Selon les spécialistes, l’Algérie se transforme peu à peu en une terre de culture de résine de cannabis et d’opium, un marché en pleine extension qui s’explique par la forte demande de ces dernières années. Stupéfiant…… !
Le fameux débat autour de la drogue et la toxicomanie en Algérie ne cesse d’interpeller les consciences. En effet, la consommation des drogues-même celles dites dures-chez nous a atteint des proportions alarmantes. Selon les spécialistes, l’usage des psychotropes est en constante augmentation et, au fil du temps, l’Algérie est devenue une véritable plaque tournante pour les narcotrafiquants.
Appelé kif, hachich ou zetla dans le jargon algérien, le cannabis (drogue douce) est devenu une des drogues les plus répandues en Algérie mais il faut constater que ces dernières années les drogues dures (cocaïne et héroïne) ont fait leur apparition en forceé, résultat des champs entiers dédiés à la culture de l’opium ainsi que la résine de cannabis. Les coups de filet de la Gendarmerie nationale sont fréquents surtout dans la région d’El Oued. Cette demande s’explique par la volonté de fuir une réalité de plus en plus dure en s’immergeant dans des paradis artificiels.
Nous avons mené l’enquête pour définir les origines, le marché ainsi que la consommation de drogue en Algérie.
Les origines du mal
L’année 1975 pourrait être arbitrairement fixée comme étant le point de départ de l’histoire de la drogue et de la toxicomanie en Algérie. En effet cette année là une première alerte est donnée avec la saisie de trois tonnes de cannabis et l’arrestation des auteurs de ce trafic, essentiellement des Marocains et des Africains. Mais en réalité la moitié de cette drogue ne faisait que transiter par notre pays pour être acheminée vers l’Europe et le Moyen-Orient, car l’Algérie est un endroit stratégique et idéalement situé appelé par les spécialistes " le carrefour des transits ".
Le début des années 80 a connu une accalmie plus au moins précaire, avant que l’année 1989 vienne alimenter les débats avec une saisie record de pusieurs tonnes de résine de cannabis ainsi qu’une interpellation de plus de 2 500 personnes impliquées directement ou indirectement dans ce trafic bien structuré. L’opinion se réveilla alors médusée et victime de cette illusion que cela n’arrive qu’aux autres ou que chez les autres et depuis cette date on observe une évolution constante de ce phénomène. Ce qui est remarquable à la lecture des statistiques disponibles, c’est que l’année 1992 marque un tournant capital dans la nature et la tendance du trafic, du fait de la saisie de plus 12 000 kg de résine de cannabis et de 141 kg d’opium à l’état brut. Cette tendance se confirmera malheureusement les années suivantes avec la saisie de quantités plus au moins importantes d’héroine, de cocaïne ainsi que des quantités très importantes de substances psychotropes, quant aux itinéraires et la provenance de ce commerce et de la marchandise illicite, il est important de relever que la majorité du cannabis saisi provient de nos frontières ouest.
L’Algérie, carrefour de transit et marché en pleine extension
Selon l’avis des spécialistes, l’Algérie demeure un espace de transit, alors faut-il pavoiser pour autant? certainement pas quand on sait que la consommation de drogue en Algérie est en constante augmentation. Néanmoins une étude menée par les différents services de sécurité révèle que 90 % des marchandises, saisies ces dernières années, étaient destinées au marché européen et au Moyen-Orient, l’analyse des statistiques nous démontre clairement que l’Algérie connaît une évolution constante du business de la drogue, à cela il faut ajouter la recrudescence du trafic international d’opiacés et de cocaïne auquel s’adonnent les ressortissants et trafiquants de la région subsaharienne, qui acheminent leurs marchandises à partir du Niger et du Mali en franchissant les frontières du pays clandestinement. Ainsi la vaste région qui s’étend de Tamanrasset à Aïn Guezzam constitue du pain beni pour les narcotrafiquants, l’avertissement est à prendre au sérieux et les drogues provenant d’Afrique subsaharienne sont en majorité des drogues dures.
