il totalement amnésique ? Admettons que c’est un mauvais président. Mais accordons-lui au moins ce sentiment terre-à-terre qui le pousserait à oublier sa position de chef de l’Etat pour ne songer qu’à se venger. FLN et RND seraient ses premières victimes, non ?
2. Le candidat soutenu par le FLN et le RND a obtenu 7% pour cent des voix lors de la présidentielle. Compter sur ces deux cadavres pour bâtir un projet est absurde. Peut-on penser que le chef de l’Etat est aussi aveugle pour miser sur ces deux appareils qui n’ont plus ni assise ni impact ?
3. Le porte-parole de M. Tebboune a fait une déclaration sur les rapports entre du chef de l’Etat avec ces deux partis. Il faut parfois écouter ce que disent des officiels et prendre au sérieux ce qu’ils disent. Ce n’est pas parce qu’un farfelu dit quelque chose, sous prétexte qu’il est opposant, qu’il faut le croire et rejeter une déclaration officielle. Ce n’est pas parce qu’un officiel dit quelque chose que c’est faux.
Pourquoi ces rappels ?
Pour dire que nombre d’opposants imposent régulièrement des analyses erronées, se basant sur des schémas dépassés, pour imposer des positions et des agendas absurdes. Prisonniers de schémas figés, de perceptions dépassées, ils développent une analyse sans rapport avec le réel. Cela débouche sur des propositions d’actions vouées à l’échec, des démarches sans lendemain.
Ceci dans le meilleur des cas, car je ne veux pas parler ici de gens et de groupes travaillant en sous-main pour des réseaux mafieux, connectés avec des hommes de l’ère Bouteflika-Toufik et consorts.
Le 22 février 2019 a créé une situation nouvelle. Celle-ci est continuellement en mouvement. Le pays a connu une évolution très rapide, avec des séquences très marquées. Ce qui était valable un jour ne l’était plus la semaine suivante. Voici un rappel :
1. 10 février 2019 : on est dans le 5ème mandat
2. 22 février 2019 : le 5ème mandat est remis en cause
3. Mars 2019 : l’armée hésite
4. Avril 2019 : l’armée rejoint le peuple. Pas de 5ème mandat, Bouteflika s’en va, les grands acteurs de la corruption éliminés, khaoua khaoua
5. Été 2019 : divorce armée-néo hirak.
6. 2ème semestre 2019 : le néo-hirak impose une confrontation avec l’armée
7. Tebboune (mal) élu, disparition de Gaïd Salah
8. Naufrage du néo-hirak, qui nie la pandémie du covid-19 (je sais que beaucoup vont me reprocher ce point, mais internet est cruel, documents et déclarations sont disponibles).
9. La pandémie du covid-19 change la donne dans le pays et dans le monde. Une révision complète de l’analyse, des enjeux, s’impose. En Algérie, beaucoup restent dans le confort de l’analyse euphorisante ou nostalgique en vigueur le 22 février 2019
10. Un nouveau monde, un nouveau pays, sont entrain de naitre sous nos yeux. Faut-il essayer de les comprendre, de s’adapter, y compris dans la manière de s’opposer, ou faut-il continuer à réclamer yetnehaw_gaa, en attendant que Chengriha remette le pouvoir à Said Salhi ?
Moralité : de nombreux « analystes », « experts » et « faiseurs d’opinion » véhiculent l’idée selon laquelle le pouvoir est composé de gens incompétents, travaillant pour un système qui veut juste survivre, sans aucun autre souci, y compris au prix d’une brutalité sans limites. En disant « madania machi askaria », ils pensent avoir découvert la roue. Ils pensent le pouvoir assez bête pour compter sur le FLN et le RND pour se maintenir.
Et si ces « experts » étaient eux-mêmes de vrais incompétents ? Ça expliquerait au moins pourquoi le système arrive à survivre : il a toujours une, voire plusieurs longueurs d’avance sur les experts auto-proclamés. Un ancien patron du RND est en détention, deux anciens SG du FLN sont en détention, un troisième est poursuivi par la justice. Dans ces conditions, penser que le pouvoir s'appuie sur ces deux formations pour construire ses projets, c'est prendre le pouvoir pou un ramassis d'idiots. Peut-être que les idiots ne sont pas là où on pense.
Abed Charef
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