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Bénie soit l’Algérie

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  • Bénie soit l’Algérie

    On reconnaît une Nation à son unité dans le meilleur et dans le pire. Car une nation sait sur quoi reposent sa force et sa lucidité. Une nation qui avance ne s’attarde pas sur le non-essentiel.

    Elle sait qu’elle porte en elle les générations de demain, que ces générations sont sa longévité, voire les maillots de son éternité. Une nation est une conscience vigilante parce que vulnérable comme toute âme humaine.

    Elle ne perd pas de vue ses failles puisque aucune nation n’est compacte ni étanche, et donc sujette à toutes sortes de fuites et d’infiltration. Et c’est précisément en connaissance de ses brèches qu’elle se doit d’être constamment en alerte.

    Depuis quelques temps, des voix insoutenables de haine tentent de chahuter l’appel à la raison. Elles fustigent les Kabyles, diabolisent les « Arabes » dans un délire aussi ridicule qu’abominable.

    Certaines s’érigent en victimes expiatoires, d’autres en preux héritiers de j’ignore quelle glorieuse épopée. Et dans ces joutes oratoires pour chantres déphasés, on assiste à des réactions aussi condamnables les unes que les autres.

    Cette situation ne répond guère aux critères censés élever un peuple au rang de la nation. Bien au contraire, elle le réduit plus bas qu’un paillasson. Je suis consterné par cette frénésie suicidaire, cannibale, en passe de faire d’un frustré un zombie.

    À ces va-t-en guerre par procuration, à ces fossoyeurs en manque de cadavres, je dirais : si vous n’êtes pas capables d’être utiles à quelque chose, tâchez de faire quelque chose de votre vie au lieu de pourrir celle de vos compatriotes suffisamment éprouvés par les déconvenues, les drames et le malheur.

    Les Algériens ont besoin de soutien, pas de colère. Les colères, nous nous réveillons avec et nous dormons avec. Les Algériens ont besoin de vivre dans la quiétude et le progrès, ils s’évertuent à entretenir un semblant de rêve et cherchent désespérément une voie dans la tourmente qui est la leur depuis des décennies.

    Les Algériens sont fatigués de subir, fatigués de se tromper d’ennemis, fatigués d’être trahis, fatigués d’être incompris. Si nous voulons nous relever de nos décombres, nous devons réapprendre à discerner ce qui nous convient en tant que nation de ce qui nous maintient dans le désarroi et le déni de soi. Si nous voulons prouver au monde que nous sommes dignes de reconquérir une place de choix dans le concert des nations, prouvons d’abord que nous sommes lucides et que nous savons ce que nous voulons pour nos enfants et pour les générations de demain.

    Le monde ne pardonne pas aux peuples indécis, ni aux peuples qui se trompent grossièrement de destin. Je sais que certaines oreilles demeureront viscéralement sourdes à l’appel de la raison, que certains esprits sont les otages consentants de leur propre infortune. Ce message ne les concerne pas. Il est destiné à ceux qui réagissent durement aux provocations, donnant ainsi une visibilité inespérée à des naufragés de l’Histoire en quête d’un hypothétique port d’attache.

    L’Algérie n’est Algérienne que si les cimes des Djurdjura se reconnaissent dans les pics de l’Atakor, que si l’Ouarsenis baigne de son ombre l’ensemble des Hauts Plateaux, que si les plaines de la Mitidja réunissent celles de la Tafna et de la Soumam, que si les forêts de Collo s’inspirent de celles de Fellaoucene, que si les gorges de Palestro se gargarisent dans les gorges de Rimmel, que si les ergs de Tanezrouft nourrissent les barkhane de Taghit, que si Timimoun la Rouge se réjouit d’Alger la Blanche, que si le cœur des Chaouis des Aurés bat le pouls des Touareg, que si les vestales de Tizi enchantent le verbe des poètes de Ghazaouet, que si les cavaliers de Mascara étendent leur fantasia jusque sur les ponts de Constantine, que si une hirondelle de Seraidi fait le printemps de toutes les wilayas de notre patrie. Nous ne sommes rien les uns sans les autres.

    Nous ne sommes nous-mêmes que par les autres, c’est-à-dire nos compatriotes de tous les horizons, sans distinction. Que Dieu bénisse la terre de nos ancêtres, que soient bénis nos larmes, notre sang et notre sueur, sève sainte de tous les Algériens.

