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El Watan
Après les réactions virulentes contre les attentats kamikazes
Le GSPC justifie et trouve licite l’assassinat des civils
Au moment où une bombe explosait à la gare routière de Tizi Ouzou, faisant un mort et de nombreux blessés, le GSPC revendique les attentats commis par ses phalanges dans plusieurs régions du pays, explique que ses attaques ciblent uniquement les lieux fréquentés par les services de sécurité.
Pourtant, la réalité est tout autre. Les nombreux blessés, victimes de l’attentat d’hier à la gare routière, sont tous des civils qui étaient sur le point de prendre le ticket du voyage. Le bilan aurait pu être de loin plus lourd n’était la défaillance technique de l’engin qui a retardé sa mise à feu. Le choix d’une gare routière pour faire exploser une bombe n’a d’autres objectifs que celui de provoquer un maximum de morts parmi les civils.
Une réalité que le GSPC veut faire admettre avec ses propres arguments qui ne reposent sur aucune justification religieuse, ont déclaré les théologiens salafistes. Mais, en guise de réponse à ces derniers, à la réprobation de l’opinion publique ainsi qu’au mouvement de dissidence qui a vidé une partie de ses troupes, Droukdel a multiplié cette semaine les sorties médiatiques à travers des communiqués, des images vidéo et des enregistrements audio. Dans une déclaration de 23 pages, il a expliqué que les opérations kamikazes du 11 avril dernier ayant fait 32 morts et plus de deux cents blessés à Alger sont « licites et reposent sur des exemples ayant eu lieu déjà durant l’époque d’Ibn Taymiya ». Ce document signé par Abou Al Hassan Rachid (membre de l’instance des exégètes), présenté sous forme de questions-réponses, réitère la position de Droukdel qui estime que « le recours aux kamikazes est tout à fait justifié, tout comme le fait de choisir des endroits bondés de civils pour frapper les apostats ».
Ainsi, l’exégète du GSPC a estimé que « les civils qui meurent dans des attentats contre les apostats iront au paradis ». Pour éviter cela, il a appelé les Algériens à s’éloigner des lieux où se trouvent les bâtiments publics, comme si ces derniers ne sont occupés que par des militaires, policiers, gendarmes et des appelés au service national, les cibles supposées du GSPC. Une technique déjà utilisée par le GIA, alors dirigé par Antar Zouabri. A titre de rappel, ce dernier, dans un long entretien paru dans la revue de l’organisation Al Jamaâ, diffusée à Londres, avait conseillé aux Algériens de faire leurs ablutions avant de quitter leurs domiciles afin qu’ils puissent partir au paradis dans le cas où ils se feraient tuer dans l’explosion d’une bombe ou dans une embuscade contre les forces de sécurité.
Etrange coïncidence avec les déclarations du GSPC. Dans un autre communiqué, cette fois-ci signé par l’émir d’Al Qaïda du Maghreb, Droukdel, une explication tout à fait contradictoire est avancée. Le chef terroriste a fait savoir que le recours aux attentats suicide est la conséquence du manque de moyens humains et matériels dont souffrent ses phalanges. Selon lui, les opérations kamikazes demandent moins de ressources humaines et peu de logistique que la préparation des embuscades contre les forces de sécurité.
Or dans son communiqué relatif aux attentats du 11 avril, Droukdel avait démenti les rumeurs sur le mécontentement qu’ils ont engendré et affirmé que de nombreux kamikazes se bousculent pour « mourir » et que les moyens lui « arrivent de toutes parts ». Il a rappelé certains « exemples dans l’histoire de l’Islam » et a exhorté les jeunes Algériens à rejoindre ses phalanges pour « instaurer la charia dans le Maghreb ». Un appel déjà lancé à travers l’enregistrement vidéo diffusé par Al Jazeera, il y a deux jours, et qui prouve encore une fois les difficultés logistiques rencontrées par l’organisation ces derniers mois.
Dans un autre enregistrement vidéo, diffusé hier sur le web, Abou Mossâab Droukdel, vêtu à l’afghane, la tête couverte d’un turban vert, s’est attaqué aux dirigeants arabes, notamment la Ligue arabe qui a « soutenu la guerre contre l’Afghanistan et l’Irak » et les chefs des Etats maghrébins, qui travaillent dans l’intérêt des ennemis. « Pharaon marocain qui veut prendre le Sahara, les apostats algériens qui soutiennent le Sahara pour obtenir leur indépendance et confisquent celle de leur peuple (...) les juifs et les croisés ont envahi les terres d’Islam dans le monde (...) venez défendre votre religion en mourant pour elle », a-t-il déclaré avant de s’attaquer aux Américains mais également aux Français et à leurs relais en Algérie. Il a précisé que le recours aux attentats suicide constitue un choix stratégique. Il a conclu son message filmé de 27 minutes en rendant hommage à Oussama Ben Laden, au mollah Omar et à Ayman Zawahri.
Un autre communiqué, rendu public sur un site web hier, fait état de la revendication d’une série d’attaques à l’explosif à Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Jijel et Skikda, mais aussi des deux attentats à la bombe commis à Constantine, au quartier populaire Daksi. Des attentats qui ont fait de nombreuses victimes parmi les forces de sécurité, mais également parmi les civils.
