Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Algérie, terre d’avenir Par Karim Younès

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Algérie, terre d’avenir Par Karim Younès

    Publié par LSA
    le 22.06.2020

    Que retenir des mois que nous venons de vivre et de la pandémie qui a ajouté l’angoisse sanitaire au stress démocratique ? Le peuple algérien a étonné le monde par sa détermination à changer le mode de gouvernement, par un usage pacifique de la manifestation de masse, par l’exigence ferme et répétée que la corruption soit éradiquée des classes dirigeantes, qu’un projet réellement national, soutenu par le consensus démocratique, sorte le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. Et, en cours de processus, une épidémie, venue de Chine, a balayé les frontières, confronté les gouvernements à des défis mortels, privé les citoyens de libertés essentielles : celle de se réunir, même à la mosquée, de travailler en groupes, de pratiquer les sports d’équipe ou d’en être les spectateurs.

    Voilà, dès lors, le gouvernement tenu d’innover et de braquer ses regards ailleurs que sur les tableaux où s’alignent les cours du gaz ou du pétrole, emportés dans une dégringolade infernale pour notre économie.
    Les responsables politiques, partout dans le monde, et singulièrement en Algérie, doivent imaginer et jeter les bases d’un avenir dont il est difficile de tracer les contours.
    Regarder ailleurs, pour nous, c’est, non seulement, adopter des normes sanitaires qui nous mettent à l’abri des développements de l’épidémie et de son retour saisonnier possible, mais c’est aussi intégrer l’observation que la production d’hydrocarbures est mondialement perturbée par la montée en puissance des gaz de schiste américains et de nouveaux producteurs, par la volonté de la Russie de défendre son précarré et par l’Arabie Saoudite et les émirats du Golfe décidés à mobiliser leurs insondables richesses financières pour accaparer les clientèles disponibles sur le marché.

