Bonjour
Cinquante-huit pour cent de la population migrante revenue au pays pense retourner à l’étranger. Une possibilité qu’évoquent plus particulièrement les Algériens qui sont revenus en Algérie entre 2001 et 2006. Parmi les premières raisons à l’origine de cette volonté, le renouvellement des papiers à l’étranger.
C’est le constat amer que dresse un rapport rendu public en avril 2008 par le Centre de recherches en économie appliquée pour le développement. Ce dernier a enquêté, de novembre 2007 à janvier 2008, sur le mouvement des populations immigrées entre le pays d’origine et la terre d’accueil.
Selon Mohamed Saïb Musette, maître de recherche au CREAD, à l’origine de cette enquête, il existe plusieurs paramètres qui font qu’un ex-émigré algérien s’installe de façon temporaire ou définitive dans son pays. La population interrogée pour cette enquête est constituée d’émigrés algériens revenus au bercail. Vingt-cinq pour cent parmi eux attestent ne plus jamais quitter l’Algérie, pendant que 17 % affirment leur intention de quitter le pays à nouveau et cette fois-ci définitivement. Le rapport du CREAD s’est alors penché sur les raisons qui motivent autant le retour définitif au pays que le départ à nouveau et pour toujours vers le pays d’accueil. L’enquête, qui retrace les intentions des migrants algériens à rester ou à repartir durant la décennie 1996-2006, révèle, selon Mohamed Saïb Musette, que «60 % des migrants avaient pour ferme intention de revenir définitivement en Algérie, contre seulement 14 % qui déclaraient être de retour temporairement au pays. Mais au fil du temps, un changement d’attitude s’est opéré».
En effet, le nombre d’Algériens sûrs de vouloir rester dans leur pays a diminué sensiblement au fil des années, puisqu’il n’en restait au milieu de la décennie, que 24 %. Les chiffres de l’enquête indiquent que 12,3 % de l’échantillon, des personnes découragées, affirment tenter un nouveau départ vers l’étranger, pendant qu’un nouveau groupe d’indécis, qui s’est formé entre 2001 et 2006, représente aujourd’hui 58 % de la population revenue au pays.
Les chercheurs ayant élaboré cette enquête mettent le doigt sur les incertitudes qui s’installent durablement chez les migrants de retour en Algérie. Ils signalent un écart considérable entre les ex-migrants, revenus en Algérie avant 2001, et ceux qui sont récemment retournés au pays, c’est-à-dire après 2001. Autrement dit, entre 2001 et 2006, de plus en plus d’Algériens tentent une nouvelle expérience à l’étranger.
Mohamed Saïb Musette ne manque pas de souligner que 36,5 % de ceux qui ont affiché leur intention de repartir sont probablement déjà repartis, puisqu’ils prévoyaient un nouveau départ dans un délai de 6 mois à une année au plus. Considérant que les Algériens ayant vécu à l’étranger ont pu, en terre d’accueil, accéder à une situation socioprofessionnelle confortable, la majeure partie d’entre eux pensent repartir pour renouveler leurs papiers administratifs. Selon les résultats de l’enquête du CREAD, c’est là l’une des principales raisons. La deuxième raison évoquée concerne les nouvelles opportunités d’emploi, et la troisième a trait à des raisons familiales.
Enfin, le rapport indique que les jeunes représentent 60 % de la population qui souhaite émigrer de nouveau, un constat loin d’être surprenant, estiment les chercheurs, et qui d’ailleurs a de fortes chances de perdurer dans le temps, et ce malgré la politique européenne d’immigration.
Selon le professeur Musette, la mise en échec du projet migratoire par le retour imposé, notamment l’expulsion, n’élimine point l’idée de repartir de l’esprit des Algériens.
Le Jeune Indépendant
Cinquante-huit pour cent de la population migrante revenue au pays pense retourner à l’étranger. Une possibilité qu’évoquent plus particulièrement les Algériens qui sont revenus en Algérie entre 2001 et 2006. Parmi les premières raisons à l’origine de cette volonté, le renouvellement des papiers à l’étranger.
C’est le constat amer que dresse un rapport rendu public en avril 2008 par le Centre de recherches en économie appliquée pour le développement. Ce dernier a enquêté, de novembre 2007 à janvier 2008, sur le mouvement des populations immigrées entre le pays d’origine et la terre d’accueil.
Selon Mohamed Saïb Musette, maître de recherche au CREAD, à l’origine de cette enquête, il existe plusieurs paramètres qui font qu’un ex-émigré algérien s’installe de façon temporaire ou définitive dans son pays. La population interrogée pour cette enquête est constituée d’émigrés algériens revenus au bercail. Vingt-cinq pour cent parmi eux attestent ne plus jamais quitter l’Algérie, pendant que 17 % affirment leur intention de quitter le pays à nouveau et cette fois-ci définitivement. Le rapport du CREAD s’est alors penché sur les raisons qui motivent autant le retour définitif au pays que le départ à nouveau et pour toujours vers le pays d’accueil. L’enquête, qui retrace les intentions des migrants algériens à rester ou à repartir durant la décennie 1996-2006, révèle, selon Mohamed Saïb Musette, que «60 % des migrants avaient pour ferme intention de revenir définitivement en Algérie, contre seulement 14 % qui déclaraient être de retour temporairement au pays. Mais au fil du temps, un changement d’attitude s’est opéré».
En effet, le nombre d’Algériens sûrs de vouloir rester dans leur pays a diminué sensiblement au fil des années, puisqu’il n’en restait au milieu de la décennie, que 24 %. Les chiffres de l’enquête indiquent que 12,3 % de l’échantillon, des personnes découragées, affirment tenter un nouveau départ vers l’étranger, pendant qu’un nouveau groupe d’indécis, qui s’est formé entre 2001 et 2006, représente aujourd’hui 58 % de la population revenue au pays.
Les chercheurs ayant élaboré cette enquête mettent le doigt sur les incertitudes qui s’installent durablement chez les migrants de retour en Algérie. Ils signalent un écart considérable entre les ex-migrants, revenus en Algérie avant 2001, et ceux qui sont récemment retournés au pays, c’est-à-dire après 2001. Autrement dit, entre 2001 et 2006, de plus en plus d’Algériens tentent une nouvelle expérience à l’étranger.
Mohamed Saïb Musette ne manque pas de souligner que 36,5 % de ceux qui ont affiché leur intention de repartir sont probablement déjà repartis, puisqu’ils prévoyaient un nouveau départ dans un délai de 6 mois à une année au plus. Considérant que les Algériens ayant vécu à l’étranger ont pu, en terre d’accueil, accéder à une situation socioprofessionnelle confortable, la majeure partie d’entre eux pensent repartir pour renouveler leurs papiers administratifs. Selon les résultats de l’enquête du CREAD, c’est là l’une des principales raisons. La deuxième raison évoquée concerne les nouvelles opportunités d’emploi, et la troisième a trait à des raisons familiales.
Enfin, le rapport indique que les jeunes représentent 60 % de la population qui souhaite émigrer de nouveau, un constat loin d’être surprenant, estiment les chercheurs, et qui d’ailleurs a de fortes chances de perdurer dans le temps, et ce malgré la politique européenne d’immigration.
Selon le professeur Musette, la mise en échec du projet migratoire par le retour imposé, notamment l’expulsion, n’élimine point l’idée de repartir de l’esprit des Algériens.
Le Jeune Indépendant
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