« Le Monde » a décidé de retirer une tribune de Paul Max Morin faisant suite à la visite du chef de l’État en Algérie. Le politiste faisait le lien entre la colonisation et la phrase d’Emmanuel Macron, « une histoire d’amour qui a sa part de tragique ».
« La colonisation n’a rien d’une histoire d’amour. » Ainsi s'est exprimé lepolitiste Paul Max Morin dans une tribune, publiée dans Le Monde le jeudi 1er septembre, à propos du récent voyage d’Emmanuel Macron en Algérie. « Elle est une histoire de prédation, de violence et d’asservissement », poursuit-il. Mais ces propos ne sont pas restés très longtemps sur le site du « quotidien de référence », puisque ce dernier a décidé de les retirer le jour même, en milieu d’après-midi.
Intitulé « Réduire la colonisation en Algérie à une « histoire d’amour » parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle », le texte renvoyait aux déclarations du président de la République, lors de son déplacement du 25 au 27 août derniers. Selon le chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, la mise en avant du passé colonial a une nouvelle fois servi de vitrine pour simuler des avancements vers une « réconciliation » entre les deux pays. « Ne nous y trompons pas » prévenait-il : l’objectif de cette visite était la négociation de l’approvisionnement en gaz face à la menace de coupures de gazoducs russes, dixit le professeur à l’université de Côte d’Azur.
Dans cette tribune, Paul Max Morin décrivait l’évolution de la position du chef de l’État, ou plutôt, la « droitisation », selon lui, et le durcissement de sa ligne sur le sujet. En 2017, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime de l’humanité ». En 2022, elle est associée à « une histoire d’amour qui a sa part de tragique », selon le chercheur.
Le politiste se serait-il fourvoyé sur le sens et la visée des déclarations du président ? C’est en tout cas ce qu’assureLe Monde pour justifier le retrait de la tribune : « Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l’État. Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase "une histoire d’amour qui a sa part de tragique" prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes. » Une fois n'est pas coutume, le quotidien a présenté « ses excuses à ses lectrices et lecteurs ainsi qu’au président de la République ».
Source : Marianne
« La colonisation n’a rien d’une histoire d’amour. » Ainsi s'est exprimé lepolitiste Paul Max Morin dans une tribune, publiée dans Le Monde le jeudi 1er septembre, à propos du récent voyage d’Emmanuel Macron en Algérie. « Elle est une histoire de prédation, de violence et d’asservissement », poursuit-il. Mais ces propos ne sont pas restés très longtemps sur le site du « quotidien de référence », puisque ce dernier a décidé de les retirer le jour même, en milieu d’après-midi.
Intitulé « Réduire la colonisation en Algérie à une « histoire d’amour » parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle », le texte renvoyait aux déclarations du président de la République, lors de son déplacement du 25 au 27 août derniers. Selon le chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, la mise en avant du passé colonial a une nouvelle fois servi de vitrine pour simuler des avancements vers une « réconciliation » entre les deux pays. « Ne nous y trompons pas » prévenait-il : l’objectif de cette visite était la négociation de l’approvisionnement en gaz face à la menace de coupures de gazoducs russes, dixit le professeur à l’université de Côte d’Azur.
Dans cette tribune, Paul Max Morin décrivait l’évolution de la position du chef de l’État, ou plutôt, la « droitisation », selon lui, et le durcissement de sa ligne sur le sujet. En 2017, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime de l’humanité ». En 2022, elle est associée à « une histoire d’amour qui a sa part de tragique », selon le chercheur.
Le politiste se serait-il fourvoyé sur le sens et la visée des déclarations du président ? C’est en tout cas ce qu’assureLe Monde pour justifier le retrait de la tribune : « Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l’État. Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase "une histoire d’amour qui a sa part de tragique" prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes. » Une fois n'est pas coutume, le quotidien a présenté « ses excuses à ses lectrices et lecteurs ainsi qu’au président de la République ».
Source : Marianne
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