Hocine Ait Ahmed : l’exil et le gâchis
Par said kaced le 30/08/2007 à 07:48
Ait Ahmed, l’un des derniers libérateurs encore en vie de l’Algérie, devrait revenir la semaine prochaine sur la terre de ses ancêtres à l’occasion du Congrès de son parti, le FFS. Dans une espèce de rite initiatique, le chef historique du FFS reviendra «hanter» les lieux de ses luttes pour l’indépendance et de la liberté.
Pourquoi a-t-il choisi de s’exiler en Suisse alors que le pays avait grand besoin de ses qualités ? Quel est son sentiment profond sur le processus de démocratisation du pays ? Devrions-nous nous résigner à manger nos lions ou les traîner dans la boue ? Les questions se bousculent devant l’impression de grand gâchis : tour à tour, l’Algérie indépendante a perdu, dans des circonstances encore non élucidées, ses héros de la Révolution.
Ait Ahmed est un rescapé de la grande purge, voire un miraculé si l’on sait le sort funeste réservé à Boudiaf. A la suite de l’assassinat de son compagnon d’armes, l’ancien chef de l’Organisation spéciale a décidé de perpétuer sa traversée du désert – son calvaire – en terre étrangère. L’exil est un long chemin de croix, n’en déplaise à nos jeunes harraga qui croient encore, au péril de leur vie, au pays de cocagne…
N’avait-il pas enterré alors ses rêves les plus fous pour l’œuvre de «civilisation» de son Algérie qu’il déclinait inlassablement dans ses discours et ses écrits ? Saura-t-il nous dire, un jour, pourquoi les «héritiers de Novembre» ont-ils décidé, subitement, de faire table rase du passé et de ses témoins gênants ? Pourra-t-il nous dire comment le fleuve de l’espérance a été «détourné» et pourquoi les Algériens ont été frustrés de leur souveraineté retrouvée au prix du sang ?
Alors que l’Algérie négocie, pour la énième fois, un virage important de son histoire, une figure historique de sa trempe ne pourrait-elle pas appeler au sursaut révolutionnaire véritable afin de sauver ce qui nous reste d’âme ?
Son témoignage est important pour que les jeunes générations assimilent définitivement ce qu’ils ne doivent pas réitérer comme erreurs et crimes pour que l’Algérie du futur sorte de sa nébuleuse et devienne réalité. Mais, ne doit-on pas se garder de donner des conseils à l’un des derniers survivants de la race des lions ?
On gardera affectueusement, cependant, le souvenir de ce raz de marée populaire et cet immense espoir qui souleva Alger un certain 2 janvier 1992. Ait Ahmed était à la tête de la manifestation…
Par said kaced le 30/08/2007 à 07:48
Ait Ahmed, l’un des derniers libérateurs encore en vie de l’Algérie, devrait revenir la semaine prochaine sur la terre de ses ancêtres à l’occasion du Congrès de son parti, le FFS. Dans une espèce de rite initiatique, le chef historique du FFS reviendra «hanter» les lieux de ses luttes pour l’indépendance et de la liberté.
Pourquoi a-t-il choisi de s’exiler en Suisse alors que le pays avait grand besoin de ses qualités ? Quel est son sentiment profond sur le processus de démocratisation du pays ? Devrions-nous nous résigner à manger nos lions ou les traîner dans la boue ? Les questions se bousculent devant l’impression de grand gâchis : tour à tour, l’Algérie indépendante a perdu, dans des circonstances encore non élucidées, ses héros de la Révolution.
Ait Ahmed est un rescapé de la grande purge, voire un miraculé si l’on sait le sort funeste réservé à Boudiaf. A la suite de l’assassinat de son compagnon d’armes, l’ancien chef de l’Organisation spéciale a décidé de perpétuer sa traversée du désert – son calvaire – en terre étrangère. L’exil est un long chemin de croix, n’en déplaise à nos jeunes harraga qui croient encore, au péril de leur vie, au pays de cocagne…
N’avait-il pas enterré alors ses rêves les plus fous pour l’œuvre de «civilisation» de son Algérie qu’il déclinait inlassablement dans ses discours et ses écrits ? Saura-t-il nous dire, un jour, pourquoi les «héritiers de Novembre» ont-ils décidé, subitement, de faire table rase du passé et de ses témoins gênants ? Pourra-t-il nous dire comment le fleuve de l’espérance a été «détourné» et pourquoi les Algériens ont été frustrés de leur souveraineté retrouvée au prix du sang ?
Alors que l’Algérie négocie, pour la énième fois, un virage important de son histoire, une figure historique de sa trempe ne pourrait-elle pas appeler au sursaut révolutionnaire véritable afin de sauver ce qui nous reste d’âme ?
Son témoignage est important pour que les jeunes générations assimilent définitivement ce qu’ils ne doivent pas réitérer comme erreurs et crimes pour que l’Algérie du futur sorte de sa nébuleuse et devienne réalité. Mais, ne doit-on pas se garder de donner des conseils à l’un des derniers survivants de la race des lions ?
On gardera affectueusement, cependant, le souvenir de ce raz de marée populaire et cet immense espoir qui souleva Alger un certain 2 janvier 1992. Ait Ahmed était à la tête de la manifestation…
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