Profitant de la manne pétrolière, l’Algérie a décidé de s’armer jusqu’aux dents. Pour ce faire, le voisin immédiat du Maroc multiplie les contrats d’achat d’avions, de chars... Une frénésie guerrière inquiétante.
L’Algérie va réceptionner dans quelques mois un important lot d’avions de chasse MIG 29 et de chars T90 de la Russie. Pays avec lequel l’Algérie a conclu récemment un gros contrat d’armement. Ce contrat se chiffre à plusieurs milliards de dollars. Il est parmi les plus gros contrats d’armement dans le monde.
Signé lors de la visite du président russe, Vladimir Poutine, à Alger le 10 mars 2006, le contrat prévoit la poursuite de la livraison d’armes à l’Algérie avec l’acheminement de six avions Yak-130 en 2008 et 10 autres appareils du même type en 2009.Selon l’agence de presse russe Interfax, la livraison d’un troisième lot de 4 autres MIG 29 SMT à l’Algérie est prévue avant la fin du mois de septembre prochain. La commande algérienne concerne aussi 28 chasseurs SU-20 MKA, 34 chasseurs MIG-29 SMT et MIG-29 UBT, 16 avions-écoles Yak-130, 8 divisions de missiles « sol-air » S300 PMU-2 et 180 chars T-90C.
En décembre dernier, des avions de transport russes AN-124 et AN-22 ont effectué trois vols pour acheminer deux premiers MIG-29 SMT et deux MIG-29 UBT en Algérie. La coopération militaire entre la Russie et l’Algérie s’est élargie ces dernières années à la formation des militaires algériens en Russie. Dans ce cadre, 5.400 militaires algériens de divers corps d’armées, ont suivi une formation dans diverses académies militaires russes.
Lors du salon aéronautique du Bourget qui s’est tenu le mois de juin dernier en France, le président de la société aéronautique russe Irkout, Oleg Demtchenko, avait lui-même levé le voile sur la commande algérienne. « Nous avons déjà signé plusieurs contrats importants... Il s’agit avant tout de l’accord de fourniture de 16 Yak-130 à l’Algérie ». C’est ce même responsable qui a révélé que l’Algérie recevra six avions Yak-130 l’an prochain et dix autres en 2009.
Selon des experts militaires, l’achat par l’Algérie d’armement de dernière génération comme les MIG 29 risque de créer un déséquilibre stratégique dans la région du Maghreb. C’est ce qui inquiète le Maroc et la Libye ainsi que tous les pays qui ont des intérêts dans la région. Surtout que « le matériel militaire russe commandé par l’Algérie, comme les chars T-90C, les MIG 29 et les SU-27, entre dans la catégorie des armes offensives », expliquent des sources militaires. Les mêmes sources relèvent que le Maroc achète essentiellement des armes défensives, comme les transporteurs de troupes blindés, les blindés légers et les avions de transport militaires. En février 2004, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires du Maghreb et du Proche-Orient David Welsh déclarait que « les acquisitions militaires algériennes n’étaient pas nécessaires ». Autre source d’inquiétude : l’ancien équipement militaire algérien est souvent remis gracieusement au Polisario.
Les nouvelles armes du Maroc
Le dernier achat d’armes du Maroc a été effectué auprès de l’Espagne. Il s’agit de 1.200 véhicules de transport blindés, de camions de transport et de vedettes rapides pour la surveillance des côtes marocaines. Un contrat a été signé, dans ce sens, en novembre 2006, pour un montant de 200 millions d’euros. Ce contrat prévoit également l’acquisition de 800 camions et de 10 bateaux patrouilleurs de 17 mètres.
Le Maroc s’apprête aussi à acquérir des lance-missiles russes portables Kornet et Toungouska. De sources bien informées, les Forces Armées Royales viennent de passer commande du tout nouveau missile 2ASM Sagem en versions 125kg et 250 kg. Ce missile vient à peine d’entrer en service au sein des armées françaises pour les avions de combat Rafales et Mirages 2000. Ce missile est un armement air-sol modulaire à guidage GPS - inertielle. Dans le même cadre, un programme de mise à niveau des avions de combat marocains mirage F1 sous le nom ASRAC est mené conjointement par les sociétés (Thalès et Sagem Défense Sécurity).
Le programme prévoit d’équiper les avions de nouveaux radars RDY3 multi cibles, de missile Air-Air Mica Pod désignation laser Damoclès, en plus d’un système d’autoprotection (POD PAJ FA) et d’un détecteur d’alerte RWR.
