Malgré son dénouement, l’affaire Walid Nekiche demeure un scandale judiciaire sans précédent en Algérie
ALGERIEPART PLUS
2 FÉVRIER 2021
Condamné tard dans la nuit de lundi à mardi à six mois de prison ferme et une amende de 20.000 dinars par le tribunal de Dar El Beida à Alger, pour « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l’intérêt du pays », Walid Nekcihe a pu enfin quitter la prison d’El-Harrach pour rejoindre sa famille après plus de 14 mois d’incarcération. Malgré ce dénouement plus au moins heureux, l’affaire Walid Nekiche constitue un scandale judiciaire sans précédent car ce jeune algérien, âgé d’à peine 25 ans, a vécu un véritable enfer.
De la perpétuité requise par le Procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida jusqu’à une peine de 6 prison ferme pour un jeune en détention provisoire depuis… 14 mois, l’affaire Walid Nekiche a révélé l’ampleur extravagante des dysfonctionnements profonds qui minent l’appareil judiciaire en Algérie. Pis encore, une justice minée par des incohérences, des contradictions internes et fonctionnant selon une logique absurde totalement disproportionnée.
La justice et ses magistrats, c’est, désormais, le mal profond de l’Algérie. Dans un pays qui se respecte, il y aurait eu une ouverture d’une profonde enquête sur le déroulement de l’instruction judiciaire à laquelle avait été soumis le jeune détenu Walid Nekiche. Comment un jeune innocenté le jour de son procès de l’essentiel des charges lourdes requises à son encontre a pu rester plus de 14 mois en prison ?
Pis encore, lors de son procès qui s’est déroulé hier lundi au tribunal de Dar El Beida, Walid Nekiche a relaté les sévices sexuels et tortures dont il avait été victime à la fin du mois de novembre 2019 lorsqu’il a été embarqué par des agents de la DGSI, services secrets algériens, à la caserne Antar, la plus importante base de l’ex-DRS à Alger. Des révélations glaçantes qui ont suscité l’indignation générale partout en Algérie notamment sur les réseaux sociaux. Ces allégations de torture n’ont jamais attiré l’attention des magistrats algériens qui n’ont pas daigné commenter ces gravissimes faits.
Et pourtant, l’avocate de Walid Nekiche, Me Nabila Smail, a dénoncé dans sa plaidoirie des « aveux obtenus après torture ». « Il y a un arsenal d’articles répressifs qui vont jusqu’à la peine de mort, et il y a un dossier qui est vide. Il n’y a pas de faits. Il y a un arrêt de la chambre d’accusation qui est basé sur des PV de police qui sont faits sur la base d’aveux arrachés après la torture. La torture est prouvée, nous l’avons dénoncé », a-t-elle dit dans une déclaration à la web radio algérienne Radio M, quelques heures avant le verdict.
En dépit de ces révélations fracassantes et des injustices flagrantes auxquelles a été soumis Walid Nekich, le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida avait requis la perpétuité contre le jeune étudiant de 25 ans. Ce réquisitoire a suscité également la stupéfaction en Algérie. Qu’est-ce qui explique un tel acharnement inhumain de la part du Procureur de la République contre un jeune étudiant arrêté en marge d’une marche des étudiants algériens en faveur du Hirak le 26 novembre 2019 ? Cette question est demeurée sans réponse.
Walid Nekiche, et son co-accusé Kamel Bensaad, étaient poursuivis pour « participation à un complot pour inciter les citoyens ou les habitants pour prendre les armes contre l’autorité de l’Etat et organisation d’une manière secrète de communication à distance dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « atteinte à la sécurité et l’unité nationale » et « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l’intérêt du pays ».
Fort heureusement, ils ont été blanchis et innocentés face à ces accusations absurdes et dangereuses. Mais de la perpétuité à 6 mois, l’affaire Walid Nekiche résume parfaitement l’état actuel chaotique de la justice algérienne qui fonctionne sans aucun respect des principes élémentaires du Droit. Sans oublier une certaine presse arabophone et islamiste qui a sali l’honneur et attenté à la dignité de Walid Nekiche en le présentant comme un « jeune terroriste embrigadé par le MAK » pour saboter les élections présidentielles du 12 décembre 2019 en « infiltrant le Hirak ». Des récits haineux basés sur des mensonges grossiers tirés des PV falsifiés des enquêteurs de la DGSI.
