Du verbiage sans fin, aucune proposition concrète.
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Mouloud Hamrouche : "Du Peuple, de l'état et des mécanismes moderne de la gouvernance consacrée dans la constitution"
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L'art de tenir le bâton par le milieu.
Signe d'un manque franchise et de courage politique.
A son age, et son expérience politique avérée, décevant. Très décevant.Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !
Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.
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Bonjour Pomaria,
Hamrouche ne peut jouer un rôle de premier ordre et il l'a avoué avec amertume le 5 octobre dernier, car il sait pertinemment que plusieurs militaires lui en veulent pour l'ouverture qu'il a tenté en 1988. Ce pouvoir militaire veut garder la haute main sur les affaires et n'accepte aucune concurrence.
Il dit en filigrane que le salut de ce pays se trouve dans le dynamisme de sa société. Le temps des hommes providentiels est finis. Avec les libertés, peut émerger de nouvelles générations qui à force d'organisation seront capables de mener COLLECTIVEMENT un projet concret et une refonte de cet état.
Il a pris position contre cette mouture constitutionnelle, un acte de fuite en avant de ce pouvoir militaire incapable de changer de logiciel. Comme l'a si bien dit nos amis, il se positionne comme le sage qui prodigue ses conseils, même si on aurait aimé qu'il s'engage plus.
C'est ainsi comme sage garant d'une transition démocratique dans un présidium qu'il pourrait potentiellement jouer un rôle, ce que j'ai personnellement souhaité dès le 23 février 2019 ici même, mais certainement pas en tant que zaim sous la coupe des militaires. Il sait trop bien que dans cette configuration, les marges de manœuvre sont réduites... Bébé Boumboum n'arrive même pas à faire illusion d'un brisidan, même si toute l'artillerie champêtre est mise à sa disposition pour lui tailler le costume de zaim... le farceur... Bouazza l'a compris à ses dépends bien trop tard, il n'avait pas compris la doctrine de nos casquettes, encore sous l'illusion de Sissi l'impératrice qui a joué le rôle qui était attendu de lui... Il n'a pas compris que la doctrine des militaires post-Boumboum depuis les années 80 est de jouer aux potentats marionnettistes et ne pas apparaître en première affiche, laisser des civils en laisse se mouiller et se griller pour pouvoir les interchanger si besoin, quand la situation dégénère... ils pourront comme ça mieux jouer aux pompiers pyromanes... et justifier leur indispensabilité...Dernière modification par ott, 28 septembre 2020, 08h55.Othmane BENZAGHOU
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Le vieux sage sort de sa réserve
Déclaration de Mouloud Hamrouche : «Fausses échéances, vrais enjeux»
El Watan - FARID CHAOUI 30 SEPTEMBRE 2020 À 10 H 34 MIN 437
Expérience et connaissance sont les deux vertus qui mènent à la sagesse. M. Hamrouche est un sage ! Le vieux sage qu’il faut écouter et dont in faut méditer les écrits, car il parle d’expérience et possède une connaissance inégalée de la société, de la politique et des mécanismes intimes et complexes de l’exercice du pouvoir.
Son dernier écrit est à la fois un exercice théorique sur le politique et l’histoire des nations, mais aussi un cri et un avertissement à un moment qu’il juge crucial pour l’avenir du pays.
Il faut lire et relire sa dernière contribution car elle contient les éléments rationnels historiques et politiques qui nous ramènent à une juste évaluation de la situation de notre pays, agité par le télescopage de trois crises : politique, économique et sanitaire.
Comme à son habitude, M. Hamrouche refuse de s’impliquer dans les débats conjoncturels, dans les polémiques stériles et dans les querelles d’arrière-garde. Il a pris l’habitude de pousser la réflexion au plus haut niveau possible, quitte à prendre le risque de paraître théorique et ésotérique ! C’est pourtant ce niveau de débat qui nous manque cruellement et qui devrait interpeller nos élites intellectuelles et politiques.