L’argent des armes
Selon un rapport de la société Forecast International, institution américaine spécialisée en prospection militaire et de défense, l’Algérie est parmi les pays qui consacrent les plus gros budgets d’armement en Afrique aux côtés de la Libye. « C’est ce qui poussera le Maroc et les autres pays voisins à poursuivre leurs efforts d’armement pour les quatre prochaines années », note Forecast International. La même source souligne que « l’Algérie qui s’est lancée dès 1999 dans son opération d’armement, a déboursé depuis cette date plus de 2,3 milliards de dollars annuellement. Les comparaisons de l’institution américaine sont édifiantes. En 2003, les dépenses de l’Algérie dans l’armement ont été de 2,14 milliards de dollars. Le Maroc a dépensé beaucoup moins : 1,3 milliard de dollars en 2003 et 1,4 milliard de dollars de 2004 à 2007. Pour 2004, en Algérie la loi de finances a consacré un budget pour le ministère de la Défense nationale de près de 202 milliards de dinars, soit 2,8 milliards de dollars. Ce budget dépasse de 186,6 milliards de dinars celui de l’éducation nationale. « L’argent de l’armement aurait pu être investi dans les secteurs sociaux, comme la santé, l’éducation et la modernisation de l’économie algérienne », estime un ressortissant algérien.
L’Algérie s’approvisionne partout
Depuis l’effondrement de l’ex-URSS, l’Algérie a diversifié ses fournisseurs en armes. Le pays est considéré comme le 7e client des Etats-Unis dans le tiers-monde et le 2e dans le monde arabe. Outre la Russie, ses autres fournisseurs sont l’Afrique du Sud, l’Inde, la Grande-Bretagne, la France, la Tchécoslovaquie. L’Algérie a acquis pour près de 700 millions de dollars d’équipements des Etats-Unis, en 2006, et pour 500 millions de dollars deux ans auparavant, selon la commission de défense du Congrès américain. Les plus gros contrats restent ceux conclus avec la Russie. Ils se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. Selon Viktor Litovkine, spécialiste de l’armement à la Revue militaire russe indépendante, l’Algérie est devenue le troisième client des industries de défense russes, après la Chine et l’Inde. Elle pourrait même, dans les années à venir, se hisser à la première place.
L’Algérie va réceptionner dans quelques mois un important lot d’avions de chasse MIG 29 et de chars T90 de la Russie. Pays avec lequel l’Algérie a conclu récemment un gros contrat d’armement. Ce contrat se chiffre à plusieurs milliards de dollars. Il est parmi les plus gros contrats d’armement dans le monde.
Signé lors de la visite du président russe, Vladimir Poutine, à Alger le 10 mars 2006, le contrat prévoit la poursuite de la livraison d’armes à l’Algérie avec l’acheminement de six avions Yak-130 en 2008 et 10 autres appareils du même type en 2009.Selon l’agence de presse russe Interfax, la livraison d’un troisième lot de 4 autres MIG 29 SMT à l’Algérie est prévue avant la fin du mois de septembre prochain. La commande algérienne concerne aussi 28 chasseurs SU-20 MKA, 34 chasseurs MIG-29 SMT et MIG-29 UBT, 16 avions-écoles Yak-130, 8 divisions de missiles « sol-air » S300 PMU-2 et 180 chars T-90C.
En décembre dernier, des avions de transport russes AN-124 et AN-22 ont effectué trois vols pour acheminer deux premiers MIG-29 SMT et deux MIG-29 UBT en Algérie. La coopération militaire entre la Russie et l’Algérie s’est élargie ces dernières années à la formation des militaires algériens en Russie. Dans ce cadre, 5.400 militaires algériens de divers corps d’armées, ont suivi une formation dans diverses académies militaires russes.
Lors du salon aéronautique du Bourget qui s’est tenu le mois de juin dernier en France, le président de la société aéronautique russe Irkout, Oleg Demtchenko, avait lui-même levé le voile sur la commande algérienne. « Nous avons déjà signé plusieurs contrats importants... Il s’agit avant tout de l’accord de fourniture de 16 Yak-130 à l’Algérie ». C’est ce même responsable qui a révélé que l’Algérie recevra six avions Yak-130 l’an prochain et dix autres en 2009.
