Après s’être résolument investi dans la mise en place de la nouvelle architecture des études , licence-master-doctorat, dont la première promotion sera fêtée au mois de juin prochain, l’université de Béjaïa s’attèle à ce qui semble en être la suite logique : l’approfondissement de la synergie entre le monde universitaire et les opérateurs économiques. Une optique nouvelle qui ne va pas sans quelques grincements de dents. Le recteur Djoudi Merabet défend ici ce qu’il estime être une conception qui s’impose d’elle-même à l’université.
Vous avez récemment déclaré que nombres d’entreprises ont déjà offert des précontrats de travail aux futurs diplômés du système LMD…
C’est exact. Des entreprises ont offert des postes pour les diplômés du système LMD dans les domaines de sciences et techniques, maths informatique, sciences économiques et même dans les langues. C’est dire que les futurs diplômés du système LMD sont très côtés par les entreprises locales et nationales car certaines offres de formation sont ouvertes sur demande des entreprises.
Combien d’offres ?
Plusieurs dizaines, je n’ai pas le chiffre exact en tête.
À quoi attribuez-vous cet intérêt ?
Je crois qu’on assiste de plus en plus à une génération de patrons qui acceptent de relever le défi du risque, du dépassement et de l’initiative. Je crois que certains patrons ont compris que les jeunes sont capables d’exercer d’emblée des responsabilités et que l’imagination, l’agilité mentale, la curiosité, l’initiative, l’enthousiasme font partie de la culture d’entreprise et du produit LMD auquel ils ont participé. La mise en place du LMD cache en fait une refonte totale du mode de fonctionnement et des objectifs de l’université, même si la production du savoir, la conservation et la transmission des connaissances restent le fondement dogmatique. Vous faites donc une évaluation toute positive de l’expérience LMD.
Et vous êtes, disons, dans votre rôle…
Croyez surtout que je fais les choses avec beaucoup de conviction. Je me sens surtout dans le rôle exaltant de celui qui sert son pays. La réforme se veut globale dans sa conception, participative dans sa démarche, progressive et intégrative dans sa mise en application. L’orientation de Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est très claire. Le basculement dans la réforme se fait, par domaine, au rythme des établissements. L’adhésion et la participation de tous les acteurs de la vie universitaire et des partenaires externes à l’Université constituent la pierre angulaire de toutes les offres de formation. Permettez moi de vous dire que lorsqu’on inscrit toute cette dynamique dans un schéma de bonne gouvernance la réussite est garantie. Il est vrai que certains hésitent encore et ne nous aident pas à gagner du temps.
Le système LMD a , justement, essuyé diverses critiques portant notamment sur une préfiguration de la soumission de l’université à des intérêts privatifs. Qu’en pensez vous ?
ll Il ne faut pas perdre de vue que ce système s’inscrit dans le cadre d’une réforme et que toute réforme doit passer par le stade des critiques. Maintenant si cette critique a pour objectif de relever des contradictions avec le développement de l’université algérienne qui aspire à des objectifs nobles et d’actualité elle est la bienvenue. Ceux qui veulent enfermer la réforme dans un débat politique en faisant allusion à des enjeux qui ne sont pas les nôtres je dis m’inscrits en porte à faux. L’université est un lieu de création, d’innovation et de rayonnement scientifique et culturel. Oui, l’université a besoin de financement qu’elle pourra obtenir par sa performance, sa production scientifique et la qualité du produit de sa formation.
L’Etat ne peut pas faire seul ?
