L’ex-SG du FLN s’en sort à bon compte
01 Oct 2020 Actualité
Mohamed Djemaï a quitté la prison d’El Harrach, où il était détenu depuis le 19 septembre 2019, après avoir été condamné en appel par le tribunal de Sidi M’hamed à une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis, assortie d’une amende de 20 millions de centimes. Le 24 septembre dernier, le procureur de la République avait requis 3 ans de prison ferme et une amende de 50 millions de centimes, contre celui dont le nom a toujours été associé à l’intrusion de l’argent sale dans la politique. Il y a quelques mois, la défense de cet ex-élu a introduit une demande pour sa libération inconditionnelle, mais le 9 avril, la cour d’Alger, après examen du dossier en appel, a rejeté cette requête. Malgré les charges retenues contre lui (abus de fonction et humiliation d’un journaliste), l’ex-SG du FLN s’en sort à bon compte, à l’issue d’un verdict plus que clément. N’a-t-il pas été incarcéré pour avoir menacé le journaliste Saâd Bouokba, qui a confirmé publiquement avoir reçu des SMS dans ce sens, et participé à la destruction de documents ? Lui et son épouse, magistrate limogée, avaient été accusés de s’être introduits dans l’enceinte du tribunal pour subtiliser le dossier de la plainte du journaliste en question. Même si le journaliste Saâd Bouokba aurait renoncé à poursuivre en justice l’ancien député de la wilaya de Tébessa, cela n’atténue en rien de la gravité des actes reprochés à ce dernier. Dans une vidéo postée sur Facebook, on voit un Mohamed Djemaï souriant, accueilli à sa sortie de prison par une dizaine de personnes en liesse. Ce n’est pas la même ambiance que des dizaines d’internautes ont filmée lors de la mise en liberté de Karim Tabou ou Samir Belarbi, mais la sortie de prison de celui, qui, en plein Hirak, continuait à faire campagne pour le 5ème mandat, n’est pas pour plaire à une grande partie d’Algériens. La justice a certes ses raisons, dont certaines pourraient échapper à la compréhension de ceux qui observent de loin ou adoptent des positions chevillées à des considérations politiciennes, mais cela n’empêche nullement l’opinion publique de considérer Mohamed Djemaï comme un cas symptomatique des ascensions fulgurantes dans l’espace politique. L’ex-SG du FLN, qui ambitionnait de prendre la présidence de l’APN est aujourd’hui libre. Il pourra retourner à ses affaires, mais son avenir politique est désormais derrière lui. Ses adversaires au FLN feront tout pour que son nom soit définitivement effacé des tablettes du parti, et l’Organisation nationale des moudjahidine, qui a déjà pris position contre lui, bien avant son incarcération ne le lâchera pas aussi facilement.
Mohamed Mebarki
01 Oct 2020 Actualité
Mohamed Djemaï a quitté la prison d’El Harrach, où il était détenu depuis le 19 septembre 2019, après avoir été condamné en appel par le tribunal de Sidi M’hamed à une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis, assortie d’une amende de 20 millions de centimes. Le 24 septembre dernier, le procureur de la République avait requis 3 ans de prison ferme et une amende de 50 millions de centimes, contre celui dont le nom a toujours été associé à l’intrusion de l’argent sale dans la politique. Il y a quelques mois, la défense de cet ex-élu a introduit une demande pour sa libération inconditionnelle, mais le 9 avril, la cour d’Alger, après examen du dossier en appel, a rejeté cette requête. Malgré les charges retenues contre lui (abus de fonction et humiliation d’un journaliste), l’ex-SG du FLN s’en sort à bon compte, à l’issue d’un verdict plus que clément. N’a-t-il pas été incarcéré pour avoir menacé le journaliste Saâd Bouokba, qui a confirmé publiquement avoir reçu des SMS dans ce sens, et participé à la destruction de documents ? Lui et son épouse, magistrate limogée, avaient été accusés de s’être introduits dans l’enceinte du tribunal pour subtiliser le dossier de la plainte du journaliste en question. Même si le journaliste Saâd Bouokba aurait renoncé à poursuivre en justice l’ancien député de la wilaya de Tébessa, cela n’atténue en rien de la gravité des actes reprochés à ce dernier. Dans une vidéo postée sur Facebook, on voit un Mohamed Djemaï souriant, accueilli à sa sortie de prison par une dizaine de personnes en liesse. Ce n’est pas la même ambiance que des dizaines d’internautes ont filmée lors de la mise en liberté de Karim Tabou ou Samir Belarbi, mais la sortie de prison de celui, qui, en plein Hirak, continuait à faire campagne pour le 5ème mandat, n’est pas pour plaire à une grande partie d’Algériens. La justice a certes ses raisons, dont certaines pourraient échapper à la compréhension de ceux qui observent de loin ou adoptent des positions chevillées à des considérations politiciennes, mais cela n’empêche nullement l’opinion publique de considérer Mohamed Djemaï comme un cas symptomatique des ascensions fulgurantes dans l’espace politique. L’ex-SG du FLN, qui ambitionnait de prendre la présidence de l’APN est aujourd’hui libre. Il pourra retourner à ses affaires, mais son avenir politique est désormais derrière lui. Ses adversaires au FLN feront tout pour que son nom soit définitivement effacé des tablettes du parti, et l’Organisation nationale des moudjahidine, qui a déjà pris position contre lui, bien avant son incarcération ne le lâchera pas aussi facilement.
Mohamed Mebarki
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