    Que peut notre pays dans ce combat de géants ?
    Regarder ailleurs ! Oui, parce qu’il nous importe aussi de prendre en compte et en charge les aspirations d’une jeunesse disponible et prête à retrousser ses manches.
    Il existe, en Algérie, un gisement de ressources insuffisamment exploité parce que la manne pétrolière accaparait notre attention.
    Ce gisement porte un nom : c’est la ressource humaine.
    En d’autres termes, il faut proposer à la communauté nationale des projets qui ne laisseront personne sur le bord du chemin, parce que ce projet ne réussira que dans l’exercice d’une volonté commune. Il faut que chacun et chacune explore ses propres ressources, ses ressources propres d’intelligence, de courage, de volonté d’apprendre, de se former, de se dépasser soi-même dans une course qui ne finit jamais.
    Le slogan «Algérie, terre d’avenir» répond à cette impérieuse nécessité. Mais est-ce autre chose qu’un slogan ?
    Oui, et la démonstration en est aisée.
    Première option :
    Partons de la réalité que l’Algérie dispose de réserves importantes de gaz et de pétrole, mais qu’au lieu d’exporter ces ressources, selon le bon ou le mauvais plaisir du marché mondial, notre richesse viendrait tout naturellement de l’usage que nous en ferions à notre profit, sur notre propre sol. Il faudra par conséquent les transformer en autant de sous-produits nécessaires à la consommation interne, qu’en sous-produits plus valorisants en exportation, ou au moins créateurs de milliers d’emplois.
    La production d’électricité au départ de centrales abritant des turbines à gaz répondrait aussi à un besoin pressant dans le Maghreb et, surtout, dans le Sahel, mais sans perdre de vue une mutation progressive vers un mix énergétique, et la préservation de ressources pour les générations futures.
    En Europe, l’énergie nucléaire suscite de plus en plus d’oppositions et, dans le même temps, les constructeurs d’automobiles s’alignent sur la réduction des nuisances des voitures et camions utilisateurs des énergies fossiles.
    Le cap est mis non seulement sur la mobilité électrique, mais aussi sur l’usage de plus en plus d’énergie électrique dans la production ou le fonctionnement de toutes les commodités.
    Deuxième option, non de substitution, mais de complément :
    L’ensoleillement et l’immensité du Sahara promettent le succès aux panneaux photovoltaïques qui offriront une autre source d’énergie électrique, propre et durable.
    L’avenir est par conséquent dans une transition énergétique qui doit modifier notre modèle de consommation à travers l’introduction de nouvelles ressources renouvelables, l’économie d’énergie, et ainsi la naissance de nouvelles activités créatrices d’emplois durables.
    Troisième option :
    L’eau constitue le défi du siècle parce qu’il ne peut pas y avoir de vie sans elle. Elle est de plus en plus rare parce que nous en consommons de plus en plus avec la poussée démographique, ou encore parce que nous n’en prenons pas soin comme il faut, et enfin parce que les impacts du changement climatique prévus auront tendance à déréguler sa disponibilité.
    C’est, par conséquent, un défi majeur auquel il faut faire face pour fournir non seulement l’eau douce et potable à tous ses concitoyens, mais aussi au secteur agricole pour accroître les surfaces irriguées et assurer la sécurité alimentaire qui est aussi importante que la sécurité énergétique.
    Face à ce défi majeur, il faut un projet gigantesque qui a en fait démarré mais qu’il faut soutenir et poursuivre. Le pays a acquis la maîtrise de la production d’eau douce au départ des usines de dessalement de l’eau de mer.
    Certes, le projet est énergivore, mais nul n’ignore que l’Algérie est à même de faire face aux exigences d’un projet aussi vital, face aux besoins futurs d’une population dont la majorité vit dans une bande côtière d’à peine 50 km de large mais sur 1 200 km d’est en ouest.
    Au-delà de la nécessité pour un pays moderne de fournir l’eau potable à tous ses concitoyens, il faut aussi assurer la sécurité alimentaire qui passe obligatoirement par la mobilisation des volumes d’eau nécessaires à l’accroissement des surfaces irriguées. Mais les eaux de surface ou souterraines sont de plus en plus insuffisantes et mal réparties par rapport aux terres arables pour des raisons climatiques.
    Il faut donc envisager la possibilité d’un recours au dessalement, car il faut compter aussi sur les progrès technologiques susceptibles de permettre le dessalement d’eau de mer avec l’énergie solaire, et par conséquent une meilleure maîtrise technologique du processus du dessalement. Et du prix de revient de l’eau.
    Quelle richesse pour notre pays, si à ses paysages fabuleux s’ajoutaient des prairies verdoyantes accueillant bovins et ovins qui fourniront en abondance le lait et la viande ?
    Quatrième option, complémentaire :
    A côté de l’élevage, l’agriculture proprement dite trouvera dans l’irrigation le moyen indispensable de son développement :
    - dans les cultures céréalières, qui, dans l’Antiquité, valurent à notre pays d’être appelé le grenier de Rome.
    Le blé et le maïs pourraient bien atteindre des rendements inouïs.
    - Dans le renouveau des vergers qui produiront grenades et agrumes d’une qualité telle qu’ils balaieront les concurrents et ouvriront la voie aux dattes et aux figues, aux productions florales également.
    - Dans la renaissance des vignobles et l’exportation de vins qui, sous les bouchons, enfermeront un peu de notre soleil et le parfum de notre terre.
    Cinquième option :
    Une ruralité productrice aura besoin de construire des hangars, d’enfouir des canalisations. Le transport des fruits, légumes et viandes exigera une chaîne du froid qui devra son efficacité à l’énergie dont elle pourra disposer. Il y faudra en plus des camions, des conteneurs, des tracteurs, des engins agricoles et les moyens techniques indispensables à la diversification de l’industrie agroalimentaire. Rien là qui ne soit accessible à nos ingénieurs, à nos industriels, à nos techniciens, à nos ouvriers.
    Sixième option :
    Il faudra veiller à ce que les structures commerciales servent à la fois les besoins de notre peuple et ceux d’autres nations moins favorisées par la nature.
    Septième option :
    L’Algérie dispose de l’une des plus belles et des plus longues côtes autour de la Méditerranée. Sa géographie lui attribue tous les avantages naturels recherchés par les touristes du monde entier pendant toutes les saisons de l’année. Les activités de services nécessaires sont susceptibles de permettre la création de centaines de milliers d’emplois directs et indirects.
    À travers ce projet multiforme, il faut voir la force nouvelle d’un pays qui peut satisfaire à ses propres besoins, qui mobilise les moyens pour ouvrir des postes de travail valorisants à ses demandeurs d’emploi, singulièrement aux jeunes qui voient mal aujourd’hui à quoi leur formation leur a servi... Il faut y voir la prospérité des Algériennes et des Algériens, prospérité qu’ils attendent depuis l’indépendance et qui, enfin, s’offre à eux. Il y a dans ces propositions l’ossature de projets de développement, d’investissement et de partenariat parfaitement éligibles et dont il faut simplement mettre en évidence la pertinence économique auprès des investisseurs institutionnels ou privés.
    Il faudra reprendre inlassablement cette phrase déjà utilisée et à remettre au goût du jour : «Pour ceux qui voient loin, l’Algérie, c’est tout près.»
    K. Y
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Il y a des gens qui lisent encore ce vendu de Karim Younès
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

    Commentaire

    Chargement...
    X