La réforme est devenue une nécessité parce que le système dans lequel évoluaient tous les acteurs de la formation supérieure a montré ses limites. De nouvelles exigences de performance alliant qualité et compétitivité se sont imposées. Nous avons besoin d’un dispositif équitable capable de garantir l’égalité des chances, capable de s’insérer dans une dynamique de réseaux nationaux et internationaux et capable d’orienter l’effort et la recherche vers la création et l’innovation. Nous souhaitons une formation de qualité pour une meilleure insertion professionnelle, une formation pour tous et tout au long de la vie, une autonomie de l’université basée sur la bonne gouvernance et son ouverture au monde. En réalité, nous avons l’ambition de créer une nouvelle université vivante et moderne à l’écoute de son environnement. Nous voulons un dispositif flexible et pourquoi pas, libre, moderne et démocratique capable de pousser à la réflexion. Un dispositif où le produit de la formation sera porteur de projets innovants, créateur d’entreprises donc d’emploi, et inscrit dans une dynamique entrepreneuriale. Le L.M.D semble répondre à la majorité de ses préoccupations et c’est ainsi que nous avons adopté ce dispositif à l’instar de nombreux pays qui nous ont devancés. Je me pose la question suivante : du moment que la reforme devient inéluctable dans la vie d’un système avons-nous un meilleur choix à offrir à nos enfants en respectant la devise " d’être comme ou meilleurs que les autres ".
A propos de création d’entreprises , pouvez-vous nous dire un mot sur le fameux Forum que l’université projette ?
Oui et pour tout vous dire, cela nous tient énormément à cœur. Notre ambition est créer un espace où chaque année universitaires et chefs d’entreprises, professeurs et techniciens et décideurs venant tant de la sphère productive que des collectivités locales, chercheurs et ingénieurs de production, étudiants et responsables des ressources humaines, se rencontrent et découvrent chacun le monde de l’autre, discutent sur des projets de collaboration, apprennent a travailler ensemble.
Tout cela est bien beau. Mais comment comptez-vous procéder concrètement ?
Oui et nous y avons profondément pensé. Plus qu’une simple rencontre, nous voulons parvenir à la création d’un espace pérenne où convergent les préoccupations des universitaires et des opérateurs. Concrètement, les entreprises vont poser leurs préoccupations et l'université va exposer ses possibilités. Que peut faire l'université pour prendre en charge les problèmes posés par le biais de la recherche et des offres de formation ? De leur côté, les étudiants peuvent présenter leurs projets innovants et faire valoir leur capacité de création. Le Forum de Béjaïa est plus qu’un simple rencontre entre université et entreprises, il se veut un lien qualitativement supérieur, qui du fait du haut niveau des échanges et de la qualité des personnes en contact, est appelé à perdurer et se traduire en rencontres, mises en relations d’affaires, projets de partenariats et plus fondamentalement création de synergies et ouverture de perspectives pour tous.
Par La Dépêche de Kabylie
Vous avez récemment déclaré que nombres d’entreprises ont déjà offert des précontrats de travail aux futurs diplômés du système LMD…
C’est exact. Des entreprises ont offert des postes pour les diplômés du système LMD dans les domaines de sciences et techniques, maths informatique, sciences économiques et même dans les langues. C’est dire que les futurs diplômés du système LMD sont très côtés par les entreprises locales et nationales car certaines offres de formation sont ouvertes sur demande des entreprises.
Combien d’offres ?
Plusieurs dizaines, je n’ai pas le chiffre exact en tête.
À quoi attribuez-vous cet intérêt ?
Je crois qu’on assiste de plus en plus à une génération de patrons qui acceptent de relever le défi du risque, du dépassement et de l’initiative. Je crois que certains patrons ont compris que les jeunes sont capables d’exercer d’emblée des responsabilités et que l’imagination, l’agilité mentale, la curiosité, l’initiative, l’enthousiasme font partie de la culture d’entreprise et du produit LMD auquel ils ont participé. La mise en place du LMD cache en fait une refonte totale du mode de fonctionnement et des objectifs de l’université, même si la production du savoir, la conservation et la transmission des connaissances restent le fondement dogmatique. Vous faites donc une évaluation toute positive de l’expérience LMD.
Et vous êtes, disons, dans votre rôle…
Croyez surtout que je fais les choses avec beaucoup de conviction. Je me sens surtout dans le rôle exaltant de celui qui sert son pays. La réforme se veut globale dans sa conception, participative dans sa démarche, progressive et intégrative dans sa mise en application. L’orientation de Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est très claire. Le basculement dans la réforme se fait, par domaine, au rythme des établissements. L’adhésion et la participation de tous les acteurs de la vie universitaire et des partenaires externes à l’Université constituent la pierre angulaire de toutes les offres de formation. Permettez moi de vous dire que lorsqu’on inscrit toute cette dynamique dans un schéma de bonne gouvernance la réussite est garantie. Il est vrai que certains hésitent encore et ne nous aident pas à gagner du temps.
