Bonsoir
[Aps 16/5/08] TIZI-OUZOU (Algérie)- Le pillage intensif de pierres utilisées généralement dans l’ornementation des façades de maisons et villas est en phase de devenir un véritable "casse tête" environnemental dans la commune d’Ifigha (w. Tizi-Ouzou). "Des terrains entiers sont menacés de glissements et éboulements suite à l’extraction anarchique de pierres", a indiqué le P/APC de cette municipalité, située à une cinquantaine de km à l’Est de Tizi-Ouzou.
Cette "industrie" lithique constitue pour les jeunes chômeurs d’Ifigha, comme d’ailleurs, un palliatif pour gagner leur croûte, au prix d’un danger extrême pesant sur leur santé, et participant grandement à la fragilisation de l’écosystème de la région.
Selon ces jeunes tailleurs de pierres, "tout le périmètre attenant aux limites administratives de la commune d’Ifigha avec les daïras d’Azazga et Bouzeguene", faisant l’objet d’une extraction forcenée, "se trouve presque à sec", ce qui les a acculés à se déplacer vers le c£ur même de la forêt voisine d’Ifigha, en utilisant les tracteurs agricoles pour transporter leur produit vers les points de vente aménagés tout au long de la voie publique, est-il souligné.
Ces pierres taillées sont très appréciées dans les wilayas du centre du pays ou les propriétaires aisés les utilisent pour agrémenter les façades de leurs habitations, indique t-on.
Selon sa qualité, un mètre carré de pierre taillée peut être écoulé à un prix variant entre 2000 à 2500 DA, a-t-on constaté, au moment ou un sac de 25 kg de poudre de silicium (destinée à être mélangé avec le ciment peut être utilisé également dans l’ornementation des façades) se vend à 150 DA.
S’agissant des mesures préventives prises pour se prémunir contre les risques liés à leur "dur métier", les tailleurs d’Ifigha assurent qu’ils "se contentent de boire beaucoup de lait et d’enrouler un tissu ou un mouchoir autour de leur nez, afin d’éviter le plus possible de respirer l’air gorgé de poudre de silicium".
La majorité d’entre eux a affirmé "n’avoir jamais pensé à aller consulter un médecin, après plusieurs années de cette activité", dont la durée moyenne est estimée à 08 années pour un nombre d’entres eux, "même en ayant eu vent de plusieurs atteintes dues à cette maladie enregistrées au niveau des hôpitaux, aggravées par la mort d’un tailleur de pierres du village voisin de Ait Said", déplore-t-on.
Le chef du service des maladies respiratoires de l’hôpital Belloua (relevant du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Tizi-Ouzou) n’a pas hésité, à ce titre, à mettre l’accent sur les "complications mortelles" liées aux atteintes à l’appareil respiratoire des tailleurs de pierres déclarées ces dernières années, tout en déplorant le fait qu’il n’ait pas de statistiques à communiquer sur ce sujet du fait que les personnes exerçant cette activité "ne se déclarent pas".
En effet, durant leur activité, les tailleurs de pierres respirent l’oxyde de silicium, une matière très nocive se trouvant dans les particules de poudre de pierre gorgeant l’air qu’ils respirent. Selon la même source, après quelque années d’activité sans protection aucune, le concerné va inéluctablement vers une Pneumoconiose, qui est à son tour "à l’origine de complications diverses représentées principalement par 03 cas avérés de maladies mortelles (non cancérigènes), la pneumo thorax bilatérale, la neumoptsie et la tuberculose résistante", a t-il fait savoir.
"Au vu de la nature géologique de la roche et du sol de la région, ce n’est pas tant l’exploitation des pierres qui constitue une menace pour l’environnement", a tenu à souligner, pour sa part, le directeur local de l’environnement, qui soutient que "c’est plutôt l’extraction effrénée de celle-ci sur un site géographique fixe pour une longue période qui va participer, à une échelle limitée, à la survenue d’éboulements de terrains".
La conservation locale des forêts assure, pour sa part, qu’il existe bien "une loi pour dissuader le vol flagrant des ressources naturelles relevant du périmètre de la forêt domaniale, mais sans plus", signalant que les sites objets de ce pillage au niveau de la commune d’Ifigha "relèvent du domaine privé". Toutefois, des poursuites judiciaires peuvent êtres engagées contre les contrevenants par le P/APC de la circonscription concernée, est-il ajouté.
Le contrôle de l’extraction des pierres au niveau de la wilaya est exclusivement dévolu à l’agence nationale de protection et de valorisation du patrimoine minier national, qui compte une police des mines chargée de cette mission, selon les informations fournies par la direction de l’industrie et des mines.
Un dépliant scientifique de sensibilisation sous le titre "l’hygiène dans l’environnement du travail" avait été édité en 1998 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) sur les risques liés à l’activité de taillage des pierres sans protection ni contrôle sanitaire.
Un forum médical sur le métier de tailleur de pierre et ses répercussions sur la santé a été abrité récemment par la wilaya de Batna, ou la région de T’Kout avait enregistré plusieurs décès liés aux conséquences de cette activité, rappelle-t-on.
