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 Des Canado-Algériens réclament la libération des détenus d’opinion en Algérie

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  •  Des Canado-Algériens réclament la libération des détenus d’opinion en Algérie





    Samir Bendjafer

    Publié le 3 novembre 2022

    Un groupe d’Algériens du Canada s’est rassemblé lundi soir à Montréal pour célébrer le 68e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance de l’Algérie et pour exiger la libération des détenus d’opinion dans leur pays d’origine.

    Dans le petit parc en face du consulat d’Algérie dans la métropole canadienne, des portraits de détenus d’opinion étaient accrochés sur une grille métallique, des bougies allumées parsemaient les lieux et un écran gérant laissait défiler des images de détenus et des photos de héros de la révolution algérienne.

    En Algérie, 68 ans après le déclenchement de la guerre d’indépendance, les droits sont toujours réprimés. On peut aller en prison pour une publication Facebook. Il y a des gens qui sont morts en prison pour cette raison comme Hakim Debbazi [en avril dernier], explique Jihed Halimi, un des participants au rassemblement.

    Cette affaire avait fait réagir des partis politiques et des organisations de défense de droits de la personne en Algérie qui avaient réclamé une enquête.

    Interpellé au parlement, le ministre algérien de la Justice avait affirmé que le la mort de ce détenu était naturelle, selon le rapport d’autopsie.

    Toute critique du fonctionnement de l’État est considérée comme diffamatoire par le régime [algérien].Une citation de Jihed Halimi

    Il ajoute que la justice est utilisée pour réprimer à travers des lois liberticides comme l’article 87-bis [du Code pénal] qui considère si tu essaies de changer de l’Algérie en dehors de ce qui est prévu dans la constitution, tu seras considéré comme terroriste.

    Selon cet informaticien vivant au Canada, ceci empêche les Algériens de changer les choses. Pour avoir une alternative, il faut se réunir, échanger les idées et élaborer des programmes. Mais se réunir peut être considéré comme un regroupement illégal qui mène à la prison.

    Le nombre de prisonniers d’opinion proches du mouvement de contestation populaire de février 2019, l’Hirak, serait d’environ 240 personnes, selon Jihed Halimi.


    En juin dernier, Amnistie internationale avait appelé les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition au moins 266 militants et manifestants ayant pris part au mouvement de protestation du Hirak, critiqué les autorités, dénoncé la corruption d’État ou exprimé leur solidarité avec des personnes en détention.

    L’incarcération injustifiée de militants et de manifestants doit cesser. Il est honteux que les autorités algériennes continuent à invoquer des lois trop répressives et rédigées en termes vagues afin de poursuivre des personnes au seul motif qu’elles ont exercé de manière pacifique leurs droits à la liberté d’expression et de réunion.Une citation de Amna Guellali, Amnistie internationale, le 30 juin 2022

    Juste après en juillet, à l’occasion de la fête de l’indépendance, certains détenus d’opinion avaient bénéficié d’une grâce décrétée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Jihed Halimi estime que les autorités algériennes renouvellent toujours leur stock de prisonniers d’opinion. Elles relâchent certains et en arrêtent d’autres.

    Peur de rentrer en Algérie

    Le rassemblement d’hier soir était loin de ceux des grands jours où des milliers d’Algériens de la diaspora sillonnaient les rues de Montréal en soutien au Hirak.

    Pour une participante qui a préféré ne pas donner son nom, la mobilisation est toujours là, mais il y a des gens qui veulent aller visiter leurs familles en Algérie, mais ont peur de vivre ce qui est arrivé à ceux qui ont été arrêtés comme Lazhar Zouaimia. D’autres ne veulent pas parler des problèmes qu’ils ont eus lors de leurs visites en Algérie par peur de représailles contre leurs familles.

    Ce dernier a été empêché de sortir d’Algérie après un séjour familial en février dernier.

    Accusé de terrorisme, il a passé plusieurs semaines en prison. Il avait bénéficié d’une liberté provisoire puis avait quitté l’Algérie en mai dernier après une tentative infructueuse.

    Lazhar Zouaimia avait rejeté ces accusations de terrorisme qu’il trouve insultantes pour un militant des droits de la personne et croit que c’est parce qu’il avait participé à Montréal à des manifestations de soutien au Hirak qu’il est poursuivi.

    En septembre dernier, il a été condamné, par contumace, à cinq années de prison ferme et à une amende de 100 000 DA (934 dollars canadiens) par le tribunal de Constantine, en Algérie.

    Sur sa page Facebook, il a affirmé rejeter en bloc les accusations infondées portées contre moi. Je réaffirme solennellement, comme je n’ai jamais cessé de le faire depuis le 19 février 2022 (jour de mon arrestation et de ma détention), que je suis innocent et que je n'ai commis aucun crime ni délit.

    Il y a une dizaine de jours à Montréal, l’enjeu des Algériens du Canada qui se font arrêter en rentrant en Algérie avait été abordé lors d’une rencontre de membres de la diaspora algérienne avec l’envoyée spéciale chargée de la communauté nationale à l’étranger, Taos Haddadi-Djallouli.

    Répondant à une question de Radio Canada International sur les Algériens du Canada qui ont peur de rendre visite à leurs familles en Algérie, elle a estimé que cette peur n’a pas lieu d’être en donnant l’exemple d’une personne qui s’est filmée toute seule et a mis la vidéo sur les réseaux sociaux en affirmant qu’il avait été empêché de sortir. Je me suis renseigné auprès des responsables. On ne l’a jamais empêchée de partir.

    Concernant les délits d’opinion, elle a affirmé que les gens ont été arrêtés pour des délits de diffamation, pas des délits d’opinion.

    La population a manifesté pendant des jours et des jours sans incident. Quand vous voyez des gens se faire éborgner pendant les manifestations à Paris, il faut reconnaître la maîtrise de la situation par les forces de sécurité [en Algérie] et la maîtrise de la situation par la population qui a été admirable au point où le président [algérien] dise le Hirak béni.Une citation de Taos Haddadi-Djallouli , envoyée spéciale algérienne chargée de la communauté nationale à l’étranger

    Le président algérien avait aussi affirmé début août dernier qu’il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie et la prétendue existence de ce genre de détenus relève du mensonge du siècle.

    Radio-Canada

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