Le système LMD a , justement, essuyé diverses critiques portant notamment sur une préfiguration de la soumission de l’université à des intérêts privatifs. Qu’en pensez vous ?
ll Il ne faut pas perdre de vue que ce système s’inscrit dans le cadre d’une réforme et que toute réforme doit passer par le stade des critiques. Maintenant si cette critique a pour objectif de relever des contradictions avec le développement de l’université algérienne qui aspire à des objectifs nobles et d’actualité elle est la bienvenue. Ceux qui veulent enfermer la réforme dans un débat politique en faisant allusion à des enjeux qui ne sont pas les nôtres je dis m’inscrits en porte à faux. L’université est un lieu de création, d’innovation et de rayonnement scientifique et culturel. Oui, l’université a besoin de financement qu’elle pourra obtenir par sa performance, sa production scientifique et la qualité du produit de sa formation.
L’Etat ne peut pas faire seul ?
La réforme est devenue une nécessité parce que le système dans lequel évoluaient tous les acteurs de la formation supérieure a montré ses limites. De nouvelles exigences de performance alliant qualité et compétitivité se sont imposées. Nous avons besoin d’un dispositif équitable capable de garantir l’égalité des chances, capable de s’insérer dans une dynamique de réseaux nationaux et internationaux et capable d’orienter l’effort et la recherche vers la création et l’innovation. Nous souhaitons une formation de qualité pour une meilleure insertion professionnelle, une formation pour tous et tout au long de la vie, une autonomie de l’université basée sur la bonne gouvernance et son ouverture au monde. En réalité, nous avons l’ambition de créer une nouvelle université vivante et moderne à l’écoute de son environnement. Nous voulons un dispositif flexible et pourquoi pas, libre, moderne et démocratique capable de pousser à la réflexion. Un dispositif où le produit de la formation sera porteur de projets innovants, créateur d’entreprises donc d’emploi, et inscrit dans une dynamique entrepreneuriale. Le L.M.D semble répondre à la majorité de ses préoccupations et c’est ainsi que nous avons adopté ce dispositif à l’instar de nombreux pays qui nous ont devancés. Je me pose la question suivante : du moment que la reforme devient inéluctable dans la vie d’un système avons-nous un meilleur choix à offrir à nos enfants en respectant la devise " d’être comme ou meilleurs que les autres ".
A propos de création d’entreprises , pouvez-vous nous dire un mot sur le fameux Forum que l’université projette ?
Oui et pour tout vous dire, cela nous tient énormément à cœur. Notre ambition est créer un espace où chaque année universitaires et chefs d’entreprises, professeurs et techniciens et décideurs venant tant de la sphère productive que des collectivités locales, chercheurs et ingénieurs de production, étudiants et responsables des ressources humaines, se rencontrent et découvrent chacun le monde de l’autre, discutent sur des projets de collaboration, apprennent a travailler ensemble.
Tout cela est bien beau. Mais comment comptez-vous procéder concrètement ?
Oui et nous y avons profondément pensé. Plus qu’une simple rencontre, nous voulons parvenir à la création d’un espace pérenne où convergent les préoccupations des universitaires et des opérateurs. Concrètement, les entreprises vont poser leurs préoccupations et l'université va exposer ses possibilités. Que peut faire l'université pour prendre en charge les problèmes posés par le biais de la recherche et des offres de formation ? De leur côté, les étudiants peuvent présenter leurs projets innovants et faire valoir leur capacité de création. Le Forum de Béjaïa est plus qu’un simple rencontre entre université et entreprises, il se veut un lien qualitativement supérieur, qui du fait du haut niveau des échanges et de la qualité des personnes en contact, est appelé à perdurer et se traduire en rencontres, mises en relations d’affaires, projets de partenariats et plus fondamentalement création de synergies et ouverture de perspectives pour tous.
Par La Dépêche de Kabylie