M. Hamrouche exprime clairement sa profonde inquiétude quant à l’évolution du pays. Pour être pédagogique, il situe son propos le plus loin possible dans la recherche des facteurs en cause dans la construction d’une Nation à partir «d’une population et d’un territoire». Il relève que ces deux concepts sont à la base de toute société et l’Algérie n’échappe pas à cette vérité anthropologique, historique et politique. C’est l’évolution historique et politique de cette population dans son territoire qui doit être méditée avec lucidité et courage pour comprendre ce qu’elle a édifié comme institutions et proclamé comme lois pour protéger son vivre-ensemble.
Sans vouloir résumer ce long propos, car résumer c’est réduire, je souhaite souligner ce que personnellement j’en ai retenu comme éclairage sur la situation actuelle que traverse le pays et les périls qui s’accumulent à l’horizon.
M. Hamrouche nous dit que tout se construit à partir d’un territoire, dans lequel évolue une population.
Un espace et une population ne peuvent pas être assimilés à un pays, encore moins à une Nation, tant qu’un exercice n’est pas effectué par ses élites pour s’engager dans un long et complexe processus historique, politique, sociologique et, je dirai, anthropologique d’éveil d’une conscience nationale !
Pour M. Hamrouche, une des étapes fondatrice dans l’histoire du pays est représentée par le mouvement national et son aboutissement, au terme d’une longue période de maturation, à l’Organisation spéciale (OS). L’OS est l’étincelle du mouvement libérateur, c’est en son sein que va s’élaborer la stratégie politique de la lutte pour l’indépendance et c’est par elle que cette lutte va se doter des premières institutions fondatrices de l’Algérie en tant que pays, et semer les germes du futur Etat et Nation : le CNRA, la Soummam et le GPRA.
Cette étape a coûté à l’Algérie un combat difficile, meurtrier, séculaire, qui s’est achevé par la guerre d’indépendance.
Il aura fallu tant de souffrances, tant de courage, tant d’humiliation et d’exil forcé pour que d’une population et d’un territoire se forge le sentiment d’une conscience collective nationale. Il faudra encore beaucoup de combats pour que ce sentiment national se traduise par une volonté de libération et se donne les moyens du combat libérateur de Novembre 1954.
L’indépendance nous a donné un pays et un peuple déterminé à poursuivre le combat pour bâtir une Nation.
Malheureusement, le travail politique qui aurait dû se poursuivre et s’approfondir pour achever celui du mouvement national ne s’est pas produit.
Les réflexes de lutte pour le pouvoir et son exercice personnel ont étouffé le combat pour l’édification du socle institutionnel nécessaire à la fondation d’une Nation forte et souveraine dans laquelle le peuple négocie librement son devenir !
Au lieu de cela, le pouvoir s’est contenté de mettre en place les instruments de la gestion autoritaire et rentière du pouvoir, excluant de fait toute évolution vers l’édification d’un Etat de droit et la construction des institutions politiques, économiques et sociales au service des citoyens, garantissant le vivre-ensemble dans un climat de paix et de justice pour tous.
Près de 60 ans après l’indépendance et après tant de crises et de souffrances dont dix années de violence politique inédite et 20 années de prédation et de corruption, le peuple algérien, à travers le «hirak» a exprimé avec force son désir de changement de paradigme politique.
Le hirak a montré que la population algérienne, en particulier les jeunes, avait atteint un haut degré de maturité politique et a exprimé pacifiquement son désir de voir se produire une vraie métamorphose du système de gestion politique du pays.
Selon M. Hamrouche, le pouvoir n’a pas saisi cette opportunité historique pour proposer un nouveau pacte politique : le compromis historique qui aurait achevé l’œuvre du mouvement national et parachever, enfin, la construction de l’Etat national et consolider le socle sur lequel doit reposer la Nation algérienne. Inquiet, il affirme : «Il faut saisir l’opportunité d’observer et de comprendre pourquoi notre pays continue à patauger dans les mêmes méprises et dans les mêmes hiatus quoique les conjonctures, les volontés, les énoncés, les procédés et les moments sont autres.»
