Affaire Arslane: boycott de l’activité judiciaire au niveau national le 7 juin
Publié Il y a 1 jour
le 5 juin 2021
Par Yasmine Marouf-Araibi

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Le Conseil de l’Union Nationale des Ordres des Avocats (UNOA) a fait part ce samedi de sa décision de boycotter l’activité judiciaire le 7 juin au niveau national “à l’exception des délais”. Prise à l’issue d’une réunion tenue ce 5 juin à la Cour suprême, la décision du boycott intervient “en solidarité” avec l’avocat incarcéré Abderraouf Arslane.
Mis sous mandat de dépôt le 26 mai dernier, l’avocat Abderraouf Arslane, membre du collectif de défense des détenus d’opinion, est accusé “d’adhésion à une organisation terroriste”, comme communiqué jeudi par le procureur général adjoint près la Cour de Tebèssa. Aujourd’hui, le Conseil de l’UNOA a dénoncé “un dossier vide qui ne comporte aucune preuve d’appartenance à une organisation terroriste”.
“Le Conseil a écouté le rapport du bâtonnier de Tebèssa sur l’affaire du confrère Arslane et ses membres ont consulté le dossier qui ne comporte aucune preuve d’appartenance à une organisation terroriste et le procès-verbal lui-même est construit sur de simples suppositions”, a indiqué le communiqué du Conseil de l’UNOA.
Et d’ajouter: “l’enquête n’a conclu à aucune preuve, c’est pourquoi son incarcération n’est pas justifiée d’autant plus qu’il présente toutes les garanties pour se présenter devant la Justice”.
“Violation du secret de l’instruction” et de la “présomption d’innocence”
Alors que la chambre d’accusation a confirmé le mandat de dépôt ordonné contre maitre Arslane et ses trois co-accusés, le 1er juin, les accusations retenues contre eux n’ont été révélées que le jeudi 3 juin par le procureur général adjoint près la Cour de Tebèssa lors d’une conférence de presse.
Le procureur général adjoint a indiqué que les premiers éléments de l’enquête lancée par les services de la gendarmerie, “sur la base de rapports sécuritaires fiables”, ont montré que les quatre accusés sont “liés au mouvement terroriste Rachad” qui a été classé récemment par le haut Conseil de Sécurité comme “organisation terroriste”.
Ces déclarations ont été rejetées ce samedi par le Conseil de l’UNOA qui a dénoncé une “violation du secret de l’instruction” et de la “présomption d’innocence”.
“Le Conseil regrette la mauvaise lecture du dossier par le procureur général de la Cour de Tebèssa qui a violé le secret de l’instruction et la présomption de l’innocence”. lit-on sur le communiqué.
“Le conseil appelle à la mise en oeuvre des procédures judiciaires relatives à la présomption d’innocence et la liberté des individus et de rendre la mesure du mandat de dépôt une exception applicable qu’en cas de nécessité suprême”, lit-on encore.
Considérée comme “énième atteinte” à leur profession, l’incarcération de l’avocat Abderraouf Arslane a suscité de vives émotions parmi les robes noires. Le barreau de Tebèssa a décidé de boycotter sine die l’activité judiciaire tandis que d’autres protestations ont été organisées notamment à Alger faveur de l’avocat.
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