Le gouvernement de Belkhadem , et la police de Zerhouni , nient leurs responsabilité sur ce drame !
Tiaret Onze harraga inhumés et une marche
par El-Houari Dilmi
L'enterrement, lundi, peu avant le coucher du soleil, de deux des onze harraga, dont les corps ont été repêchés dimanche et lundi dernier à l'entrée du port de Béthioua, a failli tourner à l'émeute hier, lorsque des jeunes, de retour du cimetière où ils venaient d'enterrer leurs amis, ont organisé une marche vers le siège de la wilaya. Devant la résidence du wali, hier vers midi, ils ont exigé d'accentuer la lutte contre ce qu'ils ont qualifié «de vendeurs de la mort». Les forces antiémeute ont été discrètement déployées autour des édifices stratégiques de la ville de Tiaret. Des commerces ont même baissé rideaux de peur d'éventuels débordements. D'autres jeunes, plus nombreux, ont réclamé la présence du wali et des journalistes. Le sang-froid des services de sécurité a d'ailleurs permis d'éviter le pire au moment où le ministre de la Solidarité, M. Djamel Ould Abbas, s'apprêtait à quitter Tiaret lundi après-midi.
«Je veux être comme vous, M. le Ministre !»
Cette phrase, lourde de sens «décochée» par un jeune harrag multirécidiviste à l'adresse du membre du gouvernement, a fait dire à ce dernier, alors qu'il rencontrait lundi des jeunes chômeurs au niveau du siège de la direction de l'Action sociale, que la «situation était réellement préoccupante (...), nous allons tout faire pour empêcher nos enfants d'aller offrir leurs corps aux poissons», a-t-il promis. Pressé par des jeunes en proie à une vive colère, Djamel Ould Abbas promettra de venir en aide aux familles qui ont tragiquement perdu le fruit de leurs entrailles. Aux autres, c'est-à-dire aux «vivants», il annoncera une série de mesures pour les aider à «tenir le coup», dira-t-il. 1.568 jeunes ont tenté de gagner l'autre rive de la Méditerranée en 2007 dont 1.302 ont pu être secourus, a reconnu le ministre. «Pourtant, en 2005, ils n'étaient que 336", a lâché Ould Abbas comme «noyé» par le torrent de problèmes débités par les jeunes aussi nombreux que désemparés.
«Ici s'arrête la vie !»
Sur les murs de Biban-Mesbah, ce village «oublié» dans le dos de la ville de Tiaret, huit parmi les victimes y vivotaient avec leurs familles dans le besoin le plus urgent. Avant de «plier bagage», les jeunes, Sadek, Benaouda, Mustapha, Med, Khaled et les autres avaient laissé, en guise de testament, un graffiti gribouillé à la hâte sur les murs décrépis : «Ici s'arrête la vie !». «Benaouda rêvait de souffler sa vingt-sixième bougie sous le ciel européen, il périra en mer sous un soleil printanier», raconte le coeur gorgé de douleur son frère aîné. Le plus jeune, Sadek, était âgé de 17 printemps.
Le teint blanc et les yeux verts, Sadek était un «beau garçon promis à un bel avenir et résistait tant bien que mal à son échec scolaire qui lui gâchait la vie», s'émeut son cousin Abdelmalek, son aîné de deux ans. Les camarades d'infortune de Sadek trimaient tous dans une carrière d'agrégats dans les environs de Tiaret moyennant 200,00 dinars la journée de dur labeur, se plaignent leurs familles sous le choc.
A Biban-Mesbah, des tentes ont été dressées pour accueillir les nombreux citoyens dont des anonymes venus compatir à la douleur des familles éplorées. Quatre (04) autres harraga morts en mer sont originaires de la ville de Tiaret dont deux cousins habitant le populeux quartier de «Volani». Parmi les victimes, Med. R, un sportif qui tenait une salle de body-building à la cité des «282 Logements».
Personne ne comprend comment ni pourquoi ce jeune homme à la nature calme et à l'esprit vif s'est jeté corps et âme dans une aventure... mortelle. D'autres familles, dont les corps de leurs enfants n'ont pas encore été retrouvés, sont toujours à l'hôpital d'El-Mohgoun, attendant que les plongeurs les retrouvent. Et selon des informations recueillies hier mercredi de source sécuritaire, les seize harraga, tous originaires de la wilaya de Tiaret, ont pris la voie des mers le 05 avril dernier à bord de deux embarcations.
Onze (11) corps ont été repêchés jusqu'à lundi dernier, leur repérage a été facilité par les gilets de sauvetage que les passeurs leur avaient fait porter lors de leur «mise à l'eau». Et au moment où nous rédigeons ces lignes, les opérations de recherches se poursuivent toujours pour tenter de retrouver les trois autres corps, des jeunes originaires de la wilaya de Tiaret.
Hier après-midi, le wali devait recevoir des représentants des jeunes dans une tentative d'apaiser leur douleur d'avoir tragiquement perdu leurs amis.
