Par Hakim Outoudert
En ce mois de comémoration du tragique décès de Da l’Mouloud, l’occasion n’est jamais de trop pour faire le constat de la situation du mouvement de la revendication amazighe.
Où en est le legs de Mammeri? Mammeri par qui la glorieuse et si féconde révolte du Printemps 80 a consacré le droit à la dignité de millions d’Algériens, spoliés de leur culture et langue ancestrales avant que la cause ne subisse sinon un net reflux, du moins un état d’hibernation.
Structuré autour du mythique MCB, fouetté en permanence par un formidable engouement pour sa réhabilitation et surtout à l’abri des tentations corruptrices de la politique, le mouvement entretenait la cause et l’érigeait en un puissant rempart démocratique contre toutes les dérives autoritaires et obscurantistes.
On en est presque aujourd’hui à regretter cet âge d’or. A déplorer que la cause soit acculée à la défensive face au culot offensif de ses ennemis les plus acharnés.
Triste constat que l’extraordinaire victoire de la constitutionnalisation de tamazight et l’avènement de son enseignement soient une espèce de prétexte à la démission et à la paresse intellectuelle et militante de nos élites convertis, pour la plupart, à l’individualisme et au conformisme socio-politique.
Qu’est devenu ce puissant mouvement associatif né de la cause amazighe et creuset de la conscience politique et sociale des populations bérbérophones?
Un mouvement aux valeurs militantes si pures, si sincères et d’une telle crédibilité qu’il dissudait tout errement et tentative d’intrigue des ambitions politiques aux prédispositions opportunistes.
Comment est-on arrivé à ce point de reflux des repères amazighs qu’à la faveur de consultations électorales, des partis au conservatisme politique et culturel avérés en viennent à se tailler la part de lion dans une Kabylie gagnée par un dangereux désenchantement?
Qui, comment, aujourd’hui remédier à la situation sinon chahotique, du moins cafouilleuse de l’enseignement de tamazight au point où des eneignants de cette langue en soient venus à risquer pas moins que leur vie en optant pour une grève de la faim revendiquant leur réintégration professionnelle?
Le reflux de l’esprit de sacrifice et la démission des élites amazighes est, par ailleurs, si bien ressenti par les ennemis de la diversité et de la tolérance culturelles que l’on ose désormais, en pleine capitale de la Kabylie, interdire les prénoms bérbères sans que cela n’émeuve outre mesure.
Mouloud Mammeri, lui, avait de ce sens du sacrifice tellement prononcé pour tamazight qu’il a préféré y consacrer son génie, délaissant ses aptitudes d’immense écrivain. Des aptitudes qui auraient pu lui valoir selon nombre de connaiseurs pas moins que le prix Nobel...
H.O.
En ce mois de comémoration du tragique décès de Da l’Mouloud, l’occasion n’est jamais de trop pour faire le constat de la situation du mouvement de la revendication amazighe.
Où en est le legs de Mammeri? Mammeri par qui la glorieuse et si féconde révolte du Printemps 80 a consacré le droit à la dignité de millions d’Algériens, spoliés de leur culture et langue ancestrales avant que la cause ne subisse sinon un net reflux, du moins un état d’hibernation.
Structuré autour du mythique MCB, fouetté en permanence par un formidable engouement pour sa réhabilitation et surtout à l’abri des tentations corruptrices de la politique, le mouvement entretenait la cause et l’érigeait en un puissant rempart démocratique contre toutes les dérives autoritaires et obscurantistes.
On en est presque aujourd’hui à regretter cet âge d’or. A déplorer que la cause soit acculée à la défensive face au culot offensif de ses ennemis les plus acharnés.
Triste constat que l’extraordinaire victoire de la constitutionnalisation de tamazight et l’avènement de son enseignement soient une espèce de prétexte à la démission et à la paresse intellectuelle et militante de nos élites convertis, pour la plupart, à l’individualisme et au conformisme socio-politique.
Qu’est devenu ce puissant mouvement associatif né de la cause amazighe et creuset de la conscience politique et sociale des populations bérbérophones?
Un mouvement aux valeurs militantes si pures, si sincères et d’une telle crédibilité qu’il dissudait tout errement et tentative d’intrigue des ambitions politiques aux prédispositions opportunistes.
Comment est-on arrivé à ce point de reflux des repères amazighs qu’à la faveur de consultations électorales, des partis au conservatisme politique et culturel avérés en viennent à se tailler la part de lion dans une Kabylie gagnée par un dangereux désenchantement?
Qui, comment, aujourd’hui remédier à la situation sinon chahotique, du moins cafouilleuse de l’enseignement de tamazight au point où des eneignants de cette langue en soient venus à risquer pas moins que leur vie en optant pour une grève de la faim revendiquant leur réintégration professionnelle?
Le reflux de l’esprit de sacrifice et la démission des élites amazighes est, par ailleurs, si bien ressenti par les ennemis de la diversité et de la tolérance culturelles que l’on ose désormais, en pleine capitale de la Kabylie, interdire les prénoms bérbères sans que cela n’émeuve outre mesure.
Mouloud Mammeri, lui, avait de ce sens du sacrifice tellement prononcé pour tamazight qu’il a préféré y consacrer son génie, délaissant ses aptitudes d’immense écrivain. Des aptitudes qui auraient pu lui valoir selon nombre de connaiseurs pas moins que le prix Nobel...
H.O.
Commentaire