Le chef de l'Etat se rendra prochainement en Algérie, en Tunisie et au Maroc
LE MONDE
22.06.07
Jean-Pierre Tuquoi
Nicolas Sarkozy va se rendre prochainement au Maghreb. La date définitive de sa tournée en Afrique du Nord n'est pas encore fixée, selon l'Elysée, mais ce sera avant la fête nationale du 14-Juillet, a-t-on appris de bonne source. Un périple en Afrique subsaharienne est également envisagé durant l'été.
L'Algérie devrait être le premier pays du Maghreb visité. Viendront ensuite la Tunisie, puis le Maroc. Pour éviter de froisser Rabat, qui aurait souhaité être la première destination du nouveau président français, comme cela avait été le cas en 1995 avec Jacques Chirac, il n'est pas exclu que Nicolas Sarkozy s'attarde dans le royaume.
Commencer la visite par l'Algérie n'est pas neutre. Il s'agit de clore une période agitée entre Paris et Alger. En 2006, en pleine polémique sur le traité d'amitié entre la France et l'Algérie, le candidat Sarkozy avait pris ses distances avec un projet porté par le président Chirac. "L'amitié n'(a) pas besoin d'être gravée dans le marbre d'un traité", avait fait valoir M. Sarkozy dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Et, dans sa première intervention publique après l'élection présidentielle, le nouveau chef de l'Etat a déclaré qu'il entendait "en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi".
C'était une façon d'enterrer définitivement le projet de traité franco-algérien. Peu après, le premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, avait accusé M. Sarkozy de vouloir "réhabiliter l'OAS". Le président algérien n'a, pour sa part, pas participé à la "diabolisation" de Nicolas Sarkozy. Au contraire. Abdelaziz Bouteflika a reçu avec beaucoup d'égards le candidat Sarkozy, en visite à Alger en juin 2006, et il lui a transmis un message très chaleureux au lendemain de son élection à la présidence.
Avec les trois chefs d'Etat d'Afrique du Nord que M. Sarkozy rencontrera, il devrait être question de l'émigration, de la lutte antiterroriste et de la création d'une Union méditerranéenne.
Lancé au cours de la campagne électorale, le projet de M. Sarkozy est encore dans les limbes. Dans l'une de ses interventions (à Toulon en février 2007), le candidat avait préconisé "la création d'une Union méditerranéenne sur le modèle de l'Union européenne (UE), pour les pays de la Méditerranée". La France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Turquie, la Grèce, et Chypre devraient en faire partie.
Dans son esprit, l'Union méditerranéenne à venir aura vocation à "travailler étroitement" avec l'UE et à "avoir avec elle des institutions communes". Celui qui n'était alors qu'un candidat à l'élection présidentielle avait ajouté : "C'est dans la perspective de cette Union méditerranéenne qu'il nous faut envisager les relations entre l'Europe et la Turquie. Car l'Europe ne peut pas s'étendre indéfiniment."
LE MONDE
22.06.07
Jean-Pierre Tuquoi
Nicolas Sarkozy va se rendre prochainement au Maghreb. La date définitive de sa tournée en Afrique du Nord n'est pas encore fixée, selon l'Elysée, mais ce sera avant la fête nationale du 14-Juillet, a-t-on appris de bonne source. Un périple en Afrique subsaharienne est également envisagé durant l'été.
L'Algérie devrait être le premier pays du Maghreb visité. Viendront ensuite la Tunisie, puis le Maroc. Pour éviter de froisser Rabat, qui aurait souhaité être la première destination du nouveau président français, comme cela avait été le cas en 1995 avec Jacques Chirac, il n'est pas exclu que Nicolas Sarkozy s'attarde dans le royaume.
Commencer la visite par l'Algérie n'est pas neutre. Il s'agit de clore une période agitée entre Paris et Alger. En 2006, en pleine polémique sur le traité d'amitié entre la France et l'Algérie, le candidat Sarkozy avait pris ses distances avec un projet porté par le président Chirac. "L'amitié n'(a) pas besoin d'être gravée dans le marbre d'un traité", avait fait valoir M. Sarkozy dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Et, dans sa première intervention publique après l'élection présidentielle, le nouveau chef de l'Etat a déclaré qu'il entendait "en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi".
C'était une façon d'enterrer définitivement le projet de traité franco-algérien. Peu après, le premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, avait accusé M. Sarkozy de vouloir "réhabiliter l'OAS". Le président algérien n'a, pour sa part, pas participé à la "diabolisation" de Nicolas Sarkozy. Au contraire. Abdelaziz Bouteflika a reçu avec beaucoup d'égards le candidat Sarkozy, en visite à Alger en juin 2006, et il lui a transmis un message très chaleureux au lendemain de son élection à la présidence.
Avec les trois chefs d'Etat d'Afrique du Nord que M. Sarkozy rencontrera, il devrait être question de l'émigration, de la lutte antiterroriste et de la création d'une Union méditerranéenne.
Lancé au cours de la campagne électorale, le projet de M. Sarkozy est encore dans les limbes. Dans l'une de ses interventions (à Toulon en février 2007), le candidat avait préconisé "la création d'une Union méditerranéenne sur le modèle de l'Union européenne (UE), pour les pays de la Méditerranée". La France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Turquie, la Grèce, et Chypre devraient en faire partie.
Dans son esprit, l'Union méditerranéenne à venir aura vocation à "travailler étroitement" avec l'UE et à "avoir avec elle des institutions communes". Celui qui n'était alors qu'un candidat à l'élection présidentielle avait ajouté : "C'est dans la perspective de cette Union méditerranéenne qu'il nous faut envisager les relations entre l'Europe et la Turquie. Car l'Europe ne peut pas s'étendre indéfiniment."
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