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Au Soudan, une avancée vers la séparation entre l’État et la religion

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  • Au Soudan, une avancée vers la séparation entre l’État et la religion


    Un pas en avant sur une route encore longue. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais, a signé dimanche dernier un document avec Abdelaziz al-Hilu, à la tête d'une des deux factions du groupe rebelle Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) – implanté dans les États du Kordofan-Sud et du Nil bleu – ouvrant la voie à un accord de paix final garantissant la liberté de culte à tous les citoyens tout en séparant l’État de la religion. La démarche semble avoir pris au dépourvu une partie des analystes pour qui ce principe de séparation était impossible à adopter pour l’aile militaire du pouvoir – reliquat du régime militaro-islamiste du dictateur déchu en 2019 Omar al-Bachir – tandis que l’aile civile, par le biais du Premier ministre Abdallah Hamdok, avait déjà conclu en septembre dernier une déclaration de principe similaire, mais qui n’a cependant pas été mise en œuvre.

    L’accord signé en fin de semaine dernière à Juba, dans la capitale du Soudan du Sud, mentionne notamment l’unification des forces armées et la création d’un État démocratique et laïc. Dans la même veine, le document souligne qu’« une solution militaire ne peut pas conduire à une paix et à une stabilité durables dans le pays » et qu’une « solution politique pacifique et juste doit être un objectif commun ».

    Un pas de plus vers la paix

    Au cours de ces deux dernières années, le gouvernement de transition soudanais s’est engagé dans des pourparlers de paix avec des groupes rebelles dans le but de stabiliser le pays avant l’élection alors attendue à la fin de l’année 2022, mais qui semble désormais repoussée à plus tard. Le Soudan a conclu un traité de paix historique en octobre dernier à Juba avec plusieurs groupes rebelles, mettant fin, du moins formellement, à 17 années de guerres, celle du Darfour déclenchée en 2003, et celle du Kordofan du Sud et du Nil bleu depuis 2011. Alors que la répartition inégale des ressources entre le centre et les périphéries, ainsi qu’entre la communauté arabe majoritaire et les minorités ethniques, ont longtemps alimenté la violence, ce traité devait jeter les bases d’un nouveau Soudan fondé sur les principes d’égalité, de justice et de reconnaissance de sa diversité culturelle.

    Mais la faction du SPLM-N menée par Abdelaziz al-Hilu, active dans les monts Nouba, situés dans le Kordofan du sud, où elle contrôle de larges pans du territoire, avait alors refusé de participer.
    « Le SPLM-N est la faction rebelle la plus forte parmi toutes. Elle dispose d’une milice que l’armée nationale n’a pas réussi à défaire malgré des années de campagnes offensives à partir de 2011. C’est aussi une faction qui est convaincue qu’il ne peut y avoir de paix durable au Soudan sans la séparation entre la religion et l’État, puisque dans sa zone d’influence, tout comme dans l’ensemble du pays, la population est très diverse », explique à L’Orient-Le Jour Suliman Baldo, conseiller auprès de l’organisation The Sentry, spécialisée dans l’investigation sur les criminels de guerre en Afrique et particulièrement au Darfour. « Tous veulent être soudanais. Pas qu’on leur impose une identité arabe ou islamique. Cela est très important que le gouvernement de transition ait accepté cela. C’est un pas de plus vers la paix car il associe au processus la faction la plus significative », poursuit M. Baldo, qui précise également que cette inscription de la séparation entre la religion et l’État rétrécit de fait l’espace des partis politiques islamistes qui utilisent la religion comme moyen de mobilisation et d’excitation des esprits, et qui s’opposent à cette distinction. « Les civils ont eu beaucoup de mal à convaincre Abdelaziz al-Hilu de faire partie de la transition car les militaires ont tenté de freiner le processus puisqu’ils étaient contre le principe de la séparation », commente Jihad Mashamoun, un analyste politique sur le Soudan.

