Alors que le paiement cash est devenu une exception dans les économies de la majorité des pays, ce mode de paiement a encore de beaux jours devant lui en Algérie. En effet, le paiement électronique tarde à se concrétiser sur le terrain. La généralisation du e-paiement est à nouveau reportée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2022 qui fixe un nouveau délai pour la mise en place des instruments de paiement électronique au niveau des espaces commerciaux, laquelle a été prolongée au 31 décembre 2023. S’agit-il du dernier report ?
La loi de finances complémentaire 2022, publiée dans le Journal officiel, fixe un nouveau délai pour la généralisation du paiement électronique. « Tout agent économique devra mettre à la disposition du consommateur des instruments de paiement électronique pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats à travers son compte bancaire ou postal dûment domicilié au niveau d’une banque agréée ou d’Algérie-Poste », a-t-on signalé, affirmant que « les agents économiques doivent se conformer aux dispositions du présent article, au plus tard, le 31 décembre 2023 ».
D’ici là, le cash doit demeurer le moyen de règlement le plus utilisé, chose qui se traduit par une augmentation constante de la masse monétaire qui circule en dehors du circuit financier formel. L’utilisation du paiement électronique, à grande échelle, permettra de réduire le cash. Raison pour laquelle la généralisation du e-paiement s’impose. Une généralisation qui a fait objet, faut-il le signaler, de multiples reports. Par exemple, la loi de finances 2018, dans son article 111, a souligné l’obligation faite aux commerçants de proposer à leurs clients un TPE pour régler le montant de leurs achats.
Ce délai a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2021, puis au 30 juin 2022 et voilà qu’il est reporté au 31 décembre 2023. En sus des réticences des consommateurs et commerçants quant à l’utilisation de ce mode de paiement, la généralisation du e-paiement bute sur la disponibilité des TPE.
Bien que le nombre de terminaux de paiement électronique ait évolué de près de 30% sur un an, à la fin du 1er trimestre 2021, comme cela a été signalé dans le bilan du Groupe d’intérêt économique (GIE) Monétique mais, ce nombre demeure faible par rapport à la densité du tissu économique national. Le nombre des TPE avait en effet atteint, à la fin du mois de mars 2021, 38 144 terminaux contre 29 469 une année auparavant.
L’offre locale des TPE étant limitée, l’importation se présente comme une solution. Une alternative que les autorités veulent éviter. C’est la raison principale qui justifie la prolongation des délais de la généralisation du e-paiement.
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