MADJID MAKEDHI 04 AOÛT 2020
Pour la responsable du Parti des travailleurs, le système algérien n’a pas changé ses pratiques.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, dresse un tableau sombre de la situation des libertés et de la démocratie en Algérie.
L’ex-détenue politique, qui a été incarcérée neuf mois durant pour des chefs d’accusation qualifiés de surréalistes par les avocats et les défenseurs des droits l’homme, estime que le système algérien n’a pas changé ses pratiques.
Comme en 1983, en 1988 ou en 2019 (dates correspondant aux trois emprisonnements de la patronne du PT, ndlr), ceux qui détiennent les leviers du régime n’hésitent pas à fomenter des accusations contre les hommes politiques pour se maintenir.
«Le système a gardé les mêmes pratiques et la même nature, mais, cette fois-ci, dans une conjoncture très différente et dans un processus révolutionnaire, lorsque la majorité du peuple est sortie dans la rue pour dire basta.
Pis, la démocratie politique en général est en danger. Les espaces d’expression chèrement acquis en 1988 ont été réduits», a-t-elle lancé lors de son passage, dimanche dernier, au forum LSA direct du quotidien Le Soir d’Algérie. Estimant que le 22 Février 2019 est le produit de décennies de lutte, de privations et d’accumulations, Louisa Hanoune regrette le fait que le changement souhaité ne s’est pas encore concrétisé.
«Bouteflika est parti, son régime est resté et le système politique qui nous étouffe depuis 1962 est toujours là, avec les mêmes rapports clientélistes basés sur la courtisanerie, les mêmes pratiques, la même répression, les mêmes atteintes aux libertés, les mêmes politiques», tranche-t-elle.
La secrétaire générale du PT rappelle aussi que les «lois adoptées par le Parlement de Bouteflika et ses gouvernements successifs sont en vigueur».
«L’histoire du 5e mandat était la goutte qui a fait déborder le vase avec une exigence citoyenne centrale : le départ du système. Le système s’est défendu contre cette exigence, donnant lieu à des dérapages et des dérives. Parmi ces dérapages et dérives, la détention de plusieurs militants et hommes politiques.
Le nouveau pouvoir a promis de prendre des mesures d’apaisement, partiellement tenues avec la libération de quelques détenus d’opinion. En même temps, d’autres activistes et militants sont arrêtés et jetés en prison», dénonce-t-elle.
Louisa Hanoune pense même qu’il y a «une dualité flagrante» au sommet du pouvoir. «Logiquement, on se serait attendu à ce qu’il y ait davantage de libérations. Mais non. On libère et on arrête le même jour d’autres militants en cascade. La liberté de la presse et de l’opinion est en réalité confisquée. Il y a une chape de plomb et il faut le reconnaître», indique-t-elle.
Selon elle, cette dualité apparaît sous une forme de crise du système qui veut se maintenir coûte que coûte. «Cette crise fait que le système n’a pas de réponse démocratique à apporter, puisqu’il veut se maintenir coûte que coûte.
C’est injuste et en contradiction avec tout ce que nous entendons sur la nouvelle République», explique-t-elle, dénonçant au passage «la terrible pression exercée sur les médias et les formations politique».
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Pour la responsable du Parti des travailleurs, le système algérien n’a pas changé ses pratiques.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, dresse un tableau sombre de la situation des libertés et de la démocratie en Algérie.
L’ex-détenue politique, qui a été incarcérée neuf mois durant pour des chefs d’accusation qualifiés de surréalistes par les avocats et les défenseurs des droits l’homme, estime que le système algérien n’a pas changé ses pratiques.
Comme en 1983, en 1988 ou en 2019 (dates correspondant aux trois emprisonnements de la patronne du PT, ndlr), ceux qui détiennent les leviers du régime n’hésitent pas à fomenter des accusations contre les hommes politiques pour se maintenir.
«Le système a gardé les mêmes pratiques et la même nature, mais, cette fois-ci, dans une conjoncture très différente et dans un processus révolutionnaire, lorsque la majorité du peuple est sortie dans la rue pour dire basta.
Pis, la démocratie politique en général est en danger. Les espaces d’expression chèrement acquis en 1988 ont été réduits», a-t-elle lancé lors de son passage, dimanche dernier, au forum LSA direct du quotidien Le Soir d’Algérie. Estimant que le 22 Février 2019 est le produit de décennies de lutte, de privations et d’accumulations, Louisa Hanoune regrette le fait que le changement souhaité ne s’est pas encore concrétisé.
«Bouteflika est parti, son régime est resté et le système politique qui nous étouffe depuis 1962 est toujours là, avec les mêmes rapports clientélistes basés sur la courtisanerie, les mêmes pratiques, la même répression, les mêmes atteintes aux libertés, les mêmes politiques», tranche-t-elle.
La secrétaire générale du PT rappelle aussi que les «lois adoptées par le Parlement de Bouteflika et ses gouvernements successifs sont en vigueur».
«L’histoire du 5e mandat était la goutte qui a fait déborder le vase avec une exigence citoyenne centrale : le départ du système. Le système s’est défendu contre cette exigence, donnant lieu à des dérapages et des dérives. Parmi ces dérapages et dérives, la détention de plusieurs militants et hommes politiques.
Le nouveau pouvoir a promis de prendre des mesures d’apaisement, partiellement tenues avec la libération de quelques détenus d’opinion. En même temps, d’autres activistes et militants sont arrêtés et jetés en prison», dénonce-t-elle.
Louisa Hanoune pense même qu’il y a «une dualité flagrante» au sommet du pouvoir. «Logiquement, on se serait attendu à ce qu’il y ait davantage de libérations. Mais non. On libère et on arrête le même jour d’autres militants en cascade. La liberté de la presse et de l’opinion est en réalité confisquée. Il y a une chape de plomb et il faut le reconnaître», indique-t-elle.
Selon elle, cette dualité apparaît sous une forme de crise du système qui veut se maintenir coûte que coûte. «Cette crise fait que le système n’a pas de réponse démocratique à apporter, puisqu’il veut se maintenir coûte que coûte.
C’est injuste et en contradiction avec tout ce que nous entendons sur la nouvelle République», explique-t-elle, dénonçant au passage «la terrible pression exercée sur les médias et les formations politique».
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