Il ne comprend pas pourquoi tant d’occasions ont été perdues depuis l’indépendance pour reprendre et achever la construction de l’édifice institutionnel qui dotera le pays des instruments indispensables à l’édification de l’Etat de droit et à la consolidation et la clarification des éléments constitutifs de la Nation algérienne. M. Hamrouche est inquiet de ce qu’il interprète comme une fuite en avant du système : il n’adhère pas à la manière dont on manipule encore une fois le texte constitutionnel dans le seul but de consolider le pouvoir de fait. Il défend l’idée d’«Une Constitution dans laquelle le peuple se reconnaîtra et finira par l’adopter et la défendre» et non pas «un bail de pouvoir».
Il dénonce la dérive autoritaire du pouvoir
«Les libertés collectives, la démocratie politique et syndicale, les contre-pouvoirs et les contrôles sont frappés de terribles incompréhensions et malentendus» alors qu’ils doivent être défendus par l’Etat car «ils sont essentiels pour la pérennité de la sécurité de l’Etat, la réactivité de la société, le bon exercice du pouvoir et la protection des gouvernants» et il va plus loin en affirmant que dans les pays avancés «la presse et les réseaux sociaux se sont mus en outils de l’exercice de la souveraineté nationale, de la protection de l’Etat et de gouvernement». Enfin, M. Hamrouche aboutit à un diagnostic consternant sur l’état de déliquescence atteint par les institutions du pays, son jugement est sévère et sans appel : «Une situation de vide politique et organisationnel outrageant qui risque de nous engloutir.
Aucune structure politique ou institutionnelle n’est réactive et crédible, hormis les forces de sécurité et les administrations pérennes et territoriales (instruments de la loi). Aucune force partisane ou organisation syndicale ne jouit de légitimité organique avérée ni de représentation sociale évaluée, y compris celles qui s’auréolent de mythes révolutionnaires ou se flattent de ses rôles et apports passés. Aucune structure économique et financière non plus n’est capable d’impulser ou de peser de manière décisive sur le devenir économique du pays.» Un constat qui, venu d’un homme politique habituellement mesuré et tout en nuance, fait frémir !
Il en appelle à l’armée nationale, qui, dit-il, «à l’instar des armées qui comptent, a besoin de cohésion et d’harmonie dans ses seuls invincibles boucliers, le peuple et son espace. Peuple et espace l’avaient prouvé durant les mois du hirak» et regrette que cette descente aux enfers ait conduit le système lui-même a apporter les preuves de ses échecs et des crimes commis en son nom.
Par une phrase lapidaire, M. Hamrouche exprime sa profonde amertume face à «ces gâchis, ces échecs recommencés et ces perversions révélées devant des tribunaux (qui) n’autorisent plus aucun redressement ni aucune réforme.»
M. Hamrouche exhorte les responsables politiques en charge de l’avenir du pays à abandonner les fausses solutions et affirme-t-il avec force : «…Toute solution partielle, sectorielle ou ponctuelle non insérée dans un processus et une matrice globale de réformes ne sera pas opérante quelles que soient les ingénuités et les générosités de l’effort et du sacrifice. Pire, elle engendrera d’autres distorsions et accentuera notre impuissance, notre déception et notre aliénation.»
Le message est clair et limpide : votre responsabilité dans le devenir proche du pays est énorme, le temps des faux-semblants et des décisions partielles édifiées pour faire face aux crises conjoncturelles est terminé. Après 58 ans d’abandon du message de l’OS, de la Soummam, du CNRA et du GPRA il est temps de repenser notre conduite politique et de changer de cap. Notre histoire nous interpelle, notre devoir nous impose aujourd’hui de sortir des luttes de pouvoir et des égoïsmes claniques pour aller vers une stratégie ordonnée, résolue, pacifique qui garantira la pérennité de l’Etat et coulera le socle de la Nation algérienne. Espérons que ce message soit entendu. Il y va de l’avenir du pays !
Par Farid Chaoui , Professeur en médecineOthmane BENZAGHOU
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