[Aps 16/5/08]
[Aps 16/5/08] TIZI-OUZOU (Algérie)- Le pillage intensif de pierres utilisées généralement dans l’ornementation des façades de maisons et villas est en phase de devenir un véritable "casse tête" environnemental dans la commune d’Ifigha (w. Tizi-Ouzou). "Des terrains entiers sont menacés de glissements et éboulements suite à l’extraction anarchique de pierres", a indiqué le P/APC de cette municipalité, située à une cinquantaine de km à l’Est de Tizi-Ouzou.
Cette "industrie" lithique constitue pour les jeunes chômeurs d’Ifigha, comme d’ailleurs, un palliatif pour gagner leur croûte, au prix d’un danger extrême pesant sur leur santé, et participant grandement à la fragilisation de l’écosystème de la région.
Selon ces jeunes tailleurs de pierres, "tout le périmètre attenant aux limites administratives de la commune d’Ifigha avec les daïras d’Azazga et Bouzeguene", faisant l’objet d’une extraction forcenée, "se trouve presque à sec", ce qui les a acculés à se déplacer vers le c£ur même de la forêt voisine d’Ifigha, en utilisant les tracteurs agricoles pour transporter leur produit vers les points de vente aménagés tout au long de la voie publique, est-il souligné.
Ces pierres taillées sont très appréciées dans les wilayas du centre du pays ou les propriétaires aisés les utilisent pour agrémenter les façades de leurs habitations, indique t-on.
Selon sa qualité, un mètre carré de pierre taillée peut être écoulé à un prix variant entre 2000 à 2500 DA, a-t-on constaté, au moment ou un sac de 25 kg de poudre de silicium (destinée à être mélangé avec le ciment peut être utilisé également dans l’ornementation des façades) se vend à 150 DA.
S’agissant des mesures préventives prises pour se prémunir contre les risques liés à leur "dur métier", les tailleurs d’Ifigha assurent qu’ils "se contentent de boire beaucoup de lait et d’enrouler un tissu ou un mouchoir autour de leur nez, afin d’éviter le plus possible de respirer l’air gorgé de poudre de silicium".
La majorité d’entre eux a affirmé "n’avoir jamais pensé à aller consulter un médecin, après plusieurs années de cette activité", dont la durée moyenne est estimée à 08 années pour un nombre d’entres eux, "même en ayant eu vent de plusieurs atteintes dues à cette maladie enregistrées au niveau des hôpitaux, aggravées par la mort d’un tailleur de pierres du village voisin de Ait Said", déplore-t-on.
Le chef du service des maladies respiratoires de l’hôpital Belloua (relevant du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Tizi-Ouzou) n’a pas hésité, à ce titre, à mettre l’accent sur les "complications mortelles" liées aux atteintes à l’appareil respiratoire des tailleurs de pierres déclarées ces dernières années, tout en déplorant le fait qu’il n’ait pas de statistiques à communiquer sur ce sujet du fait que les personnes exerçant cette activité "ne se déclarent pas".
En effet, durant leur activité, les tailleurs de pierres respirent l’oxyde de silicium, une matière très nocive se trouvant dans les particules de poudre de pierre gorgeant l’air qu’ils respirent. Selon la même source, après quelque années d’activité sans protection aucune, le concerné va inéluctablement vers une Pneumoconiose, qui est à son tour "à l’origine de complications diverses représentées principalement par 03 cas avérés de maladies mortelles (non cancérigènes), la pneumo thorax bilatérale, la neumoptsie et la tuberculose résistante", a t-il fait savoir.
"Au vu de la nature géologique de la roche et du sol de la région, ce n’est pas tant l’exploitation des pierres qui constitue une menace pour l’environnement", a tenu à souligner, pour sa part, le directeur local de l’environnement, qui soutient que "c’est plutôt l’extraction effrénée de celle-ci sur un site géographique fixe pour une longue période qui va participer, à une échelle limitée, à la survenue d’éboulements de terrains".
La conservation locale des forêts assure, pour sa part, qu’il existe bien "une loi pour dissuader le vol flagrant des ressources naturelles relevant du périmètre de la forêt domaniale, mais sans plus", signalant que les sites objets de ce pillage au niveau de la commune d’Ifigha "relèvent du domaine privé". Toutefois, des poursuites judiciaires peuvent êtres engagées contre les contrevenants par le P/APC de la circonscription concernée, est-il ajouté.
Le contrôle de l’extraction des pierres au niveau de la wilaya est exclusivement dévolu à l’agence nationale de protection et de valorisation du patrimoine minier national, qui compte une police des mines chargée de cette mission, selon les informations fournies par la direction de l’industrie et des mines.
Un dépliant scientifique de sensibilisation sous le titre "l’hygiène dans l’environnement du travail" avait été édité en 1998 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) sur les risques liés à l’activité de taillage des pierres sans protection ni contrôle sanitaire.
Un forum médical sur le métier de tailleur de pierre et ses répercussions sur la santé a été abrité récemment par la wilaya de Batna, ou la région de T’Kout avait enregistré plusieurs décès liés aux conséquences de cette activité, rappelle-t-on.
[Aps 16/5/08]