A sa sortie ce mardi matin de la prison d’El-Harrach, Walid Nekiche n’a pas pu afficher sa joie ni son bonheur. Torturé, violé, emprisonné à tort, sa vie a été totalement gâchée lui qui, à l’âge de 25 ans, rêvait d’une autre Algérie, d’une « Nouvelle Algérie »…
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2 FÉVRIER 2021
Condamné tard dans la nuit de lundi à mardi à six mois de prison ferme et une amende de 20.000 dinars par le tribunal de Dar El Beida à Alger, pour « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l’intérêt du pays », Walid Nekcihe a pu enfin quitter la prison d’El-Harrach pour rejoindre sa famille après plus de 14 mois d’incarcération. Malgré ce dénouement plus au moins heureux, l’affaire Walid Nekiche constitue un scandale judiciaire sans précédent car ce jeune algérien, âgé d’à peine 25 ans, a vécu un véritable enfer.
De la perpétuité requise par le Procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida jusqu’à une peine de 6 prison ferme pour un jeune en détention provisoire depuis… 14 mois, l’affaire Walid Nekiche a révélé l’ampleur extravagante des dysfonctionnements profonds qui minent l’appareil judiciaire en Algérie. Pis encore, une justice minée par des incohérences, des contradictions internes et fonctionnant selon une logique absurde totalement disproportionnée.
La justice et ses magistrats, c’est, désormais, le mal profond de l’Algérie. Dans un pays qui se respecte, il y aurait eu une ouverture d’une profonde enquête sur le déroulement de l’instruction judiciaire à laquelle avait été soumis le jeune détenu Walid Nekiche. Comment un jeune innocenté le jour de son procès de l’essentiel des charges lourdes requises à son encontre a pu rester plus de 14 mois en prison ?
Pis encore, lors de son procès qui s’est déroulé hier lundi au tribunal de Dar El Beida, Walid Nekiche a relaté les sévices sexuels et tortures dont il avait été victime à la fin du mois de novembre 2019 lorsqu’il a été embarqué par des agents de la DGSI, services secrets algériens, à la caserne Antar, la plus importante base de l’ex-DRS à Alger. Des révélations glaçantes qui ont suscité l’indignation générale partout en Algérie notamment sur les réseaux sociaux. Ces allégations de torture n’ont jamais attiré l’attention des magistrats algériens qui n’ont pas daigné commenter ces gravissimes faits.
Et pourtant, l’avocate de Walid Nekiche, Me Nabila Smail, a dénoncé dans sa plaidoirie des « aveux obtenus après torture ». « Il y a un arsenal d’articles répressifs qui vont jusqu’à la peine de mort, et il y a un dossier qui est vide. Il n’y a pas de faits. Il y a un arrêt de la chambre d’accusation qui est basé sur des PV de police qui sont faits sur la base d’aveux arrachés après la torture. La torture est prouvée, nous l’avons dénoncé », a-t-elle dit dans une déclaration à la web radio algérienne Radio M, quelques heures avant le verdict.
En dépit de ces révélations fracassantes et des injustices flagrantes auxquelles a été soumis Walid Nekich, le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida avait requis la perpétuité contre le jeune étudiant de 25 ans. Ce réquisitoire a suscité également la stupéfaction en Algérie. Qu’est-ce qui explique un tel acharnement inhumain de la part du Procureur de la République contre un jeune étudiant arrêté en marge d’une marche des étudiants algériens en faveur du Hirak le 26 novembre 2019 ? Cette question est demeurée sans réponse.
Walid Nekiche, et son co-accusé Kamel Bensaad, étaient poursuivis pour « participation à un complot pour inciter les citoyens ou les habitants pour prendre les armes contre l’autorité de l’Etat et organisation d’une manière secrète de communication à distance dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « atteinte à la sécurité et l’unité nationale » et « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l’intérêt du pays ».
Fort heureusement, ils ont été blanchis et innocentés face à ces accusations absurdes et dangereuses. Mais de la perpétuité à 6 mois, l’affaire Walid Nekiche résume parfaitement l’état actuel chaotique de la justice algérienne qui fonctionne sans aucun respect des principes élémentaires du Droit. Sans oublier une certaine presse arabophone et islamiste qui a sali l’honneur et attenté à la dignité de Walid Nekiche en le présentant comme un « jeune terroriste embrigadé par le MAK » pour saboter les élections présidentielles du 12 décembre 2019 en « infiltrant le Hirak ». Des récits haineux basés sur des mensonges grossiers tirés des PV falsifiés des enquêteurs de la DGSI.
A sa sortie ce mardi matin de la prison d’El-Harrach, Walid Nekiche n’a pas pu afficher sa joie ni son bonheur. Torturé, violé, emprisonné à tort, sa vie a été totalement gâchée lui qui, à l’âge de 25 ans, rêvait d’une autre Algérie, d’une « Nouvelle Algérie »…
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