    Le SPLM-N opère dans une région habitée par des populations non musulmanes durement discriminées sous le régime d’al-Bachir. Le groupe a par ailleurs déclaré que si ses demandes n’étaient pas satisfaites, il appellerait à l’autodétermination dans les zones qu’il contrôle. Selon l’accord signé, « aucune religion ne sera imposée à quiconque et l’État n’adoptera aucune religion officielle ».

    Nombreux défis

    Un groupe rebelle manque toutefois encore à l’appel. Il s’agit de l’Armée de libération du Soudan (SLA) qui représente un défi sécuritaire majeur pour le gouvernement central de Khartoum. Avec à sa tête Abdel Wahed el-Nur, il est actif dans le Jebel Marra, dans la région du Darfour. « El-Nur n’a pas signé parce qu’il voit Burhane et Hemetti (NDLR : numéro deux du conseil souverain et chef des Forces de soutien rapide, milice accusée d’exactions au Darfour) comme étant des symboles de l’ancien régime et comme des figures directement impliquées dans le génocide au Darfour », explique Jihad Mashamoun. Bien que la déclaration de principe signée dimanche constitue une avancée notable sur le chemin de la stabilisation et de la paix, elle est encore confrontée à de nombreux défis, à commencer par la présence des forces armées non officielles sur le territoire, malgré le traité de Juba. En témoigne par exemple l’attaque du 16 janvier 2021, par des tribus arabes soutenues par des mercenaires des Forces de soutien rapide (FSR) – aussi appelés Janjawids – ayant fait 160 morts parmi les déplacés issus de l’ethnie Massalit. Surtout, les objectifs d’Abdel Fattah al-Burhane effrayent une grande partie des acteurs du soulèvement populaire déclenché en décembre 2018, qui avait conduit à la chute de Omar al-Bachir. Beaucoup doutent de son intention de transférer tous les pouvoirs aux civils à l’issue de la période transitoire et observent ses démarches en vue de pacifier le pays comme un moyen de gagner en crédibilité aussi bien à l’étranger que sur la scène intérieure – dans un contexte de très grave crise économique – dans le but de remporter la prochaine élection présidentielle. « Qu’il s’agisse de Hemetti ou d’al-Burhane, aucun des deux ne souhaite voir un véritable État civil au Soudan. Ils ont peur de ce qui pourrait leur arriver dans ces conditions car ils sont tous les deux impliqués dans le génocide », résume M. Mashamoun.

    Un pas en avant sur une route encore longue. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais, a signé dimanche dernier un document avec Abdelaziz al-Hilu, à la tête d'une des deux factions du groupe rebelle Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) – implanté dans les États du Kordofan-Sud et du Nil bleu – ouvrant la voie à un accord de paix...


    Lorienlejour

  • #2
    Ca commence comme ca et ca finit par la légalisation des mariages gays et autres perversions de même acabits.
    ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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    • #3
      Un pas en avant sur une route encore longue. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais, a signé dimanche dernier un document avec Abdelaziz al-Hilu,
      Le général Burhane et un autre chef de guerre séparatiste de la région du Kordofan signent un "DOCUMENT" ! ...

      - Le PEUPLE , a-il été consulté ?
      - Que devient le projet de "l'Assemblée Constituante " qu'ils avaient promis après la chute d'Omar El Bachir?
      - D'où sort ce Burhan qui prend seul la décision de normaliser avec Israël,

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      • #4
        En somme le Soudan veux en finir avec le "bédouinisme" archaïque, et rentrer dans la modernité d' État Nation ...

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        • #5
          Envoyé par sako Voir le message

          Le général Burhane et un autre chef de guerre séparatiste de la région du Kordofan signent un "DOCUMENT" ! ...

          - Le PEUPLE , a-il été consulté ?
          - Que devient le projet de "l'Assemblée Constituante " qu'ils avaient promis après la chute d'Omar El Bachir?
          - D'où sort ce Burhan qui prend seul la décision de normaliser avec Israël,
          Un pro sioniste n'a aucune parole. Il devrait être destitué.