    Yasmina khadra


    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

  • #2
    Superbe texte ...
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

    Commentaire


    • #3
      Réponse de Yasmina Khadra sur FB à ses dé.tracteurs :


      Il est des gens qui, si on venait à étaler sous leurs yeux toutes les splendeurs de la terre, n’y verraient que leur propre noirceur. Ceux- là sont plus à plaindre qu’à damner. Ils peuvent déformer mes propos à leur guise, me faire passer pour tout ce qu’ils veulent, ils ne feront que perdre leur temps et amuser ceux qui leur ressemblent. Je suis un Algérien qui pense algérien, qui rêve algérien et qui aime algérien. Me faire passer pour un anti-Kabyle est peine perdue. Ceux qui me lisent savent qui je suis. Comment être anti-ma mère, une Soumer pur sang ? Je réagis lorsque les errements menacent de nous emporter comme une crue en ces temps de grande furie. J’essaye d’apaiser les esprits et si, pour certains, mon ton paraît brutal, c’est parce que je m’interdis de croire que nous sommes incapables de prendre conscience des périls qui nous guettent et des manœuvres de déstabilisation qu’échafaudent, en abusant de nos frustrations, des êtres malveillants. Ces derniers-là me trouveront toujours en travers de leur chemin. Toujours. Sans trêve et sans répit. Au nom de tous mes morts et de tous mes vivants. Séparatistes, intégristes, collaborationnistes de tout poil, vous pouvez déformer mes propos, me coller toutes les étiquettes, m’encombrer de toutes les casseroles, vous ne pourrez jamais m’atteindre dans mon intégrité et dans ma foi pour mon pays. Eh oui, je suis amoureux de mon pays. Amoureux de Taos, de Zahra, de Malika, d’Akli, de Hamza, de Rabah, de chaque caillou de mon pays, de chaque cime, de chaque fleur, de chaque accent, de chaque folklore, de chaque poète et chaque jour qui se lève sur les promesses de nos nuits. Je suis ainsi, amoureux incurable et rien au monde ne me ferait frémir plus fort que l’étendard au croissant étoilé.
      Maintenant à vous, preux enfants de l’Algérie, ce quatrain écrit d’une main qui ne tremblera jamais:

      Fais de tes blessures des coquelicots
      Et de tes rêves des oasis en fleurs
      Aucun triomphe n’est plus beau
      Que celui de survivre au malheur

      Bénie soit l’Algérie, meurtrie mais pas vaincue, trahie mais pas abandonnée, sacrée et éternelle.







      Dernière modification par shadok, 15 août 2021, 16h32.
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        « L’Algérie n’est Algérienne que si les cimes des Djurdjura se reconnaissent dans les pics de l’Atakor, que si l’Ouarsenis baigne de son ombre l’ensemble des Hauts Plateaux, que si les plaines de la Mitidja réunissent celles de la Tafna et de la Soumam, que si les forêts de Collo s’inspirent de celles de Fellaoucene, que si les gorges de Palestro se gargarisent dans les gorges de Rimmel, que si les ergs de Tanezrouft nourrissent les barkhane de Taghit, que si Timimoun la Rouge se réjouit d’Alger la Blanche, que si le cœur des Chaouis des Aurés bat le pouls des Touareg, que si les vestales de Tizi enchantent le verbe des poètes de Ghazaouet, que si les cavaliers de Mascara étendent leur fantasia jusque sur les ponts de Constantine, que si une hirondelle de Seraidi fait le printemps de toutes les wilayas de notre patrie. Nous ne sommes rien les uns sans les autres.

        Nous ne sommes nous-mêmes que par les autres, c’est-à-dire nos compatriotes de tous les horizons, sans distinction. Que Dieu bénisse la terre de nos ancêtres, que soient bénis nos larmes, notre sang et notre sueur, sève sainte de tous les Algériens«. »
        Yasmina khadra

        Très belle déclaration d’amour!
        Moi qui suis souvent loin, parfois très loin, j’aime les gens qui aiment leur pays sans jamais rien demander, les patriotes.
        A l’âge de 12 ans, je transportais des documents ou de l’argent dans mon cartable que je remettais à d’autres sans chercher à comprendre…de toute façon, je ne comprenais que peu de choses.

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        • #5
          Texte galvanisant !
          Allah yerham chouhada.
          J'aime surfer sur la vague du chaos.

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          • #6
            Oui enfin un intellectuel vivant qui exprime la volonté d' être nous même Venant.d '.un ancien officier de l' anp en retraite
            wallah ça me booste
            Gone with the Wind.........

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            • #7
              Normal pour moi de Mouleshoul

              il est de mon village natal il ne vit plus en Algérie ... il aurait été écrasé par l'ignorance hélas qui ronge tout sur son passage à l’instar d'un ouragan

              oui il faut rester unis

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              • #8
                Yasmina Khadra est un vrai intellectuel. Pas de ceux qui baragouinent quelques mots de français, ont honte de leur arabe et se retrouvent projetés sur les plateaux pour prêcher au nom d'un peuple qui ne leur a rien demandé.
                « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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                • #9
                  ce n'est pas sa qualité d'officier qui a forgée ça valeur il faut connaitre mon village et ses valeurs pour savoir de quel bois il est .plutôt de quel minéral il est .. plein de monde et de toutes les régions se trouvent marginalisés par les ignorants qui occupent tout

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