L'Europe face à l'implantation d'Al-Qaida dans notre pays
Une intervention en Algérie est-elle envisageable ?
C'est peu dire que l'implantation d'Al-Qaida dans notre pays inquiète l'Europe voisine et, plus largement, l'Otan et donc les Etats-Unis. Mais que faire ? Le président Sarkozy, dans le but de réfléchir à une « indépendance de France vis a vis des EU, a demandé au socialiste et ancien ministre des AE,
Hubert Védrine de faire un rapport sur l'opportunité d'un «changement de positionnement de la France et de l'Union européenne dans le monde globalisé». Selon le directeur du Nouvel observateur, Jean Daniel, qui a lu ce rapport, Hubert Védrine a dû répondre à la question de savoir s'il fallait repenser la position de la France face à la mondialisation et comment il convenait, alors, de modifier sa «politique étrangère, sa politique de défense et sa politique d'influence». Or, c'est le contraire que constate Hubert Védrine qui croit déceler une réapparition d'une vision du monde atlantiste sous le couvert d'un occidentalisme d'autodéfense. Jean Daniel écrit : « Le bouclier commun des 27 pays européens contre l'Iran, la Chine et les Etats-voyous, c'est évi demment les Etats-Unis. Si bien que, alors que l'on voit tant d'intellectuels dénoncer encore l'antiaméricanisme rampant et maladif des traditions françaises, Hubert Védrine, lui, estime au contraire qu'au nom des valeurs communes à l'Europe et aux Etats-Unis - en dépit de certains «désaccords» (sic) avec George Bush - on peut déceler dans les élites françaises un désir nouveau de solidarité active et vigilante avec les Etats-Unis pour défendre rien de moins que la civilisation. Et il croit pouvoir affirmer que la tentation d'un retour de la France dans l'Otan «existe bel et bien dans une bonne partie des élites et des partis politiques français».
Ce retour à « l'auto-défense » s'explique en grande partie par le risque terroriste islamiste. Ira-t-il jusqu'au droit d'ingérence, qu'il soit celui de la France seule ou de l'Occident, c'est-à-dire de l'Otan, sous la conduite des Etats-Unis. Védrine ne l'exclut pas si les Etats-Unis décident de « légitimer le combat de l'Occident contre la terreur islamiste ». Et l'Algérie dans tout ça ? Suivons la conclusion de Jean Daniel : « Il se trouve que cet avertissement d'Hubert Védrine arrive à un moment où, pour célébrer les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center, Ben Laden fait sa réapparition avec un message rudement et souverainement inquiétant. Au moment aussi où les Algériens - qui furent, on l'oublie souvent, les premières victimes en date du terrorisme islamiste - voient revenir la malédiction des attentats suicides, la seule qu'ils n'avaient pas encore subie. C'est exactement la situation qu'Hubert Védrine dit redouter le plus dans son rapport. Car, dans de telles conditions, la conception d'un combat de l'Occident contre la terreur islamiste avec la collaboration de l'Otan, c'est-à-dire avec le leadership américain, récupère une forme de légitimité. C'est pourquoi le rapport d'Hubert Védrine revient à proposer une stratégie de défense face à tous les conflits dans lesquels les Etats-Unis auront l'obligation de se mêler et la tentation de nous entraîner.
L.M.
Une intervention en Algérie est-elle envisageable ?
C'est peu dire que l'implantation d'Al-Qaida dans notre pays inquiète l'Europe voisine et, plus largement, l'Otan et donc les Etats-Unis. Mais que faire ? Le président Sarkozy, dans le but de réfléchir à une « indépendance de France vis a vis des EU, a demandé au socialiste et ancien ministre des AE,
Hubert Védrine de faire un rapport sur l'opportunité d'un «changement de positionnement de la France et de l'Union européenne dans le monde globalisé». Selon le directeur du Nouvel observateur, Jean Daniel, qui a lu ce rapport, Hubert Védrine a dû répondre à la question de savoir s'il fallait repenser la position de la France face à la mondialisation et comment il convenait, alors, de modifier sa «politique étrangère, sa politique de défense et sa politique d'influence». Or, c'est le contraire que constate Hubert Védrine qui croit déceler une réapparition d'une vision du monde atlantiste sous le couvert d'un occidentalisme d'autodéfense. Jean Daniel écrit : « Le bouclier commun des 27 pays européens contre l'Iran, la Chine et les Etats-voyous, c'est évi demment les Etats-Unis. Si bien que, alors que l'on voit tant d'intellectuels dénoncer encore l'antiaméricanisme rampant et maladif des traditions françaises, Hubert Védrine, lui, estime au contraire qu'au nom des valeurs communes à l'Europe et aux Etats-Unis - en dépit de certains «désaccords» (sic) avec George Bush - on peut déceler dans les élites françaises un désir nouveau de solidarité active et vigilante avec les Etats-Unis pour défendre rien de moins que la civilisation. Et il croit pouvoir affirmer que la tentation d'un retour de la France dans l'Otan «existe bel et bien dans une bonne partie des élites et des partis politiques français».
Ce retour à « l'auto-défense » s'explique en grande partie par le risque terroriste islamiste. Ira-t-il jusqu'au droit d'ingérence, qu'il soit celui de la France seule ou de l'Occident, c'est-à-dire de l'Otan, sous la conduite des Etats-Unis. Védrine ne l'exclut pas si les Etats-Unis décident de « légitimer le combat de l'Occident contre la terreur islamiste ». Et l'Algérie dans tout ça ? Suivons la conclusion de Jean Daniel : « Il se trouve que cet avertissement d'Hubert Védrine arrive à un moment où, pour célébrer les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center, Ben Laden fait sa réapparition avec un message rudement et souverainement inquiétant. Au moment aussi où les Algériens - qui furent, on l'oublie souvent, les premières victimes en date du terrorisme islamiste - voient revenir la malédiction des attentats suicides, la seule qu'ils n'avaient pas encore subie. C'est exactement la situation qu'Hubert Védrine dit redouter le plus dans son rapport. Car, dans de telles conditions, la conception d'un combat de l'Occident contre la terreur islamiste avec la collaboration de l'Otan, c'est-à-dire avec le leadership américain, récupère une forme de légitimité. C'est pourquoi le rapport d'Hubert Védrine revient à proposer une stratégie de défense face à tous les conflits dans lesquels les Etats-Unis auront l'obligation de se mêler et la tentation de nous entraîner.
L.M.
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