La lutte de ce trafic a atteint son paroxysme, en effet les multiples coups de filets des différents organes des services concernés (gendarmerie et Police des frontières), ont permis de réduire l’intensité du trafic. En 2006, 6 522 kg de kif ont été saisis par la Gendarmerie nationale et plus de 4 850 kg pour l’année 2007 alors que les Douanes ont mis la main sur une quantité de 2 114 kg de résine de cannabis ces quatre dernières années. Un bilan plutôt positif, compte tenu du nombre de trafiquants qui s’adonnent à cette activité. Les différentes enquêtes menées par la police démontrent que ces opérations d’acheminement du kif et des drogues dures à travers le territoire national se fait à travers le tracé frontalier maroc-algérien par le biais de ressortissants nationaux et étrangers utilisant comme moyens de transport des véhicules de tourisme, des poids lourds et surtout des véhicules tout terrain portant de fausses plaques d’immatriculation et à bord desquels des caches sont aménagées pour dissimuler leur marchandise. Pour un responsable de la gendarmerie nationale, les trafiquants utilisent divers ruses pour faire passer la drogue, comme de doubles réservoirs, des caches au niveau du moteur ainsi que dans les roues de secours du véhicule, des méthodes qui sont vite repérées par la Police des frontières à l’aide de détecteurs et des chiens renifleurs " il y a même ceux qui mélangent la drogue avec d’autres marchandises comme la farine, le lait en poudre..." et d’ajouter " que 73 % des saisies de résine de cannabis par nos soins ne font que transiter par l’Algérie, alors que 26,8 % sont destinées à la consommation locale.” Pour leur part, les services des Douanes indiquent que les grandes opérations de saisie se focalisent sur l’axe routier Maghnia- Tlemcen- Oran, avec des prises qui s’intensifient au poste frontalier algéro-libyen dit " Debdeb ". Quant à la gendarmerie, elle a enregistré ses plus importantes prises au nord et au sud-ouest du pays ainsi qu’au Centre et à l’Est avec une forte prédominance dans les villes frontalières avec le Maroc, la Lybie,la Tunisie,le Mali et le Niger. Par ailleurs une récente enquête menée par la Gendarmerie nationale sur les réseaux de kif et de la culture de l’opium a démontré que 58% des personnes impliquées dans ce trafic sont de nationalité marocaine et 14 % sont Tunisiens et Libyens. L’acheminement de la drogue vers l’Europe et le Moyen-Orient connaît une évolution constante, notamment ces dix dernières années.
La Gendarmerie nationale par la voix de son responsable de la consommation reconnaît que le déploiement des réseaux de trafiquants à travers le pays a profité de la situation sécuritaire dans la mesure où les efforts des services de sécurité étaient portés principalement sur la lutte antiterroristes. Ainsi et selon les services de sécurité, Ouargla et El Oued se sont transformées durant cette décennie en un lieu de prédilection des trafiquants. Par ailleurs, une grande partie des revenus de la vente de drogue sert à financer l’achat des cigarettes étrangères au niveau des pays africains et surtout au financement des réseaux de soutien au terrorisme, l’achat d’armes et le recrutement de nouvelles recrues. La zone Sud-Est connaît une forte recrudescence du phénomène car les terroristes demandent des rançons aux trafiquants contre une garantie pour le passage de leur marchandise.
Le fameux débat autour de la drogue et la toxicomanie en Algérie ne cesse d’interpeller les consciences. En effet, la consommation des drogues-même celles dites dures-chez nous a atteint des proportions alarmantes. Selon les spécialistes, l’usage des psychotropes est en constante augmentation et, au fil du temps, l’Algérie est devenue une véritable plaque tournante pour les narcotrafiquants.
Appelé kif, hachich ou zetla dans le jargon algérien, le cannabis (drogue douce) est devenu une des drogues les plus répandues en Algérie mais il faut constater que ces dernières années les drogues dures (cocaïne et héroïne) ont fait leur apparition en forceé, résultat des champs entiers dédiés à la culture de l’opium ainsi que la résine de cannabis. Les coups de filet de la Gendarmerie nationale sont fréquents surtout dans la région d’El Oued. Cette demande s’explique par la volonté de fuir une réalité de plus en plus dure en s’immergeant dans des paradis artificiels.
Nous avons mené l’enquête pour définir les origines, le marché ainsi que la consommation de drogue en Algérie.
Les origines du mal
L’année 1975 pourrait être arbitrairement fixée comme étant le point de départ de l’histoire de la drogue et de la toxicomanie en Algérie. En effet cette année là une première alerte est donnée avec la saisie de trois tonnes de cannabis et l’arrestation des auteurs de ce trafic, essentiellement des Marocains et des Africains. Mais en réalité la moitié de cette drogue ne faisait que transiter par notre pays pour être acheminée vers l’Europe et le Moyen-Orient, car l’Algérie est un endroit stratégique et idéalement situé appelé par les spécialistes " le carrefour des transits ".
Le début des années 80 a connu une accalmie plus au moins précaire, avant que l’année 1989 vienne alimenter les débats avec une saisie record de pusieurs tonnes de résine de cannabis ainsi qu’une interpellation de plus de 2 500 personnes impliquées directement ou indirectement dans ce trafic bien structuré. L’opinion se réveilla alors médusée et victime de cette illusion que cela n’arrive qu’aux autres ou que chez les autres et depuis cette date on observe une évolution constante de ce phénomène. Ce qui est remarquable à la lecture des statistiques disponibles, c’est que l’année 1992 marque un tournant capital dans la nature et la tendance du trafic, du fait de la saisie de plus 12 000 kg de résine de cannabis et de 141 kg d’opium à l’état brut. Cette tendance se confirmera malheureusement les années suivantes avec la saisie de quantités plus au moins importantes d’héroine, de cocaïne ainsi que des quantités très importantes de substances psychotropes, quant aux itinéraires et la provenance de ce commerce et de la marchandise illicite, il est important de relever que la majorité du cannabis saisi provient de nos frontières ouest.
