«On peut penser économie sans penser politique.» (Abderrahmane Hadj-Nacer, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie). L’Algérie est dans une impasse structurelle et aucune des approches connues ne peut être envisagée comme une voie économique qui peut conduire à un développement durable et une prospérité égalitaire.
Une tonne d’acier brut coûte 100 dollars tandis qu’un téléphone portable contenant quelques dizaines de grammes de ce minerai vaut 200 dollars. De ce fait, chaque pays a sa propre place dans la chaîne technologique mondiale, et les pays qui exportent leurs ressources à l’état brut uniquement obtiennent le profit le plus faible. Tandis que les pays transformateurs réalisent le plus grand profit possible.
A l’époque impériale, l’Occident finança son développement technologique en pillant les colonies, et put s’assurer ainsi sa place au sommet de la chaîne technologique en tant que producteur spécialisé de produits finis à forte valeur ajoutée et cela depuis des siècles. Peu de pays peuvent changer leur position dans la chaîne technologique, et accroître ainsi leur niveau de vie et celui de leur population.
Il est impossible de hisser au sommet en développant l’éducation nationale et en améliorant le climat des investissements, car l’idée que la concurrence mondiale est libre et loyale n’est qu’une illusion et un mythe délibérément établi.
La lutte pour une place au sommet de la chaîne technologique est si féroce qu’elle a été la cause de nombreux conflits, y compris les dernières guerres mondiales de l’ère industrielle. Les pays ne peuvent, et encore une fois, sous certaines conditions, progresser que de quelques niveaux de la chaîne technologique. Cependant, ces nivaux ne sont pas déterminés par des facteurs économiques, mais essentiellement politiques.
La guerre 1939-45 fit de l’économie des Etats-Unis, la seule qui n’ait pas été détruite, la première du monde et le PIB du pays était d’une fois et demi de celui de tous les autres pays réunis. Les Etats-Unis sont devenus riches et se sont développés grâce à l’exportation d’équipements militaires en faveur de leurs alliés durant le dernier conflit mondial
A la fin de la guerre froide, et l’effacement de l’Union soviétique, les Etats-Unis imposèrent le modèle néolibéral comme le mantra pour tout développement, par une démonstration fallacieuse du capitalisme.
Les pays d’Europe de l’Est tentent de toutes leurs forces depuis leur émancipation du joug communiste à se hisser technologiquement, en se transformant comme sous-traitants pour les grands groupes industriels de l’UE mais aussi en diabolisant la Russie. Ils espèrent ainsi devenir de nouvelles Allemagnes.
Mais les conditions socio-économiques ont changé, et leurs efforts risquent de ne pas aboutir. La réussite de l’Allemagne est due à l’existence d’un savoir-faire technologique historique, au plan de développement Marshall mais, surtout, à son l’alignement politique inconditionnel au bloc occidental. C’est le cas d’ailleurs pour d’autres entités comme Israël et les pays anglo-saxons, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie.
Autrement dit, le facteur d’obéissance aveugle, de loyauté absolue et de service sincère restent des facteurs décisifs dans l’émergence de toute nouvelle puissance économique, mais non suffisants.
La théorie marxiste de l’impérialisme reconnaît classiquement deux types de bourgeoisie : la bourgeoisie nationale – indépendante, avec des intérêts et une culture propres, et dont l’existence est liée à un Etat-nation – et la bourgeoisie «Compradore» – inféodée au capital étranger, souvent comme simple intermédiaire vers un territoire donné, tirant sa position dominante du commerce avec l’étranger. Il s’agit d’un phénomène typique des pays colonisés.
L’Occident, qui ne s’est jamais départi de l’idée coloniale, continue à régenter plusieurs pays nouvellement indépendants, à travers ces élites compradores. Ces élites, qui ont fait une allégeance absolue aux idéaux néocolonialistes, considèrent leurs patries comme simplement un lieu de revenu, envoient leur progéniture étudier dans les universités occidentales et finalement envisagent une retraite dorée sous d’autres cieux.
C’est pourquoi il n’est possible d’avoir une élite nationale pour un pays émergent qu’en s’opposant à l’Occident et en l’affrontant ouvertement. La formule est donc simple, si vos élites sont complètement subordonnées à l’Occident, votre place sera à jamais au bas de la chaîne technologique, induisant ainsi que le transfert du savoir-faire technique n’est qu’un mensonge véhiculé sans scrupule par les politiciens.
La Chine tente désormais rapidement, et avec de grands risques, de passer du rôle de filiale économique des Etats-Unis au rôle de centre technologique indépendant. A cause de cette tentative, l’Amérique tentera de la détruire.
En Russie, les élites ne veulent peut-être pas de confrontation, mais l’Occident les y pousse. Cela signifie que soit la Russie périt, soit son élite se nationalise pour chercher à lier son destin à la Russie, et essayer à nouveau de poursuivre sur la voie de l’établissement d’un centre technologique indépendant de l’Occident.
Pour notre pays l’Algérie, dont l’indépendance fut acquise à la suite d’une révolution nationale et armée, le choix de la ligne politique pour le développement économique s’impose de lui-même.
Dans la lignée de la déclaration du 1er Novembre 1954, la réussite économique ne se fera qu’avec l’émergence d’une véritable élite nationale et non Compradore.
Cette élite aura à puiser sa foi dans son appartenance à une histoire millénaire et nouer par conséquent des alliances judicieuses face un Occident prédateur et ses hauts prêtres d’une finance usurière.