Salima Tlemçani
Après les réactions virulentes contre les attentats kamikazes
Le GSPC justifie et trouve licite l’assassinat des civils
Au moment où une bombe explosait à la gare routière de Tizi Ouzou, faisant un mort et de nombreux blessés, le GSPC revendique les attentats commis par ses phalanges dans plusieurs régions du pays, explique que ses attaques ciblent uniquement les lieux fréquentés par les services de sécurité.
Pourtant, la réalité est tout autre. Les nombreux blessés, victimes de l’attentat d’hier à la gare routière, sont tous des civils qui étaient sur le point de prendre le ticket du voyage. Le bilan aurait pu être de loin plus lourd n’était la défaillance technique de l’engin qui a retardé sa mise à feu. Le choix d’une gare routière pour faire exploser une bombe n’a d’autres objectifs que celui de provoquer un maximum de morts parmi les civils.
Une réalité que le GSPC veut faire admettre avec ses propres arguments qui ne reposent sur aucune justification religieuse, ont déclaré les théologiens salafistes. Mais, en guise de réponse à ces derniers, à la réprobation de l’opinion publique ainsi qu’au mouvement de dissidence qui a vidé une partie de ses troupes, Droukdel a multiplié cette semaine les sorties médiatiques à travers des communiqués, des images vidéo et des enregistrements audio. Dans une déclaration de 23 pages, il a expliqué que les opérations kamikazes du 11 avril dernier ayant fait 32 morts et plus de deux cents blessés à Alger sont « licites et reposent sur des exemples ayant eu lieu déjà durant l’époque d’Ibn Taymiya ». Ce document signé par Abou Al Hassan Rachid (membre de l’instance des exégètes), présenté sous forme de questions-réponses, réitère la position de Droukdel qui estime que « le recours aux kamikazes est tout à fait justifié, tout comme le fait de choisir des endroits bondés de civils pour frapper les apostats ».
Ainsi, l’exégète du GSPC a estimé que « les civils qui meurent dans des attentats contre les apostats iront au paradis ». Pour éviter cela, il a appelé les Algériens à s’éloigner des lieux où se trouvent les bâtiments publics, comme si ces derniers ne sont occupés que par des militaires, policiers, gendarmes et des appelés au service national, les cibles supposées du GSPC. Une technique déjà utilisée par le GIA, alors dirigé par Antar Zouabri. A titre de rappel, ce dernier, dans un long entretien paru dans la revue de l’organisation Al Jamaâ, diffusée à Londres, avait conseillé aux Algériens de faire leurs ablutions avant de quitter leurs domiciles afin qu’ils puissent partir au paradis dans le cas où ils se feraient tuer dans l’explosion d’une bombe ou dans une embuscade contre les forces de sécurité.
Etrange coïncidence avec les déclarations du GSPC. Dans un autre communiqué, cette fois-ci signé par l’émir d’Al Qaïda du Maghreb, Droukdel, une explication tout à fait contradictoire est avancée. Le chef terroriste a fait savoir que le recours aux attentats suicide est la conséquence du manque de moyens humains et matériels dont souffrent ses phalanges. Selon lui, les opérations kamikazes demandent moins de ressources humaines et peu de logistique que la préparation des embuscades contre les forces de sécurité.
Or dans son communiqué relatif aux attentats du 11 avril, Droukdel avait démenti les rumeurs sur le mécontentement qu’ils ont engendré et affirmé que de nombreux kamikazes se bousculent pour « mourir » et que les moyens lui « arrivent de toutes parts ». Il a rappelé certains « exemples dans l’histoire de l’Islam » et a exhorté les jeunes Algériens à rejoindre ses phalanges pour « instaurer la charia dans le Maghreb ». Un appel déjà lancé à travers l’enregistrement vidéo diffusé par Al Jazeera, il y a deux jours, et qui prouve encore une fois les difficultés logistiques rencontrées par l’organisation ces derniers mois.
Dans un autre enregistrement vidéo, diffusé hier sur le web, Abou Mossâab Droukdel, vêtu à l’afghane, la tête couverte d’un turban vert, s’est attaqué aux dirigeants arabes, notamment la Ligue arabe qui a « soutenu la guerre contre l’Afghanistan et l’Irak » et les chefs des Etats maghrébins, qui travaillent dans l’intérêt des ennemis. « Pharaon marocain qui veut prendre le Sahara, les apostats algériens qui soutiennent le Sahara pour obtenir leur indépendance et confisquent celle de leur peuple (...) les juifs et les croisés ont envahi les terres d’Islam dans le monde (...) venez défendre votre religion en mourant pour elle », a-t-il déclaré avant de s’attaquer aux Américains mais également aux Français et à leurs relais en Algérie. Il a précisé que le recours aux attentats suicide constitue un choix stratégique. Il a conclu son message filmé de 27 minutes en rendant hommage à Oussama Ben Laden, au mollah Omar et à Ayman Zawahri.
Un autre communiqué, rendu public sur un site web hier, fait état de la revendication d’une série d’attaques à l’explosif à Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Jijel et Skikda, mais aussi des deux attentats à la bombe commis à Constantine, au quartier populaire Daksi. Des attentats qui ont fait de nombreuses victimes parmi les forces de sécurité, mais également parmi les civils.
Salima Tlemçani
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