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          • #6
            Envoyé par infinite1 Voir le message
            En somme le Soudan veux en finir avec le "bédouinisme" archaïque, et rentrer dans la modernité d' État Nation ...
            Cette séparation de la religion et de l'état vient en retard.
            Les chrétiens et animistes avaient demandé la séparation avec le Soudan en raison de la dictature de la religion musulmane contre eux.
            Il faut appeler les choses par leur nom.
            L'islam est instrumentalisé contre le peuple soudanais.
            Un islam archaïque opposé au Coran.
            Dernière modification par Elghifari, 04 avril 2021, 12h12.

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            • #7
              Cette séparation de la religion et de l'état vient en retard.

              En quoi la séparation de la religion et de l’État en Algérie si jamais elle venait s’imposait serait-elle un fait en retard ? ...

              L'islam est instrumentalisé contre le peuple soudanais.

              On sait ce qu'il en est de l'instrumentalisation de l'islam en Algérie avec toutes ses conséquences, inutile d'y aller chercher l'exemple du Soudan.

              La question ou plutot le problème, c'est que le Soudan s'est décider à se défaire de ce fléau, alors qu'en Algérie il a encore de beaux jours...

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              • #8
                En somme le Soudan veux en finir avec le "bédouinisme" archaïque, et rentrer dans la modernité d' État Nation ...
                Cette modernité " tant miroitée par l’occident " ne verra jamais le jour au Soudan , et pour cause, le pays sera dépecé bien avant et ses frontières redessinées suivant les clivages ethniques et confessionnelles !
                La future Constitution du Soudan sera l’œuvre d’une officine étrangère comme ce fut le cas en Irak avec la Constitution Bremer (c’était aussi au nom de la modernité !).

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                • #9
                  Un pro sioniste n'a aucune parole. Il devrait être destitué.
                  Le premier ministre Soudanais HAMDOK est communiste pur jus, à aucun moment il ne s'est opposé à cette normalisation !

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                  • #10
                    Les chrétiens et animistes avaient demandé la séparation avec le Soudan en raison de la dictature de la religion musulmane contre eux.
                    Il faut appeler les choses par leur nom.
                    Maintenant que Soudan-du-Sud est indépendant et les chrétiens et animistes sont "sauvés", l'occident veut en finir avec ce qui reste du Soudan musulman ,

                    Deux Etats sont à redessiner, un au Kordoufan et l'autre au Darfour, les deux regions exigent leurs propres Constitutions.

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                    • #11
                      Maintenant que Soudan-du-Sud est indépendant et les chrétiens et animistes sont "sauvés", l'occident veut en finir avec ce qui reste du Soudan musulman ,
                      Deux Etats sont à redessiner, un au Kordoufan et l'autre au Darfour, les deux regions exigent leurs propres Constitutions.

                      Certes, nous parlant du Soudan, mais si demain un même scénario venait à se dessiné pour l'Algérie? ...

                      La faute incomberait à qui ?

                      -- A l'Occident ?

                      -- A l'Orient ?

                      -- Ou au système qui a pourri la vie des Algériens(ne) depuis des lustres ?
                      Dernière modification par infinite1, 04 avril 2021, 13h49.

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                      • #12
                        Certes, nous parlant du Soudan, mais si demain un même scénario venait à se dessiné pour l'Algérie?
                        Ne jamais céder au chantage des séparatistes berbéristes, il faut laisser braire.

                        Commentaire


                        • #13
                          Ne jamais céder au chantage des séparatistes berbéristes, il faut laisser braire.

                          C'était aussi les recommandations de Omar el Béchir à ses milices Djindjaouis qui sévissaient au Darfour ...

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                          • #14
                            Rien à voir, dans ces régions, les révoltes étaient armées et soutenues par des ONG étrangères.

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                            • #15
                              Rien à voir, dans ces régions, les révoltes étaient armées et soutenues par des ONG étrangères.

                              C'est toujours la main de l'étranger, une rengaine qui ne fait plus recette, en Algérie la main qui n'est pourtant pas étrangère est encore plus nocive ...

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