Contribution de Khaled Boulaziz
Algérie Patriotique
Une tonne d’acier brut coûte 100 dollars tandis qu’un téléphone portable contenant quelques dizaines de grammes de ce minerai vaut 200 dollars. De ce fait, chaque pays a sa propre place dans la chaîne technologique mondiale, et les pays qui exportent leurs ressources à l’état brut uniquement obtiennent le profit le plus faible. Tandis que les pays transformateurs réalisent le plus grand profit possible.
A l’époque impériale, l’Occident finança son développement technologique en pillant les colonies, et put s’assurer ainsi sa place au sommet de la chaîne technologique en tant que producteur spécialisé de produits finis à forte valeur ajoutée et cela depuis des siècles. Peu de pays peuvent changer leur position dans la chaîne technologique, et accroître ainsi leur niveau de vie et celui de leur population.
Il est impossible de hisser au sommet en développant l’éducation nationale et en améliorant le climat des investissements, car l’idée que la concurrence mondiale est libre et loyale n’est qu’une illusion et un mythe délibérément établi.
La lutte pour une place au sommet de la chaîne technologique est si féroce qu’elle a été la cause de nombreux conflits, y compris les dernières guerres mondiales de l’ère industrielle. Les pays ne peuvent, et encore une fois, sous certaines conditions, progresser que de quelques niveaux de la chaîne technologique. Cependant, ces nivaux ne sont pas déterminés par des facteurs économiques, mais essentiellement politiques.
La guerre 1939-45 fit de l’économie des Etats-Unis, la seule qui n’ait pas été détruite, la première du monde et le PIB du pays était d’une fois et demi de celui de tous les autres pays réunis. Les Etats-Unis sont devenus riches et se sont développés grâce à l’exportation d’équipements militaires en faveur de leurs alliés durant le dernier conflit mondial
A la fin de la guerre froide, et l’effacement de l’Union soviétique, les Etats-Unis imposèrent le modèle néolibéral comme le mantra pour tout développement, par une démonstration fallacieuse du capitalisme.
Les pays d’Europe de l’Est tentent de toutes leurs forces depuis leur émancipation du joug communiste à se hisser technologiquement, en se transformant comme sous-traitants pour les grands groupes industriels de l’UE mais aussi en diabolisant la Russie. Ils espèrent ainsi devenir de nouvelles Allemagnes.
Mais les conditions socio-économiques ont changé, et leurs efforts risquent de ne pas aboutir. La réussite de l’Allemagne est due à l’existence d’un savoir-faire technologique historique, au plan de développement Marshall mais, surtout, à son l’alignement politique inconditionnel au bloc occidental. C’est le cas d’ailleurs pour d’autres entités comme Israël et les pays anglo-saxons, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie.
Autrement dit, le facteur d’obéissance aveugle, de loyauté absolue et de service sincère restent des facteurs décisifs dans l’émergence de toute nouvelle puissance économique, mais non suffisants.
La théorie marxiste de l’impérialisme reconnaît classiquement deux types de bourgeoisie : la bourgeoisie nationale – indépendante, avec des intérêts et une culture propres, et dont l’existence est liée à un Etat-nation – et la bourgeoisie «Compradore» – inféodée au capital étranger, souvent comme simple intermédiaire vers un territoire donné, tirant sa position dominante du commerce avec l’étranger. Il s’agit d’un phénomène typique des pays colonisés.
L’Occident, qui ne s’est jamais départi de l’idée coloniale, continue à régenter plusieurs pays nouvellement indépendants, à travers ces élites compradores. Ces élites, qui ont fait une allégeance absolue aux idéaux néocolonialistes, considèrent leurs patries comme simplement un lieu de revenu, envoient leur progéniture étudier dans les universités occidentales et finalement envisagent une retraite dorée sous d’autres cieux.
C’est pourquoi il n’est possible d’avoir une élite nationale pour un pays émergent qu’en s’opposant à l’Occident et en l’affrontant ouvertement. La formule est donc simple, si vos élites sont complètement subordonnées à l’Occident, votre place sera à jamais au bas de la chaîne technologique, induisant ainsi que le transfert du savoir-faire technique n’est qu’un mensonge véhiculé sans scrupule par les politiciens.
La Chine tente désormais rapidement, et avec de grands risques, de passer du rôle de filiale économique des Etats-Unis au rôle de centre technologique indépendant. A cause de cette tentative, l’Amérique tentera de la détruire.
En Russie, les élites ne veulent peut-être pas de confrontation, mais l’Occident les y pousse. Cela signifie que soit la Russie périt, soit son élite se nationalise pour chercher à lier son destin à la Russie, et essayer à nouveau de poursuivre sur la voie de l’établissement d’un centre technologique indépendant de l’Occident.
Pour notre pays l’Algérie, dont l’indépendance fut acquise à la suite d’une révolution nationale et armée, le choix de la ligne politique pour le développement économique s’impose de lui-même.
Dans la lignée de la déclaration du 1er Novembre 1954, la réussite économique ne se fera qu’avec l’émergence d’une véritable élite nationale et non Compradore.
Cette élite aura à puiser sa foi dans son appartenance à une histoire millénaire et nouer par conséquent des alliances judicieuses face un Occident prédateur et ses hauts prêtres d’une finance usurière.
Contribution de Khaled Boulaziz
Algérie Patriotique
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