Selon des experts militaires, l’achat par l’Algérie d’armement de dernière génération comme les MIG 29 risque de créer un déséquilibre stratégique dans la région du Maghreb. C’est ce qui inquiète le Maroc et la Libye ainsi que tous les pays qui ont des intérêts dans la région. Surtout que « le matériel militaire russe commandé par l’Algérie, comme les chars T-90C, les MIG 29 et les SU-27, entre dans la catégorie des armes offensives », expliquent des sources militaires. Les mêmes sources relèvent que le Maroc achète essentiellement des armes défensives, comme les transporteurs de troupes blindés, les blindés légers et les avions de transport militaires. En février 2004, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires du Maghreb et du Proche-Orient David Welsh déclarait que « les acquisitions militaires algériennes n’étaient pas nécessaires ». Autre source d’inquiétude : l’ancien équipement militaire algérien est souvent remis gracieusement au Polisario.
Les nouvelles armes du Maroc
Le dernier achat d’armes du Maroc a été effectué auprès de l’Espagne. Il s’agit de 1.200 véhicules de transport blindés, de camions de transport et de vedettes rapides pour la surveillance des côtes marocaines. Un contrat a été signé, dans ce sens, en novembre 2006, pour un montant de 200 millions d’euros. Ce contrat prévoit également l’acquisition de 800 camions et de 10 bateaux patrouilleurs de 17 mètres.
Le Maroc s’apprête aussi à acquérir des lance-missiles russes portables Kornet et Toungouska. De sources bien informées, les Forces Armées Royales viennent de passer commande du tout nouveau missile 2ASM Sagem en versions 125kg et 250 kg. Ce missile vient à peine d’entrer en service au sein des armées françaises pour les avions de combat Rafales et Mirages 2000. Ce missile est un armement air-sol modulaire à guidage GPS - inertielle. Dans le même cadre, un programme de mise à niveau des avions de combat marocains mirage F1 sous le nom ASRAC est mené conjointement par les sociétés (Thalès et Sagem Défense Sécurity).
Le programme prévoit d’équiper les avions de nouveaux radars RDY3 multi cibles, de missile Air-Air Mica Pod désignation laser Damoclès, en plus d’un système d’autoprotection (POD PAJ FA) et d’un détecteur d’alerte RWR.
L’argent des armes
Selon un rapport de la société Forecast International, institution américaine spécialisée en prospection militaire et de défense, l’Algérie est parmi les pays qui consacrent les plus gros budgets d’armement en Afrique aux côtés de la Libye. « C’est ce qui poussera le Maroc et les autres pays voisins à poursuivre leurs efforts d’armement pour les quatre prochaines années », note Forecast International. La même source souligne que « l’Algérie qui s’est lancée dès 1999 dans son opération d’armement, a déboursé depuis cette date plus de 2,3 milliards de dollars annuellement. Les comparaisons de l’institution américaine sont édifiantes. En 2003, les dépenses de l’Algérie dans l’armement ont été de 2,14 milliards de dollars. Le Maroc a dépensé beaucoup moins : 1,3 milliard de dollars en 2003 et 1,4 milliard de dollars de 2004 à 2007. Pour 2004, en Algérie la loi de finances a consacré un budget pour le ministère de la Défense nationale de près de 202 milliards de dinars, soit 2,8 milliards de dollars. Ce budget dépasse de 186,6 milliards de dinars celui de l’éducation nationale. « L’argent de l’armement aurait pu être investi dans les secteurs sociaux, comme la santé, l’éducation et la modernisation de l’économie algérienne », estime un ressortissant algérien.
L’Algérie s’approvisionne partout
Depuis l’effondrement de l’ex-URSS, l’Algérie a diversifié ses fournisseurs en armes. Le pays est considéré comme le 7e client des Etats-Unis dans le tiers-monde et le 2e dans le monde arabe. Outre la Russie, ses autres fournisseurs sont l’Afrique du Sud, l’Inde, la Grande-Bretagne, la France, la Tchécoslovaquie. L’Algérie a acquis pour près de 700 millions de dollars d’équipements des Etats-Unis, en 2006, et pour 500 millions de dollars deux ans auparavant, selon la commission de défense du Congrès américain. Les plus gros contrats restent ceux conclus avec la Russie. Ils se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. Selon Viktor Litovkine, spécialiste de l’armement à la Revue militaire russe indépendante, l’Algérie est devenue le troisième client des industries de défense russes, après la Chine et l’Inde. Elle pourrait même, dans les années à venir, se hisser à la première place.
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