Source : Quotidien d'Oran
Tiaret Onze harraga inhumés et une marche
par El-Houari Dilmi
L'enterrement, lundi, peu avant le coucher du soleil, de deux des onze harraga, dont les corps ont été repêchés dimanche et lundi dernier à l'entrée du port de Béthioua, a failli tourner à l'émeute hier, lorsque des jeunes, de retour du cimetière où ils venaient d'enterrer leurs amis, ont organisé une marche vers le siège de la wilaya. Devant la résidence du wali, hier vers midi, ils ont exigé d'accentuer la lutte contre ce qu'ils ont qualifié «de vendeurs de la mort». Les forces antiémeute ont été discrètement déployées autour des édifices stratégiques de la ville de Tiaret. Des commerces ont même baissé rideaux de peur d'éventuels débordements. D'autres jeunes, plus nombreux, ont réclamé la présence du wali et des journalistes. Le sang-froid des services de sécurité a d'ailleurs permis d'éviter le pire au moment où le ministre de la Solidarité, M. Djamel Ould Abbas, s'apprêtait à quitter Tiaret lundi après-midi.
«Je veux être comme vous, M. le Ministre !»
Cette phrase, lourde de sens «décochée» par un jeune harrag multirécidiviste à l'adresse du membre du gouvernement, a fait dire à ce dernier, alors qu'il rencontrait lundi des jeunes chômeurs au niveau du siège de la direction de l'Action sociale, que la «situation était réellement préoccupante (...), nous allons tout faire pour empêcher nos enfants d'aller offrir leurs corps aux poissons», a-t-il promis. Pressé par des jeunes en proie à une vive colère, Djamel Ould Abbas promettra de venir en aide aux familles qui ont tragiquement perdu le fruit de leurs entrailles. Aux autres, c'est-à-dire aux «vivants», il annoncera une série de mesures pour les aider à «tenir le coup», dira-t-il. 1.568 jeunes ont tenté de gagner l'autre rive de la Méditerranée en 2007 dont 1.302 ont pu être secourus, a reconnu le ministre. «Pourtant, en 2005, ils n'étaient que 336", a lâché Ould Abbas comme «noyé» par le torrent de problèmes débités par les jeunes aussi nombreux que désemparés.
«Ici s'arrête la vie !»
Sur les murs de Biban-Mesbah, ce village «oublié» dans le dos de la ville de Tiaret, huit parmi les victimes y vivotaient avec leurs familles dans le besoin le plus urgent. Avant de «plier bagage», les jeunes, Sadek, Benaouda, Mustapha, Med, Khaled et les autres avaient laissé, en guise de testament, un graffiti gribouillé à la hâte sur les murs décrépis : «Ici s'arrête la vie !». «Benaouda rêvait de souffler sa vingt-sixième bougie sous le ciel européen, il périra en mer sous un soleil printanier», raconte le coeur gorgé de douleur son frère aîné. Le plus jeune, Sadek, était âgé de 17 printemps.
Le teint blanc et les yeux verts, Sadek était un «beau garçon promis à un bel avenir et résistait tant bien que mal à son échec scolaire qui lui gâchait la vie», s'émeut son cousin Abdelmalek, son aîné de deux ans. Les camarades d'infortune de Sadek trimaient tous dans une carrière d'agrégats dans les environs de Tiaret moyennant 200,00 dinars la journée de dur labeur, se plaignent leurs familles sous le choc.
A Biban-Mesbah, des tentes ont été dressées pour accueillir les nombreux citoyens dont des anonymes venus compatir à la douleur des familles éplorées. Quatre (04) autres harraga morts en mer sont originaires de la ville de Tiaret dont deux cousins habitant le populeux quartier de «Volani». Parmi les victimes, Med. R, un sportif qui tenait une salle de body-building à la cité des «282 Logements».
Personne ne comprend comment ni pourquoi ce jeune homme à la nature calme et à l'esprit vif s'est jeté corps et âme dans une aventure... mortelle. D'autres familles, dont les corps de leurs enfants n'ont pas encore été retrouvés, sont toujours à l'hôpital d'El-Mohgoun, attendant que les plongeurs les retrouvent. Et selon des informations recueillies hier mercredi de source sécuritaire, les seize harraga, tous originaires de la wilaya de Tiaret, ont pris la voie des mers le 05 avril dernier à bord de deux embarcations.
Onze (11) corps ont été repêchés jusqu'à lundi dernier, leur repérage a été facilité par les gilets de sauvetage que les passeurs leur avaient fait porter lors de leur «mise à l'eau». Et au moment où nous rédigeons ces lignes, les opérations de recherches se poursuivent toujours pour tenter de retrouver les trois autres corps, des jeunes originaires de la wilaya de Tiaret.
Hier après-midi, le wali devait recevoir des représentants des jeunes dans une tentative d'apaiser leur douleur d'avoir tragiquement perdu leurs amis.
Source : Quotidien d'Oran
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