L’Algérie, carrefour de transit et marché en pleine extension
Selon l’avis des spécialistes, l’Algérie demeure un espace de transit, alors faut-il pavoiser pour autant? certainement pas quand on sait que la consommation de drogue en Algérie est en constante augmentation. Néanmoins une étude menée par les différents services de sécurité révèle que 90 % des marchandises, saisies ces dernières années, étaient destinées au marché européen et au Moyen-Orient, l’analyse des statistiques nous démontre clairement que l’Algérie connaît une évolution constante du business de la drogue, à cela il faut ajouter la recrudescence du trafic international d’opiacés et de cocaïne auquel s’adonnent les ressortissants et trafiquants de la région subsaharienne, qui acheminent leurs marchandises à partir du Niger et du Mali en franchissant les frontières du pays clandestinement. Ainsi la vaste région qui s’étend de Tamanrasset à Aïn Guezzam constitue du pain beni pour les narcotrafiquants, l’avertissement est à prendre au sérieux et les drogues provenant d’Afrique subsaharienne sont en majorité des drogues dures.
La lutte de ce trafic a atteint son paroxysme, en effet les multiples coups de filets des différents organes des services concernés (gendarmerie et Police des frontières), ont permis de réduire l’intensité du trafic. En 2006, 6 522 kg de kif ont été saisis par la Gendarmerie nationale et plus de 4 850 kg pour l’année 2007 alors que les Douanes ont mis la main sur une quantité de 2 114 kg de résine de cannabis ces quatre dernières années. Un bilan plutôt positif, compte tenu du nombre de trafiquants qui s’adonnent à cette activité. Les différentes enquêtes menées par la police démontrent que ces opérations d’acheminement du kif et des drogues dures à travers le territoire national se fait à travers le tracé frontalier maroc-algérien par le biais de ressortissants nationaux et étrangers utilisant comme moyens de transport des véhicules de tourisme, des poids lourds et surtout des véhicules tout terrain portant de fausses plaques d’immatriculation et à bord desquels des caches sont aménagées pour dissimuler leur marchandise. Pour un responsable de la gendarmerie nationale, les trafiquants utilisent divers ruses pour faire passer la drogue, comme de doubles réservoirs, des caches au niveau du moteur ainsi que dans les roues de secours du véhicule, des méthodes qui sont vite repérées par la Police des frontières à l’aide de détecteurs et des chiens renifleurs " il y a même ceux qui mélangent la drogue avec d’autres marchandises comme la farine, le lait en poudre..." et d’ajouter " que 73 % des saisies de résine de cannabis par nos soins ne font que transiter par l’Algérie, alors que 26,8 % sont destinées à la consommation locale.” Pour leur part, les services des Douanes indiquent que les grandes opérations de saisie se focalisent sur l’axe routier Maghnia- Tlemcen- Oran, avec des prises qui s’intensifient au poste frontalier algéro-libyen dit " Debdeb ". Quant à la gendarmerie, elle a enregistré ses plus importantes prises au nord et au sud-ouest du pays ainsi qu’au Centre et à l’Est avec une forte prédominance dans les villes frontalières avec le Maroc, la Lybie,la Tunisie,le Mali et le Niger. Par ailleurs une récente enquête menée par la Gendarmerie nationale sur les réseaux de kif et de la culture de l’opium a démontré que 58% des personnes impliquées dans ce trafic sont de nationalité marocaine et 14 % sont Tunisiens et Libyens. L’acheminement de la drogue vers l’Europe et le Moyen-Orient connaît une évolution constante, notamment ces dix dernières années.
La Gendarmerie nationale par la voix de son responsable de la consommation reconnaît que le déploiement des réseaux de trafiquants à travers le pays a profité de la situation sécuritaire dans la mesure où les efforts des services de sécurité étaient portés principalement sur la lutte antiterroristes. Ainsi et selon les services de sécurité, Ouargla et El Oued se sont transformées durant cette décennie en un lieu de prédilection des trafiquants. Par ailleurs, une grande partie des revenus de la vente de drogue sert à financer l’achat des cigarettes étrangères au niveau des pays africains et surtout au financement des réseaux de soutien au terrorisme, l’achat d’armes et le recrutement de nouvelles recrues. La zone Sud-Est connaît une forte recrudescence du phénomène car les terroristes demandent des rançons aux trafiquants contre une garantie pour le passage de leur marchandise.
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